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3,3

sur 173 notes
Ce livre est un étonnement.... Basé sur trois personnages principaux, qui donne chacun leur vision d'un moment partagé aussi par les autres et qui tourne autour du meurtre d'un italien volubile et polygame. En soi, l'histoire n'est pas originale. Ce qui l'est plus, c'est l'écriture, le style, qui est parfois fin, critique, parfaitement maitrisé, parfois drôle, parfois triste et amer. Et que dire du final que j'ai trouvé d'un cynisme exquis...
Bref, un petit livre qui est à découvrir, très sympa et très plaisant.
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Subtil jeu de regards et d'interprétations, L'assassin à la pomme verte, qui doit son titre au célèbre tableau de Magritte, alterne, dans un style élégant et fuselé, les points de vue et les sentiments de ses protagonistes. Des interrogations multiples pour un jeu de séduction subtil entre les personnages, qui s'aperçoivent, se découvrent, se jugent et se déjugent au travers de leurs regards subjectifs et de leurs secrètes attentes. Un jeu de regards et de perception, porté par une écriture riche et fine qui, malgré une petite déception sur la fin, fait de ce premier roman une belle découverte.
Lien : http://art-enciel.over-blog...
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Tout d'abord, merci à Masse critique pour m'avoir fait découvrir ce livre.

Je dois avouer que je me suis parfois ennuyée: l'écriture est un peu trop soutenue. Il y a un peu trop de haute voltige pour moi. Certes, c'est très agréable de lire quelque chose de remarquablement bien écrit, avec un style fouillé et tout en nuance, mais par moment les états d'âme étaient trop pesant et j'ai tout simplement sauté ces passages.

En dehors de ce bémol, j'ai bien l'histoire, bien ficelée, ironique et cynique. Les personnages sont attachants et la fin surprenante mais tout aussi mordante.

Bref, un premier roman qui se laisse dévorer ^^
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Ce premier roman a été un véritable coup de coeur pour moi.

L'histoire peut paraître banale au premier abord : un homme et une femme qui se rencontrent dans un palace parisien. Lui est un anglais vivant aux Etats-Unis et enseignant la littérature française. Elle est italienne, a un époux et deux enfants et travaille dans la mode, entre la France et l'Italie. Il s'appelle Craig ; elle, c'est Elena.
Oui, tout cela pourrait sembler bien simpliste. Mais voilà, un homme se fait assassiner dans sa chambre d'hôtel. Fait surprenant, il a été frappé à la tête, sa gorge a été coupée et on lui a enfoncé sa cravate dans la gorge.

Avant de commencer ce roman, il y a deux choses à garder à l'esprit.
Tout d'abord, l'histoire est racontée par plusieurs voix. Il y a celle de Craig, pleine d'autosuffisance et celle d'Elena, plus posée. Il y a aussi celle de Sébastien, le réceptionniste de l'hôtel, qui voit le moindre détail et porte un regard plutôt moqueur sur les clients. Chaque personnage a sa propre vie et ses propres idées ; chacun a aussi sa propre théorie sur la mort de l'homme assassiné.
Ensuite, ne vous attendez pas à un roman policier classique, avec une enquête menée en bonne et due forme. Non, nous ne sommes pas dans la tête des enquêteurs, de la police ou de la victime. Nous suivons les pensées de trois individus préoccupés par leur propre vie et pas par la mort d'un homme croisé au bar et qu'aucun n'appréciait beaucoup.

Le résultat est un petit livre au rythme trompeur, qui se laisse lire très vite et qui dit beaucoup en peu de mots. L'intrigue policière paraît presque secondaire quand on la compare à l'histoire de Craig et Elena. Il y a beaucoup de faux-semblants, aucun ne se dévoile vraiment à l'autre ; l'opinion que chacun se forme sur son compagnon est donc souvent très éloignée de ce qu'il est vraiment.
Même l'auteur joue avec nous, en nous faisant croire que le meurtre est le fait le plus important de ce roman alors qu'il passe très vite au second plan, en nous exposant une théorie puis en nous en proposant une autre juste après. On va de surprise en surprise jusqu'à la fin ; la fin est d'ailleurs délicieusement surprenante.

En résumé, lisez ce livre. Son style très particulier vous conquerra à coup sûr.
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L'assassin à la pomme verte - Christophe Carlier - roman
Serge Safran éditeur (176 pages - €15)

Christophe Carlier plonge le lecteur dans un décor à la Hopper avec le huis clos de l'hôtel Paradise dont les clients se croisent au bar ( refuge des insomniaques) ou lors des repas. Il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous, comme l'a affirmé Paul Eluard. le récit se focalise donc sur le trio : Craig, Elena et Adriano.

Qui sont-ils? Craig est un universitaire qui voit la vie parisienne sous l'angle d'un américain et débusque dans « la trompeuse courtoisie des passants » « des pointes de sauvagerie ». Il ne se prive pas de brocarder les institutions, et commente avec ironie l'accès à la BNF, « monument de prétention idiote dont on sortait exsangue, horrifié et bredouille ». Une diatribe mémorable des plus justes, par un connaisseur de ce lieu écrasant , « funérarium » , « cet enfer fonctionnel où rien ne fonctionnait »!
Adriano est un homme volage qui fit l'erreur de confier à Craig sa double vie, triple même, sans se rendre compte qu'une femme, la belle «  LNA » a aussi entendu ses confidences. Ce qui va rapprocher les deux dépositaires de ses secrets.Les protagonistes se dévoilent à travers une succession de portraits croisés.
Des indices , comme celui de Craig s'interrogeant sur qui il allait «  tuer » sur son passage mettent le lecteur en éveil. La découverte du crime, particulièrement étrange, par la femme de ménage va bouleverser la vie des clients. le directeur tient à préserver l'image irréprochable de son établissement face aux médias. Chacun joue au détective, donne sa version, on suppute un crime passionnel.
Le réceptionniste, Sébastien, semble de mèche avec la police les informant pour effectuer les perquisitions. Mais il fomente aussi des idées macabres et nourrit la tentation « d'entremêler les fils, d'affoler le délicat mobile des existences ».
La façon dont l'enquête est menée conduit l'auteur à fustiger la police. On s'étonne que Sébastien, fin limier et observateur de ce microcosme, ne soit pas interrogé.
Le mystère sera-t-il élucidé? L'auteur nous plonge dans les ruminations de l'assassin se prenant pour l'homme à la pomme verte de Magritte. Quant au coupable, il est assez stupéfiant de l'entendre raconter son forfait. Tout aussi sidérant le résultat de l'autopsie. On devine la malicieuse intention de l'auteur de vilipender la presse qui publie parfois sans vérifier l'information des faits mensongers ou erronés.

Dans ce roman, Christophe Carlier s'interroge sur les mobiles du passage à l'acte chez un meurtrier et montre les séquelles que cela peut générer. Il tente de démonter ses obscurs ressorts, de sonder sa psyché dérangée. N'a-t-il pas sombré dans la folie? Serait-il taraudé par la culpabilité? Serait-il un psychopathe? Quand on sait que l'assassin a défendu dans un colloque sur la littérature policière la thèse que « certains crimes peuvent être commis pour rien », n'aurait-il pas confondu réalité et fiction?

Témoin du parcours de l'arme du crime, le lecteur constate à nouveau que Monsieur Hasard orchestre les rebondissements de l'intrigue tout comme l'auteur du crime a actionné « la manette », tel un marionnettiste. Et l'auteur de citer Balzac: « Nous remplaçons le destin ». Hasard encore ou coïncidence le sort de l'écharpe, cadeau destiné au mari d'Elena qui va se retrouver dans les mains de Craig qui tente d'interpréter le message induit par Elena. C'est dans l'épilogue , « Six mois plus tard » que Vicky, l'élève qui avait épousé Craig découvre sa face cachée. le masque tombe et la personnalité trouble et ambiguë de Craig apparaît. Quelle ironie de s'être livré à une étude comparative du crime aux USA et en Europe!
En filigrane se tisse la liaison éphémère entre la belle italienne , au « regard de Gorgone » et Craig, relation adultère, une parenthèse dans ce temps suspendu.
Leur «  moment d'intimité » se poursuit en un instant d'abandon. Leur séparation est douloureuse, il restera les lettres. Mais ne sont-elles pas «  des bouteilles à la mer »?
La pirouette de l'épilogue est surprenante, Vicky se glisse dans la peau du maître et concocte une chute magnifique avant « le coup de grâce » vengeur.

Christophe Carlier signe un premier roman choral qui tient en haleine dans lequel il nous invite à un séjour dans le monde feutré,aseptisé, étouffant de l'hôtel Paradise.




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Très étrange et déroutant roman. Ni vraiment pièce de théâtre, ni vraiment polar, ni vraiment roman de littérature générale, ni vraiment marivaudage, ce livre est tout ça à la fois, avec des personnages qui ne se dévoilent véritablement qu'au lecteur. Un roman plein de cynisme sur l'âme humaine, sur l'amour, sur la fidélité et même sur la mort. Une farce sombre sur l'anonymat de notre société.
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Pas mal, plutôt bien écrit.
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Craig et Elena se croisent au bar du palace le Paradise. Un sentiment d'agacement et d'attirance naît entre eux, sous l'oeil du réceptionniste Sébastien. le lendemain, un mari volage et volubile est assassiné. Cette fiction où amour et meurtre tendent à se confondre mêle les voix de ces personnages, chacun épiant son voisin.
Dans l'atmosphère feutrée d'un palace parisien se trament un meurtre, des amours éphémères et impossibles, et des vies se révèlent dans l'intimité de chambres numérotées. Ce roman choral, construit sur la vision des différents personnages est un superbe petit bijou ! Ciselé, élégant, cynique, original ! L'écriture de Christophe Carlier est alerte, moqueuse, profonde.. Chaque personnage prend à tour de rôle la parole afin de restituer sa vision des événements, du crime, et des autres. Ainsi nous pouvons nous les approprier, comprendre leur psychologie. La construction du récit est millimétré, presque précieuse et celle-ci nous amène à un dénouement aussi inattendu qu'audacieux.
Dans cette envoûtante et spirituelle fiction, amour et meurtre tendent à se confondre. En émule d'Agatha Christie et de Marivaux, Christophe Carlier prouve avec maestria que l'accidentel, dans le shaker du grand hôtel, a partie liée avec l'imaginaire. Et qu'un assassin peut être aussi discret que l'homme à chapeau melon de Magritte, au visage dissimulé à jamais derrière une pomme verte.
Nous avons eu un véritable coup de foudre pour ce somptueux polar.
Lien : https://collectifpolar.com/
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La Feuille Volante n°1058– Juillet 2016
L'ASSASSIN À LA POMME VERTE – Christophe Carlier – Serge Safran éditeur.

Ouvrir un roman, ici une première oeuvre, d'un auteur qui m'est inconnu est pour moi soit une découverte soit une déconvenue. Il y a l'histoire , ici un peu banale au départ : Craig, vaguement anglais, qui enseigne la littérature française aux États-Unis, arrive à Paris, invité par plusieurs institutions. Cette marque de notoriété le fait descendre dans un hôtel de luxe sur la rive droite, « Le Paradise » où exerce aussi Sébastien, modérément étudiant aux Beaux-Arts, en qualité de réceptionniste de nuit de l'établissement où est également de passage Elena, une jolie italienne travaillant dans la mode. C'est autour de ces trois personnages principaux, complétés à la fin par Vicky, l'épouse de Craig, que va se nouer l'intrigue. On devine facilement que dans ce microcosme hôtelier, où il se passe toujours quelque chose, où s'agitent des clients aussi fortunés que fantasques, ces trois-là qui n'ont à priori aucun atome crochu vont se rencontrer et vivre une tranche d'histoire. Il ne faut pas être grand clerc pour supposer qu'une passade va exister entre l'Italienne et le Britannique tous les deux momentanément solitaires. Tout serait pour le mieux dans le meilleur des mondes s'il n'y avait un meurtre, comme le titre le laisse entendre, un client de l'hôtel ; un Italien, genre « donnaiolo », suffisant et enrichi par la vie est retrouvé mort dans sa suite, avec, à ses côtés une carte postale énigmatique, une sorte d'exécution rituelle et mystérieuse sans véritable mobile.
Dès lors que le meurtre est accompli nous avons le choix entre l'acte gratuit, façon Lafcadio dans « Les caves du Vatican », l'action inconsciente d'un meurtrier refoulé et que le hasard aurait suscitée, une volonté de se venger des injustices de la vie sur la personne d'un inconnu plus favorisé que soi, une banale habitude américaine de tuer, un crime passionnel qui n'ose dire son nom, l'envie de compromettre un innocent…L'auteur se plaît à prêter à ses personnages les intentions les plus tordues et les fait s'échanger des confidences auxquelles on ne s'adonne que loin de chez soi, de préférence en compagnie d'inconnus, avec en arrière-pensées des amours de contrebande. Tous peuvent avoir commis ce crime mais on s'aperçoit assez vite que ce n'en est pas un, ce qui laisse le lecteur, abusé peut-être par le titre, sur sa faim. Je ne suis pas familier de ce genre de lecture mais j'ai lu ce roman comme j'aurais lu une bande dessinée où chacun des protagonistes prononce des paroles intérieures, se construit des fantasmes qui pourraient parfaitement trouver leur place dans des bulles. J'ai aussi goûté le contraste étonnant dans le style où se côtoient, dans la plus grande partie, un style léger, primesautier, parfois poétique et humoristique où l'auteur explore ce qui se passe dans la tête de ses personnages, leurs exubérances, leurs craintes, leurs chimères, avec, au passage des remarques pertinentes sur l'espèce humaine et, dans la partie la plus courte de l'épilogue, le monologue dramatique de Vicky devenue veuve, une sorte de réflexion sur la vie commune, sur l'usure du couple, sur la légèreté ou la pesanteur du temps qui passe et son incontournable action dévastatrice sur les corps et les âmes, une méditation sur ce mari qu'elle admirait mais dont elle découvre « le misérable petit tas de secrets » dont parle Malraux d'où, bien entendu , elle est absente. Chacun de nous les garde jalousement et parfois ils nous font peur parce qu'ils nous révèlent à nous-mêmes. Il y a cette comédie qu'est la vie, que nous jouons tous avec plus ou moins de talent et qui s'achève toujours en tragédie puisque, même si nous choisissons de l'oublier en permanence, nous ne sommes que les usufruitiers de notre propre existence. Elle est bien souvent faite de compromis, de compromissions, de trahisons, d'impostures, de cuisantes désillusions et le bilan qu'on peut faire, dans l'intimité de son for intérieur, de ces années de vie commune, est rarement positif.

Reste le titre, avec sa référence à Magritte, la symbolique dont les surréalistes (surtout lui) étaient friands : ce tableau représentant un homme coiffé d'un chapeau melon dont le visage est caché par une pomme verte. Il y a certes le mystère que nous représentons tous, y compris pour nous-mêmes, la symbolique de la pomme, de la faute qui vaut à Adam et Eve d'être chassés du paradis (l'hôtel parisien s'appelle « le Paradise »), l'opposition entre ces deux mots italiens simples mais porteurs d'amour de la carte postale du mort à l'hôtel et cette lettre rédigée par Vicky, une façon de faire ressurgir son mari du néant, comme une vengeance posthume d'une femme trahie qui prend soudain conscience du mensonge avec lequel elle vivait sans le savoir.

Un roman pas si banal que cela cependant, un peu énigmatique, fort bien écrit, plein d'aphorismes bien sentis et, alors qu'on s'attend à la relation d'une passade ordinaire, même si elle est un peu laborieuse, toute en retenues et en bons sentiments mêlés, au point qu'on finit par douter de sa conclusion survenue in extremis, avec en prime un cadavre qui n'est pas vraiment celui qu'on imagine, une enquête un peu bâclée, des policiers fantomatiques, une affaire vite classée, des coupables potentiels qui laissent l'amateur de roman policier dans l'expectative, une morale sauve et juste, une variation sur le temps, l'éloignement, la mémoire, le hasard d'une rencontre, l'attirance de deux êtres, avec cette volonté qu'on ne maîtrise pas face au temps qui passe et aux certitudes qu'on se construit.

© Hervé GAUTIER – Juillet 2016. [http://hervegautier.e-monsite.com
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Un bon policier bien construit qui m'a tenue en haleine jusqu'au bout, avec une fin assez surprenante. Une belle plume descriptive qui m'a fait pressentir, dès les premières lignes, un vrai coup de coeur. Et pourtant, une forme de lassitude s'est installée au fil du roman. Je ne sais comment l'expliquer. Tous les ingrédients étaient pourtant réunis. Au final, une belle lecture mais rien d'inoubliable.
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