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EAN : 9782251454894
336 pages
Les Belles Lettres (20/11/2023)
5/5   1 notes
Résumé :
Carlyle est un monument de la littérature anglaise. Né en 1795, avant que Bonaparte ne se fasse connaître, il meurt en 1881, à la fin de l’ère victorienne : la force, l’abondance et la longévité de son oeuvre en font l’homme-siècle de l’Angleterre littéraire. Il naît contemporain de Byron et de la génération des « Romantiques » (Keats, Shelley), mais dans ce XIXe siècle de tant de bouleversements, son génie érudit et patient, aussi longanime qu’insolent, lui ouvre d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
"Vous allez écouter ce que j'ai à dire sur ce sujet, et m'est avis que vous n'allez pas du tout aimer ça."

Auteur aujourd'hui assez peu lu, mis au ban pour ses positions tranchées vis à vis de la démocratie, qui lui semblait plus être une mascarade qu'un système viable.
Thomas Carlyle fut auteur d'ouvrages critiquant les transformations de notre société.
Animé par un idéal de Justice et de Vérité, qu'il considère Divin et Inaltérable, ses oeuvres y seront consacrées.
Il ne déviera pas de son penser, malgré de lourds déboires financiers, et ne sera pas corrompu, préférant même refuser un poste de Baron, ne se reconnaissant pas dans les valeurs de l'état anglais.

En introduction à cet ouvrage, Thomas Carlyle visite les quartiers ouvriers de Londres.
Il en ressort choqué par la misère humaine qu'il a pu y voir: des hommes et des femmes travaillant plus qu'il ne faut, n'ayant pas de quoi se vêtir ou se nourrir.
Lieux sombres où le suicide et l'alcoolisme frappent sans vergogne.

Pourtant l'état anglais semble ne pas s'en soucier, ou du moins ne pas vouloir y remédier.
La préface montre même que l'état était prêt à faire des importations massives d'esclaves afin de forcer les ouvriers à travailler plus dur encore.

Une terrible exploitation de la misère, qui va remettre en question, aux yeux de l'auteur, ce que l'état appelle démocratie.
Pour Carlyle, la Morale et la Justice, droits Divin sont bafoués au nom de l'influence et de l'argent.

La justice est corrompue, le pouvoir abuse de son droit, le riche vit d'une façon indécente, prêt à tout pour obtenir plus.
Le pauvre et l'opprimé, quant à eux, gisent sous la suie que produisent abondamment les cheminées des usines.

Sa thèse nous transporte ensuite 700 ans plus tôt dans la région de St Edmundsbury, région autrefois aux prises avec son royaume et considérablement endettée, devenant une source d'inquiétude pour le roi.

Pour mettre fin aux déboires de cette région, un moine, dont la prétention n'était autre que de tenir la bibliothèque de son abbaye se vit remettre la charge (par le roi) de remettre sur de bons rails l'abbaye, ainsi que l'économie de la région.
Ce moine, ainsi devenu abbé, dans un souci de ne pas échouer dans ses travaux, s'éxécuta avec ardeur.

Les dettes furent réglées, les fauteurs de troubles chassés, la population remise au travail, les infrastructures réparées ou mises en place.
Juste juge, il fut considéré comme sage auprès de tous, si bien qu'il en vint à tenir tête au roi et à avoir gain de cause.
Enfin il mit fin aux avantages et aux facilités connues ou sous jacentes, même pour ses proches. Et ne se laissa jamais un instant de répit, n'hésitant pas à accompagner au combat les chevaliers dont il avait la charge.

Cette parenthèse appuie la thèse de Thomas Carlyle, qui invoque la nécessité de mettre en place une société méritoire.
D'un peuple prêt à travailler et prêt aux sacrifices afin de construire ensemble, ce qu'il appelle le culte des Héros, ces hommes n'ayant d'autre soucis que d'accomplir ce qui doit être accompli.

Dans une société où l'athéisme devient de plus en plus présent et où liberté est souvent confondue avec assouvissement des pulsions, le monde perd son uniformité.
Le "nous" devient une multitude de "je" qui ne voit pas plus loin que son propre intérêt.

Un parallèle est fait entre passé et présent.
Passé, où la morale nous poussait à l'élévation, l'éducation et la construction.
Présent, où les pulsions nous poussent aux vices, à la corruption et à la destruction.

L'auteur nous y dévoile donc sa pensée, sans un retour à la morale, les conflits et dissensions seront toujours plus fortes.
Les hommes, du plus puissant au plus faible, sont tous unis, et grandiront ou disparaîtront ensemble.

Une oeuvre captivante qu'il est judicieux de (re)découvrir.

Un grand merci aux éditions Les Belles Lettres pour ce service presse.

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