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sur 3245 notes
L'histoire démarre après que Jean-Claude Romand ait assassiné ses parents, sa femme et ses 2 enfants.

Tout le monde, y compris son meilleur ami, tombe des nues en apprenant qu'il a menti pendant des années à sa famille et à ses amis en se faisant passer pour un médecin travaillant à l'OMS alors qu'il n'a jamais passé ses examens pour devenir médecin.

Mais, ce n'es pas tout : pour mener un train de vie à la hauteur de son statut, il a soupiré de l'argent à son entourage en prétextant savoir comment le faire fructifier!

Emmanuel Carrère s'intéresse alors à l'affaire car il cherche à comprendre, sans pour autant justifier ces crimes honteux, bien au contraire, ce qui a pu conduire ce pseudo médecin à abuser puis assassiner les personnes qui étaient le plus chères à son coeur.

L'auteur cherche à comprendre ce qui a bien pu se passer dans sa tête pour passer d'un homme aimé de tous à un assassin.

L'histoire, bien écrite et très prenante, nous avait été conseillée lors du pique-nique de Babelio et je ne regrette pas de l'avoir lue.
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Si ce roman n'avait pas été lié à une histoire bien réelle démontrée par l'enquête judiciaire, j'aurai trouvé que l'auteur allait trop loin dans l'invraisemblable. Comment autant de personnes ont pu avoir confiance dans un homme qui a tout inventé dans sa vie ? Etonnant. Effrayant aussi.
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L'Adversaire (2000) paru chez POL
Emmanuel Carrère (1957 -....)

Bon d'abord c'est très bien écrit ! L'auteur s'enfonce sans vergogne dans le récit édifiant de l'affaire Jean-Claude Romand dès les premières pages de main de maître et ne lambine pas sur l'essentiel. Et ça j'aime, et sur un sujet pareil, ce n'est pas assuré si on n'a pas l'audace de mettre les pieds dans le plat si je puis dire et déjà de compter sur une bonne dose de talent et de confiance en soi : c'est le bal dans la cour des grandes destinées ! Ce n'est manifestement pas l'oeuvre d'un journaliste qui enquête, documents à l'appui .. il y a une vraie réflexion personnelle qui emporte le lecteur, qui l'amène pratiquement à se poser les mêmes questions que lui, celle d'un homme très normal, très légitime qui s'interroge sur la proportion que prend une affaire d'emblée qui a une allure de surnaturel. D'ailleurs une association avec le Christ est faite dès les premières pages et j'oserais même dire dès son titre !..

On pourrait dire d'entrée qu'Emmanuel Carrère va au fait des choses sans ménagement sur le mode Gogol voire Tolstoï qui s'est toujours inspiré d'un fait divers retentissant à la base qui n'a la vertu que d'un fait divers et qui atteint très vite une dimension universelle ..

Bon, une pause déjà, de la manière dont Emmanuel Carrère rédige son affaire ici, ce n'est pas du tout l'idée qu'on se fait de l'homme qu'il paraît vu sous la lumière des sunlights et dans le bruit du monde pour reprendre l'expression chère à notre ancien Président VGE où il semble pris dans la nace, chargé comme une mûle de problèmes psy ! Il faut dire qu'il en met de son grain de sel, allant même jusqu'à rencontrer le protagoniste de son livre. Ca me donne plutôt l'idée d'un homme qui est doté d'une force morale incroyable pour aller ainsi rompre le cours léger des choses ou leur tourner le dos pour ce qui est futile et lâche. Non, Carrère rentre dans le chou de tout ce qu'on peut entendre, tord le cou aux idées reçues et va tel le saumon qui remonte le cours de la rivière à contre-courant pour aller frayer, et bien sûr il va être récompensé, et je pense même pouvoir dire qu'il va faire un coup de billard à trois bandes car je me demande si le salut de l'homme Jean-Claude Romand, le criminel odieux, lâche qui commet l'insoutenable n'a pas et n'aura pas le droit à une seconde chance grâce à lui, pour se reconstruire. Ben oui, pour se reconstruire, car que reste-t-il à l'homme que tout accable à partir du moment où la société a décidé de ne pas l'occire en vertu de valeurs humaines dictées par la loi ? Ce livre résonne à mes yeux de manière épatante dans le plein sens du mot où tout est mis à l'endroit pour une sublime profession de foi. D'aucuns diront que la vie de cet homme ne vaut pas une cacahuète et qu'il est juste bon pour aller au diable, mais sur un plan métaphysique n'est-ce-pas le diable qui l'a habité pendant une période de sa vie dont l'origine, la cause ou le déclencheur reste à définir et là je dois dire que je diverge un peu avec l'auteur, sans vouloir aucunement lui enlever ses qualités, ce serait vraiment de mauvaise guerre !.. Bien sûr qu'on ne peut pas s'en tirer par le mensonge, on se retrouve bien seul face à sa conscience, et Jean-Claude Romand est le moins qu'on puisse dire qu'il n'a pas choisi la facilité pour régler un problème personnel puisqu'il s'est compliqué la vie de la pire des façons, que personne n'avait vu, puisqu'il échappait totalement au contrôle des radars de la société, et à un niveau potentiel assez élevé. Grâce à la perspicacité d'Emmanuel Carrère, c'est le revers de la médaille qui va ici briller de son éclat, c'est-à-dire en fait paradoxalement peut-être la face la plus sombre de l'histoire d'un homme qui n'est jamais dite dont le seul mérite est de révéler cela ! Et là je pense encore à un auteur russe, un autre cette fois en la personne de Dostoïevski ! Je vais finir par me demander si ce n'est pas la part de sang géorrgien qui remonte dans les veines de l'auteur ? Alors là où je diverge avec Carrère : ..
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Retour de lecture sur "L'adversaire" d'Emmanuel Carrère de 2002. Ce roman, ou plutôt ce récit, est basé sur l'affaire Romand, ce faux médecin de l'OMS qui a tué toute sa famille. Celle-ci a été traitée par de nombreuses émissions télévisées sur les faits divers. Contrairement à ces émissions, les faits sont ici traités de manière minimaliste pour se concentrer surtout sur l'aspect psychologique et le parcours de Romand. Ce livre est donc effectivement, comme j'ai pu le lire, un anti-"Faites entrer l'accusé".  L'angle d'attaque est bien plus intéressant et original. Carrère a essayé de comprendre comment Romand en est arrivé là et tout simplement comment cette histoire ahurissante a pu avoir lieu. C'est court, bien construit, très bien écrit. Même si l'affaire est ultra connue, c'est tellement incroyable que cette lecture reste intéressante. J'ai attaqué ce livre en étant très sceptique quant à l'intérêt d'en lire un sur cette affaire et finalement j'en sors abasourdi par cette personnalité hors du commun, difficilement saisissable, et qui fait froid dans le dos.
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malheureusement tirée d'une histoire vraie, ce livre est on ne peut plus réaliste.
ces faits divers s'amplifient avec le temps jusqu'à devenir quotidien.
Ici, Emmanuel Carrère nous emmène dans le monde cet imposteur, dans sa vie, racontant et dévoilant tout! Mais comment peut-on tuer femme et enfants? Comment peut-on mentir aux êtres qui nous sont chers?
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le roman reprend l'histoire vraie de Jean-Claude Romand qui tua toute sa famille (femme, enfants, parents) et qui demeure un des plus grands mythomanes vivants. Il a réussi à faire croire aux siens qu'il était médecin à l'OMS alors qu'il vivait d'expédients, d'escroqueries aux uns et aux autres et passait ses journées dans les forêts du Jura ou les parkings d'autoroute, et ce, pendant 18 ans.
L'originalité du livre tient au fait qu'il n'est pas une fiction mais un fait divers bien réel, avec une personne vivante avec qui l'auteur correspond et qu'il rencontre en prison. C'est l'histoire à la fois d'une fascination – le mensonge, postulat d'une oeuvre de fiction – et d'une méfiance, voire d'une crainte, « l'adversaire » étant ici ce que la Bible appelle le Satan, donc l'ennemi par excellence. Monstre ou génie ? Emmanuel Carrère étudie le dossier sans complaisance avec ce qu'il faut de distance –nécessaire – et d'humanité : il commence le livre par établir un parallèle entre sa propre vie et celle de Romand au moment de son meurtre, et donne parfois un point de vue en demi-teinte, suffisant pour faire avancer le récit.
C'est aussi l'histoire d'un monde – les bourgeois du pays de Gex, près de la frontière suisse – qui s'écroule où le culte des apparences aide beaucoup Romand à constituer son statut et son personnage, car tout repose sur la valeur sociale accordée à un médecin de l'OMS dont personne ne doute puisqu'il vit dans la même aisance que ses voisins et amis. C'est aussi une trahison, un regard que Romand ne peut supporter à un moment donné et qui le fait basculer. le roman de Romand est tout construit et constitue une fiction complète avec ses tensions et ses répits.
Converti et croyant fervent depuis la rencontre de visiteurs de prison (Bernard, Marie-France), Romand fait partie des intercesseurs qui ne cessent de prier. Carrère émet un doute, à la fin de son récit, sur l'origine de cette ferveur et l'on songe au mot de Baudelaire qui disait qu'une des plus grandes ruses du diable était de faire croire qu'il n'existe pas :

« Quand le Christ vient dans son coeur, quand la certitude d'être aimé malgré tout fait couler sur ses joues des larmes de joie, est-ce que ce n'est pas encore l'adversaire qui le trompe ? »
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J'avoue que cette histoire de mensonge et d'homicide n'avait pas croisé ma vie dans les années 90.
J'avoue en général ne pas trop m'attarder sur des drames familiaux.
J'avoue que mon peu de curiosité morbide, s'efface pudiquement face à une compassion sincère pour les acteurs de tragédies.
Mais ce livre était posé sur une table, dans une excellente librairie bordelaise. Alors je l'ai pris. Et je l'ai lu. Et une chose est sûre : on ne peut rester indifférent à cette histoire.
Je salue en premier lieu l'auteur, qui a la délicatesse de ne pas juger, ni à aucun moment sombrer dans le voyeurisme. Son parti-pris de débuter le récit du point de vue d'un des meilleurs amis de l'Adversaire, est brillant, malin, terriblement humain. Je ne sais d'ailleurs lui donner un autre nom que l'Adversaire à cet homme. Car il est tout à la fois : menteur, malheureux, père, infanticide, mari, lâche, affabulateur, escroc, déséquilibré. Evoquer son prénom sonne même trop familier.
Cette histoire donne le vertige. Nous fait nous interroger sur nos propres vies : et si nous aussi on passait à côté de signes ? D'un mal être de nos proches que l'on refuserait de percevoir ?
Certes, après coup, on se dit que la famille a été bien crédule de lui donner son argent à placer sans justificatif. Que la femme a été bien crédule de ne jamais croiser de collègue de travail, ne jamais vérifier un relevé bancaire.
Mais c'est facile après coup. Et puis tous les mensonges se sont enchainés de manière si fluide, que cela a du paraitre facile et naturel à l'adversaire, de se complaire dans l'engrenage. de se laisser porter.
Une lecture glaçante, sidérante. Une histoire inconcevable. Si elle était sortie de l'imagination d'un écrivain on l'aurait targuée de n'être pas suffisamment crédible. Mais hélas la réalité a encore une fois dépassé la fiction.
Alors, faut-il le lire ? Oui. ça secoue, mais on s'en sort grâce au talent de l'auteur. Toute ma compassion à tous ceux touchés par cette tragédie. Tous.
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En prenant la décision de raconter cette vie de solitude et d'imposture, Emmanuel Carrère savait qu'il pouvait ne pas être compris de ses lecteurs. C'est pourtant ce qu'il a tenté de faire, à travers une écriture souvent simple mais d'une puissance évocatrice rare : appréhender une vie de mensonges, l'enfermement et le geste irréparable. Sans empathie mais avec le désir de comprendre, il a contacté Jean-Claure Romand, a correspondu avec lui et a tenté de trouver sa place d'écrivain confronté à l'acte de tuer, à la justice et à l'incarcération.
Si la démarche de l'auteur peut surprendre, elle s'entend grâce à une écriture sincère et franche. le malaise suscité par cet homme, la fascination qu'il a pu exercer sont autant d'arguments qui, au-delà de l'acte répréhensible, évoquent l'expérience humaine, celle qui touche l'être humain dans ses croyances, sa moralité et ses peurs les plus profondes.
Une lecture souvent éprouvante, toujours effrayante, mais qui parvient par une démarche documentée et honnête à susciter l'interrogation. le point de vue de l'écrivain restant finalement objectif et ses sources multiples.
Une oeuvre difficile à lire par son contenu, mais fascinante par la démarche de l'écrivain parvenu à en faire une oeuvre terriblement humaine aux multiples points de vue.
Lien : http://art-enciel.over-blog...
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J'avais bien sûr découvert le drame de la famille Romand par la presse de l'époque mais aussi et surtout par l'adaptation au cinéma. le film m'avait marqué et je m'interrogeait beaucoup quant aux raisons d'un tel drame. le roman était donc pour moi la dernière façon d'essayer de comprendre. Il en résulte que mon oopinion sur Jean-CLaude Romand n'admet plus la moindre tolérance ou compréhension des actes terribles qu'il a commis.....
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Emmanuel Carrère a décidé dans ce récit de nous raconter la vie de Jean-Claude Romand qui le 9 janvier 1993 a tué sa femme, ses deux enfants et ses parents.
Après avoir pris contact avec lui, avoir parlé à son ami le plus proche, avoir enquêté longuement sur cet homme, l'auteur a essayé de nous retranscrire ce qui a pu se passer dans l'esprit de cet homme considéré comme gentil et serviable par tous.
Je ressors de cette lecture avec un sentiment de malaise : cet homme a construit sa vie sur une série de mensonges, de faux semblants, une accumulation d'escroqueries tant financières que psychologiques, des manipulations de tous ses proches ... Et la seule solution pour laquelle il a toujours opté en cas de difficulté : la fuite, l'évitement. Il a commis ces meurtres pour ne pas faire face, ne pas assumer et ne pas avoir à répondre aux questions de ses proches car il était totalement à court d'argent (et d'option pour s'en procurer).
Je suis consternée de voir que cet homme s'est laissé dominé par la lâcheté et qu'il a oublié la valeur d'une vie humaine.
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