La prière unit deux pôles : l’un faible, fragile et minuscule, mon âme ; l’autre immense et tout-puissant : Dieu !
C’est cela qui est grand et surprenant : que lui, l’immense, ait voulu parler avec moi si petit ; lui, le Créateur, avec moi, créature.
Ce n’est pas moi qui ai voulu la prière. C’est lui qui l’a voulue pour moi.
Ce n’est pas moi qui l’ai cherché, c’est lui qui est venu à moi.
Et je l’aurais cherché en vain s’il n’était venu à moi le premier.
L’espérance sur laquelle repose ma prière vient de ce que Dieu désire ma prière.
Et si je me rends à son appel, c’est parce qu’il est déjà là à m’attendre.
Et ce qui me transforme, c'est la charité que Dieu a mise en mon être.
L'amour me transforme lentement en Dieu.
Et le péché n'est pas autre chose que résister à cette transformation, savoir et pouvoir dire "non" à l'amour.
Vivre dans notre égoïsme signifie nous arrêter à notre état d'homme et en empêcher la transformation en charité divine.
La grande richesse du noviciat saharien réside sans aucun doute dans la solitude et la joie de la solitude: le silence. Un silence, un vrai silence, qui pénètre partout, qui envahit tout l'être, qui parle à l'âme avec une force merveilleuse et neuve, une force que l'homme distrait ignore.
Rappelez-vous que tout au monde est problème, sauf une chose: la charité, l'amour. L'amour seul n'est pas un problème pour celui qui le vit.
A quoi bon avoir renoncé à tout, être venu ici dans le sable et la chaleur, si l'on résiste à l'amour ?