Clotho et Lachésis n'ont qu'à bien se tenir. Athéna tisse ses fils, transforme dieux et mortels en marionnettes de son petit amphithéâtre de la destruction. Elle sera Atropos... bientôt... N'est-elle pas la déesse des artisans, la fileuse ? N'est-elle pas les Moires à elle seule ?
La guerre de Troie approche. Tous les protagonistes sont en place : Pâris, prince troyen abandonné sur les flancs du mont Ida, recueilli par la nymphe Oenone, qu'il abandonnera à son tour; Ulysse, le chouchou d'Athéna; Hélène, frappée par la flèche cruelle d'Eros (qui n'est pas du tout mignon en fait) qui lui fait oublier Ménélas, Achille (que sa mère Thétis tente de sauver d'une malédiction). Et bien sûr les dieux. Surtout les déesses d'ailleurs (Aphrodite est très présente... à tous niveaux...). Mais Athéna est la figure centrale et elle se réjouit d'avoir bien mis le boxon aux noces de Thétis et Pelée avec la pomme de la discorde.
Impossible de résumer davantage ce deuxième tome, qui ne déçoit vraiment pas mes attentes. Foisonnant, palpitant, drôle aussi (quand les dieux parlent contemporain). Mais surtout, il donne un bon coup de pied à la vision classique que l'on a des prémices de la guerre de Troie.
Hésiode, Apollodore,
Homère sont convoqués par
Marine Carteron, et la substantifique moelle qu'elle en tire donne aux lecteurs un nouvel horizon sur les causes de ce conflit. Pour résumer, je reprends cette citation de
Jean Giraudoux dans
La guerre de Troie n'aura pas lieu "Aux approches de la guerre, tous les êtres secrètent une nouvelle sueur, tous les événements revêtent un nouveau vernis, qui est le mensonge. Tous mentent".
J'ai bien conscience que ma modeste chronique ne rend pas hommage à ce roman dont on voit qu'il a nécessité d'énormes travaux de recherche, mais après tout... je ne suis qu'une simple mortelle