Merci encore à l'opération Masse critique et aux éditios DeBoek de m'avoir fait découvrir ce livre si bien documenté et intéressant.
Je dois bien avouer que la formation de physicien de l'auteur m'a effrayé et que de nombreux détails et calculs me sont passés (loin!) au-dessus de la tête.
Pourtant, j'ai trouvé ce livre passionnant et même parfois philosophiquement intéressant.
L'auteur relativise par exemple notre montée d'humanité lorsque l'esclavage a été aboli puisque les esclaves... Coutaient plus cher en nourriture que l'énergie!
Il en profite pour critiquer les technologies qui "créent de l'emploi" mais n'améliorent pas la quantité d'énergie produite.
Il caricature en expliquant que si on veut à tout prix "créer de l'emploi", on pourrait proposer à des gens de pédaler 12 heures.
Ca produirait peu d'énergie mais celle-ci serait verte et ces gens recevraient un emploi...
Il s'indigne aussi que se chauffer à l'électricité soit plus rare (et onéreux) qu'avec des énergies fossiles.
Il dénonce aussi les erreurs des politiques. Dans le débat Sarko - Royal pour la présidentielle, Sarko était plus proche de la réalité des 78%
(il en annonçait 50% d'électricité produite par le nucléaire en France, ce qui ne représentait quand même rien de juste pourtant)
quand son adversaire avançait seulement 17% ce qui était juste... en parlant d'énergies et non seulement d'électricité!
Il démontre à quel point le nucléaire (associé avec tant de force aux ARMES nucléaires et à 2 drames historiques l'un en Russie, l'autre au Japon)
est en fait une des sources d'énergies les plus propres (si pas LA plus propre) économiques, durables et même, sûres!
Il s'appuie sur le Co2 rejeté par unité d'énergie récoltée mais aussi sur les avancées technologiques, sur l'étendue des ressources disponibles (nous en aurons encore pendant plusieurs millier d'années)
sur l'énergie dépensée pour en produire (certaines énergies renouvelables nécessitent autant d'énergie pour les faire fonctionner que ce qu'elles rapportent, elles ont donc un rendement nul!)
ou encore sur le nombre de mort par an à cause de ces sources d'énergie (là aussi, il est moindre que por de nombreuses sources d'énergie, même vertes.)
Enfin, il tient compte des possibilités de stockage des énergies, possibilités qui font perdre beaucoup de points au solaire et à l'éolien...
Il défend aussi le recours (en complément) au biogaz, à la géothermie et aux pompes à chaleur.
Il explique aussi les limites de la décroissance: chute de l'économie, impossible à atteindre sans une forme de dictature... Et remet en cause plusieurs scénarios de
transition énergétique.
Par contre, il concède que l'efficacité énergétique est fondamentale (comme l'isolation) mais qu'elle a ses limites. Mieux un bâtiment est isolé, plus il est dur d'encore progresser dans ce domaine de façon rentable!
De plus, améliorer les performances d'un produit engendre souvent une consommation plus importante de ce produit donc a rarement un grand impact...
Les 3 derniers chapitres m'ont beaucoup intéressé également. L'antépénultième qui dénonce de nombreuses "idées géniales non-médiatisées" et les derniers qui résument admirablement le livre
(je regrette presque d'avoir tout lu tant ces chapitres résumaient l'essentiel de ce que j'avais retenu et compris.) Je conseillerais aux profanes de commencer par ces 3 derniers chapitres et d'ensuite lire les parties qu'ils veulent approfondir grâce à la table des matières.