Cette lecture est devenue une corvée. J'en suis à peine à la page 200 (sur plus de 500 au total) et je ne peux plus lire une page de plus.
Je n'arrive pas à apprécier quoi que ce soit dans ce roman. Ni l'univers - tout en excès, en outrance - ni les personnages ne me semblent crédibles. La narration repose en très très grande partie sur des dialogues dénués de style, manquant d'intérêt et rendant l'histoire interminable. Je n'ai même pas l'impression qu'elle a vraiment démarré.
Non seulement je m'ennuie, mais je peste durant cette lecture, de voir comment sont traités les personnages féminins. Il m'a semblé que toutes n'étaient là qu'en tant qu'objets sexuels. Je me plains rarement qu'un texte est misogyne et pourtant j'ai lu un bon nombre d'ouvrages fin-de-siècle, mais pour la première fois, je dois avouer que cette lecture m'a fait grincer des dents sur ce point. Le pire a été une scène de viol, inutile dans le récit car n'ayant aucune incidence particulière sur la relation entre les personnages, qui repartent deux lignes plus loin dans un des interminables dialogues constituant le roman, comme si de rien n'était. Il avoue l'avoir "aimée" pendant qu'elle était inconsciente ; elle râle pour la forme (moins d'une demi-ligne), et c'est oublié. Dans la mesure où ça n'apporte rien au récit, comme la colocataire stupide et nymphomane n'apporte rien, comme cette fille ramassée dans une boîte de nuit qui s'est fait greffer une vulve à la place de la bouche n'apporte rien, etc. etc. je finis par me demander où l'auteur veut en venir. Je crois que je n'ai pas envie de le savoir.
Peut-être qu'au-delà de la page 200 le ton change, peut-être que le style s'améliore, que l'histoire devient passionnante. Je laisse le soin aux autres lecteurs de le découvrir.
Commenter  J’apprécie         85
Ni génial, ni mauvais...
C'est un livre plutôt complexe à lire. Je ne sais pas s'il est mal écrit ou s'il est mal traduit (je pencherais vers la première proposition). Souvent, le propos de l'auteur n'est pas clair, mais ce livre présente tout de même de bons moments et de bonnes idées. J'ai failli laisser tomber la lecture de l'épilogue (c'est un comble après plus de 550 pages d'étude appliquée), car complètement abscons et décousu...
On peut aussi regretter que ce roman dans sa version française comporte de nombreuses coquilles (mots manquants ou mots en trop, fautes d'orthographe, etc.)
Certains personnages principaux sont difficiles à cerner, par exemple Mait (qui est-il ? quelle est sa profession ?).
J'ai mis plus d'un mois pour lire la totalité de cet ouvrage, ce qui est subjectivement long et très mauvais signe quant à la fluidité de cet écrit.
Commenter  J’apprécie         10
Ce livre m'a été offert dans le cadre d'une opération masse critique. L'auteur nous décrit ici un futur où l'ultra-libéralisme a plongé dans la pauvreté et l'esclavage une grande partie de la population mondiale. Il a fait le choix d'alterner les chapitres en les centrant sur les pérégrinations d'un ou quelques personnages, qui reviennent ainsi plus ou moins souvent (certains ont la malchance de mourir en cours de route !). Sur la fin du roman, certains de ces destins se retrouvent pour former enfin une trame qui donne un sens à l'histoire complète. J'ai trouvé cette manière d'écrire un peu déroutante voire un peu déplaisante. de plus, je suis resté sur ma faim car certains phénomènes décrits dans le roman ne trouvent pas d'explication à son terme. Tout ceci fait que j'ai moyennement apprécié ce livre.
Commenter  J’apprécie         00
- Bon sang, grommela-t-il en se frappant le front. Il avait même laissé sa PEM* ouverte ! Un coup à se réveiller avec le cerveau grillé. Il exécuta un scan rapide, mais les circuits avaient l'air en ordre.
Une centaine de messages étaient arrivés pendant la nuit.
La plupart indésirables. Les filtres n'étaient pas très efficaces. Et plus on les accumulait, plus les mails devenaient insidieux. Un jour on allait avoir droit au spam absolu, omniprésent, qui allait définitivement bloquer le système informatique mondial. Et l'humanité retournerait enfin à l'âge de pierre et aux signaux de fumées.
* Prothèse électronique mentale.
Il était dans le ciel, au-dessus de la ville, à une hauteur de trois cents mètres. Et il tombait sur le bord de mer. Il vit en un éclair d'autres formes qui chutaient à toute vitesse : des gens, des moyens de transport disloqués. Il entendit des hurlements
Il essaya de ne pas céder à la folie, l'instant d'après il désira être fou.
Des blocs de béton s'envolaient, les trottoirs se crevassaient, la mer tourbillonnait, crachait des geysers à plusieurs centaines de mètres de hauteur. Les viscères du monde se déchiraient pour l'accueillir.
« Je veux sortir», tenta Mait, et il vérifia qu'il pouvait se détacher du groupe sans aucun effort et retourner vers l'eau. Les autres n'avaient pas fait attention à lui. Donc, personne ne me commande, se dit-il. Quelque part, d'une certaine manière, la Gesalt établit une volonté d'agir sur laquelle ils s'accordent tous, seulement s'ils le veulent et jusqu'à ce qu'ils le veuillent. Même si, en général, ils le veulent toujours. Une pareille contradiction était-elle possible ? Ou n'était-ce qu'un tour de passe-passe ? Il réintégra la formation qui continuait de marcher. Il eut soudain besoin de saisir un caillou et de le jeter au loin : il était certain que personne ne le lui avait demandé, et encore moins ordonné… mais en se penchant pour ramasser le caillou, il vit avec surprise que les mêmes gestes étaient effectués par tous les autres à l'unisson. Car il n'était pas Mait. Il était simplement la Gesalt qui était simplement lui. Inutile de chercher l'instigateur originel, inutile de se creuser la cervelle sur la notion de libre arbitre. La Gesalt était une entité avec un cerveau et une volonté uniques mais avec mille facettes et mille ramifications.
Les riches ont toujours acheté des choses économiquement inutiles, comme les tableaux des impressionnistes ou les manuscrits de Léonard. Que gagne-t-on à avoir dans son salon les gribouillages du parachute de Léonard ? Peut-être juste la jalousie de celui qui ne les possède pas.
Des blocs de béton s'envolaient, les trottoirs se crevassaient, la mer tourbillonnait, crachait des geysers à plusieurs centaines de mètres de hauteur. Les viscères du monde se déchiraient pour l'accueillir. Il estima sa durée de vie à dix secondes, mais il heurta violemment un mur invisible, ou en tout cas subit une force répulsive. Une douleur abominable fulgura dans son bassin, ses hanches, ses omoplates.
- De... lia, râla-t-il.