Les ombres du passé, c'est la deuxième partie d'un mini-volet dans la série de bandes dessinées Vasco. On y retrouve le commis éponyme mais ses contacts dans le milieu bancaire ne lui sont d'aucune utilité dans cette aventure. En fait, il s'y retrouve davantage pour des raisons personnelles : il a rejoint Cola di Rienzo dans sa conquête de la ville de Rome. Pour une deuxième fois. En effet, sept ans plus tôt, le tribun avait réussi à chasser la puissante famille des Colonna et à rassembler les autres factions rivales autour de lui… jusqu'à ce que sa folie des grandeurs ne cause sa chute. Maintenant, en 1354, il rentre à nouveau triomphalement à Rome.
L'auteur-dessinateur
Gilles Chaillet s'est largement inspiré de l'histoire véridique de Rienzo di Cola. Il a romancé un peu/beaucoup (en particulier tout ce qui entoure le jeune Rainaldi) mais, dans l'ensemble, les principaux faits concordent, dont la fin ultime du tribun. Auch !
Là où Chaillet a excellé, entre autres, c'est dans sa manière de faire de Rienzo son héros tout en s'acharnant à le rendre détestable auprès de ses lecteurs. Bon, son désir de raviver la gloire de l'ancienne Rome impériale et ses tourments intérieurs peuvent attiser une certaine sympathie, sinonde la pitié.
Pendant tout ce temps, Vasco est davantage un témoin et c'est correct. Un jeune siennois du moyen-âge ne pouvait être au coeur de toutes les intrigues du continent… Il essaie de faire entendre raison au dictateur qui, dans sa crainte des complots, attire la haine sur lui et son administration. C'est quand même remarquable de constater que le destin ait procuré une deuxième chance à un individu, le plaçant dans une situation exceptionnelle, lui permettant d'accomplir de grandes choses. Et, chaque fois, Rienzo di Cola n'a pas été à la hauteur des attentes et se soit laissé aller. Il n'a rien appris. Et l'auteur l'a bien fait ressortir.
Pour finir, les dessins de
Gilles Chaillet sont impeccables mais, après autant de tomes, ils ne se démarquent plus. En fait, je commence à les trouver conventionnels. Ce qui les démarque toujours, c'est le souci accordé aux détails, à la reconstitution des villes médiévales. Bravo !