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4,22

sur 656 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le premier adjectif qui me vient à l'esprit en pensant à ce roman c'est : frais. C'est du space opera frais. Comprenez : léger, sans prétention, tendre, sans violence (quoique). Frais, quoi. Un internaute évoquait à son sujet : le petit vaisseau dans la prairie. C'est pas faux. Mais là où l'auteur de ces mots mettait sans doute un peu d'ironie mordante, voire acide, j'y mets, moi, de la sympathie, voire de l'affection.
J'ai adoré ce space opera atypique. A-do-ré. Qu'est-ce que ça fait du bien dans le monde de violence que nous habitons. Alors certes, certains diront qu'il ne se passe pas grand chose dans ce roman et que les personnages ont tout de bisounours. Pourquoi pas ? D'accord, tout est centré sur les personnages, leurs désirs, leurs joies, leurs peines, leurs difficultés et l'intrigue passe au second plan. Figurez-vous que c'est ça que j'aime dans un roman, les personnages. Et bon sang, qu'est-ce qu'ils sont attachants !
En dehors de ça, en principe, je ne suis pas fan du tout des oeuvres qui dégoulinent de bons sentiments. Ou bien il faut que ce soit bien fait et crédible. Et là, c'est joliment construit et c'est très crédible. Crédible en effet que les membres d'un même vaisseau, même appartenant à des races différentes, contraints de passer des mois, voire des années entières ensemble, finissent par former une famille unie ou règne la bienveillance. Et puis, pour renforcer cette crédibilité, il y a bien quelques moments de tensions inévitables entre les membres de l'équipage. Sans parler d'un spécimen assez réussi de type plutôt antipathique.
Donc, finalement, rien à redire sur l'aspect que d'aucuns pourraient trouver un peu trop lisse, un peu trop gentil des personnages. Ils sont parfaits comme ils sont. D'autant qu'on découvre que ce ne sont pas des héros, loin de là. Face à un danger soudain et inattendu, ils se comportent comme la plupart des gens ordinaires. Ils tremblent de peur. Et cela ne fait que renforcer leur proximité avec nous.
Pour ce qui est de l'action, comme je l'ai évoqué, il ne se passe pas énormément de choses, c'est vrai. Malgré tout, la lecture est loin d'être ennuyeuse. L'auteure s'intéresse à chaque personnage, à tour de rôle, lui consacrant des chapitres entiers dont il est le centre d'intérêt.
L'essentiel est ailleurs. Dans un discours subtil, ni moralisateur, ni prosélyte, sur l'écologie, la tolérance, l'amour... Dans un monde de plus en plus déserté par ces valeurs, cela fait beaucoup de bien.
Si vous êtes comme moi, que vous aimez les récits un peu trash, remplis de personnages border line, mais que vous ne dédaignez pas, de temps en temps, de lire un roman résolument optimiste, en tout cas, positif, pour peu qu'il soit bien écrit, ce livre est fait pour vous.
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Autant j'adore la SF en film, autant en livre je fais comme un blocage. Pour ce roman, étonnamment après avoir galéré pendant plusieurs chapitres pour m'adapter aux mots et expressions de la SF, je me suis prise au jeu de ce tunnelier et de son équipage bienveillant.

Nous allons vivre plusieurs temps avec eux, vivant leurs rencontres dangereuses ou pas, découvrant de nouveaux lieux, espèces et communication. Chacun voit sa vie retracée pour mieux se l'affilier, pour mieux comprendre les interactions possibles avec d'autres. J'ai beaucoup aimé les suivre, la tension monte crescendo au regard de la mission qui leur est allouée. Elle ne sera pas de tout repos, elle fera ressortir le meilleur qui cohabite en eux.

L'IA est un personnage à elle toute seule, elle nous serrera le coeur à certains moments mais quelle présence.

Je ne me suis pas trop sentie larguée par ce thème qui est une découverte positive. le voyage ne se fait pas en vase clos, aussi les balades sur d'autres planètes sont assez curieuses. Une expérience de lecture à réitérer. D'ailleurs j'emmène le tome 2 et 3 en vacances :)

Enjoy!
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Quelle belle surprise que ce voyage "l'espace d'un an". J'ai pris un immense plaisir à voyager dans l'espace avec un équipage multiculturel venu de différentes planètes. On fait leur connaissance à l'arrivée de Rosemary, une jeune humaine sur un navire spatial tunnelier. En effet, il façonne des tunnels de circulation entres systèmes planétaires.
De fait, il ne se passe pas grand chose pendant cette année de voyage, par conséquent nous avons tout notre temps pour faire la connaissance des membres de l'équipage. Et c'est toute la beauté du roman: les membres de l'équipage viennent de différentes planètes et sont presque tous humanoïdes. Cependant, ils sont extrêmement différents des humains sur pas mal de points. Ohan, le siniat, est le pilote du vaisseau et il est double. Deux personnalités distinctes l'habitent et lui permettent d'être un pilote hors du commun. Sissix , une Andriske, a un physique très particulier tout en écailles et plumes, et des habitudes comportementales très différentes de celles des humains, etc....
Becky Chambers s'attache à nous les décrire tous et elle nous les fait rencontrer dans leur quotidien. Il n'y a pas de batailles au laser ou de courses de vaisseaux spatiaux. Les voyages par le biais des tunnels sont expliqués assez rapidement, et on n'a aucune longue explication sur tel ou tel point scientifique; l'important c'est l'autre et la relation que chacun a avec les autres. J'ai beaucoup aimé les regarder vivre et interagir.
Ce roman m'a beaucoup fait penser à "la main gauche de la nuit" de Ursula K.Le Guin pour l'étrangeté des personnages et la façon qu'ont les auteurs de nous amener à les aimer et les comprendre.
En tous cas, c'est un coup de coeur, et "libration" m'attend sur ma PAL, et je compte bien lire également le "psaume pour les recyclés sauvages" de la même Becky Chambers. Pour amateurs de SF ou non!!
Petit à petit on s'attache à tous les voyageurs, même les plus étranges, et j'avoue m'être sentie un peu triste quand j'ai refermé le roman.
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Un roman à la trame simplissime qui se lit particulièrement vite dans un univers riche et agréable. L'histoire est simple et assez conventionnel, on y découvre tour à tour tous les protagonistes dans des chapitres qui leur sont presque intégralement consacrés au détriment d'une trame lente où l'action est finalement rare. le style est fluide et le vocabulaire accessible dans le sens où malgré une touche tech, on reste sur quelque chose de relativement claire. Il n'y a pas de grande originalité mais l'ensemble est plutôt bien fait, cohérent et divertissant. L'autrice traite ses personnages avec douceur, dans un style qui peut satisfaire des publics différents et pas forcément passionnés de SF.
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Grande fan de science-fiction, j'ai une très nette préférence pour les vieux récits, que cela soit Asimov, Stephen Baxter ou Frank Herbert, j'adore !
Je ne m'étais jamais trop aventurée dans la SF "récente", sauf deux trois exceptions. J'aime le côté grandiose et novateur de ces pionniers du futur ! J'ai donc commencé "L'espace d'un an" avec une certaine appréhension. Allais-je retrouver ce sentiment de nouveauté, de témérité face à l'avenir ?

Nous découvrons le "voyageur" au côté de Rosemary, une jeune humaine tout juste diplômée qui n'avait jusqu'alors jamais vraiment quitté sa planète : mars. Engagée comme greffière, elle fait alors connaissance avec une pilote reptilienne, un navigateur "sianate" à qui on s'adresse au pluriel, d'un technicien des algues (oui oui) antipathique et désagréable, d'une technicienne au caractère explosif et dynamique, d'un autre technicien nain, amoureux de l'IA du vaisseau, un capitaine humain qui essaie de faire s'entendre tout ce beau monde et enfin, le médecin et cuisinier du bord : un extra-terrestre avec six membres pouvant aussi bien servir de pieds que de mains.
Bref, un équipage hétéroclite et haut en couleur ! Initiée depuis peu à Star trek, je ne peux qu'apprécier voir humain et race extra-terrestre se cotoyer à bord d'un même vaisseau !

En plus de nous proposer une pléthore de personnages différents, l'auteur prend aussi, et surtout, la peine de nous initier à leurs histoires ! En fait, c'est même là le principal moteur du récit, davantage même que la mission dont le vaisseau hérite au début du roman.
Au fur et à mesure que le vaisseau s'approche du centre de la galaxie où ils vont devoir "trouer l'espace" (oui, rien que ça !) afin de créer un tunnel entre la Fédération (la coalition des espèces "intell" parcourant l'espace) et le centre de la galaxie, les péripéties se multiplient et les histoires de vie se dévoilent.

Je ne vous donnerai pas plus de détails de ce côté-là afin de ne pas vous divulgâcher le roman ! Si ce n'est qu'hormis certains stéréotypes, certains personnages se démarquent et deviennent vraiment attachants lorsque se lève le voile de leur vie et de ce qui les a, au final, amené à vivre dans un vaisseau spatial.

J'ai aussi apprécié cette version de "l'évolution" de l'humanité qui n'a pas su se défaire de son côté belliqueux et à provoquer la déchéance de la planète. Celle-ci se retrouve alors partagée entre les riches qui se sont établis sur Mars et les autres, ceux qui ont su partir en vaisseau spatial et se retrouvent à la dérive.
Je dois malheureusement évoquer quelques points négatifs. Si cette lecture a été très agréable, c'est avant tout parce qu'elle était assez légère.
De nombreux thèmes sont abordés (écologie, sexualité, la reconnaissance des IA comme des personnes...) mais ils ne sont que ça : abordé. On ne rentre jamais vraiment dans le vif du détail et c'est un brin dommage. le ton est parfois un peu décousu, avec de soudaines ellipses entre deux problèmes, et on perd la notion de quotidien à bord d'un vaisseau.
C'est quelque chose que j'apprécie beaucoup, alors j'ai été quelque peu chagrinée de ne pas pouvoir me plonger dans les gestes de tous les jours de ce vaisseau tunnelier. Plutôt qu'un livre de SF, je le décrirais plutôt comme une fresque humaine (et extraterreste) sur fond d'étoiles et de vaisseaux spatiaux.
Je n'y ai donc pas vraiment retrouvé ce qui m'attire dans la SF (le côté Space opéra, les grandes questions sur l'humanité, sa place dans l'univers, la robotique, les IAs et les lois qui les régissent, etc) mais ai découvert un style qui me plaît assez bien, rempli d'optimisme et de petits bonheurs.

Agréable, sans prise de tête et prenant, une lecture parfaite pour un après-midi ensoleillé ou une soirée au coin du feu.
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J'ai eu une envie de science-fiction. Mais pas de post-apo, pas de gros space-opéra avec combat aérospatiaux, de guerre d'espèce ou de planète. Avec L'espace d'un an, j'ai eu pile ce que je cherchais.
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On est dans un vaisseau, avec l'équipage du capitaine Ashby. Leur mission est de créer des tunnels pour faciliter les passages entre chaque planète. Au début j'étais un peu perdu, je l'avoue. On a beaucoup d'informations sur l'organisation interplanétaire, politique, inter espèces… et il fallait replacer tout ce petit monde (je lis peu de SF, et encore moins de space opéra). Mais finalement, on reste surtout dans le vaisseau avec l'équipage, et on suit comment chacun d'eux vivent ensemble.
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Entre les Humains, les Aandriskes, les Grums, les Sianats, les IA… tous font partie de l'équipage, et tous ont un rôle dans le vaisseau. Certains doivent s'adapter, plus ou moins facilement, aux différentes façons de vivre des autres. Mais il y a un lien fort entre eux, c'est une vraie famille. Diversifiée, mais qui s'accepte comme ils sont.
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On suit vraiment les personnages tout au long d'une année, on s'attache à eux. Et on a presque cette impression de faire partie de cette famille. J'aime ces romans où l'auteur arrive à me faire sentir intégré au groupe, et qu'arrivé à la fin, je n'ai pas envie de les quitter.
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Une très bonne découverte avec ce roman, que je conseille pour ceux qui veulent de la science-fiction positive, sans guerre ni combat.
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Alors, j'ai un avis particulièrement mitigé.

Autant j'ai adoré le contenu, autant je n'ai pas saisi le but de l'histoire. L'écriture est assez fluide, malgré qu'il y est beaucoup, beaucoup de dialogues, mais on a une réelle volonté de l'auteure dans l'intention de nous faire découvrir son univers. Au départ, on a énormément d'explications sur les coutumes de chaque personnage, leurs habitudes dans le vaisseau Voyageur, ce qu'ils aiment etc... Mais je trouve que justement, il y avait TROP d'explications sur leurs modes de vie. On peut découvrir un personnage au fur et à mesure, mais j'ai eu l'impression de lire une téléréalité dans un vaisseau spatiale.

J'ai beaucoup apprécié la diversité, le côté LGBT, que chaque peuple a sa place dans le monde. J'ai aimé le lire pour être honnête car j'ai trouvé ce format intéressant, et il fait du bien. Mais j'y mets quelques bémols pour son manque d'action qui rend le récit un peu redondant, et surtout ce manque totale de but à la fin où je me suis demandé "Où va cette histoire ?" Excepté sur la fin, on a un évènement qui va tout changer et amène au tome suivant.

Après, je suis curieuse et je lirai le tome deux car je trouve l'univers très bien construit et Kizzie et Ashby sont définitivement mes chouchous de l'histoire.

En tout cas, je mets quand même cette auteure dans mes belles découvertes.
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c'est assez rare que je lise de la sf tu sais et pourtant je sais que ça arrive toujours à un moment dans ma vie où j'en ai besoin. l'espace d'un an m'a fait comprendre quelque chose de nouveau, ou alors quelque chose que je voulais pas voir avant, l'espoir. pas celui qui est égoïste et qui te permet de te sentir mieux dans toi et autour de toi et avec les autres ni rien, mais l'espoir sur comment tu aimerais que l'humanité soit plus tard quand tu seras pu là pour le voir.

ce roman déguise beaucoup de choses avec des exemples et des situations dans lesquelles il est facile de se projeter ; la fin de la planète terre à cause du désastre écologique, l'immigration, l'inclusivité des genres, l'adoption, le savoir-vivre entre les différentes espèces/nationalités.

et c'est tellement bienveillant sans pour autant que ça soit bourré de miel et de trucs bien tarte à la feel good que tu t'mets vraiment à espérer. pour dire à quel point c'est bien ; on raconte pas l'histoire de chasseurs qui partent à la conquête d'un espace ou de prendre le dessus sur une espèce comme on en lit souvent depuis trop longtemps. c'est l'histoire d'une famille qui se créée.

j'ai adoré la projection mentale de ce petit space-opéra qui fait appel à toutes les références visuelles que tu as pu voir un peu partout, de starwars à futurama, de rick et morty à adventure time, une sorte d'univers où toutes les espèces ont leur propres règles, leurs codes sociaux, biologiques, leur histoire.

c'était fou, vraiment fou, j'en avais besoin et je remercie à fond les deux personnes qui m'on collé ça dans la main sans rien me dire de plus sur ce que je m'apprêtais à découvrir. y'a pas longtemps je disais que j'avais hâte de lire des choses qui défonçaient cette culture du productif et de la domination, l'espace d'un an est tout pile là dedans.

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Cela fait un petit moment déjà que L'espace d'un an traîne dans ma bibliothèque. Mais je n'arrivais pas à me lancer. Les romans des éditions L'Atalante sont en général assez complexes, et je savais qu'il me faudrait un peu de temps pour réussir à plonger dedans. Enfin…c'est ce que je croyais. Parce que L'espace d'un an c'est un petit bijou.

Mon avis

Ce roman est une petite pépite. Pourquoi ? Parce qu'il n'est pas du tout ce que j'attendais, qu'il est à la fois beaucoup plus et beaucoup moins, qu'il est beau, grand et fort, et que j'y suis restée cramponnée, ceinture bouclée, les yeux dans le cosmos et le coeur dans les étoiles. Je crois que pour commencer je devrais reprendre l'expression favorite de la tech Kizzy : Etoiles.

Etoiles que ce roman m'a remuée. Et je ne sais pas trop bien pourquoi. Peut-être parce que c'est un space opera tout en douceur, bien loin de la hard-SF (véritable hantise), des grandes envolées chevaleresques, des intrigues à tiroir et des multiples rebondissements à grands renforts de sabre laser et autres découvertes étranges. Sans pour autant qu'on ne s'y ennuie une seule seconde. Et c'est ça qui est absolument génial. Je n'aurais jamais pu croire que lire une tranche d'un équipage sur un vaisseau puisse être aussi prenant, touchant et grandiose.

Grandiose en grande partie grâce aux personnages. Becky Chambers a tracé une fresque humaine à base d'extraterrestres, de rares humains et d'intelligence artificielle. Pour de vrai, pour de vrai. Il y a d'abord Rosemary, humaine, qui semble être l'héroïne de cette intrigue mais qui n'est là que pour nous tisser un fil conducteur, de découverte (quelle drôle d'espèce que celle des sianates) en explication technique (comment est-ce qu'on perce un trou dans l'espace ?). Elle est touchante à sa façon, dans sa timidité, ses secrets, son courage. Flamboyante quand elle engueule le capitaine, attendrissante quand elle parle avec Sissix. Il y a ensuite Ashby, notre bon capitaine exodien, droit dans ses bottes, un peu trop sans doute et que l'on aimerait voir exploser à un moment donné, mais qui sert de médiateur entre tous ce petit monde. Les deux techs bien sûr, Kizzy et Jenks, adorables, fous, mais qui ressemblaient beaucoup plus à des lutins dans ma tête qu'à des techniciens d'engin spatial (bon sauf quand Kizzy désamorce un champ de mine, ça c'était complètement badass). de Jenks, on en vient forcément à parler de l'IA, Lovey, dont il est tombé éperdument amoureux et dont la relation est très belle, emprunte de poésie et d'irréalisme. On retrouve ensuite Sissix (couverte d'écailles et de plumes mais qui semble tout aussi sensuelle) et Corbin (un gros lourdaud) qui ne peuvent pas se blairer. Enfin personne ne peut blairer Corbin. Viennent ensuite les deux créatures les plus étranges : Ohan, la paire sianate (le pilote des trous de vers) qui n'est qu'un mais que l'on dit « ils », et enfin le Docteur Miam (docteur / cuistot) qui est il mais qui fut elle. Huit personnages haut en couleur avec tous leurs émotions, leurs ressentis, leur peur, leurs secrets.

Mes préférés restent Rosemary, Sissix, Jenks, Lovey et Docteur Miam qui sont pour moi des personnages extrêmement intéressants et très bien développés par l'autrice à qui je tire mon chapeau. A travers eux, leur histoire et leur appartenance à différentes races intergalactiques, elle arrive à nous faire réfléchir sur tous un tas de sujets sociétaux très actuels : la transexualité, la maladie, l'alliance, la vente des armes, la sexualité, etc. Autant de sujets qui petit à petit forment les strates d'un roman époustouflant. Les relations que l'on devine, qui évoluent et qui s'installent au fur et à mesure du livre sont très intéressantes. D'aucun.e.s les ont d'ailleurs préférées aux personnages eux mêmes les trouvent peut-être trop « beaux pour être vrais » tant ils semblent tous être emprunt de bonté, de bienveillance.

Bien sûr s'arrêter à cela serait aussi oublier l'univers du roman. Mais c'est vrai que c'est quelque chose auquel on s'attache moins. Parce que ce n'est pas un roman ordinaire, parce que l'intrigue des trous de ver c'est pas la priorité, parce que, peut-être, la science-fiction n'est qu'un prétexte fort joli et agréable à lire pour parler d'humanité. Enfin. On aborde tout de même différentes stations à la recherche de matériaux, on rencontre différentes espèces aux moeurs aussi étranges qu'originaux, on échappe à des forces ennemis, on survit à quelques passes d'armes involontaires, et surtout on aperçoit de temps en temps la fabrication d'un trou de ver. Pour moi ce n'est pas quelque chose qui façonne le roman. Mais il est vrai que pour un ou une lectrice habitué.e de la SF, cela pourra dérouter, voire même déranger. Ici les sciences ne prennent pas beaucoup de place, mais pour moi c'est déjà bien suffisant ❤

Mais j'en oublie aussi l'intrigue ma parole ! Peut-être parce que là aussi, l'intrigue passe au second plan derrière des personnages si formidablement campés mais ce serait légèrement oublier tout ce qui découle du scénario en terme de réflexions et relations entre les personnages. En effet comme le dit si bien le résumé, nous suivons les aventures de cet équipage hétéroclite sur un an à bord du Voyageur. le vaisseau tunnelier est appelé à creuser un trou de ver afin de pouvoir rallier facilement la planète torémi ayant nouvellement signé les accords de l'Union Galactique. En découle tout un scénario à grand renfort de crise diplomatique, éthique, péripéties et autres joyeusetés de type braquage, tentative d'assassinat…

Le ton est quant à lui très original. Avec des personnages tous plus intéressants les uns que les autres, parfois peut-être pas assez torturés, Becky Chambers semble aborder la vie à bord du Voyageur avec humour et légèreté. Kizzy est admirable de tendresse et d'humour et j'ai souvent souri, réchauffée par cette bienveillance qui émane d'elle et du roman. La plume est jolie, parfois poétique, et on ressent un profond attachement à ses personnages.

En résumé

La seule chose que j'ai finalement regrettée, c'est de refermer ce roman. J'aurais voulu rester à bord du Voyageur, avec ses personnages formidables, profonds, humains – extraterrestres, intelligents dans leurs relations aux autres. A travers ce space opera tout en délicatesse, Becky Chambers explore les confins de l'âme humaine et montre à voir l'actualité sous un jour très… galactique.
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Pour résumer, l'Espace d'un an est un très bon livre que je conseille plutôt à des débutants en SF (ce que je suis !). Becky Chambers propose de peindre le portrait d'une famille de coeur à bord du vaisseau tunnelier Voyageur. Son roman, très orienté sur la psychologie et la découverte de son univers, est clairement un tome d'introduction qui souffre d'un rythme assez lent sur la majorité du titre car il prend pas mal le lecteur par la main en enchainant les scènes d'exposition afin de détailler les particularités socio-culturelles de chacun. Il doit très clairement être lu dans l'optique de continuer la saga et en acceptant son statut introductif. L'autrice réussit très bien ses personnages auxquels on s'attache et pour qui on se passionne. Elle a créé un univers crédible (selon moi) et intéressant au sujet duquel j'ai très envie d'en apprendre davantage. Je vais donc continuer avec plaisir la saga Voyageur que je recommande pour débuter dans le genre.
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