Le coeur d'Yildirim

Vous rêvez de voguer sur d'autres mers ? Vous rêvez d'aventures et de pirates ? de sirènes et de coeur pur ? D'une vie meilleure ?

Cette BD enchanteresse sur tons bleu-vert ravira surtout les plus jeunes !

En effet, l'histoire à la Jack Sparrow m'a parue fort courte face aux thèmes traités, j'aurais aimé en voir plus, en savoir plus sur cette histoire aux penchants mythologiques et atlantidéens…
Le petit plus ? Les illustrations et le jeu de cartes accompagnant la BD afin de, peut-être, faire durer le plaisir plus longuement !

Une petite épopée pour de grands rêves !

Avec cette Bd, nous prendrons de très grands raccourcis, le lectorat ne sera pas embarrasser de grandes mises en place historiques et de grands discours sur les légendes des sept mers.

La 4ème de couverture nous donne l'explication qui n'est pas fournie intentionnellement, on le suppose, dans le début du livre, pourquoi le jeune Lucas et sa petite soeur Virginie se trouvent à naviguer dans une " coquille de noix" en pleine mer?



Quelques indices nous permettent de nous resituer, dans le temps, les costumes, les légendes, l'ère des pirates, le XVIIème siècle.

En fuyant leur mauvaise condition, les deux enfants se trouveront pris malgré eux dans des affaires dangereuses qui opposent pirates et sirènes.

Non, nous ne serons pas dans Peter Pan de James Barrie, non, nous ne croiserons pas d'autres enfants perdus et orphelins comme eux.



Le duo d'auteurs Valérie Chappelet et Marc-Antoine Boidin imagineront une romance qui finit mal.

Quand Calliope la reine des sirènes vola le coeur du pirate Yildirim, se fut de façon littérale, un prêté pour un rendu, puisque le pirate lui avait brisé le coeur.

Nous vous laisserons découvrir les détails mais toujours est-il que le pirate, désormais sans coeur, hante les mers à la recherche de son humanité.



Que viennent faire les enfants dans cette histoire?

Les pauvres furent recueillis par le bateau fantôme et ils s'acquitteront d'une dette.

Lucas devra plonger dans les profondeurs et ramener la plus précieuse des "perles", l'organe du pirate métamorphosé en un gros diamant, si il ne veut pas que Virginie finisse en plat alléchant pour les requins.

C'est le début de la propre aventure de Lucas qui, à son tour, succombera peut-être aux chants des sirènes.



Le grand format et la présentation sont trompeuses, nous pourrions déduire par erreur que le titre est en direction d'un public adulte, il n'en est rien.

Nous le recommandons avec plaisir aux jeunes pré-ados collégiens.

Pour le coup, avec de belles scènes avec de grandes bêtes marines, le grand format se justifie bien.

De grands espaces de papier dédiés à de grandes cases remplies de grande bleue.

Tout cela ressemble à un songe, à un délire du voyage

Alors?

Lucas succombera t-il à l'appel de la mer?

La vue d'une sirène, d'une mer agitée et de ce qui ressemble à un bateau pirate a suffi à me donner envie de lire cette BD jeunesse que j'ai appréciée, mais qui souffre d'un trop faible nombre de pages. J'ai eu la sensation de lire une histoire avec une trame qui tient la route, mais qui n'a pas été suffisamment développée, tout allant bien trop vite. Cela est fort dommage vu le potentiel dramatique et fantastique de ce one-shot qui s'ouvre, dans une superbe ambiance graphique, sur la légende d'un féroce pirate… 

Il m'a, en outre, semblé qu'il y avait un problème de cible : l'ouvrage semble viser un jeune public qui aimerait, par exemple, s'initier aux histoires de pirate, mais l'univers, assez sombre, semble s'adresser à un public peut-être un peu plus mature. Un entre-deux qui se ressent tout au long d'une lecture qui oscille entre histoire sombre de pirate et naïveté des contes à la Disney. Mais cela ne m'a pas empêchée de prendre beaucoup de plaisir à parcourir les superbes pages de cette histoire, qui ne manquera pas de susciter moult émotions chez les (jeunes) lecteurs. Il faut dire que grâce à une narration simple et percutante à la fois, Valérie Chappellet nous offre ici de l'aventure, du suspense, de la tension et des sentiments !

Elle déploie ainsi sous nos yeux, une belle histoire d'amour fraternel à travers deux orphelins pour lesquels on ne peut s'empêcher de craindre le pire et espérer le meilleur. Mais aussi une histoire d'amour impossible entre un humain et une sirène, et un récit de sombre vengeance avec un pirate prêt à tout pour récupérer son coeur. Pas vraiment pour déclamer des poèmes comme vous pouvez l'imaginer… Dommage que la fin soit trop précipitée pour que l'on saisisse pleinement la teneur de la menace représentée par ce pirate, mais le peu que l'on voit de lui devrait suffire à impressionner les jeunes lecteurs, d'autant que les illustrations de Marc-Antoine Boidin soulignent à merveille sa férocité. Les regards et les expressions du visage de ce pirate fantôme sont assez glaçants !

Bien que l'incursion fut rapide, j'ai apprécié de plonger aux côtés de Lucas dans le monde sous-marin des sirènes ; un monde qui lui permettera de faire la connaissance d'une jeune sirène qui rêve de liberté, mais qui va découvrir que ce rêve a un prix…. Vu la taille de la BD, je n'entrerai pas dans les détails, mais je tenais à souligner que malgré la rapidité des événements qui se déroulent en un mouchoir de poche, on développe une réelle et sincère empathie et affection pour les personnages. Pour cette sirène retenue prisonnière par une mère autoritaire, mais qui saura nous surprendre, pour une petite fille très proche de son frère et qui n'hésite pas à lui donner sa poupée porte-bonheur pour le protéger, et un frère prêt à affronter un terrible pirate et à plonger au coeur de la tempête pour protéger sa jeune soeur ! Qu'ils soient détestables ou a contrario adorables, ils ont tous un réel impact sur l'histoire, et donnent le sentiment que l'autrice a fait un réel effort pour construire une galerie de personnages qui marque l'esprit des lecteurs.


La figure du pirate, représentée ici par le légendaire Yildirim, est parfaitement maîtrisée pour apporter une légère touche d'horreur et de tension. On ne sait pas de quoi ce fantôme, aussi cruel mort que de son vivant, est capable mais on sent qu'on n'a certainement pas envie de le découvrir…. Si l'histoire se révèle somme toute assez simple, elle ne tombe pas dans le manichéisme à outrance : Yildirim n'est pas un sympathique personnage, mais on peut comprendre que se faire dérober son coeur ne l'ait pas mis dans de très bonnes dispositions. Quant à la reine des sirènes qui lui a volé son coeur, si elle se montre très dure avec sa fille, on comprend qu'elle a des raisons d'agir comme elle le fait. Dommage qu'il n'y ait pas eu une meilleure communication mère/fille, ce qui aurait évité bien des désagréments, mais rendu le récit bien moins palpitant.

En conclusion, entre action, aventure en mer, péripéties mouvementées, rencontres marquantes, dangers et amour sous différentes formes, le coeur d'Yildirim s'est révélée être une très entraînante BD, qui ravira les aventuriers en herbe et les amoureux d'histoires qui se déroulent en mer. On regrettera une histoire qui se termine alors qu'elle semble à peine commencer, mais on ne pourra que louer l'art de la narration de Valérie Chappellet et les superbes illustrations de Marc-Antoine Boidin. Un duo qui nous offre une plongée sombre au coeur du monde impitoyable des sirènes et des pirates, mais aussi une bouffée de tendresse et de lumière grâce à un frère et une soeur unis dans l'adversité. Cruelle et tendre à la fois, une BD alliant beauté des espoirs d'enfants et cruauté d'adultes qui ont perdu leur coeur et leurs illusions.
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Fin XIXe siècle
Lucas et sa petite soeur Virginie voguent sur une barque, enfuis de l'orphelinat anglais où ils étaient depuis le décès de leurs parents dont ils n'ont gardé qu'une peluche en forme de sirène et un livre de contes. C'est dedans qu'est raconté le récit du pirate Yildirim qui, après avoir été sauvé d'un naufrage par la Reine des Sirènes Calliope, en tomba amoureux et vécut auprès d'elle plusieurs années. Mais désireux de nouvelles aventures, il partit. de colère et de désespoir, elle lui arracha le coeur sur lequel elle pleura, lui conférant un immense pouvoir.

Alors que Lucas tourne la page, un navire à l'ombre menaçante surplombe la frêle embarcation. Et son capitaine a une exigence...

J'adore les récits qui se déroulent en mer et davantage encore lorsqu'il est question de Sirènes. Dans celui-ci, les clins d'oeil au conte d'Andersen, jusque dans sa version Disney, sont nombreux.

L'aventure va vite, même trop vite, tout comme sa résolution, ce qui est dommage car il y a un réel potentiel dramatique mais j'ai tout de même été charmée par les thèmes abordés entre amour, malédiction, apparences, désespoir et liberté et ce qu'ils induisent de polysémies, symboles et métaphores, permettant plusieurs niveaux de lectures.

Les dessins sont très beaux et dans différents tons marins, alternant les nuances de bleus, de verts, de gris, dans des cases resserrées et dynamiques qui centrent les actions

Ce n'est que lorsque j'ai refermé l'album que j'ai découvert qu'il appartenait à la très belle collection jeunesse "Les Enfants Gâtés" des Éditions Delcourt.

Lucas et Virginie sont deux orphelins. Malheureusement, alors qu'ils sont à la dérive, ils se font enlever par un capitaine impitoyable . Ce dernier propose alors un marché à Lucas. Il les laissera en vie, si ce dernier lui livre le coeur d'Yldirim qui est caché au fond de l'océan.

Je l'avoue, j'ai complètement craqué sur la couverture lorsque j'ai vu la BD dans ma médiathèque. C'est donc avec beaucoup de curiosité que je me suis plongée dans cette lecture. La situation est posée dès les premières pages. le scénario est plutôt sympa mais tout est trop court et va trop vite. Moi qui suis habituée au BD où l'on prend le temps d'installer les choses, je suis restée quelque peu dubitative face à la rapidité à laquelle se déroule l'histoire. Avec du recul, je me dis qu'une BD de 34 pages, ne pouvait être que rapide... J'ai donc trouvé que ce one-shot manquait de suspens et de rebondissements. de plus, les personnages sont tout juste effleurés et manquent de complexité, ce qui les rend un peu fades. Néanmoins, je pense que cette BD peut convenir à des lecteurs plus jeunes qui aiment les histoires de marins d'eau douce.

Esthétiquement, en revanche, c'est un sans faute! Les illustrations sont très belles. Les planches sont majoritairement dans des tons bleus verts rappelant l'océan. Les personnages ont des grands yeux romantiques qui m'ont vraiment fascinée. J'ai donc vraiment apprécié l'esprit graphique de cette BD.
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