Haute-Ville, Basse-Ville

Un meurtre dans la ville de Québec, un roman historique qui illustre les moeurs d'une époque.

La Haute-Ville et la Basse-ville, c'est d'abord une réalité géographique : les hauteurs du Cap Diamant qui dominent le quartier Saint-Roch, au bord de la rivière Saint-Charles et au niveau du Saint-Laurent.

La Haute-Ville c'est aussi la ville des familles aisées, à l'abri de la justice, sous l'aile complice du pouvoir conjugué de l'Église, de l'éducation, de l'argent et de la politique. C'est la hauteur de la petite bourgeoisie qui règne au-dessus des quartiers ouvriers et de leur pauvreté.

À partir d'un fait réel qui a fait les manchettes, l'historien Jean-Pierre Charland brosse un vivant tableau de la vie québécoise des années 20.

Haute-Ville, Basse-Ville, comme plusieurs roman de Jean-Pierre Charland, m'a longtemps paru un peu kitch avec sa couverture aux couleurs pastel et a son résumé un peu fade, pas très intriguant. Il a fallu que ma mère, qui me connaît très bien me convainc de le lire. Et je fut agréablement surprise.
Il s'agit donc de l'histoire d'une jeune fille d'une famille pauvre qui se fait violée et tuée par quatre jeune homme de la haute société. La police enquête un peu, pas beaucoup, pour ne pas éclaboussé les notables de la ville. L'inspecteur de police qui doit enquêter sur l'affaire est envoyé en maison de fou. L'affaire devrait mourir de sa belle mort. Mais c'est sans compter Renaud Daigle, jeune avocat et professeur universitaire qui s'intéresse cette affaire. Il continuera l'enquête précédemment entamé pour la mener jusqu'à la fin.
Ce qui m'a surtout plue c'est l'écart des classes qui est vraiment bien décrite. Quiconque aime l'histoire est conscient de cette réalité mais elle est ici très bien expliquée et montrée. En tant que lecteurs, nous nous prenons presque à être d'accord avec ces notables qui ont violés et tués une fille qui n'a pas d'avenir et que ce n'est pas grave tant que la nouvelle ne se répand pas dans la ville. Il y a un passage d'environ cent pages au milieu du récit qui est plutôt lent et où Daigle s'intéresse d'avantage aux femmes qu'à son enquête qui aurait mérité d'être resserré mais au delà de cela, si vous aimez l'histoire et exécrer la religion, Haute-Ville, Basse-Ville saura vous séduire.

La ville de Québec est sous le choc. On vient de découvrir le ca­davre d'une jeune fille du nom de Blanche Gar­neau, dis­pa­rue mys­té­rieu­se­ment de­puis peu. Son corps mutilé a été dissimulé dans un buis­son du Parc Victoria dans la Basse-Ville sur les berges de la rivière Saint-Charles.

Ce fait divers bien réél a beaucoup frappé l'imagination populaire de l'époque et il constitue la trame de fond du roman "Haute-ville, Basse-Ville". L'auteur y raconte comment les autorités politiques de l'époque, nommément l'entourage du premier ministre Tachereau, comploteront pour cacher la vérité sur les véritables auteurs du meurtre de la jeune Garneau en vue de protéger des amis du parti libéral.

Le roman est intéressant puisqu'il montre aussi la complicité éhontée des médias locaux (dont le Journal le Soleil qui était à la solde du pouvoir à cette époque pourtant pas si lointaine) dans cette vaste opération de manipulation de l'opinion publique. L'auteur y décrit également, de façon fort éloquente, l'omni-présence et l'omni-potence du clergé dans tous les recoins de la société de l'époque.

C,est le 1er roman que je lis de cet auteur québécois. L'histoire basée sur un fait vécu est bien menée et mêlée à la politique et la religion du Québec des années 20. Il reste qu'il y a un suspense , ce qui n,est mauvais dans ce genre de littérature. Mais ça ne m.a pas accrochée pour que j.en lise un autre.