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EAN : 9782290030103
251 pages
J'ai lu (14/09/2011)
2.54/5   25 notes
Résumé :

Charlotte Charpot est une jeune enseignante parachutée pour sa première affectation dans la banlieue de Nîmes au sein d'un établissement devenu au fil des agressions et des incidents un bunker pour ses professeurs et ses élèves. Rien ne lui sera épargné : les élèves qui défèquent derrière les portes, les enfants battus par leurs parents, les caillassages de voiture et l'indifférence de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Ce livre est paru en 2009 en Belgique mais il vient enfin de sortir en poche et cela donnera l'occasion aux Français de le lire car à sa sortie, il a été quelque peu censuré par leurs médias.

Ce livre raconte sans langue de bois, de manière crue souvent, le parcours de cette jeune femme dans l'enseignement, en France puis en Belgique.
Il révèle sans faux semblant les difficultés à enseigner dans certaines écoles ghetto de banlieue ou de quartiers difficiles. Violence physique, violence morale, injures, manque d'encadrement… le tableau est noir, très noir.
L'auteur a écrit ce livre comme un appel à l'aide, non pour elle car elle a quitté l'enseignement, mais pour les profs qui vivent cela au quotidien. Ce pavé dans la marre, elle l'a jeté volontairement pour que l'on sache, que l'on comprenne, que tout cela n'est jamais dit ouvertement, jamais, ou si peu, évoqué par la presse et le public qui préfèrent dénigrer les enseignants, les stigmatiser pour leurs nombreux congés, les montrer du doigt pour les piètres résultats des élèves aux différentes épreuves européennes d'évaluation.

Ce livre fait peur. le quotidien raconté ici est effarant. Par moment, on se croirait dans un récit d'Huysmans ou Zola. Et je regrette que cela soit si noir car cela frise parfois la caricature. Je sais cependant que des écoles difficiles, cela existe, ainsi que des violences envers les profs et je compatis sincèrement. Mais bien qu'enseignant dans le qualifiant, je n'ai jamais vécu ce qui est décrit ici. Il faut donc éviter de généraliser la situation.
Bien sûr, certains élèves sont difficiles, bien sûr certains sont grossiers, violents, agressifs… Ils sont à l'image de l'ensemble de la société.

Ce que je regrette dans cet ouvrage c'est qu'il ne fait que poser des faits. Les dysfonctionnements évoqués ne me semblent pas tous s'appuyer sur des sources vérifiables et sérieuses. Beaucoup de choses restent vagues. Il y a aussi des erreurs et des interprétations quant à la présentation du système (complexe) scolaire belge. Ce n'est pas en l'ayant si peu fréquenté que l'on peut en cerner tous les tenants et les aboutissants.
De plus, l'ouvrage ne propose pas de solution et ne s'attarde guère à contrebalancer le propos en racontant des moments positifs, agréables, des heures de cours réussies… Ne me dites pas que cela n'existe pas. Non, c'est juste un énorme ras-le-bol - que je comprends tout à fait - qui s'exprime ici.

L'auteur appelle enfin à revaloriser la formation, la carrière et le métier d'enseignant. Mille fois d'accord. Mais comment ? Pas de piste ici non plus.
Que ce soit en France ou en Belgique, nous vivons la crise de plein fouet et les secteurs non marchands sont les laissés pour compte. Personne n'a - ou ne veut accorder – l'argent nécessaire à une redynamisation et une revalorisation du métier. de plus, les syndicats ont une influence énorme dans le processus des négociations mais ne défendent pas toujours les mêmes priorités que celles que voudraient voir défendre les enseignants. Enfin, personne n'a jamais la volonté d'écouter les profs, de leur demander leur avis, préférant s'en référer à des pédagogues de salon, des spécialistes de la théorie ayant peu ou pas d'expérience de terrain.
Le travail à faire est tellement monstrueux que personne n'a le courage de se lancer dans un chantier qui pourrait durer une décennie. Alors on pare juste au plus pressé.

Les enseignants ne découvriront pas grand-chose de neuf dans ce constat mais j'espère au moins que le livre sera lu par des parents et qu'ils comprendront un peu mieux le beau et difficile métier que nous faisons parfois.
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Charlotte Charpot a été enseignante en France où elle a été formée dans le modèle de l'élitisme républicain; fac, grande école et agrégation puis en Belgique, dans un système sans grande unité, où l'enseignement est libre et le chef d'établissement tout puissant. Et son constat est terrifiant et identique de part et d'autre de la frontière. Elle a croisé des profs démotivés, des élèves en complet décrochage à qui on ne pouvait rien proposer de pertinent. Elle a fait l'expérience de la violence, du mépris tant de la part de directions manifestement dépassées que des élèves et de leurs parents. le témoignage est poignant parce que ce qui apparaît c'est que les jeunes enseignants sont envoyés dans l'arène sans formation adéquate, ils ont été gavés de préceptes pédagogiques d'un autre temps et on leur a fait croire que c'est de l'érudition que viendrait le salut. Alors ils savent des tas de choses, sont des experts dans leur branche, maîtrisent les règles de l'Art jusque dans leur plus insignifiantes subtilités mais ils sont démunis face à un gamin qui refuse d'apprendre. Et le corps social leur renvoie avec un simplisme révoltant l'image d'une profession constituée d'incapables. le pire c'est quand quelqu'un qui n'a aucune idée de ce qu'il font assène d'un air docte "il y a toujours moyen d'intéresser les élèves" ou "avec moi, ce serait vite réglé".
Je ne suis pas d'accord avec toutes les propositions de Charlotte Charpot. En particulier, je ne crois pas aux vertus de la centralisation jacobine, on ne règle rien en disant aux gens ce qui est bon pour eux même s'ils ne le savent pas. Je crois en revanche à un système où les écoles sont très autonomes et peuvent construire leur propre projet comme en Belgique. Mais j'ai vraiment été touché par ce témoignage, par la colère légitime qui anime l'auteur et par le constat d'échec qui clôt le livre.
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Ne croyez pas que ce livre soit uniquement destiné aux enseignants.
Un non initié peut le lire comme un véritable polar noir, très noir.
Réalisme poussé jusqu'au naturalisme, les « Cosette » de l'enseignement existent.
Loin de moi, enseignante, de me moquer. Je ne sais que trop l'existence de ces écoles ghetto où tout idéal (que ce mot est donc suspect mais c'est une autre histoire) de « sur » diplômé se retrouve bafoué dans ce qu'il a de plus cher.
L'auteur nous l'explique en long et en large, on sent et ressent les blessures et les révoltes. Des expériences successives désastreuses, une administration lourde, des relations chaotiques ou absentes l'ont marquée au fer rouge.
Certes, tout cela je le comprends et je le respecte.
Cependant certains débordements m'ont profondément agacée.
A côté de vérités, l'interprétation de prétendues anomalies quant au fonctionnement belge de l'enseignement m'ont crispée. D'où viennent ces erreurs généralisées ? Les sources de l'auteur me semblent erronées : le système belge, certes complexe, n'est pas organisé exactement sur le prototype qu'elle présente.
Évitons toute comparaison entre deux pays surtout si l'on n'en connaît que superficiellement les tenants et aboutissants.
Évitons de « gloser » sur l'un en avançant des données inexactes.
C'est là que le bât blesse dans ce livre où l'on sent une révolte pas toujours de bon escient même si l'on comprend un ras le bol justifié.
Il y aurait tellement à dire pour rectifier ces interprétations erronées et ces quelques contradictions.
« L'union fait la force » ne fonctionne peut-être pas mais « la liberté, égalité, fraternité » fonctionne-t-elle ? et l'enseignement de mon pays, Madame Charpot, n'est pas aussi « totalitaire » que vous semblez le penser.
Je compatis devant la souffrance qui fut la vôtre.
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Avant que vous ne lisiez ce livre, ou cette critique, je tiens à vous préciser quelque chose : l'auteure, Charlotte Charpot, a tout vu, tout entendu, tout fait, tout expérimenté. Elle est bien trop intelligente, talentueuse, douée pour faire ce bas-métier qu'est enseignant au collège/lycée.
Enfin, ça c'est ce qu'elle nous fait comprendre dans ce livre. Je ne sais pas si c'est ce qu'elle a voulu dire en réalité, mais si ce n'est pas le cas, alors cette femme ne sait pas s'exprimer (ce qui est plutôt regrettable pour une professeur, pardon ex-professeur, de français).

Donc. Ce livre de 250 pages est le récit de l'expérience qu'a connu l'auteur dans l'éducation en France, puis en Belgique. Dès le début, on comprend que rien ne lui plaît. Absolument rien. On a même l'impression que le contact avec les élèves ou les autres professeurs l'irritent. Je me demande pourquoi elle a choisi ce métier. Vraiment! Tout son livre n'est qu'une critique acerbe du collège, du lycée, des enseignants, des élèves, des parents, des proviseurs, des réformes ministérielles… Attention, je ne dis pas que tout va bien dans le meilleur du monde, tout le monde sait que l'école est un sujet sensible et qu'on est loin de la perfection. Mais je pense que du point de vue d'un auteur qui veut faire passer un message à ses lecteurs, elle aurait du modérer ses propos.

De plus, si l'auteur était si intelligente que ça, pourquoi ne proposerait-elle pas de solutions ? Ce serait intéressant de voir ce qu'une ex-professeur pourrait faire ou dire pour améliorer les choses! Mais non, elle se contente de critiquer, critiquer, critiquer. C'est lourd! Sincèrement, c'est une oeuvre à laquelle il faut s'accrocher pour venir à bout de ses 250 pages. Dès le premier chapitre j'en avais déjà assez. Elle se met trop en avant, elle en sait plus que tout le monde, c'est fatiguant. Non mais sérieusement, dans ce livre elle dit qu'après un entretien d'embauche, pour lequel on lui a fait passer un test de compétences, la personne s'est excusée car l'auteur était évidemment qualifiée (voir même sur-qualifiée) pour ce poste.

Bon, soit. Elle n'a pas aimé son expérience dans l'Education Nationale en France. Donc elle est parti en Belgique TOUT EN SACHANT QUE CE SERAIT PIRE! J'ai juste une question : pourquoi ? Pour pouvoir critiquer encore plus et montrer sa supériorité intellectuelle évidente ?
J'ai l'impression que cette auteure vit bien en dehors de la réalité. Non mais sérieusement, une phrase m'a fait hurlée de rire. Elle a bien fait rire mes parents aussi, avec qui je l'ai partagée :
"Je ne sais pas si quelqu'un d'autre qu'un prof peut savoir ce qui signifient 7 heures dans la journée."

Sachez chère madame que vous n'êtes pas la seule à travailler 7h par jour, et vous n'étiez sûrement pas la plus à plaindre en terme de volume horaire (pour vous rafraîchir la mémoire, un simple lycéen a 8h de cours par jour + ses devoirs + ses révisions)…

Avant de lire ce témoignage, j'ai été voir sa note sur livraddict : elle de 10/20. Ça me rassure de voir que je ne suis pas la seule à ne pas être emballée par ce livre (j'avais peur que mon intelligence soit trop réduite pour apprécier la plume de l'auteur voyez-vous).

Bref, je ne vous recommande pas du tout ce livre. Personnellement, après avoir lu ce témoignage je suis plus en colère contre l'auteur que contre le système et l'Education Nationale.
Lien : https://alltimereadings.word..
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En tant que professeur, j'ai été particulièrement touchée par cet ouvrage. un livre court mais très intéressant. Cependant, c'est un livre qui se lit très facilement, on découvre le calvaire d'une jeune prof' qui est parachutée à Nîmes puis en Belgique où elle pense trouver un système bien meilleur, grosse erreur...

En lisant le livre, on apprend beaucoup sur le système belge et les dérives qu'il engendre, la France n'est pas en reste. Néanmoins, je trouve la partie belge beaucoup plus explicite que la partie française. J'ai retrouvé des situations que j'avais connu. Alors si vous voulez connaitre le quotidien d'un professeur, ce livre est fait pour vous. Vous verrez que nos chers professeurs ne sont pas que des fonctionnaires feignants comme on l'entend trop souvent. Je mets au défit quiconque (enfin surtout ceux qui se plaignent que les professeurs ne puissent pas gérer une classe, qu'il ne font que 18 heures de présences devant une classe par semaine) de faire cours pendant une mâtiné. Vous allez voir c'est du sport! Sur ce bonne lecture....
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Si on éveille la conscience qu’il existe différents types d’élèves apprenant de manière visuelle ou auditive, on laisse de côté les moteurs, par exemple, à qui il ne sera jamais donné d’apprendre en restant cloîtrés 7 heures par jour dans une salle, mais qui construiront leur progression en mouvement. C’est une minorité, nous en convenons, et leur prise en charge coûterait le plus cher à l’institution, mais n’est-ce pas cela la mission de l’école de la république ou de la réussite ? Penser à tous les élèves qui sont à sa charge sans délaisser les minorités ?
Qu’avons-nous en main aujourd’hui ? L’avenir de la Belgique, l’avenir de la France, l’avenir de plusieurs autres pays qui, ensemble, feront l’avenir de l’Europe.
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J'étais une collègue de Charlotte Charpot à Bruxelles.

Je voudrai remettre les pendules à l'heure ..... les faits relatés ont été volontairement exagérés ..... la colère a dû être mauvaise conseillère.

Dommage !

J'espère qu'aujourd'hui, elle n'enseigne plus et qu'elle vit en paix.
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Mon premier jour de classe à Bruxelles a été pour le moins folklorique. Je m’apprêtais à enseigner à des 4ème technique, des enfants entre 17 et 18 ans. Ils sont entrés dans la classe tel un troupeau déchaîné. Je suis resté sans voix devant l’énormité de la chose. Dans la cohue un élève lance : « Allez, laissez la se présenter, ne soyez pas dégueulasses ! » Et ce n’a été que les cinq premières minutes. La deuxième heure de cours, j’ai pris une pièce de monnaie sur le verre de ma lunette qui a explosé. La troisième heure on m’a traité de pute.
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J’ai vu souvent aussi, des mères ou des pères violents vis-à-vis de leur progéniture, les frappant allègrement dans les couloirs, publiquement, pour montrer leur mécontentement. À l’inverse certains sont agressifs avec le personnel essentiellement féminin : secrétaire, éducatrices, enseignantes… Les femmes sont culturellement encore essentiellement destinées aux tâches ménagères et on constate à chaque étape que le féminisme est absent de l’équation.
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La société adore la télé-réalité. C’est une chose merveilleuse qu’on a inventée là pour divertir les foules : enfermer des gens jeunes, beaux, oisifs, qui glandent, pour potentiellement remporter à la fin une forte somme d’argent. Ça fait rêver. On s’identifie ? Peut-être ? On rêve d’une vie meilleure au sein d’un Loft géant aux couleurs acidulées, de blondes peroxydées aux secrets torrides, on veut écouter de la funk en hurlant semi-nus sur des matelas à eau, travailler ses abdos au bord d’une piscine turquoise.
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