Une femme se sens anormale car elle n'a pas d'enfants comme la majorité des autres femmes. Un jour, elle trouve un jeune garçon et décide d'en prendre soin. Mais elle ne se sens pas capable de le faire. Elle a beau tout donner, elle sens sa vie se défaire, cet enfant lui gobant son énergie et même sa vitalité.
Une histoire axée sur les pensées de cette femme incapable d'être mère, un sujet presque tabou, qui va à l'encontre du stéréotype selon lequel toutes les femmes ont la fibre maternelle. Ce roman a donc une tendance légèrement audacieuse, car il évoque le fait que certaines femmes ne sont tout simplement pas faites pour la maternité.
Ce n'est pas mon style de roman, mais je lui accorde le fait qu'il aborde un sujet relativement sensible et pertinent, qui a tout de même suscité une réflexion de ma part suite à ma lecture.
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Je lui ai demandé de se taire. Il lui arrivait maintenant de parler ainsi sans arrêt. Il savait à peine parler il y avait un an, et du jour au lendemain, des torrents de mots venant on ne savait d'où sortaient de sa bouche. On dirait qu'il avait une réserve, que tout était déjà dans sa tête depuis le début, qu'il était la miniature d'un adulte, un démon dans un bocal fermé, qu'il n'était attendrissant que par sa forme. La chair jeune et parfumée des enfants, leur apparente fragilité et leur déraison ont dérouté tant de parents.
Il n'y a aucun doute que l'enfant soit un individu à part entière. Mais quand une femme devient mère, son individualité à elle est à moitié compromise. Quand elle s'occupe de son enfant, cela veut dire qu'elle s'occupe d'elle-même, de ses affaires. Car n'est-ce pas qu'elle est responsable de son enfant au même titre que d'elle-même, même si en réalité l'enfant appartient à l'Etat, à la région, à tout le monde, à toute une génération vieillie qui a besoin de sang jeune pour se nourrir et qui est là, quand c'est nécessaire, pour défendre l'enfant et le protéger contre la mère ?
Je craignais de lui faire mal en le touchant, comme un esthète devant un précieux objet d'art, ou comme un artiste séduit par une oeuvre.p.99
On dirait qu'il y avait une réserve, que tout était déjà dans sa tête depuis le début, qu'il était la miniature d'un adulte, un démon dans un bocal fermé, qu'il n'était attendrissant que par sa forme. La chair jeune et parfumée des enfants , leur apparente fragilité et leur déraison ont dérouté tant de parents. p.92
La perspective de revoir l'enfant plus tard, notre éprouvant rendez-vous du soir, devenait le seul moteur qui me faisait bouger pendant ma journée autrement inoccupée.p.80