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50 pages
Gallimard (01/01/1970)
4.5/5   2 notes
Résumé :
EXTRAIT:

L’aspect de tout ce qui se passe sous nos yeux, dans ces temps si féconds en événements, m’a fait jeter sur le papier, sans dessein et sans suite, quelques réflexions sur l’esprit de parti. Jamais matière ne fut plus abondante ; et jamais écrit sur cette matière ne put paraître plus à propos. Je me suis donc déterminé à les publier comme elles me sont venues, sans essayer de les lier par un meilleur ordre, auquel elles auraient gagné au moins... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Un témoignage à chaud sur la Révolution française et l'esprit de parti. le texte date d'avril 1791, sous le régime de la monarchie constitutionnelle. Plus d'un an avant la proclamation de la Première République. Plus de deux avant la Terreur.
Certains veulent alors surenchérir dans la geste révolutionnaire, Chénier, révolutionnaire convaincu, a lui plus confiance dans la solidité du jeune edifice. Il est temps pour lui d'installer réellement la Révolution, dans sa tranquillité, sa normalité. le moment est venu du règne de la loi, contre toutes les tyrannies.
La tyrannie qu'il vise ici ponctuellement est surtout celle des minorités qui veulent poursuivre l'action violente, maintenir l'état d'exception, en se proclamant porteurs de la volonté du peuple. Ce faisant il a la dent dure contre ceux qui laissent faire, contre un gouvernement qui n'applique pas la loi et n'assure pas la sûreté. Les Sans-culottes, les clubs et le gouvernement sont renvoyés dos-à-dos avec les contre-révolutionnaires. L'esprit de parti est pour Chénier une impasse politique majeure. «Les Français sont plus divisés par les haines que par les opinions.» Chénier idéalise respectueusement l'Assemblée nationale et espère dans la puissance de la Constitution.

«Souvenons-nous bien que toutes les personnes, que tous les clubs, que toutes les coteries délibérantes ou non délibérantes passeront ; que la liberté restera, parce que la France entière la connaît, la veut, la sent; que le fond de la constitution restera à jamais, parce qu'il n'a point pour base de vaines fantaisies vous des conventions momentanées [...]»
Chénier est une manière de centriste, un libéral au sens plein de l'époque. Il estime qu'il est grand temps qu'advienne le règne de la loi, que son application réelle mettra tous les Français d'accord.

André Chénier a certes été guillotiné trois ans plus tard en 1794. Mais son rêve est-il réalisable ? Sommes-nous condamnés à l'hystérisation du débat? Sommes-nous cantonnés à un débat qui semble autant confisqué par les tenants du désordre que par les tenants de l'ordre? (la mode exacerbée de la concurrence victimaire étant la touche de fraîcheur et de nouveauté de notre époque).
Je ne le sais pas. Mais - en me gardant des anachronismes et d'une adhésion partisane à une ligne politique et philosophique qui n'est plus totalement du jour - j'ai envie d'y croire, parce que témoigner c'est faire exister. En cela cet opuscule est encore totalement d'actualité. Il nous situe dans l'épaisseur historique de la construction politique et de la responsabilité de chacun à aider à l'émergence de la concorde civique. le témoignage de Chénier se veut performatif.

Il ne s'agit pas chez Chénier d'un simple glapissement contre les partis, ni d'une incantation clivante à l'unité nationale. Chénier a une pensée politique plus exigeante. C'est finalement quelqu'un d'extrême centre. Des deux bords on l'accuse d'être tiède. Mais il bouillonne. Et il s'engage dans la polémique. Refusant d'émigrer. Il tient sa place dans le rang.

L'ami André, absent actuellement des plateaux des chaînes d'info en continu, ne nous dit cependant pas si d'après son analyse la solution viendra de la Vème République, de la VIème République, ou de Jean d'Orléans et de son jeune fils Gaston.
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encore un ouvrage qu'il est agréable de découvrir quelques années plus tard pour connaitre l'évolution des moeurs à ce sujet: C'est un témoignage que nous offre l'auteur ici !
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
La peur, qui est un des premiers mobiles de toutes les choses humaines, joue aussi un grand rôle dans les révolutions : elle prend le nom de prudence, et, sous prétexte de ne pas vouloir compromettre la bonne cause, elle reste muette devant la faction dominante, tergiverse, ne dit la vérité qu'à moitié, et seconde, par cette mollesse, les entreprises d'un petit nombre d'audacieux, qui s'embarrassent peu que les gens de bien les estiment ou les approuvent, pourvu qu'ils se taisent et les laissent faire.
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Les Français sont plus divisés par les haines que par les opinions.
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Videos de André Chénier (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de André Chénier
André CHÉNIER – Un poète dans la Terreur (France Inter, 2015) Émission Ça peut pas faire de mal, présentée par Guillaume Galienne, diffusée sur France Inter, le 24 janvier 2015.
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