Le nouveau

Ne connaissant Othello que de nom, je n'ai pas pu apprécier l'exercice de style à sa juste valeur. Par contre, j'ai trouvé la mise en scène théâtrale de cette cour d'école très juste. Ceux qui se souviennent de l'école primaire comme d'un tourbillon de douce amitié doivent être amnésique ou des Caspers ou des Dee. Les autres se rappeleront de la tragédie de la hiérarchie cruelle entre enfants, des manipulations et luttes d'influences.
Cependant j'ai parfois trouvé le rythme un peu poussif et l'histoire artificielle.

"Le nouveau " de Tracy Chevalier est une adaptation au monde contemporain de la célèbre pièce de Shakespeare : Othello
Nous nous retrouvons dans une école primaire de Washington dans les années 70 où Osei jeune noir d'origine ghanéenne fils d'un diplomate arrive en cours d'année en CM2.
Tous les élèves et les professeurs sont blancs, aussi l'arrivée du jeune Osei prend un sens tout particulier.
Même si le mouvement des "black panthers" dont fait parti la soeur d'Osei est en plein essor, les préjugés et le racisme sont encore très présents.
Cependant Osei est heureux de rencontrer Dee une des élèves les plus populaires de sa classe ; aussi , il ne s'inquiète pas des jalousies, des complots de ceux qui voient d'un "mauvais oeil" l'amitié-amoureuse entre eux .
Le roman se déroule sur une journée d'école en 5 parties : un drame en 5 actes où la cours de récréation est le lieu principal : microcosme du monde extérieur.
Au fil des pages la tension monte .
Si Othello fut écrite il y a plus de 400 ans elle fait encore écho dans l'actualité d'aujourd'hui (racisme, harcèlement, manipulation, trahison …)
Ce livre m'a bouleversé : il est non seulement passionnant mais brillant.

Autant comme j'apprécie beaucoup Tracy Chevalier pour sa plume descriptive à souhait mais juste, sans jamais nous lasser, faisant en sorte que l'on se délecte de ses histoires, qui mêle parfaitement la fiction à des faits historiques réels, autant pour son dernier opus « le nouveau », je n'ai malheureusement pas retrouvé ces caractéristiques. Les années 70 et le sujet de la ségrégation raciale vendus comme éléments phares du récit ne sont en fait qu'une façade et ne sont pas du tout exploités. Et le fait de retrouver des enfants de primaire aux faits et aux paroles inappropriées pour leur âge, apporte un sentiment de malaise, sans compter que tout va trop vite dans cette histoire qui se tient en une seule journée. Voilà donc autant de points qui décrédibilise cette histoire, dommage, ce n'est pas une réussite de l'autrice pour moi !
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Washington, années 70. Osei arrive dans une nouvelle école : rien d'extraordinaire en soi, d'autant que l'une des fillettes les plus populaires, Dee, s'intéresse immédiatement à lui. Mais autour d'eux, la jalousie monte et les complots se fomentent…
Une cour de récréation c'est déjà un monde en soi, avec ses règles et sa hiérarchie, ajoutons-y un brin de Shakespeare et c'est la tragédie assurée. Ce nouvel ouvrage de Tracy Chevalier est très différent de ses précédents romans historiques (« La Jeune Fille à la Perle » bien sûr, mais aussi « Prodigieuses Créatures ou « La Dernière Fugitive »), répondant à la demande d'une maison d'édition proposant à des auteurs de réinventer des pièces de Shakespeare à l'occasion de l'anniversaire de sa mort. L'auteure a donc choisi Othello, en reprenant l'action et les personnages pour les transposer dans une école. A la manière d'une pièce de théâtre l'action est concentrée sur une journée, chaque acte correspondant à une récréation et au point de vue de l'un des personnages sur le racisme qui va s'abattre sur le nouveau, seul enfant noir dans une école blanche (à noter que la toute première remarque vient d'un adulte et pas d'un enfant). Sa différence et l'attrait qu'il exerce viennent bouleverser l'ordre établi et provoquer la rancoeur du tyran de la cour dont la suprématie est à présent menacée, et où une trousse à grosses fraises viendra remplacer un mouchoir.
Il faut garder le postulat de départ en tête, sinon on sera troublé par les mots de ces écoliers (Dee, Osei, Ian, Mimi, Bianca, Casper…) dont on se questionne sans cesse sur l'âge (11 ? 12 ans ?) et sur leur étrange maturité intellectuelle et sensuelle. Bien évidemment les enfants sont cruels entre eux, mais ici les sujets de discorde sont bien loin des chamailleries habituelles mais davantage irrigués par une violence latente. Ceci étant et même s'il ressemble surtout à un bel exercice de style et d'écriture, ce roman se lit d'une traite grâce à la plume si évocatrice de Tracy Chevalier.
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Brillante réécriture d'Othello dans une cour d'école de banlieue, ce neuvième roman de l'auteure de la jeune fille à la perle nous conte la tragédie universelle du racisme et du harcèlement. Vertigineux et actuel.

Le Nouveau fait partie de la série des réécritures de pièces de Shakespeare, lancée à l'occasion du 400ème anniversaire de sa mort : le « Hogarth Shakespeare Project » mené par les éditions anglo-saxonnes Hogarth propose à des auteurs contemporains de diverses nationalités d'adapter en roman les pièces les plus célèbres du dramaturge.

( http://hogarthshakespeare.com/books/ )

Cette transposition dans les années 1970, fonctionne bien et l'action, qui se déroule sur une période d'une journée, transmet au lecteur des images lourdes et brutales d'une jalousie incendiaire axée sur la destruction de l'autre, du différent.

La rage, l'envie, l'insécurité et le ressentiment s'installent dans la cour d'l'école où le moindre incident est amplifié.

Osei est noir, fils d'un diplomate ghanéen, il est le nouvel élève qui doit s'intégrer dans une école entièrement blanche.

Tracy Chevalier nous propose une remarquable exploration de la psyché d'un garçon isolé par sa race.

Contrairement à Othello, on entrevoit la douce et tendre relation entre Osei et Dee. Ian est réduit à un personnage plus vindicatif, plus mesquin.

Le livre nous conduit, grâce à la réflexion qu'il génère, à nous pencher sur la situation nationale et internationale actuelle qui n'arrête pas de nous montrer des faits qui pourraient sortir d'un livre mais sont bien vrais. Un racisme réel toujours dangereux.

Ce roman est à mon avis une réussite, il est captivant. J'ai été agréablement surprise par les détails qui décrivent les personnages et la capacité à rester originale de l'auteure, tout en respectant le fil conducteur dicté par le dramaturge, et malgré l'inévitable fin.

Une excellente lecture pour les amateur de Shakespeare, comme moi, mais également un récit attrayant pour des plus jeunes lecteurs.
Fortement recommandé

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J'ai découvert ce livre grâce à Babelio et les éditions Phébus, que je remercie vivement pour ce très bon moment de lecture.

Osei intègre en cours d'année une classe de CM2. Enfant de diplomate, il est amené à régulièrement changer d'école. Dans le monde déjà peu tendre de la pré-adolescence, à un âge où les enfants évoluent dans un univers très codifié, dont la cruauté n'est pas absente, Osei cumule en plus de sa nouveauté dans l'école le fait d'être noir dans une école fréquentée uniquement par des enfants et des professeurs blancs.

L'innocence initiale cède vite la place aux phrases et aux comportements assassins, épiphénomènes d'un racisme ordinaire, qui tue d'autant plus sûrement qu'il est intériorisé. Une très belle étude de moeurs sur la société américaine des années 70.

J'ai toujours adoré les romans de Tracy Chevalier et celui-ci n'y fait pas exception.
Une magnifique d'histoire d'amour/haine et d'amitié mais aussi de jalousie dans une école de Washington dans les années 70, dans laquelle arrive un nouvel élève.
Oui les protagonistes n'ont que 10 ou 11 ans, oui le racisme existe chez les enfants, oui les enfants sont cruels entre eux mais aussi capables d'aimer, oui tout va plus vite chez les enfants. Un livre à lire absolument!
Merci à Babelio de m'avoir envoyé ce livre superbe

Bonjour,
je termine le nouveau de Tracy Chevalier.
C'est une réécriture de la tragédie Othello de Shakespeare en une journée d'école d'enfants de CM2.
❄Le fil conducteur est la ségrégation raciale : Osei (Othello) est le nouvel élève de l'école, et il est noir. Les autres, élèves et enseignants, ont des préjugés,.....et Osei aussi.
Mis à part Dee (Desdemone), qui elle, s'éprend (hic!) d'Oséi et inversement. Ian (Iago), le troisième personnage principal, entre dans la danse; le petit diablotin, fourbe, qui sent en Oséi, une menace "potentielle". Eh bien, oui, la cour de récréation appartient à Ian! le drame est enclenché.
Bon, voilà pour l'histoire.
❄Bien que Tracy Chevalier ait crée petit à petit les événements qui mènent au drame, je n'ai pas été happée par cette histoire : les émotions, les pensées me paraissent trop matures pour l'âge des enfants.
La durée également, entre la rencontre du nouvel élève, les liens intimes qui se créent et le drame me paraissait peu réaliste, trop courte.
Un roman à découvrir comme observateur d'un drame inéluctable.

Le Nouveau New boy 2017
Othello revisité
Tracy Chevalier
roman
éditions Phébus, 219p
traduit de l'anglais (Etats-Unis) par David Fauquemberg 2019


L'enjeu du livre est dans le sous-titre. Tracy Chevalier revisite la tragédie de Shakespeare. Aux cinq actes de la pièce, répondent les cinq parties du roman qui se déroule en une seule journée et dans un seul lieu, l'école. Othello est le Maure de Venise, général des armées alors qu'il est d'une basse extraction. le nouveau est le Maure, le « sale nègre » de Washington D.C. dans les années 70.
Le nouveau s'appelle Osei qui signifie « noble », prénom qu'il simplifie en O ; il est originaire du Ghana ; il est d'un milieu favorisé ; il a une grande soeur qu'il affectionne beaucoup, Sisi, qui milite avec les Black Panthers, le poing levé et répétant : Black is beautiful. Ce militantisme l'éloigne de son frère.
Ce dernier entre dans une école de Blancs. le rôle de nouveau lui est habituel : en six ans, il aura fait quatre écoles. Il s'adapte ; il rit même avec sa soeur du peu d'imagination des Blancs dans les questions qu'ils posent aux Noirs : par exemple si ce n'est pas trop difficile de coiffer des cheveux crépus. Sa mère l'a mis dans cette école alors qu'on est à un mois des vacances, pour que son fils connaisse déjà quelques élèves pour son entrée au collège.
Tout va très vite. Une attirance, comme une affinité élective, rassemble Dee, une fillette blanche très tenue par sa mère, et très populaire dans l'école, et Osei, dit O, dont les prénoms sont tous deux des lettres de l'alphabet. O et D, comme Othello et DesdémoneDee est ouverte, caractérisée par une saine curiosité, et mûre pour la révolte. Les autres élèves Blancs sont ou étonnés ou scandalisés par cette amitié spontanée. de plus, le maître, qui fait effort pour parler à l'élève de couleur, demande à Dee de s'occuper de lui, alors que d'habitude c'est un garçon qui s'occupe d'un autre garçon.
Osei qui n'a pas retrouvé sa trousse, a dû se contenter de celle de sa soeur ; elle est rouge avec des fraises en relief. Il l'échange contre la trousse de Dee, qui porte un Snoopy. La meilleure amie de Dee, Mimi, est sujette à de terribles migraines, et vient de former un couple avec Ian, I comme Iago, le méchant garçon, issu d'une famille de méchants. Il fait peur ; les autres élèves et les instituteurs le craignent ; il est marginalisé. Mimi , elle aussi, a peur de Ian, et aimerait « rompre » avec lui. La nouvelle trousse de Dee tombe de son cartable mal fermé ; Mimi la ramasse et trouve à l'intérieur les coordonnées d'Osei. Elle pense bien la rendre à sa propriétaire. Mais quand elle rencontre Ian qui lui a demandé d'espionner Dee et O, elle pense que lui donner la trousse sera le moyen de casser avec lui, tout en sachant que Ian en fera un méchant usage. Ian donne la trousse à Blanca, la petite amie de Casper, un élève brillant et populaire et d'un milieu très privilégié, qui vient d'être renvoyé parce qu'un agent de Ian a mal parlé de Blanca, en lui faisant croire que c'est Casper qui la lui offre. Et si c'est Casper qui l'a en sa posssession, c'est donc qu'il l'a reçue de Dee en gage d'amour. Ce que croit O, maltraité depuis le matin et blackboulé -c'est assez fort d'associer ce terme, venant de la franc-maçonnerie, à la situation du jeune Noir et à la couleur de sa peau-, qui se sent trahi par Dee. Maints incidents arrivent, toujours de plus en plus graves, jusqu'à l'accident final et fatal, et l'affirmation de son identité noire par Osei .La dernière phrase : « tout devint noir » peut laisser espérer que les préjugés contre les Noirs tomberont un jour, et rappelle que « Black lives matter ».
Ce livre m'a dérangée. Les personnages sont jeunes et ne pensent qu'à former des couples, s'embrassant passionnément, éprouvant un plaisir physique au contact de l'autre sexe, et les garçons se vantant d'être « allés jusqu'au bout » avec la fille avec qui très temporairement ils sont , et traitant facilement les filles de « putes ». Les instituteurs sont brossés de façon caricaturale, l'instituteur est un raciste très ordinaire qui devant les enfants ne contient pas sa haine ; l'institutrice est plus humaine, mais incapable de réaction devant la violence langagière et pleurant devant la violence physique ; la directrice est aussi écoeurante que son parfum. L'écriture de Tracy Chevalier manque de puissance, mais j'ai lu que la traduction était faible. le sujet n'est pas assez étoffé. L'unité de temps me paraî trop courte pour que O se comporte comme il le fait à la fin du roman, ou alors était-il très marqué par les expériences vécues et répétées dans les écoles précédentes, ou le comportement de sa soeur.
Cependant il est bon de rappeler, surtout à l'époque où la mentalité des gens semble régresser relativement aux acquis, les préjugés contre les Noirs que le milieu enseignant et les enfants, par voie de conséquence, reprennent à leur compte sans les mettre en question.

Je n'ai jamais lu la pièce Othello, mais je fais une confiance aveugle à Tracy Chevalier donc j'apprécie énormément les romans. Ici, la tragédie se déroule dans une cour de récréation. Les propos racistes ne sont en effet pas réservés au monde des adultes.
Le roman en cinq parties se lit très rapidement, et m'a terriblement accroché. Et quelle fin mes amis, quelle fin !