Si je regarde les faits, il est plus que probable que je n'ai jamais lu «
Pluie nocturne » de
Noémie Chevassu. Ce livre paru en décembre 2023 aux éditions Alba Capella m'est parvenu par le biais d'une Masse critique Babelio. le seul hic est que je ne me rappelle pas avoir demandé ce livre. J'ai tout de même joué le jeu et je me suis lancée dans ce thriller policier à la thématique glaçante.
Avec «
Pluie nocturne »,
Noémie Chevassu débute sa carrière d'autrice de romans policiers. Elle a elle-même travaillé dans la brigade de protection des mineurs de Créteil. C'est au sein de cette section que se déroule l'histoire d'Olivia Beloc, capitaine de ladite brigade. Il est fort probable que l'autrice se soit inspirée de sa propre expérience pour créer un récit prenant et réaliste (même si je t'avoue que dans mon monde de bisounours, j'aurais préféré qu'aucun enfant ne soit tué).
Ce premier roman a été une surprise. Débuté comme un défi que je n'étais pas certaine de relever, il contient une intrigue incroyable et tordue. Dis-moi que ce genre d'histoire n'existe pas vraiment... Oui, je sais, je rêve un peu. Beaucoup peut-être même.
Je te mets le résumé en photo pour me concentrer sur le bouquin.
Un texte prenant, malgré quelques longueurs. La fin m'a semblé peu nécessaire, même si je comprends le besoin pour l'autrice d'aller jusqu'au bout et d'humaniser ce qui nous semble inhumain. Il y a dans «
Pluie nocturne » une grande part de rédemption, de compréhension et d'empathie.
L'autrice se penche sur les actes d'une mère infanticide. Son enquête n'a pas pour objectif d'excuser les actes commis, mais plutôt de les comprendre et de leur donner du sens.
Noémie Chevassu devait être fortement investie dans son métier.
Dans son texte, j'ai perçu une volonté de mettre en lumière des failles dans le système, mais aussi de proposer un regard différent sur un métier où seule la recherche de vérité devrait être une priorité. Bravo à elle d'avoir osé l'humanité et les émotions dans un genre littéraire où la plupart du temps, les policiers vont généralement se noyer dans l'alcool pour annuler la complexité de ce qu'ils vivent.
Je ne connaissais pas la maison d'édition Alba Capella. Après quelques clics, j'ai découvert qu'elle avait lancé avec succès un crowdfunding pour la création de la collection SnAC, qui regroupe des polars français écrits par des femmes. Deux livres étaient concernés par ce financement, dont celui de Noémie.
La jeune maison d'édition Alba Capella a des idées porteuses. Elle favorise la bibliodiversité, la diversité de l'offre éditoriale tout en respectant la chaîne du livre (auteurs, libraires, etc.).
La bibliodiversité? Oui, tu as bien lu!
Ce mot est important pour la survie de la littérature telle que nous la connaissons. Il s'agit de promouvoir d'autres littératures que celles proposées par les grands groupes éditoriaux. C'est un projet conséquent et positif qui permettra d'éviter l'uniformisation des oeuvres publiées et d'encourager la création littéraire.
Alba Capella est dans cette démarche, comme de nombreuses petites maisons d'édition peu connues du grand public, mais actives et volontaires. Cette manière de travailler est indispensable pour nous, lecteurs, afin de nous assurer une liberté de l'imaginaire et une pensée diversifiée.
«
Pluie nocturne » te bouleversera certainement. Il est peu probable que ce livre puisse être publié dans une maison d'édition plus connue et ce malgré la qualité de son texte et de l'intrigue. Il y est question d'enfants maltraités, de droits élémentaires bafoués, d'emprise, de perversité.
Peut-être faudrait-il ajouter un avertissement au début du livre pour épargner les plus sensibles. J'en fais certes partie. Néanmoins, la noirceur humaine ne m'étonne même plus. Triste monde…