J'adore cette collection, pas de souci là-dessus, c'est toujours qualitatif et inspirant. Mais cette fois, la thématique ne me semble guère mise en valeur, le titre fallacieux : on ne rit pas avec les femmes, on rit bien plus souvent d'elles à mon goût.
Il faut bien admettre que la plupart des gags mise son comique sur le même genre d'effet : celui du cliché. En gros, la femme libérée oeuvre dans le monde actif, mais garde pour préoccupation première ses Louboutin et les grands magasins. Quant à la femme qui n'est pas une "working-girl", elle est obligatoirement affublée d'un tablier et oeuvre en cuisine. de son côté, l'homme est soit volage, soit un soûlard qui rentre tard le soir. Ces images réductrices dénaturent vite le sujet, et l'abondance de traitement dans ce sens épuise un peu, à force.
On pourrait mettre ça sur le dos de dessinateurs masculins davantage présents dans ces pages, mais les dessinatrices ne sont pas en reste, et ressassent le même créneau ! Pourtant féru de ces artistes, je ne puis fermer les yeux sur ces stéréotypes, puisque lire ce genre de spicilège, revient à sentir le parfum de son époque, brosser la chronique sociale d'une société.
C'est la limite de cet ouvrage, finalement plus caricatural qu'avant-gardiste. Certes, l'humour fonctionne parfaitement, le franchouillard est toujours la garantie d'un humour facile (et parfois savoureux, 300 dessins de presse tout de même, on a le temps de s'émouvoir sur quelques perles), mais quand on y songe un peu, l'idéologie féministe s'épanouit lentement. J'y lis même en filigrane un constat d'impuissance. Ne peut-on rire autrement des relations homme/femme ?
La fin du livre relève le niveau avec quelques trouvailles irrésistibles, comme toujours, mais un léger goût d'amertume persiste pour moi. On relira d'autres bouquins de la collection pour retomber en amour pour
The New Yorker.