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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Premier constat alors que mes yeux se posent sur les petites lignes serrées aux pages fines de mon exemplaire de poche de la collection Babel, chez Actes Sud, je n'ai plus 20 ans, et une loupe ne serait pas de trop. Je ne pourrais pas m'aider en "cassant le dos du livre ": expression barbare! Mais qui dénote le summum de l'appropriation de l'objet livre, tout comme les annotations en marge... Sauf que celui-ci n'est pas à moi! Gageons donc que Liu Cixin parviendra à me faire oublier mon inconfort de lecture de ce petit pavé de 11x17cm, que j'attends en plus de lire depuis des mois, séduite par le tome 1 "Le problème à trois corps".
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Ca commence on ne peut mieux, avec un prologue aguicheur à souhait où l'on retrouve quelques repères du tome 1 avec notamment les personnages de Ye Wenjie et Evans. La présence d'une fourmi, seul témoin d'une scène qui sera le socle de la suite des évènements, me rappelle de suite ce que j'aime chez cet auteur, entre autres choses, sa façon de considérer le vivant dans son ensemble avec la même curiosité et le même attrait. J'aime le "pas de côté" (je pense avoir lue cette expression dans certains de tes billets, Chrystèle ;) ) que représente ce point de vue d'une fourmi, si bien rendu (car pourrait-on vraiment savoir ce qui se passe dans la tête d'une fourmi...) entre les préoccupations qui lui sont propres et cette observation désintéressée de deux créatures humaines recueillies et échangeant devant la tombe qu'elle explore, avec ses sens et ses buts de fourmi.
C'est à regret que je dois admettre que ces "pas de côté" vont devenir à mon goût trop rares par la suite.
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Il y en a quelques uns cependant, je pense par exemple à cette réflexion sur le travail littéraire qui atteint son paroxysme lorsque le personnage échappe à son auteur, réflexion qui se poursuit en filigrane tout au long du livre au travers de la relation entre Luo Ji et Zhuang Yan. J'avais déjà posté cette citation:
"_Rong, j'avais toujours cru que les personnages des romans étaient sous le contrôle de leur auteur, qu'il pouvait les façonner comme il l'entendait, qu'il pouvait les faire agir comme il le voulait, comme un dieu avec ses créatures.
_Tu te trompais! Bai Rong se leva et arpenta la pièce. Maintenant tu le sais. C'est toute la différence entre quelqu'un qui écrit et quelqu'un qui fait de la littérature. L'acte suprême de la création littéraire, c'est lorsque les personnages romanesques nés des pensées de l'écrivain prennent vie, lorsque ce dernier perd tout contrôle sur eux, qu'il n'est même plus capable de prédire leurs prochaines actions. Il ne fait que les suivre, curieux, scrutant comme un voyeur les détails les plus infimes de leurs existences, puis il les archive par l'écriture pour en faire un canon."
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Des touches colorées et disparates ces "pas de côté" ou décalages fabriquent une trame riche, colorée et dépaysante.
de celles que j'avais déjà pu apprécier dans le tome 1 au travers d'un mélange de style historique, avec la révolution culturelle chinoise, polar, avec cette énigme autour de la disparition de scientifiques et fantastique avec ce jeu virtuel déjanté et dépaysant. J'ai d'ailleurs bien cru le voir renaître ce jeu des trois corps:
"Quelque part dans l'océan tumultueux des informations de l'Internet se trouvait un recoin perdu et, dans ce recoin, un autre recoin encore plus perdu, et dans le recoin de ce recoin, le recoin d'un recoin, et au plus profond de ce recoin, un monde virtuel ressuscita."
Hélas il restera un vestige peu exploité, dans ce tome, du tome 1. Il est tout juste la grotte virtuelle, sombre et secrète, où l'on tente par moments de conspirer contre les humains, sans en découvrir davantage sur Trisolaris...Trisolaris, le grand absent du Tome 2! J'étais pourtant très curieuse d'en savoir davantage sur cette civilisation :
"EVANS: A quoi peut ressembler une société dont les pensées sont complètement transparentes? A quelle culture peut-elle donner naissance? A quelle pensée politique? Aucune ruse, aucune machination." Suis-je ainsi mise en appétit dans le prologue...Mais...Ce sera tout, le tome 2 n'est résolument tourné que vers la civilisation humaine et ses possibilités de réagir, de fuir, ou encore de se montrer défaitiste face à l'invasion extra-terrestre; et je vais être un peu frustrée de la tournure assez unie-directionnelle que prend le roman.
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En effet la terrible situation ne fait désormais plus aucun doute: les jours de l'humanité sont comptés avant l'invasion des trisolariens dont le dessein de nous exterminer n'est inconnu pour personne. Nous sommes immergés dès le point final de ce beau prologue dans la catastrophe de façon concrète. Les chapitres qui suivent ont tous pour titre "la grande crise", à l'an 3, 8, 12, 20, puis 205, 208, et enfin 213; nous parcourons ainsi plus de 200 ans de notre civilisation, dans une sorte de décompte assez oppressant du temps qui passe par rapport à l'avancée de la flotte trisolarienne, qui devrait mettre en tout quatre siècle à arriver sur Terre. Ainsi, au chapitre "An 208", la flotte ne se situe "plus qu'à" 2,07 années lumières de son but.
Hé bien, il n'y a pas de quoi rire, ni rêver, n'est-ce-pas.
Liu Cixin prend tout ça très au sérieux et au premier degré.
Il va falloir se défendre.
Il va falloir sauver l'Humanité, et pourquoi pas à l'initiative d'un chinois, d'ailleurs, y'en a marre des américains, what a fuck.
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La plus grosse part du livre est ainsi donnée à notre défense. Notre belle flotte spatiale, nos vaisseaux, nos militaires, nos prouesses techniques, pourtant parasitées par les intellectrons adverses paraît-il! On se demande ce qu'il en serait sans ce sabotage. En effet nous sommes tout de même capables de grimper dans l'espace par des ascenseurs spatiaux, ou rester en hibernation pour des siècles, pour ne citer que quelques petits exemples, et il se passe des choses vraiment dingues, en particuliers dans la 3ème partie du livre (absolument jouissive au début), au troisième siècle de notre ère de crise.
Les aspects techniques très poussés ont freiné mon intérêt, en particuliers dans le quart central du livre. Je me suis dis que j'avais affaire à de la "hard science" bien plus que dans le tome 1, et ce n'est pas ce que je préfère. Surtout qu'à la vue du dénouement tout ce déferlement scientifique et technologique ne me paraît pas forcément légitime, disons que l'on va se chauffer les neurones (déjà que j'ai perdu 2 dixièmes de vue à chaque oeil) sur moultes facettes de notre défense mais qu'elles seront loin d'être toutes efficaces (ce qui est ceci dit réaliste).
Pour être tout à fait honnête, je ne suis pas sûre d'avoir compris le final, défaut de concentration ou neurones défaillantes, je ne sais pas. Une forêt d'arbres un peu trop épineux, sans doute, avec quelques clairières qui m'ont manqué pour reprendre mon souffle?? Et un GR un peu mieux indiqué aussi, ça n'aurait pas été du luxe, je me suis souvent retrouvée en voie sans issue.
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Je suis un peu maso, ou j'aime trop Liu, je ne sais pas, en tout cas je pourrais mettre ces livres en partance pour mon île déserte, je trouverais peut-être quelques clés à la relecture. Je ne parviens toujours pas à comprendre comment Luo Ji a pu être désigné colmateur, par exemple. Et tout à l'inverse, je me dis aussi que j'aurais préféré continuer à imaginer la suite de "Le problème à trois corps". En tout cas, à vérifier avec le tome 3, mais il semblerait que j'ai plus un penchant pour Liu Cixin version courte "terre errante" demeurant un très gros coup de coeur :)

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Deuxième volet de la trilogie du Problème à trois corps, La forêt sombre n'est pas seulement sombre, elle est aussi bien dense, au moins par le nombre de pages qui la composent : un tiers plus gros, et malheureusement ce morceau-là n'est pas passé aussi bien que le premier.

Cette fois-ci, j'ai pris la précaution de ne pas lire d'emblée le résumé du roman et j'ai bien fait : une fois encore, l'auteur a choisi d'amener lentement son sujet : les fameux « colmateurs » dont parle le quatrième de couverture ne sont introduits qu'à la page 130 (j'ai lu l'édition grand format).


Ce deuxième volet s'inscrit dans la continuité la plus stricte par rapport au premier. On a même droit à un court flash-back très instructif sur les derniers moments de vie de Mike Evans. Je vous conseille d'y prêter attention ! On a aussi droit à un prologue un peu longuet et spécial dans la forme, sorte de passage de témoin entre la Ye Wenjie du premier tome, et un nouveau personnage qui va devenir central dans ce deuxième tome. Là encore, cela vaut le coup de se concentrer un peu…

Ensuite, on plonge dans la narration, et il y en a pour un moment…
Première constatation, la structure est complètement différente. le premier tome se caractérisait par ses deux trames qu'on suivait à tour de rôle : la trame du passé, prise dans L Histoire récente de la Chine, et la trame principale du présent. Exit le passé dans ce second tome. La narration devient simplement chronologique, avec toutefois un saut de 200 ans dans le dernier tiers (soit la mi-temps avant l'arrivée attendue des Trisolariens sur Terre).
Autre changement : le découpage en chapitres est devenu quasi inexistant. Dommage car les 640 pages ne m'en ont paru que plus longues.

La longueur, les longueurs... C'est peut-être ce qui m'a le plus dérangé dans ce livre. J'avais déjà perçu cet aspect dans le premier volet, mais là c'est un peu trop ! Non pas qu'il ne se passe pas grand-chose, bien au contraire, mais c'est comme si l'auteur racontait trop, trop de détails qui ne semblent pas absolument nécessaires. Je pense par exemple aux trois vieux dans la première partie. On pense forcément qu'on va les suivre – au moins l'un d'entre eux – dans le suite de l'histoire, vu l'investissement en termes de contenu. Mais non ! On comprend après coup que l'auteur s'en est servi pour rendre le climat sociopolitique. Habile, mais que de pages noircies sans que l'intrigue ne progresse d'un iota.
Quant au style qui m'avait tant séduit, malheureusement je l'ai trouvé un ton en dessous. La fluidité et, grosso modo, la qualité d'écriture sont toujours là, mais je n'ai pas retrouvé la précision dans les scènes et les personnages. Des scènes aussi bien plantées et racontées que celles du billard dans le premier tome (pour ne prendre qu'un exemple), je n'en ai pas trouvé beaucoup ici. Autre signe révélateur : j'ai perdu les pédales dans de nombreux dialogues, m'obligeant à remonter au début pour vérifier qui dit quoi.


Côté personnages, cela m'a aussi paru un peu moins bon. Leur évolution est moins flagrante, voire inexistante. J'ai été ravi de suivre le flic Shi Qiang à nouveau. Mais j'ai eu l'impression que le meilleur était déjà exploité le concernant. Dans la position du personnage principal, le neutre Wang Miao cède la place à l'égoïste Luo Ji. Soit ! On a ici un autre personnage très important, le militaire Chang Weisi, dont la détermination ne faiblira jamais. Sans doute la meilleure trouvaille, même si j'ai eu beaucoup de mal à le cerner.


Passons aux thématiques et aux idées : c'est quand même là qu'on l'attend, le Liu Cixin !
Je n'ai pas été surpris. Après tout, le thème principal, développé dans le dernier tiers du roman, est annoncé par le titre. Et je dois dire que la démonstration est réussie, et même percutante. Une démonstration peut-être pas économe en moyens, mais elle est claire (au moins à la fin), et brillamment illustrée. Notons au passage que la théorie de la forêt noire reste une théorie, une réponse possible au paradoxe de Fermi parmi d'autres. La force de Liu Cixin est de vulgariser si bien cette théorie de l'astrobiologie.
Il y a bien sûr beaucoup d'autres idées ingénieuses développées dans ce volet. En particulier, imaginer des Trisolariens (supposément) incapables de mentir. Une particularité qui, peut-être plus que toute autre, les différencie des humains, et qui fonde une bonne partie de l'intrigue de ce roman. L'auteur a travaillé dur pour creuser l'idée, c'est le moins qu'on puisse dire, et le résultat est un régal pour les réflexions ! Au niveau crédibilité par contre, depuis le début je n'arrive pas à évacuer l'idée que les Trisolariens pourraient très bien bluffer depuis le début sur cette question de leur prétendue incapacité à mentir et à déceler le mensonge. Cela me parait basique, mais c'est peut-être parce que, en tant qu'être humain, je suis familier de ce concept !

Les intellectrons sont omniprésents dans ce deuxième tome, et assurent leur double rôle d'espionner et de priver les humains de tout progrès technologique significatif. La nouveauté réside dans la stratégie que vont imaginer les humains pour les contrer. C'est là qu'interviennent les « colmateurs ». Si l'idée est excellente, j'ai été déçu par la réalisation. Sur le choix des colmateurs. le neurobiologiste Hynes, passe encore. Mais Taylor et Diaz, respectivement anciens hommes forts de la politique des Etats-Unis et du Venezuela, je n'ai pas compris l'idée... Quant au quatrième, Luo Ji, on la comprend si on a été attentif dès le début du roman, vu que l'intrigue principale lui est dévolue. En revanche, personne d'autre que lui et nous n'est censé le savoir (lui-même mettra du temps à s'en souvenir), du coup, qu'un comité ait choisi ce scientifique improbable reste un mystère pour moi.

Les « fissureurs » sont une autre trouvaille ingénieuse, et pour une fois l'auteur les a traités de manière économe. Leurs confrontations finales m'ont fait penser aux méchants des vieux James Bond. Un côté théâtral que j'ai apprécié dans des moments où je m'endormais parfois. En revanche, si leurs démonstrations m'ont paru logiques, je regrette que l'auteur ne nous ait pas laissé plus d'indices pour, nous aussi, avoir une petite chance de percer les plans secrets des colmateurs !


J'ai bien aimé l'intrigue au sein de la force militaire spatiale (portée par Wang Miao). J'ai trouvé les scènes d'actions réussies (et particulièrement celle des trois meurtres et sa préparation).
La confrontation de la flotte terrienne avec la sonde Trisolarienne est époustouflante. C'est dommage, l'auteur s'est un peu emballé et l'a fait s'éterniser, un travers que j'avais déjà remarqué dans le premier tome. Sur le plan de la crédibilité, par contre, j'ai vraiment bloqué avec la stratégie humaine. D'ailleurs, Wang Miao fera exactement le même constat que moi. Ou comment mettre tous ses oeufs dans le même panier ! Et puis aussi, cette guerre d'orgueil entre les trois nations spatiales qui les conduit à toutes faire exactement pareil que les autres, c'est un peu limite.


La forêt sombre est un roman long et lent, mais heureusement Liu Cixin a su distiller des moments forts avec des retournements de situations exceptionnels. J'ai d'ailleurs relevé avec intérêt que les deux personnages principaux, Luo Ji et Wang Miao, chacun dans leur trame respective, sont successivement érigés en sauveurs, puis déchus, puis encore érigés en sauveurs, puis déchus à nouveau, et puis… Liu Cixin parvient ainsi à faire ressortir le penchant à l'hystérie des masses, de manière brillante. Ce n'est bien entendu pas la seule réflexion sur la société qu'on pourra tirer de ce roman riche d'idée. À cet égard, le dernier tiers du livre, qui confronte deux cultures séparées de deux siècles, est très fourni.



Après cette lecture, je pense cerner un peu mieux ce qui me gêne dans le style de l'auteur. Mon ressenti est une narration froide et uniforme, peut-être un peu plate. Bien que fluide et agréable, elle s'emploie continuellement à décrire avec le même détail et la même distance, aussi bien les évènements que les paysages, les actions que les personnages.


Quoi qu'il en soit, il me faut lire le dernier volet !


Edit:
Si la théorie de la forêt sombre, telle qu'exposée par le respectable Professeur Luo Ji, vous parait toujours aussi obscure que son objet d'étude, ou si au contraire elle titille vos papille, je vous propose une autre piste : le Dilemne du prisonnier est un problème bien connu en Intelligence Artificielle. "deux joueurs auraient intérêt à coopérer, mais où, en l'absence de communication entre les deux joueurs, chacun choisira de trahir l'autre si le jeu n'est joué qu'une fois.". Vous voyez le lien ? le raisonnement est vraiment très proche de celui qu'utilise Ji pour expliquer la thérorie à son copain (il simplifie aussi le problème à 2 adversaires). L'aspect le plus important est "l'absence de communication" (ou, ce qui revient au même, dans le cas de la forêt sombre, l'incapacité à se forger une idée fiable des intentions de l'autre).
https://fr.wikipedia.org/wiki/Dilemme_du_prisonnier
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l'objet du problème à trois corps lu déjà il y a quelque temps (de mémoire il m'avait semblé intéressant peut-être était-ce dû à mon retour à la SF ) persiste à m'échapper surtout depuis que j'ai commencé « la forêt sombre» hormis que je sais qu'en physique deux corps qui se tournent autour ça va dès l'apparition d'un troisième larron on ne sait plus où donner de la tête : il semblerait que cela soit ça le sujet ! Ici pareil ça m'échappe!

Jusqu'à la moitié du livre, texte assez long et très bavard. Bavardage insignifiant qui rappelle une prose communiste lourdingue avec entre autres des laïus et pensées sournoises du commissaire politique, quelques axiomes scientifiques archi-connus, de succinctes descriptions de vaisseaux et une ambiance sociale insipide: trois fois rien.
Une fois les deux principes de physique fondamentaux (énoncés doctoralement par un Jedi qui ensuite retourne vaquer à ses occupations) « une espèce doit survivre et le faire dans un univers aux ressources finies » Tel est le mantra ! C'est dit, donc on fait attention au gaspillage et on attend la suite ! ça manque un peu de finesse
Suit une présentation de personnages futurs héros les colmateurs très très mais très fades et triiiiiistes comme l'ennui. On est loin de Captain America en collants et les protons intelligents n'ont pas trop de mouron à se faire : la rhétorique des camarades ne va pas les empêcher de faire la ronde avec les bosons et les fermions
Ensuite jusqu'au trois quart ça s'anime un peu et on rentre dans le sujet avec quelques explications et narration des hauts faits de quatre aventuriers !
Enfin la conclusion dans le dernier quart où on découvre le monde du futur et une "battle cosmique" passage moins atone donc plus vivant et un peu plus intéressant mais très très conventionnel
En fait Cixin a savamment ( et commercialement) dosé sa littérature pour arriver à totaliser 650 pages et laisser la porte ouverte à un énième livre ça s'appelle une trilogie. Très peu, ensuite pas beaucoup et vous voyez on y arrive mais vous verrez le prochain bouquin …c'est le suspens!
Sur le fond :
On est quand même loin du space opéra, hard SF etc. du siècle dernier où l'humanité gorgée de confiance en ses sciences tous azimut, courrait laser au poing, dans les vides sidéraux bouffer de l'alien et autres intelligences exotiques et IA malfaisantes avec la ferme intention d'installer l'humanité dans toute la galaxie.
Avec Cixin on est dans l'air du temps : une époque timorée et médiocre où on n'ose plus aller de l'avant ou seulement à petits pas comptés Nul « grand pas pour l'humanité »d' Armstrong. Époque où cette humanité assiégée à domicile se terre lamentablement en priant ( et c'est le cas) pour ne pas se ramasser un quark Up et d'un quark Down dans le c... (d'abord deux Up ensuite un Down il y a un ordre de préséance chez les quarks un peu comme les suppositoires sur ordonnance) ce qu'on appelle des protons intelligents !

Différence notoire avec les spaces opéras d'antan. Pour les personnages ce sont de laborieux mais industrieux et disciplinés chinois qui remplacent les Han Solo, sympathiques électrons libres, encore que «  la forêt sombre » pourrait être aisément qualifiée, non pas de space -opéra mais de space-spaghettis (le spaghetti n'étant qu'une nouille chinoise) pour les échanges de dialogues et argumentations cérébraux scientifiques hautement corrosifs (non je rigole)

Politiquement parlant on remplace les anglo-saxons omniprésents autrefois par des Chinois : c'est de bonne guerre. Toutefois il reste des personnages américains, anglais en arrière fond, là en seconds rôle, mais lacune pour l'innovation, pas (très peu) de personnages européens et encore moins africains : pas un seul black où alors je n'ai pas fait gaffe!
On est bien dans le schéma politique bipolaire actuel et donc sans imagination
Sans parler de l'économie décrite de type communiste à tendance capitaliste celle de la Chine actuelle et socialement parlant de pseudo démocratie accompagnée de commissaires référents de la population. Bref aucune innovation il suffit de décrire ce qui est dans le meilleur des mondes qui est le nôtre!

Une narration qui se rapproche plus de l'espionnage en version low cost et « futuriste », que de la SF surtout la hard. Une narration qui fait plutôt la part belle aux colmateurs en fait des aventuriers à la Bob Morane. Une narration très fade avec toutefois de mini « clusters » (la pandémie laisse des traces) charmeurs par-ci par-là.

de la hard SF ? Ah oui ?  Hard-science ? Ah oui c'est à peine de l'anticipation technique quant à la théorie c'est plutôt connu et ringard !

Voyons !
- L'ascenseur spatial ? - Mars la rouge dans la fabuleuse trilogie de  Kim Stanley Robinson y'a le même
- Vaisseaux avec médium ? - les navigateurs imbibés d'épice et dotés de prescience de Franck Herbert
- Les commissaires politiques ? ça c'est du passé et encore du présent. Dans la littérature (coté politique) ceux de V. Grossman dans « pour une juste cause » sont bien plus parlants que ceux de Cixin pourtant chinois.
- attaques au véhicule contre les personnes, attaque bactériologique classiques
- moyens de riposte classiques : Bombes de toute nature , attaques surprises par des kamikazés, modification génétique de l'humanité et ordinateur neuronal (voir le Baron Savitch), arme létale: le sybarite glandeur joker dans la boite à surprise (encore que si c'était Nicholson, ou même Leto...bref)
un vélo/poncho pour infirmière qui fait penser à l'inspecteur Gadget (?)
Dans ce livre on a l'impression que l'auteur est en retard d'une guerre d' idée(s) technologique(s) toutes sciences confondues, de réflexions sociales-économiques et politiques , par rapport à notre monde actuel . Même  « science et vie junior » donne aux minots des articles plus documentés et novateurs ce qui n'empêche pas Cixin de nous développer quelques cours de physique/astronomie pour les nuls (sans parler d'un petit couplet de leçons et conseils d'écriture en littérature assez croquignolesques que Cixin ferait bien d'appliquer lui-même pour atteindre « une perspective cosmique » et traverser l'espace et surtout le temps avec le moins de résistance possible)
En revanche il est un excellent recycleur avec du vieux il fait du neuf et il a la manière de présenter de façon charmante cela comme de l'inédit. Bravo pour le tour de force.
On aurait aimé que ce livre soit comme un trou noir: plus compact et surtout plus dense en imaginaire mais bon la bavarderie a courbé l'espace et le sujet s'est perdu dans les isobares du temps Il (le livre) a toutefois la même particularité que lui (le trou noir) : il n'émet pas de lumière! Ou alors celle d'une luciole (dixit un héros)
Les technologies et théories d'aujourd'hui rendent désuet l'imaginaire de Cixin qui n'est qu'un condensat de vieilles lunes et confinent le livre dans le genre Steam punk (genre en général agréable mais ici c'est un peu lui faire insulte de le citer ) c'est à dire ringard!
Bin c'est pas avec ça qu'on va s'envoyer en l'air !
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Après le premier tome maintenant devenu sinon culte du moins fort connu qu'est le Problème à Trois Corps, c'est donc parti pour moi pour poursuivre l'aventure de lecture par ce deuxième tome. Et comme le premier, c'est vraiment long, très long pour arriver à trouver une envie de dévorer les pages. Ici on a un peu plus de 500 pages et cela commence à devenir intriguant à environ 300 pages. Tout comme le premier tome, cela aurait donc mérité de moins se perdre dans des digressions parfois incroyablement longues (la femme imaginaire, pendant 13 pages...). C'est d'autant plus dommage que les passages les plus frappants dans l'intrigue se dévorent vraiment... mais la fin semble vraiment totalement plate et d'une facilité narrative incroyable : on passe à la solution d'une problématique narrée sur plusieurs centaines de pages dans les 10 dernières pages. C'est un déséquilibre étrange. En outre, les chapitres sont vraiment très mal tranchés, des chapitres de plus de 100 pages ne sont pas plaisants à mes yeux, surtout qu'ils pourraient aisément être découpés. Bref, j'en suis à 2 des 3 tomes. On a donc environ 900 pages sur les 1600. Si j'ai fait les critiques des tomes 1 et 2 à la suite (et à la suite de mes lectures) c'est aussi parce qu'ils sont tous les deux sortis en 2008 et 2011 pour le 3e tome. Est-ce que 3 ans après l'auteur aura évolué dans la narration et surtout comment cela va-t-il se terminer définitivement ? Vraies interrogations car je me demande à la fin de la Forêt Sombre si l'auteur n'imaginait pas que c'était la fin (ce qui aurait été une très mauvaise fin brutale).
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Suite directe du Problème à Trois Corps. L'humanité n'a plus que 400 ans environ avant l'arrivée de la flotte trisolarienne. On suit de nouveau personnage. Luo Ji un scientifique, qui sera sélectionné pour le programme Colmateur, autour duquel va beaucoup tourner le roman, qui sélectionne 4 hommes pour chercher des idées pour que l'humanité survive. C'est très intéressant, chacun ayant des point de vue différents. On retrouve quelques réflexions philosophiques porte t sur l'evasionnisme, le défaitisme et autre. le récit prend son temps
(c'est même trop long et lent par moment) mais tout est très intéressant et bien amené.
Jusqu'au bout les personnages "principaux", Luo Ji et Zhang Beihai en tête vont être difficiles à cerner et on va avoir droit à quelques surprises très agréables.
Je me demande ce que nous réserve le dernier tome. Que je lirais très certainement !
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Même si ce tome est très différent du premier, il s'inscrit dans la même veine avec les mêmes qualités et les mêmes défauts. Au rang des qualités, je retiens le côte hard SF traité de manière riche et passionnante. Aussi l'intrigue générale repose autour d'une solution du paradoxe de Fermi appelée la « forêt sombre ».

Au rang des défauts, s'accumulent les lenteurs et donc l'ennui, un feuilletonnage excessif, des chapitres inutiles et des histoires tirées par les cheveux. Ainsi certains points sont parfois si saugrenus qu'ils m'ont fait décrocher de ma lecture. Encore une fois, dommage !
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Au risque d'aller à contre-courant de la plupart des autres commentaires...
J'ai eu un mal fou à terminer ce livre, et suis quasiment certain de ne jamais lire le troisième tome.
Le livre est d'une inutilement long (plus de 700 pages). Ce qui n'est pas en soi un souci, loin de là ! Mais ici, c'est rempli de bric-à-brac pas toujours bien dosés.
A mon avis, de trop nombreuses descriptions superflues alourdissent l'histoire et plombent le rythme. Explications en long, en large et en travers de la bureaucratie d'instances gouvernementales sans intérêt; développements interminables de relations entre personnages complètement secondaires; explication technico-scientifiques qui plaisent certainement aux connaisseurs mais qui m'ont laissé dans une indifférence totale...
Ensuite, prolongement indirect de mon premier point, a plusieurs reprises je me suis surpris à lire un twist scénaristique, et à penser "tout ça pour ça?". Ca ne prend pas suffisamment aux tripes, peut-être est-ce du à la traduction, ou tout simplement à la différence culturelle. C'est comme si l'auteur prenait touuuuut son temps pour faire un geste, mais qu'au bout du compte le geste en question ne touchait aucune cible.
C'est vraiment très, très dommage, car l'auteur développe au fond d'excellents thèmes et a une imagination redoutable. On sent qu'il a été habité par son histoire, qu'elle l'a sûrement obsédé pendant des années. Mais l'exécution est trop ennuyeuse et rebarbative pour moi
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Pour cette suite, ma déception fût à la hauteur de mon attente...
Bon, quand je parle de déception, j'exagère un brin, mais mon emballement n'a pas été aussi important.
Le roman est bon, mais à un titre très personnel, passer du récit quasi historique (du moins ancré dans une réalité certaine) au roman de pure SF avec des vaisseaux spatiaux à propulsion thermonucléaire qui voguent à 1/10 de la vitesse lumière....ça frôlait pour moi (à certains moments) le roman de série Z...sous certains aspects.
Fort heureusement l'auteur est suffisamment intelligent et bon pour éviter certains écueils qui auraient pu provoquer le naufrage, et oui, il faut bien garder en tête que le récit s'allonge sur 200 ans.
Cependant, il fût un moment où j'ai posé le livre et arrêté sa lecture. Un bon mois. Certaines longueurs narratives (la femme imaginaire) eurent raison de ma patience et de mon intérêt, mais cette pause salvatrice me permit de remonter en selle et de retrouver un intérêt pour l'histoire, jusqu'à une fin à mon sens très bien sentie, très intéressante et qui, à postériori, justifie des passages alambiqués et pas très compréhensibles.
Une belle construction, un tétris d'idées et d'évènements qui finissent par parfaitement s'emboîter, et toujours, ces personnages très bien nés.
Maintenant, j'attends avec impatience le troisième et dernier tome pour me faire une idée globale et définitive de l'oeuvre.
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Pour ce second tome, peut-être me suis-je habitué mais la forme des dialogues m'a moins dérangé. Mais je reste partagé sur certains points...
Commençons par les négatifs, en essayant de ne pas trop "spoiler"
J'ai trouvé les aventures - ou plutôt les non-aventures - de Luo Ji très longues... J'ai eu beaucoup de mal à m'y intéresser.
La Terre de dans 200 ans m'a semblé bien peu réaliste, tout comme les réactions extrêmes et quasiment binaires de son peuple, alors que l'auteur s'attache pourtant à toujours conserver un fil conducteur scientifique. de même, la gouttelette omnipotente m'a semblé une solution bien trop facile et sa dernière "décision" assez incohérente.
Dans le positif, Lui Ji est un personnage très intéressant, surtout dans la seconde partie du livre et Shi Qiang reste mon préféré.
J'ai eu peur que l'auteur ne se perde dans un récit d'une telle ampleur mais, alors que l'on craint qu'il ait oublié l'essentiel, il donne bien des explications logiques aux évènements laissés en suspens.
On se demande maintenant où cela va nous mener.
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babelio_id:Cixin-La-foret-sombre/973987
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