Par les temps qui courent, prendre l'avion apparaît comme un acte irresponsable, n'est-ce pas ?
Heureusement, la littérature nous permet de voyager sans émettre trop de carbone.
Et c'est ainsi que je suis partie aux îles du Cap-Vert.
Ce recueil contient sept nouvelles du collectif Claridade, écrites dans les années 30, telles une "proclamation d'indépendance" littéraire d'après la postface.
Postface qui parle aussi d'un collectif "intransigeant face aux valeurs fausses, aux représentations dénuées d'authenticité et aux gloires faciles".
Alors c'est pas faux, comme dirait l'autre : oui on sent l'authenticité dans ces récits, le désir d'exposer la personnalité de ces îles, leurs difficultés aussi, au travers de leurs habitants hauts en couleurs.
Et selon Paul, notre babeliote cap-verdien (bobfutur), "Le coq a chanté dans la baie" (la première et la plus longue des sept nouvelles) est un condensé de l'âme du pays.
Alors curieusement, j'ai trouvé pourtant une ressemblance troublante avec
L'île d'
Eugène Dabit, lu récemment et qui se déroule à Minorque: l'insularité sans doute, la précarité ; la nostalgie d'un temps meilleur ; et des histoires très masculines.
On n'y rigole pas beaucoup, on n'y a pas non plus la larme facile, excepté dans "L'enterrement de nhâ Candinha Sena" (ma préférée).
Toutefois j'ai trouvé l'ensemble un peu inégal, et la plupart de ces nouvelles n'ont pas su me toucher autant que les mornas…
Traduction de
Michel Laban.
Challenge Globe-trotter
Challenge Plumes africaines