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sur 709 notes
Édité en 1960 chez Robert Laffont, réédité en 1992 dans la collection J'ai Lu, « Malataverne » est probablement le roman le plus connu de Bernard Clavel.

L'histoire ? Vous êtes dans un petit village du Jura dans la première moitié du 20ème siècle. Trois adolescents un peu voyous chapardent de nuit des fromages dans une ferme. Ce qu'ils ne savent pas, c'est qu'une génisse va profiter de la barrière du pré grande ouverte pour s'échapper, dévorer de la luzerne et en mourir d'indigestion : on la retrouvera le lendemain, et le paysan alertera la gendarmerie pour que cessent les maraudes et que les voleurs soient attrapés. Se sentant l'étoffe de super-héros, nos adolescents passent à la vitesse supérieure et conçoivent un plan pour voler dès la semaine suivante une vieille dame -Mme Vintard - qui cache ses économies au fond d'un bocal, dans sa cuisine : ils devront empoisonner le chien de cette dame et, pour lui faire peur, au cas où, l'un d'entre eux se munira d'une barre de fer. Et le sang sera versé ...

Nos jeunes gaillards sont copains mais ils ne se ressemblent pas, tant du point de vue physique que du point de vue du caractère : Serge est un blondinet maigrichon, un tantinet suiveur et très fils de famille ; Christophe est solidement charpenté, et pilote le trio ; quant à Robert, le plus jeune, il est apprenti-plombier et son père, alcoolique depuis le décès de son épouse survenu depuis quatre ans, le laisse se débrouiller tout seul, limitant toute communication avec son fils. Bref, nos adolescents essayent de s'intégrer tant bien que mal dans le monde des grands, quitte à commettre de très grosses boulettes. En décidant de cambrioler la maison de la mère Vintard, savent-ils qu'ils s'exposent à de la prison ? Belle entrée dans le monde des adultes ! Mais que ne ferait-on pas pour être considéré comme un caïd ? Boire du vin rouge, fumer et sortir avec une fille, ça ne suffit pas. Dans « Malataverne », Bernard Clavel ne fait que suggérer la violence : il la met en scène à fleuret moucheté plus qu'il ne l'exhibe. Et cette violence est partout : dans la nature, forte et indomptable, dans les sentiments de Robert pour son amie Gilberte -la fille d'un fermier voisin-, dans la colère qui saisit la servante du curé lorsqu'elle constate que Robert -qui ne vient jamais à l'église- insiste pour voir le curé en pleine nuit, dans l'évocation des crimes qui auraient été commis à l'encontre de voyageurs alors que cette ferme isolée n'était encore qu'une auberge, dans la lutte au corps à corps qui oppose Christophe à Robert, dans la révolte intérieure qui conduira Robert à se refuser à commettre l'irréparable. Robert, le héros du livre, agira ainsi en individu responsable, se posant la question de savoir si ça faisait sens de passer à l'acte, pour quel acte et dans quelles conditions. Responsable mais pas encore mature ...

Le livre est d'une taille réduite (157 pages) mais il nous propose une réflexion sur le rejet de toute violence, sur la défense de la nature et sur le passage des adolescents à l'âge adulte. Dans notre société d'aujourd'hui, ce dernier thème reste terriblement actuel. Avec « Malataverne », vous plongez dans un ouvrage plaisant, écrit dans un style simple mais efficace, avec des portraits et des états d'âmes bien brossés. le livre pourra paraître manichéen et un peu désuet ; certaines longueurs pourront ne pas plaire. Je mets quand même trois étoiles.
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Je retrouve, avec Malataverne, l'univers de Bernard Clavel que j'avais découverte avec « Le tonnerre de Dieu ». Cet univers rural des années 60 dans la région du Jura. Trois jeunes d'un village veulent cambrioler une pauvre vieille pour lui soutirer son magot. Un de ces jeunes, Robert, va prendre conscience de la portée de cet acte avant de le commettre et en parler à sa petite amie… Je vous laisse découvrir la suite. Roman très moral puisque Robert, sera rongé par sa mauvaise conscience, entre dénoncer ses copains ou prévenir la vieille le risque de se faire tuer. Clavel nous interroge sur notre responsabilité individuelle. Même si le roman a pris quelques rides, dans sa forme, et son questionnement – je pense qu'on poserait le problème différemment de nos jours – l'écriture reste passionnante et a valeur de témoignage d'une époque. La course nocturne de Roberte et Gilberte dans la nuit, accompagnés par leurs ombres et la lune au milieu des champs, décrite sur plusieurs pages a gardé tout son suspens. Au-delà de l'intrigue, ce livre constitue une trace de cette France rurale des années 60 qui paraît aujourd'hui bien étrangère.
Un roman qui se lit rapidement et que je conseille à tous ceux que le sujet intéresse.
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Bernard Clavel se plaisait à raconter que le thème de ce roman lui fut suggéré par le souvenir d'une histoire vraie, un fait divers qui avait marqué les gens d'un village du Jura et qu'il avait suivi attentivement dans son enfance : l'histoire de trois adolescents qui avaient assassiné une vieille dame dans une ferme isolée.
« Malataverne », c'est l'histoire de trois adolescents, trois copains aussi différents de caractère qu'on peut l'être à cet âge : Serge, un malingre blondinet, Christophe le fils de l'épicier et Robert, le héros du roman, apprenti-plombier en rupture avec sa famille et en butte à la violence de son père.
Trois adolescents en mal d'intégration dans le monde des adultes, qui décident, forts de quelques petits larcins réussis, de passer à la vitesse supérieure avec le cambriolage nocturne de la maison de la mère Vintard…
Bernard Clavel obtint le Prix Goncourt avec ce « Malataverne » qui reste un de ses romans les plus connus et les plus appréciés du public. le thème, la violence même non préméditée et ses conséquences est développé avec tout l'art de conteur de que l'on reconnaîtra par la suite à l'auteur ; en même temps qu'il invite à la réflexion sur des notions comme la responsabilité et le libre arbitre, la question du passage à l'acte et de ses conditions...
Un petit livre, une grande leçon d'humanisme. A étudier et à méditer par nos chères « têtes blondes ».
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Un point de départ très banal : un "coup" préparé par trois copains. Un simple vol.
Oui, mais voilà : ce qui semble simple ne l'est pas toujours, et l'un des jeunes garçons hésite et finalement renonce.
Il pressent que les choses pourraient mal tourner et que le vol prévu pourrait les amener beaucoup trop loin, voire à commettre l'irréparable...

Bernard Clavel analyse un fait divers, une de ces histoires comme il en existe malheureusement tant. Il le fait du point de vue des protagonistes, particulièrement de celui qui a voulu empêcher le drame.

Cela fait un bon moment que j'ai terminé cette lecture et je suis frustrée de ne pas arriver à comprendre ce qui m'a manqué.
Pourquoi n'y ai-je pas trouvé ce que j'aime tant chez cet auteur dont j'ai lu et aimé nombre d'ouvrages, le voyage du père ou le silence des armes, par exemple ?
Les personnages n'ont-ils pas assez d'épaisseur ? La tension dramatique n'est-elle pas assez intense ?
Pourtant, le sujet est intéressant, le roman est bien écrit et se lit vite et agréablement, mais un je-ne-sais-quoi a fait que Bernard Clavel ne m'a pas emportée comme il l'a fait avec les autres livres de lui que j'avais lus avec un immense plaisir.
Une petite déception, donc, mais qui ne change pas mon opinion très positive sur cet écrivain talentueux dont je lirai certainement d'autres titres.
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ISBN : 9782277123248

Ma curiosité stimulée par d'une part, la relecture de ce fil et, d'autre part, par les prises de position "yugcibiennes" (sans oublier celle de notre ami Joachim) sur celui consacré à microbiographie de Bernard Clavel, j'ai mis à profit les nombreux loisirs que m'offre si aimablement ma santé de l'année 2015 pour aller jeter un coup d'oeil. J'ai choisi "Malataverne", l'un des premiers mais aussi des plus célèbres romans de l'auteur. de nos jours, nos ajusteurs d'étiquettes professionnels tenteraient certainement d'y voir un "roman pour jeune adulte" - au fait, vous ne vous êtes jamais demandé ce que ça fait d'être un "vieil adulte" ? Eh ! bien, rassurez-vous : moi non plus ) mais ce serait une grossière erreur de passer à côté de l'universalité du thème. Traité peut-être il est vrai de façon très (trop ?) carrée et, parfois, d'une manière que certains jugeront trop ou pas assez précise, en tous cas en ce qui concerne la question du Bien, du Mal, etc ...

Sorti en 1960, "Malataverne" appartient à cette époque où, pour un jeune, posséder une moto (et pas forcément une Hardley ) pour aller et venir à sa guise, le soir, voire carrément toute la nuit, au coeur d'un élément rural où les loisirs étaient plutôt rares et les occasions de mal faire proprement légion, c'était pratiquement posséder sa Rolls personnelle. On ne disait pas encore "adolescent" et, si notre trio de héros ne savent pas encore qu'ils appartiennent à une "génération de rebelles sans cause", on ignore aussi s'ils ont entendu parler d'Elvis, de "Graine de Violence" et de Jimmy Dean. La révolution sur laquelle va déboucher tout cela, à la fin de la décennie, avec un film à la gloire de la Harley justement (et de la drogue), "Easy Rider", et l'inénérrable et poétique provocation imaginée par Hal Ashby dans "Harold et Maud", est encore en gestation.

D'ailleurs, nous sommes en France, une France qui nous évoque à la fois Giono et le Suisse Charles-Ferdinand Ramuz. La Nature est partout, il y a un "Bois-Noir" et les montagnes encerclent le tout. Avec des fermes et exploitations diverses piquées çà et là, de grands champs, la luzerne où il vaut mieux ne pas se laisser s'empiffrer les génisses, les barrières de bois, les piquets à la fois si respectés par le bétail mais qu'il est si facile, pour trois garçons dans la force de l'âge, de coucher par terre tout simplement parce que, quand ils reviendront, chargés de leur butin de fromages secs, ce sera bien plus facile pour eux ...

Nous ne sommes ni à Montmartre, ni à New-York mais ça n'empêche pas les cambriolages. Une idée "commune" initiée par Christophe, le meneur, portée aux nues par cette fripouille authentique qu'est Serge, le fils de l'épicier et que supporte, "parce qu'il est un homme" lui aussi, un Robert d'origine plus humble, qui a perdu sa mère et ne connaît plus que la surveillance très épisodique d'un père qui bosse dur dans les carrières dès cinq heures du matin mais qui boit aussi comme une outre avant de venir se jeter sur le lit d'un foyer désormais laissé à l'abandon pour y chercher quelques heures d'un repos bien mérité et qui fasse tout oublier.

Sensiblement plus âgé, Christophe a, reconnaissons-le, un peu plus le sens des responsabilités que les autres . Il n'envisage pas systématiquement la violence mais s'il faut un jour en arriver là ... Néanmoins, au contraire de Serge, il ne voit pas encore le crime comme une fin : avec un bon sens étrangement bourgeois, il s'est fixé une limite qu'il ne franchira pas . Robert, le plus jeune, suit les deux autres avant tout pour être admis, intégré, pour se sentir exister. C'est un timide, un introverti - introverti, Christophe l'est aussi, mais il est dépourvu de tous les complexes qui affligent Robert - et puis, bien sûr, pour avoir un peu de sous de côté et qui, sait ? un jour, parvenir à quitter ce bled pourri ... Quant à Serge, fils-à-papa toujours impeccablement vêtu et chaussé, il a reçu une bonne éducation mais, pour des raisons sur lesquelles Clavel ne s'attarde pas, le ver est dans le fruit : lui, tuer et entraîner les autres à tuer, il le fera pour le plaisir.

Le vol des fromages se déroule relativement bien à ceci près que, l'une des barrières retenant les vaches ayant été mise à bas, une génisse court se rouler à mort dans la luzerne. le lendemain, drame et indignation et les paysans sont en colère. Cependant, personne ne songe à reprocher la chose à un type du pays : personne ici n'aurait donné à la génisse la possibilité de s'empiffrer jusqu'à s'en faire crever - ou alors, c'est un traître . Peu affligé par tout ce ramdam dont il est le principal responsable, Christophe a déjà une autre idée en tête. Un gros coup, celui-là. Autre chose que des fromages secs revendus en douce ou encore qu'une génisse morte : piquer le magot l'antique veuve Vintard, qui possède une ferme dans un endroit que, d'ailleurs depuis des générations et des générations, les gens n'apprécient pas : Malataverne. le soleil évite toujours ce coin-là où, paraît-il, au siècle précédent, il se serait déroulée une histoire dans le genre de celle de l'Auberge de Peyrebeilles. Malataverne : l'endroit s'appelait ainsi bien avant et ne sent-on pas d'ailleurs, vous guettant à l'angle de sa syllabe finale, comme une sorte de malédiction ?

Bien sûr, devant ses potes, Robert accepte sans hésiter. Pas question qu'on le traite - Serge, surtout, qui le méprise ouvertement - de dégonflé. Mais, en son for intérieur, il réfléchit - trop. Il n'a que quinze ans, Robert, et sa seule confidente valable, la seule sur laquelle il puisse compter, c'est Gilberte, une fille de fermier qui n'a qu'un an de plus que lui : c'est dire combien lourde est sa solitude . Il aime à la rejoindre la nuit mais il ne s'est jamais passé entre eux autre chose que des caresses et certains attouchements. Ils parlent aussi, ils se confient, ils rêvent ensemble ... Gilberte, on le sent bien, est plus solide que Robert mais elle n'en est pas pour autant devineresse. Peu à peu, il lui avoue : les fromages - et la génisse, qu'un certain M. Bush appellerait déjà un "dommage collatéral." Gilberte est révoltée mais elle aime aussi Robert et veut à tous prix lui éviter d'atteindre le point de non-retour ...

Un instant - un trop bref instant - le lecteur se dit qu'elle va réussir. Mais le Destin, implacable comme à son habitude, traque Robert depuis si longtemps ... Et c'est là que l'on songe à Ramuz et à Giono, chantres d'une Nature qui abrite de multiples génies, d'une Terrre qui est toujours susceptible de se venger des avanies des hommes. Chez l'un comme chez l'autre, la Peur fait entrevoir çà et là sa silhouette éthérée et pourtant tangible, avec son masque livide, recouvert d'un voile d'apiculteur (chez le Suisse) ou vomissant les glaires, mortelles et aussi blanches que des grains de riz, du choléra (chez le Français). Et, avec son "Roi Sans Divertissement", c'est tout simplement l'Ombre du Crime, du Couteau pour le seule plaisir de l'enfoncer dans une chair qui se débat, que décrit simplement le Français, le tout au milieu de la blancheur sépulcrale d'un hiver au front bas qui n'en finit pas de s'ennuyer.

A sa manière, peut-être moins subtile, Clavel envoie des messages à son lecteur, lui fait entendre et voir ces feuilles qui, derrière Robert, s'agitent et s'écartent ... sur rien, esquisse, sans jamais la poser vraiment, une silhouette dont on ne sait exactement si elle est le Bien ou le Mal mais qui inquiète à plaisir ... Oui, Robert est bel et bien surveillé : mais par qui ? Si l'on ne jure que par Freud, on parlera d'Inconscient qui se manifeste. Si l'on a un faible pour l'animisme et l'Esprit de la Terre, on percevra sans peine le souffle des esprits de la Nature - bienveillants, malveillants, cela a-t-il vraiment une réelle importance ? ...

Et pourtant, et c'est là que réside l'injustice de l'histoire, c'est que rien ne prédestinait Robert à devenir un meurtrier . Bien au contraire. Faible peut-être mais avec de fortes convictions morales. Capable de colère - surtout face à Serge - mais capable également de se maîtriser. Et pourtant ...

S'impose alors une conclusion : est-ce le lieu qui a joué ? Malataverne abrite-t-il quelque chose ou quelqu'un qui, inéluctablement, amène la Tragédie, cette Tragédie contre laquelle les Dieux grecs en personnes ne pouvaient pas grand chose puisqu'ils restaient eux-mêmes tributaires du Destin ? ...

Le style est simple, sans prétention mais les idées, elles, sont profondes . C'est un roman taillé dans le granit par un sculpteur doué qui se cherche sans doute encore un peu mais qui se trouvera. de là à ne faire de Clavel qu'un "écrivain de terroir", la chose est un peu trop facile. Dans un roman de "terroir", on ne se retourne pas aussi souvent pour regarder si, par hasard, quelque entité mal intentionnée ne vous suit pas. Dans un roman de "terroir", tout est simple, rectiligne, presque tracé au cordeau. Pas dans "Malataverne" où, comme dans ces dessins parmi lesquels se dissimule un visage ou une forme difficilement saisissable, le lecteur perçoit quelquechose qui bouge, qui glisse, tantôt dans l'ombre, tantôt en pleine lumière ...

Quelque chose ...

... mais quoi ? ;o)
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Pour la petite anecdote, j'ai lu ce livre sans faire exprès, en effet, ma mère est venue à la maison pour quelques jours et elle avait lu un livre que sa soeur lui avait prêté Les nuits fauves et m'a proposé de le lire. Je finis donc mon livre en cours et je vais me coucher avec mon livre sous le bras en ayant bien évidemment pensé à aller sur Babelio pour enregistrer ma lecture en cours. Il s'agit d'un livre avec une couverture papier qui recouvre la totalité du livre (je ne connais pas le nom donné à cette chose) couverture et qui se sauve tout le temps (tous les lecteurs connaissent ce problème) et ma mère pour ne pas abîmer les livres qu'on lui prête la retire tout le temps et la remet après lecture (sa soeur lui en avait prêté plusieurs avec cette fameuse couverture).

Donc me voilà chaudement installé dans mon lit, j'ouvre mon lit et là je m'aperçois que j'ai Malaverne dans les mains et pas Les nuits fauves, je décide donc de le lire quand même et je suis loin de le regretter.

J'avais un peu peur en ouvrant ce livre des années 60, que des descriptions interminables du paysage est lieu et bien pas du tout, il y a juste ce qu'il faut de descriptions pour nous mettre dans l'ambiance. J'ai vraiment bien aimé ce roman qui exprime avec des mots simples beaucoup de sentiments, en effet, l'auteur arrive à nous faire ressentir de la pitié et de la compassion pour le personnage principal (désolé de ne pas être plus explicite mais je ne veux dévoiler de l'histoire), les dialogues sont simples, les personnages sont tous bien présentés et très crédibles on ressent bien le côté rural de cette histoire.

Bernard Clavel qui fait partie des grands auteurs français du vingtième siècle est vraiment une agréable découverte pour moi et je pense lire d'autres livres de cette auteur si l'occasion se présente de nouveau.

Merci maman pour cette petite erreur qui m'a permit de découvrir un auteur qui mérite vraiment le détour.
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Bernard Clavel (1923-2010) a publié ce roman en 1960. le cadre et l'époque de ce livre sont clairement fixés. Toute l'action se déroule dans un temps très bref. L'auteur met en scène trois jeunes gens habitant un village et formant une petite "bande". Leur profil est assez différent: Christophe est le chef, l'instigateur dont l'esprit n'est pas caricatural, fils d'un brave homme d'épicier; Serge, issu d'une famille très aisée, est le plus méchant; et Robert, élevé par son père (poivrot) veuf, est apprenti plombier. Ayant commis un premier mauvais coup, assez minable, les trois garçons envisagent aussitôt un autre forfait de plus grande envergure, en utilisant des moyens plus dangereux. Robert, hésitant et tourmenté, finit par renoncer à ce projet. Mais osera-t-il dénoncer ses camarades ou s'opposer directement à eux ?

Cette oeuvre est loin d'être un roman "calibré" seulement pour la jeunesse. Elle est sérieuse, elle présente des aspects assez tragiques et elle aborde directement des sujets délicats, notamment pour les jeunes garçons: la tentation de transgression de la loi, la solidarité au sein d'une "bande", la responsabilité personnelle, etc. S'y ajoutent aussi des notations délicates, comme les relations un peu troubles De Robert avec Gilberte (sa future femme ?) et aussi avec l'épouse de son patron. C'est bien vu. Certains regretteront peut-être le caractère "daté" de cette aventure et la volonté un peu trop démonstrative de l'écrivain. A mon avis, "Malataverne" n'est certes pas un chef d'oeuvre, mais il mérite d'être lu aussi bien par les jeunes que par les vieux.
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Quelle précision, dans les sentiments, les réflexions, les émotions. Précision de la langue au service de ces nuances.
Un jeune homme, adolescent, est sollicité par deux amis pour commettre des délits. Autre temps, ces jeunes de quatorze ans – quinze ans travaillent déjà. Quoiqu'il s'agit d'une sorte d'alternance, puisque notre héros suit aussi des cours théoriques et doit rendre des exercices.
On est à la campagne, les jeunes se retrouvent à mobylette pour voler des fromages dans une ferme. Robert fréquente Gilberte, petite fermière qui passe un peu de temps avec lui. Robert mange avec son patron et la femme de celui-ci. Quand il a besoin de soutien pour avancer dans ses réflexions, il hésitera entre ces adultes et sa petite amie.

Le dénouement, qui je pense se veut un peu spectaculaire, n'est pas forcément nécessaire ou tout au moins pas indispensable. Tant pis, il ne gâche pas le début cependant.
Ce livre propose une réflexion, un peu intimiste, qui reste tout à fait intemporelle.

Lien : https://chargedame.wordpress..
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Trois adolescents d'un village de l'arrière-pays lyonnais. Christophe, Serge et Robert vivent tous trois dans ce bourg où tout le monde se connait. Leurs familles travaillent dur au quotidien. Eux s'ennuient un peu et inventent des mauvais coups, des petits larcins à réaliser dans le coin ... Mais ne vont-ils pas trop loin? La conscience de Robert le tiraille : ce gros coup qu'ils ont prévu n'est-il pas le larcin de trop?
Hélas pour cet apprenti plombier de 15 ans, avec encore un pied dans l'enfance, qui a perdu sa mère et dont le père boit plus que de raison, les adultes se font rares autour de lui et il a bien du mal à trouver un soutien dans ce moment de doute.
Un roman poignant sur la difficulté de grandir, la pression des pairs et le besoin criant de repères stables pour les adolescents.
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Milieu du XXème siècle dans un petit village du Jura. Serge, Christophe et Robert, trois adolescents commettent des petits larcins sans graves conséquences (croient-il !). Un soir, ils décident de voler le magot de la vieille Vintard à Malataverne.
Ce roman ne fait que 156 pages mais j'ai eu l'impression qu'il n'en finissait pas, peut-être dû aux nombreuses descriptions de paysages, de nature, de bruits et de sensations, très bien décrites d'ailleurs. La fin m'a un peu déçue mais l'histoire était intéressante dans le sens où le lecteur accompagne un des garçons dans sa solitude, dans le fait de ne pas trouver un seul adulte afin de se confier avant qu'un terrible malheur ne survienne.
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