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Pauline Clochec (Autre)Noémie Grunenwald (Autre)
EAN : 9782956719410
280 pages
Hystériques & AssociéEs (27/08/2021)
4.38/5   13 notes
Résumé :
Refusant la réduction des réalités trans à des questions d'identité, cet ouvrage assume une perspective féministe matérialiste : il s'agit d'aborder les conditions sociales des personnes trans, leurs positions dans les rapports sociaux de sexe, de race et de classe, ainsi que leurs inscriptions dans les mouvements féministes. Diverses par leurs thèses et leurs ancrages disciplinaires, ces contributions se rejoignent par leur exigence de tenir ensemble élaboration th... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
On pourra reprocher à ce livre d'être trop académique, ou pas assez militant. Il est sans aucun doute très théorique. S'il parle de la vie materielle des personnes trans, c'est tout le temps en des termes assez abstraits, accompagnés de reflexions difficilement abordables pour qui n'a pas fait d'études supérieures en sciences sociales.
Toujours est-il que ce livre a fait son chemin et qu'il a joué un rôle fondamental: celui de définir les enjeux du transféminisme matérialiste dans un contexte français.
Le transféminisme existait, le féminisme matérialiste aussi, il nous manquait une synthèse des deux. Et celle-ci est très réussie!
Chaque article explore un sujet, et sa tonalité change selon l'auteurice. Je conseille de ne pas le lire d'une traite, mais plutôt de le ruminer par petits bouts. Les enjeux abordés dans ce livre sont fondamentaux, et ils ne sont que effleurés ici; Comme une invitation à se saisir de ces sujets par nous-même, dans nos luttes queers et féministes.
Je remercie tout particulièrement l'introduction de Pauline Clochec de m'avoir permis d'enfin comprendre les différents aspects du concept de "materialisme", évoluant selon les périodes et les milieux politiques. C'était un énorme challenge de réussir ça en une dizaine de pages. Cette philosophe vulgarisatrice l'a réussi haut la main!
Si vous avez aimé ce livre (ou que le sujet vous intéresse), mon conseil: lire d'autres bouquins de la toute petite (et merveilleuse) maison d'édition féministe "Hystériques et Associées". Peut-être "Stone Butch Blues" pour commencer?
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Enfin, cette tendance à vouloir "ajouter" les femmes trans à la catégorie "femme" est relativement inefficace, dans la mesure où elle participe d'une forme d'altérisation qui renforce indirectement les processus d'exclusion. En effet, nous pouvons ici faire appel aux travaux de Réjane Sénac pour comprendre que si l'on reste "inclus.es toujours au nom de [nos] différences, théâtralisées comme performantes" (Sénac, 2019), on reste "l'Autre", et l'on ne peut qu'être qu'invitées. On ne peut être égales (et donc légitimes) qu'à partir du moment où l'on se reconnaît comme "semblables". [...] "Cette capacité imaginative du semblable ne consiste pas à nier [les] différences, mais à ce qu'elles ne fassent pas obstacle à une reconnaissance de tout.e.s et chacun.e comme des semblables en humanité."
[Constance Lefebvre]
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Par exemple, lorsque Julia Serano examine les mécanismes d'hyperféminisation, d'hypersexualisation et d'objectification des femmes trans (Serano, 2020), elle explique qu'ils prennent principalement source dans la misogynie. A partir du moment où nous reconnaissons ces mythes et leur origine (et je propose à partir d'ici une analyse différente de celle de Serano), nous pouvons commencer à comprendre que ce n'est pas tant l'expression de la féminité qui va déterminer ces violences que l'appartenance au sexe féminin. En effet, les violences subies par les femmes trans en raison de leur transgression de genre ne dépendent pas de leur expression de genre plus ou moins féminine, mais bien du fait qu'elles ne sont pas considérées "suffisamment femmes" pour appartenir au sexe féminin. Ainsi, cela permet de comprendre que si les femmes trans subissent des violences liées à leur "transgression du genre", c'est avant tout pour leur non-correspondance aux stéréotypes du sexe féminin, et non pour leur supposée transgression du sexe masculin ou expression de féminité. Comme plein d'autres femmes finalement.
[Noémie Grunenwald]
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Ce n'est pas une "identité" qui nous lie, ni même une oppression commune (comme l'a montré bell hooks), mais la solidarité politique et la reconnaissance de points de rencontre entre nos vécus parfois différents.
[Noémie Grunenwald]
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[...] si les femmes trans ne sont effectivement pas des femmes comme les autres, c'est seulement parce que "les autres", ça n'existe pas. La femme, ça n'existe pas.
[...]
"La seule chose que toutes les femmes partagent, c'est le fait d'être PERÇUES en tant que femmes et d'être traitées comme telles." [Julie Serano]
[Noémie Grunenwald]
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