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3,12

sur 279 notes
Les mots me manquent pour qualifier ce récit de voyage: Hallucinant!!!!
Le journaliste Jean - Luc Coatelem se fait passer pour "un guide touristique" et visite les hôtels, les restaurants, les temples, les " monuments", les Beautés à vendre à Pyongyang et ailleurs en Corée du Nord avec son ami Clorinde.
Comment au 21°siècle peut - on vivre privé de liberté, du droit de s'exprimer, du droit élémentaire de se déplacer, du droit de penser, de parler ouvertement?
La population est asservie:"Peut - on aller et venir alors que le citoyen moyen, victime condamnée à des chaînes invisibles et dont la peine d'emprisonnement se confond avec sa vie même, ne peut se déplacer sans autorisation?
"Parler de tout et de rien alors qu'ici chaque information est filtrée, redigérée et reformulée?....
" Pourquoi devrais- je adopter un ton de justicier, de moraliste, alors que la plupart des individus sont sous surveillance, traîtres et trahis potentiels, à chaque instant?..."
La population est affamée, des millions de Nord- Corèens souffrent de malnutrition, la mortalité infantile accentuant chaque année ses ravages....les médicaments, les engrais manquent, une distribution de haricots secs tournera sous les yeux de l'auteur à l'échauffourée......la famine est récurrente ....
La propagande, les portraits géants des dirigeants, la pantomime,les non - dits,la suspicion érigée en mérite, les mensonges, les faux semblants tiennent lieu de "démocratie populaire".
Kim Jong- il fait feu de tout bois.
On l'appelle :
"Le Génie aux dix mille talents!"
Son peuple reconnaît avoir grâce à lui une " chance fantastique"
Les parades mensongères, les boniments creux, le décorum, la grandiloquence et les mises en scène sont pires que celles du régime Ceausescu, celui- ci en visite fut impressionné!!!
Face au peuple muet, apeuré, surveillé, crevant de peur les dirigeants grassouillets, ventripotents "petits par la taille et l'esprit" font construire à leur effigie des statues presque aussi hautes qu'une maison, statues devant lesquelles chaque individu doit obligatoirement se prosterner après avoir acheté un bouquet de fleurs artificielles payé quatre euros. Tout est dit.
Ma colère n'a d'égale que mon dégoût devant ces"dirigeants politiques merveilleux"!
Un récit Hallucinant !

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Nourri de références littéraires, très intimiste parfois, parfois plus descriptif et journalistique, ce récit de voyage m'a laissé une impression assez mitigée. D'un point de vue documentaire, il est intéressant sans être passionnant - un peu trop subjectif, il s'ancre dans un rejet horrifié de ce qui est découvert, un rejet bien compréhensible mais qui nuit à la compréhension, à l'appréhension, à la découverte même. L'analyse humaine et politique n'est pas absente, mais reste assez superficielle, un peu décevante.
D'un point de vue littéraire, certaines pages sont très réussies mais d'autres se perdent un peu trop dans les références, jusqu'à sonner un brin artificiel.
C'est surtout le manque d'unité de style et de ton, qui m'a gênée, comme si ce récit ne parvenait pas à choisir son camp. Il s'empêtre au passage dans des tentatives d'humour burlesque un peu lourdingue, qui doublent le rôle de la littérature pour canaliser l'effroi du voyageur, mais affadissent considérablement le propos.
Au final, on se demande un peu ce que Coatalem est allé faire dans cette galère. Il lui manque, au choix, la froideur analytique ou le minimum de fascination pour l'horreur qui conférerait un réel intérêt à son voyage, et en rendrait le récit captivant.

Cela m'a au moins permis de découvrir quelques fragments d'un pays dont je ne connaissais à peu près rien, ce qui reste toujours bon à prendre !
Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
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Très déçue.
La Corée du Nord, pays fermé s'il en est, intrigue forcément.
Et j'étais curieuse d'en lire plus sur le sujet, par ce journaliste qui pouvait nous en parler de l'intérieur.

Or, une fois qu'on a compris que ces malheureux Coréens n'ont absolument rien, ni biens ni nourriture ni liberté, une fois posé que nos deux visiteurs n'auront eux non plus aucun droit ni liberté de visite, et pas beaucoup plus à manger, ils sembleraient que l'auteur n'ai plus grand chose à dire.
Oui, il s'agit d'une dictature, donc on va parler un peu du dictateur.
Et à part ça, pour tenir le coup, l'auteur se plonge dans la littérature, du moins le peu qu'il a pu en emporter, et va donc nous dévoiler la quasi totalité de "Mardi" de Herman Melville.
Que ça l'ai aidé est possible, mais pour ma part, si j'ai envie de lire Melville, je lis Melville et non un pâle récit à l'intérieur d'un autre récit.

Bref, je n'ai rien appris, et je me suis ennuyée pendant presque toute ma lecture.
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Ceux qui me suivent connaissent mon intérêt et ma curiosité pour l'expérience communiste et ses dérives. le cas de la Corée du Nord, exemple extrême encore d'actualité, m'intéresse particulièrement et lorsque j'ai entendu parler de cet ouvrage de Jean-Luc Coatalem, je me suis empressée de me le procurer. Une hâte bien inutile au regard de ce que j'ai pu retirer de cette lecture, c'est-à-dire pas grand chose.

Jean-Luc Coatalem est rédacteur en chef adjoint au magazine GEO. Pour la rédaction d'un article sur la Corée du Nord, il décide de s'embarquer à destination de l'autre pays du matin calme en se faisant passer pour un professionnel du tourisme. Cet ouvrage raconte son séjour, un séjour bien décevant puisque dès le pied posé sur le sol nord-coréen, Jean-Luc Coatalem et son compagnon de voyage sont immédiatement pris en charge par des agents du Parti chargés de les escorter en permanence.

le séjour est programmé du début à la fin et nos deux voyageurs ne pourront voir que ce qu'on voudra bien leur montrer, et parfois même moyennant des sommes astronomiques. Discours formatés et propagandistes et visites artificielles et orchestrées uniquement à leur attention se suivent et se ressemblent. le paysage morne, les paysans et villages décrépis et miséreux défilent derrière les vitres de leur voiture. Pas question de s'arrêter et de s'entretenir avec les autochtones. Tout contact avec les occidentaux leur sont interdits sous peine de sérieux ennuis. La recherche d'un minimum de confort est inutile, eau coupée, repas sautés ou, lorsqu'ils ont lieu, frugaux et douteux à l'extrême.

Bref, de l'aveu même de l'auteur, on apprendra rien de plus sur la Corée du Nord que l'on ne sache déjà.

« Et je m'interroge : pourquoi être venu au pays de la nuit noire ? Pour publier un « voyage » de quinze mille signes ? Afin de livrer quelle information sur cette région de frappés qui ne soit pas déjà connue ? A quoi je joue ? A me faire peur ? »

L'intérêt de l'ouvrage résidera donc plus dans les réactions et le comportement des voyageurs. Les tentatives de Jean-Luc Coatalem d'échapper à ses « gardiens » font sourire. « Monsieur Jean » est bien trop turbulent ! Son escapade au musée des Beaux-Arts est même plutôt amusante. En dehors donc des visites convenues et des rares fois où Monsieur Jean tente de se jouer de la surveillance de son escorte, c'est plutôt l'ennui qui règne. Un ennui que nos voyageurs tentent de combler par des moments de lecture que l'auteur nous fait partager. On a donc le droit à un magnifique spoiler intégral du roman Mardi de Melville. Je vous avoue que j'ai failli abandonner ma lecture et que je l'ai poursuivie en diagonale uniquement pour lire les passages relatifs à Mardi.

Pour le reste, la situation politique et économique de la Corée du Nord est brièvement traitée. Forme de l'ouvrage oblige, l'auteur ne nous épargne pas ses commentaires et réflexions. Les Kim en prennent pour leur grade mais le ton bien trop moqueur de l'auteur m'a agacée. Et lorsqu'il ne peut voir de ses yeux, il se permet alors un peu trop de suppositions et spéculations. L'auteur se répète aussi un peu trop souvent et la lecture devient lassante.

A la question « Faut-il rire ou bien pleurer ? » qui clôt l'ouvrage, Jean-Luc Coatalem a choisi le rire, un humour lourd presque nerveux comme pour compenser l'effroi mais qui m'aura plus souvent gênée qu'amusée.

Un compte-rendu de voyage donc tout en subjectivité qui ne vous révélera rien d'extraordinaire sur ce mystérieux pays mais qui donne un aperçu du malaise que peut ressentir un occidental immergé dans ce milieu hostile à l'atmosphère pesante.

En revanche, pour ceux qui ignoreraient encore tout de la situation en Corée du Nord, cet ouvrage serait une excellente introduction.
Lien : http://booksandfruits.over-b..
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Nouilles froides à Pyongyang. Un titre intriguant, qui attire mon oeil et avive ma curiosité. Et si ce livre me permettait d'en apprendre plus sur le pays le plus fermé au monde ? Après tout Jean-Luc Coatalem, journaliste dans la vraie vie, a réussi, avec un ami, Clorinde, à faire un circuit touristique là-bas (pour autant que l'expression puisse s'appliquer à la Corée du Nord), en se faisant passer pour un agent touristique venu pour développer le potentiel de voyages dans la patrie des Kim.

La Corée du Nord est un pays tragique et fascinant à la fois. J'insiste sur l'emploi du mot fascinant car il l'est réellement. Terrifiant à bien des égards avec la famille à moitié tarée qui la dirige, il représente l'un des vestiges du totalitarisme le plus complet. Un colosse dont on n'arrive même pas à comprendre comment il tient sur ses deux pieds d'argile. Enfin, si, un peu quand même : ils ont la bombe atomique et la Chine les soutient, entre autres. On n'attaquera pas ce pays comme un pays à pétrole où il est toujours plus urgent de ramener les droits de l'homme qu'ailleurs. Parenthèse achevée.

Il est donc bien rare et bien compliqué de trouver des sources d'information fiables pour en savoir plus que ce que la propagande officielle veut bien dévoiler. L'un des plus beaux livres à ce sujet reste pour moi Pyongyang de Guy Delisle, dont j'apprécie beaucoup le style et les dessins. Avec peu de mots et des bulles, il en dit souvent plus que ce que toutes les descriptions détaillées pourraient nous apporter. Mais l'auteur n'est pas aujourd'hui la star de cet article.

Au final, on voyage essentiellement à l'intérieur de notre journaliste, dans ses pensées, ses interrogations, ses parallèles établis entre le pays qu'il arpente et les lectures qui le jalonnent. Ce récit est surtout un journal de voyage (bien planqué dans les valises), où Jean-Luc Coatalem est tour à tour amusé, cynique, ironique, déprimé et désolé de tout ce qu'il voit. Comment être dupe de toute la mascarade qui est orchestrée pour lui et Clorinde, de ces mises en scène ridicules où on veut leur prouver la prospérité des campagnes, la modernité des villes, le bonheur des habitants, qu'on devine affamés et terrorisés au moindre coup d'oeil ?

J'ai été étonnée de cette lecture, parce qu'elle ne m'a pas apporté ce que je voulais : je pensais que j'en apprendrai davantage sur le pays grâce à l'infiltration de ce journaliste. Je ne vous cacherai pas que ses considérations, ces citations de passages de livres qui l'accompagnent dans son voyage m'ont passablement énervée au premier abord. Mais passé ce cap, on se rend compte que l'auteur - par le choix de l'humour, du détachement - fait le choix de se protéger pour ne pas devenir fou, et traduit par-là même l'absurdité de l'empire des Kim. Paranoïaque, ubuesque, délirant, tortionnaire, sont quelques uns des adjectifs qui qualifient parfaitement ce pays où la moindre des minutes du voyage est contrôlée par les deux gardes qui flanquent nos compagnons et s'auto-fliquent. Et si on apprend pas grand-chose de nouveau, c'est uniquement parce que rien ne filtre, que tout est sous la surveillance d'un Big Brother omniscient. Chapeau bas tout de même, pour avoir réussi, Monsieur Coatalem, à échapper suffisamment longtemps à vos sbires pour foncer voir un musée national qu'on refusait de vous montrer et qu'on a été obligé de vous faire visiter au final. Bon, même si ce musée ne servait qu'à vous gaver comme une oie de propagande et de doctrine kimiesque, vous avez pu faire vivre à la Corée du Nord un instant de révolte qu'elle ne doit pas voir tous les jours...

On ne veut rien leur montrer, mais on ne peut pas tout leur cacher dans cette prison à ciel ouvert où la misère se devine partout : des hôtels miteux, sales, avec une pauvre lumière qui pompe déjà sur le peu d'énergie accessible, des repas cauchemardesques (ne pas se plaindre, on leur fait un traitement de faveur avec leurs trois bouts de chou, la population crève de faim à côté), des êtres faméliques, des rues vides, désespérément blindées d'hommages au fondateur-dictateur de la République populaire de Corée du Nord. Bourrage de crâne, lavage de cerveau, discours appris par coeur qu'on leur ânonne, tout est profondément écoeurant et désolant dans ce pays où la génération qui a connu autre chose que la famille dingo au pouvoir est en train de s'éteindre complètement.

Inutile de rentrer dans les détails et vous raconter davantage l'horreur de la vie en Corée du Nord. Vous l'aurez compris, 1984 était un roman d'anticipation qui a éclos et fleuri dans ce pays. L'auteur se demande à la fin "Faut-il en rire ou en pleurer ?" et dans sa situation il peut légitimement se poser la question. On ne rentre pas indemne d'un tel séjour. Personnellement, je ne peux qu'en pleurer, et de tristesse pour ces millions d'abandonnés et de rage contre les autres nations qui les ignorent, voire trouvent un intérêt à la situation.
Lien : http://labiblidemomiji.wordp..
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quel est l'objet de ce livre? un livre documentaire? un témoignage? une dénonciation? un récit autobiographique? nous oscillons sans arrêt...et nous nous ennuyons...beaucoup...
et surtout nous ne sommes pas certain d'avoir une réelle information comme nous pourrions l'attendre d'un journaliste, objective et dissociée d'une histoire personnelle.
projet littéraire étrange ...peu satisfaisant en ce qui me concerne
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La Corée du Nord est certainement un des pays les plus secret et gardé au monde. Cadenassé par ses présidents successifs KIM Il-Sung, son fils KIM Jong-il et le nouvel héritier KIM Jong-Un, rien ou presque ne filtre qui n'a été validée par les autorités officielles. Journaliste et écrivain voyageur, Jean-Luc Coatalem réussit à pénétrer le pays en se faisant passer pour un agent de voyage. En compagnie de son ami Clorinde, il nous rapporte un témoignage effrayant sur un peuple manipulé et contrôlé à l'extrême.

Escortés par 2 accompagnateurs et d'un chauffeur qui se surveillent les uns les autres (et que l'auteur surnommera les « Kim »), les deux amis vont suivre un parcours extrêmement balisé qui ne souffre d'aucune liberté. Les voyageurs n'auront pas leur mot à dire et le programme a été planifié d'avance, de l'hôtel au restaurant, en passant par les pauses pipi !
Téléphones et ordinateurs confisqués, nos infiltrés vont découvrir un pays vide et silencieux. Pas de voitures dans les rues (de toute façon, l'essence manque). La population se cache, par peur d'être accusée de trahison. Les hôtels sont déserts, certains étages sont fermés, et les buffets de repas ridiculement restreints (par exemple, un sachet de thé sert pour 10 tasses !). L'auteur et son ami vont dès lors se voir trimballés d'un site à un autre sur des autoroutes désertes : visites de maisons modèles, de monuments, de sites touristiques sans aucun intérêt qui, chaque fois, rendent hommage à leurs leaders de la manière la plus grandiloquente qui soit. de fait, la propagande est partout omniprésente. L'image du grand leader est mis en avant comme celle d'un dieu et il est de bon ton (obligatoire !) de venir rendre ses hommages, qu'on soit coréen ou étranger. Les croyances religieuses sont d'ailleurs interdites et chacun doit se fondre dans le moule prévu par les Kim. Coupes de cheveux et tenues obligatoires : l'individu n'existe que dans la masse. le gouvernement classe la population en trois catégories : les durs , les hésitants , les hostiles. le dernier groupe ayant la « joie » de finir ses jours dans des camps de concentration qui n'existent pas officiellement. Menace efficace qui touche toute la famille dont un membre seul serait déviant par rapport au régime.

Coatalem n'est évidemment pas dupe de ces sourires de façade. Fin observateur, il sait lire entre les lignes des discours et décèle les failles dans le quotidien soit disant parfait des coréens du sud. de fait, la population meurt de faim. Une grande misère règne dans la population et tout est rationné : l'essence pour se déplacer, même en convoi officiel ; la nourriture (pas un magasin à l'occasion pour sustenter de manière ponctuelle les voyageurs), l'électricité qui coupe régulièrement. Ses guides encouragent les rares touristes, qui viennent la plupart du temps pour affaires, à laisser de nombreuses devises par l'intermédiaire de pourboires obligatoires, d'achats de cadeaux indispensables (les fleurs pour les monuments, les cadeaux pour les écoles,…), de visites dans les boutiques pour touristes.
Oppressés par ce circuit monotone, inintéressant et aliénant, l'auteur et son ami trouvent refuge dans la lecture et s'échangent quelques évasions littéraires. Contre mauvaise fortune, bon coeur, Coatalem nous rapporte ce qu'il voit avec une touche de recul et d'ironie qui dédramatise une situation loin d'être amusante. Ses réparties font mouche et ses impressions sont un mélange de moquerie et d'abattement face à la folie totalitaire d'un tel pays. L'auteur s'interroge sur les paradoxes de ce pays coupé en deux, isolé et à la fois si proche de son voisin du Sud qu'il observe d'un oeil noir à travers les barbelés de la zone de séparation.

Si le récit de Coatalem n'a pas la prétention d'offrir une étude historique ou un voyage à la langue littéraire, il nous relate au contraire une réalité effrayante mais qui est tout ce qu'il y a de plus réel. Cette expérience peu commune qu'il nous fait partager nous rappelle comme notre situation est bien enviable. Savoir qu'en 2013 toute une population vit encore sous le joug d'une famille qui se transmet de génération en génération les rênes d'un système qui annihile l'individu et le déshumanise a de quoi faire peur. Les années passent et la situation n'évoluent pas pour les coréens du Nord.

Nouilles froides à Pyongyang se révèle véritablement comme une claque pour qui ignore dans le détail la vie en Corée du Nord. Bien que je connaisse la situation du pays, cette première lecture qui montre le pays de l'intérieur m'a frappée de plein fouet. Après avoir montré, même de façon superficielle, combien la vie en Corée est fliquée, le récit de Coatalem donne furieusement envie de comprendre comment ce pays a pu en arriver à un tel degré de contrôle.
Passionnante porte d'entrée dans l'enfer de la Corée du Nord, ces Nouilles froides n'apprendront peut-être rien à ceux ayant déjà lu sur le sujet mais donnera envie inévitablement aux autres de se pencher sur l'histoire de son pays et le contexte de sa fondation.
Lien : http://grenieralivres.fr/201..
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Lorsque l'auteur journaliste prépare son voyage en Corée du Nord avec une agence de Paris, il se fait passer pour un guide de voyage. Son ami et lui iront de déceptions en frustrations, les deux guides qui leur sont affectés ne leur laissent aucune liberté. de longues réflexions politiques et philosophiques les occuperont durant les longues soirées dans des hôtels minables. Les gens surtout ceux de la campagne vivent dans une misère extrême et dans la terreur de ne pas montrer assez de leur adoration pour les trois Kim, en l'occurrence Kim Jong-Il, le Guide suprême, le cerveau parfait. Son fils Kim Jong-Un le remplacera en 1911.Plus un récit de voyage un peu éparpillé qu'un roman, l'auteur prend conscience de ses peurs dans l'avion qui le ramène en France. JB
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Jean-Luc Coatalem, rédacteur en chef adjoint à Géo a-t'il eu envie de jouer les G.O. en Corée du Nord ? Jeu de mots très facile, j'en conviens, mais vous me connaissez, je ne sais résister.

C'est sous le projet fallacieux d'un potentiel touristique formidable en Corée du Nord que l'auteur obtient le fameux sésame pour pénétrer le pays le plus fermé au monde. Son ami Clorinde se joindra à lui. Voyage ubuesque, qu'il détaillera sur un petit carnet caché dans la doublure de sa valise fermée par un code et écrit dans les toilettes. Il va découvrir une prison à ciel ouvert, un pays plus qu'exsangue ou la malnutrition fait des ravages, mais… on ne le lui montrera pas.

Il visitera, entre autre joyeuseté, un studio de cinéma avec des rues grandeur nature. J'ai eu l'impression tout au long de ce livre que c'était cela ce pays, un studio de cinéma où le scénario est écrit, où les acteurs guides récitent leur texte appris par coeur, où la voiture ne peut dévier d'un iota, où Jean-Luc Coatalem et son ami sont prisonniers dans leur hôtel dès la fin du dîner. Surtout ne pas changer de ce qui est prévu et les Kim, c'est ainsi qu'il a nommé leurs guide, chauffeur et surveillant des deux autres (mais se surveillent mutuellement).
Ils auront, durant leur séjour, leur comptant de doctrines, de bourrage de crâne, de courbettes devant les portraits des Kim-Il-sung, Kim Jong-Il, Kim-Jong-Un (cités dans l'ordre de l'apparition dans la vie, à savoir, le grand-père mort et déifié, le fils mort depuis ce voyage et certainement tout autant déifié et le petit-fils qui règne sur son « bon peuple ».
Je doute que le petit dernier, bien qu'élevé dans des écoles privées suisses, fasse entrer un brin de liberté de peur de faire s'écrouler le colosse aux pieds d'argile.

Jean-Luc Coatalem savait très bien, en allant en RPCN que liberté est un mot et une façon de vivre interdits, mais la réalité dépasse la fiction. Quelques avantages :il n'y a pas de bouchons sur les routes. Vous aurez l'impression de revenir de la planète Mars pour beaucoup moins cher et en moins de temps ou d'une remontée dans le temps. Mince, il faut positiver !

Question gastronomie, entre les nouilles froides même pas bonnes, la soupe à la grimace et les couleuvres qu'on leur fait avaler, sans compter les brouets qu'on leur fait manger aux repas, il y a mieux, beaucoup mieux.

Heureusement, les livres qu'ils ont apportés avec eux leur permettre de supporter le néant. A ce sujet, j'ai beaucoup aimé le passage du livre laissé dans la poubelle de sa chambre. J'ai souri à l'écriture quelque fois caustique, mais je souriais jaune (non, pas de jeux de mots, je serai stoïque malgré l'envie) en pensant à ces millions de coréens, dont le lavage de cerveau permanent commence dès le plus jeune âge, qui supportent au quotidien les folies kimiesques.

Jean-Luc Coatalem est un très bon guide puisqu'il réussit à nous intéresser à ce pays fantomatique et non fantasmagorique. Il termine son livre par « Faut-il rire ou bien pleurer ? » Rire jaune sûrement.

Cela me rappelle un voyage en URSS à Leningrad, c'était les noms à l'époque. le soir, nous étions en juin, nous sommes allés nous promener. Une ambulance nous suivait partout. Pratique si vous vous cassez la figure ou vous vous perdez !!!
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Un carnet de voyage original puisqu'il s'agit d'une "escapade" en... Corée du Nord.

L'auteur se fait passer pour un guide touristique en repérage. Une délégation est présente pour organiser son parcours et lui montrer un visage positif de cette dictature... L'auteur, accompagné d'un ami, découvre peu à peu et avec effroi la réalité du culte de la personnalité, l'absence de liberté, la pauvreté, l'aliénation et la soumission totale de la population.
Les informations sont interéssantes sur ce pays mal connu et terrifiant mais je n'ai pas retrouvé l'entrain, la description des sensations, des ressentis et des rencontres que j'apprécie dans les carnets de voyage.
Malgré un grand courage de l'auteur pour s'être embarquer dans cette aventure et un travail historique et journalistique précis, je me suis souvent ennuyée.
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