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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un coup de foudre inopiné en flânant dans une de "mes"petites librairies
indépendantes choisies sur mes déplacements professionnels, réguliers;
là il s'agissait de "Mémoire7" à Clamart, où en fouinant dans le fonds
littéraire très riche, j'ai fait la découverte de cet auteur italien...

Un texte qui offre du souffle, un hommage vibrant à la nature, à la
montagne...aux arbres comme au petit peuple animal des forêts et
des montagnes. ..

Dans ce texte autobiographique, l'auteur nous raconte les souvenirs de
montagne vécus avec son père et son oncle, qui étaient dans la
compétition permanente... Ce que le jeune garçon vivait péniblement.
Les balades en montagne, l'alpinisme étaient alors empreintes de trop de
contraintes...à l'âge adulte, il va retrouver les paysages de son enfance,
dans un tout autre état d'esprit, dans une totale liberté de faire, de
ressentir son environnement; un endroit , enfin, privilégié pour faire
le point, se ressourcer ...

Retour à l'essentiel, aux valeurs premières du travail manuel, du respect de la nature. de très belles descriptions de la montagne, des hameaux désertés, de la vie d'antan, de la philosophie des Anciens..., mais aussi d'écrivains-philosophes comme Thoreau:

"Mais il aimait Thoreau et en avait adopté le manifeste : "Je suis parti dans les bois parce que je désirais vivre de manière réfléchie, affronter seulement les faits essentiels de la vie, voir si je ne pouvais pas apprendre ce qu'elle avait à m'enseigner, et non pas découvrir à l'heure de ma mort que je n'avais pas vécu. Je ne désirais pas vivre ce qui n'était pas une vie, car la vie est très précieuse ; je ne désirais pas davantage cultiver la résignation, à moins que ce ne fût absolument nécessaire. Je désirais vivre à fond, sucer toute la moelle de la vie, vivre avec tant de résolution spartiate que tout ce qui n'était pas la vie serait mis en déroute, couper un large andain et
tondre ras, acculer la vie dans un coin et la réduire à ses composants les plus élémentaires, et si jamais elle devait se montrer mesquine, eh bien alors en tirer toute l'authentique mesquinerie, et avertir le monde entier de cette mesquinerie ; ou si elle devait se révéler sublime, la connaître par l'expérience et réussir à en établir un rapport fidèle lors de mon excursion suivante."
[Henry David Thoreau, Walden]

Récit très prenant, car il montre un homme qui par sa volonté d'une
expérience de solitude montagnarde ne demande qu'à être réconcilié avec le monde et ses congénères. Paolo Cognetti a envie au propre comme au figuré de prendre de la distance et de la hauteur !

Une expérience riche , intense, remplie toutefois de doutes et de souffrances, dont la difficulté de l'écrivain à assumer la solitude...
Un récit plein de poésie, de belles descriptions de la montagne, de la nature...er Paolo Cognetti, par ce récit personnel met en avant la poétesse, Antonia Pozzi...dont j'ai fait la connaissance !

Un très beau moment de lecture, un air du large... ou plus exactement, un grand souffle des sommets, si régénérateur !

Une impatience à lire son prochain livre, à paraître à la rentrée 2017: "Les huit montagnes"...


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Le narrateur, écrivain, vit en ville. A trente ans, il doit vivre une panne d'inspiration. Il n'a plus envie de rien.
C'est tout naturellement qu'il rejoindra une région fréquentée dans l'enfance, le val d'Aoste.
Côté finances, il a de quoi tenir quelques mois.
Il va s'installer dans une baïta en pierre et en bois, loin de tout lieu habité sauf quand les bergers montent à la belle saison.
Il devra apprivoiser la nature qui peut se montrer très sauvage et se retrouver seul avec lui-même.
L'expérience semble lui réussir.
J'ai beaucoup apprécié les extraits d'auteurs qu'il aime, surtout les poèmes d'Antonia Pozzi qui m'ont réellement rappelé l'expérience que nous avons faite très jeunes ( 16 ans), en groupe autour du Mont-Blanc, avec un guide.
Les titres de chapitres sont très bien choisis et annoncent bien la suite comme "Nuit", "Berger, où vas-tu?".
Un carnet de voyage? Non, un carnet de montagne qui accompagne une étape de ressourcement, une parenthèse dont à mon avis, nous avons tous besoin de temps à autre. Bon, d'accord peut-être pas aussi loin de tout et aussi seul. Il faut quand même assurer la situation.
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Ce n'est pas simplement un carnet de montagne, comme le sous-titre l'indique. C'est bien plus que cela!

Chronique d'un moment de vie, écrit autobiographique, réflexion philosophique, récit d'initiation, observation poétique de la nature... tout cela à la fois.

J'ai beaucoup aimé accompagner l'auteur dans cette quête de lui-même, au coeur de la montagne sauvage, à deux mille mètres d'altitude et plus haut encore, où on a le privilège rare d'observer des bouquetins, où l'on peut aussi se perdre dangereusement...

Chaque chapitre évoque un thème en particulier, lié non seulement à l'instant présent mais aussi à ses souvenirs, quand enfant il passait tous ses étés déjà dans la montagne. J'ai apprécié en particulier l'évocation des maisons, celle des arbres et le chapitre "Larmes", où l'auteur avoue son abattement soudain, perdu qu'il est, contre une roche,et son échec à vivre la solitude sereinement. On sait qu'il a voulu quitter sa vie urbaine pour une raison qui ne nous est pas vraiment donnée, et qu'il recherchait dans cet isolement montagnard un regain d'énergie, une volonté de changer, de retrouver la force de l'écriture.

Il écrira très peu, ne saura pas se détacher vraiment de la présence humaine, mais il aura appris à vivre avec lui-même, à reconnaître sa personnalité, et c'est déjà beaucoup... Et renouer avec la montagne aura été une expérience unique .

" C'est quelque chose que je faisais déjà enfant: un dernier tour pour dire au revoir à la montagne.(...) Il était temps de redescendre. Je savais déjà de quoi je rêverais tout l'hiver."...

J'ai hâte de dévorer ses autres livres, et j'ai découvert, grâce à ses citations, une femme poète merveilleuse, Antonia Pozzi...
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Paoli Cognetti a besoin de se confronter à la solitude pour mieux se retrouver.
Là-haut dans la montagne, dans sa baita, il redécouvre la nature, la simplicité, la vie. On le suit sur les sentiers, dans les détours, les raccourcis qui le perdent, à travers les mots partagés avec les vachers solitaires.
Les citations de Thoreau et les poèmes d'Antonia Pozzi nous accompagnent le long de cette randonnée.
C'est un tableau sauvage, où l'homme n'a peut-être plus sa place, sauf s'il respecte la paix des animaux et des arbres. Il faut beaucoup d'humilité et de simplicité pour vivre en ces lieux. On comprend alors le style de l'auteur, simple et beau.

Je remercie la masse critique de Babelio et les Éditions 10/18 pour cette agréable lecture, au coeur de la vie.
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Ecrivain en mal de solitude , l'auteur quitte la ville pour le val d'Aoste où il part habiter dans une baita à quelques 2000 mètres d'altitude.

Ce livre nature writing a le même décor que le fabuleux "huit montagnes". Mais ici, l'auteur vient chercher tout ce qu'il n'a pas à la ville : La solitude, le silence, l'inspiration , la symbiose avec la nature.
Au fil de la grosse centaine de pages, on écoute vivre la montagne d'Avril à Novembre , on touche l'écorce de ses arbres , trempe les pieds dans ses ruisseaux, et observent la faune . On plonge dans la solitude mais on est quand même attiré par l'homme . on est bercé par les écrits d'autres écrivains qui ont loué ce coin de terre qui sied tant à Cognetti. Et notamment Primo Levi.
Ici, il est question de la teneur de la solitude , qu'est ce que vraiment la solitude ?, dans un décor presque vierge que l'homme , randonneur ou chasseur , ne respectent pas forcément.
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La lecture de ce bref récit a été pour moi un ravissement : Paolo Cognetti a , avec tout son talent d'écrivain , transposé ce que j'ai ressenti lors de mes séjours dans les Pyrénées il y a quelques années ; les montagnes sont les mêmes et j'ai reconnu ces ruines de bergeries que l'on découvre dans d'anciens alpages envahis de fougères , avec une envie similaire d'en savoir plus sur la vie des bergers d'autrefois ...
La solitude dans ces paysages immenses que l'on recherche lorsque la vie quotidienne citadine devient trop pesante , ne guérit pas de ses propres maux, on pense, au début y trouver l'apaisement mais , est-ce la perspective des silhouettes découpées des sommets , la difficulté d' y progresser, l'ombre envahissante des montagnes après la clarté des prairies , le froid et le vent lancinants , la paix tant espérée n'arrive pas et l'on redescend vers la morne plaine, le pas lourd et l'esprit nostalgique en fermant pour l'hiver la porte de la bergerie .

Avec également de nombreux extraits de Thoreau et les magnifiques poèmes d'Antonia Pozzi

Ce carnet de montagne est annonciateur du très beau roman : Huit montagnes que j'avais lu précédemment, je vous recommande ces deux lectures, de préférence dans leur ordre chronologique même si vous n'êtes pas un adepte des cimes, le sommet est aussi dans les mots de l'auteur .
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Dans ce roman autobiographique, l'auteur, au seuil de l'âge adulte, passe plusieurs mois dans un chalet (une baïta) des Alpes italiennes. Il (re)découvre la rudesse de la vie montagnarde, y fait de belles rencontres et réfléchit sur lui-même.
Les descriptions du paysage et de la faune sont bien rendues et époustouflantes, dans une bonne traduction.
Je considère ce livre comme un petit bijou, à lire emmitouflé(e) dans une couverture par ces temps de froidure ou sur un banc près d'un chalet d'alpage, lors de vacances d'été de l'autre côté des Alpes, cette fois.
J'ai comparé l'auteur à un Sylvain Tesson transalpin, quelques réflexions philosophico-politiques en moins (ce qui serait plutôt un avantage, à mon sens).
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Une lecture qui m'a emmenée faire une expédition en montagne.
Une grande bouffée d'oxygène cette lecture.

Paolo Cognetti, trentenaire, écrivain, étouffe dans la ville de Milan. Il décide de s'exiler en montagne dans le Valle d'Aoste afin d'y trouver la solitude dont il a besoin afin de retrouver l'envie et le goût de l'écriture. Par cette escapade, il est aussi à la recherche de ses souvenirs d'enfance.

Une très belle histoire ou l'auteur nous fait découvrir la vie des montagnards, la faune, la flore …. Par l'écriture, il a su nous transmettre cette atmosphère si particulière.
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« J'avais trente ans et je me sentais à bout de forces, désemparé et abattu, comme quand une entreprise en laquelle tu as cru échoue misérablement. Un travail, une histoire d'amour, un projet à plusieurs, un livre qui a demandé des années d'efforts. À l'époque, imaginer l'avenir me semblait une idée aussi aberrante que de prendre la route un jour où tu as de la fièvre, qu'il pleut dehors et que ta jauge d'essence est dans le rouge. J'avais beaucoup donné, et où était ma récompense ? »


Paolo Cognetti retourne dans les montagnes de son enfance pour prendre un éternel nouveau départ. Les souffrances spirituelles ne méritent-elles pas de se déployer dans la plénitude de la solitude et du manque de confort matériel ?


Le retour est manqué s'il est un émerveillement. Mais le garçon sauvage ne batifole pas excessivement avec les stéréotypes littéraires. Il ne pense pas à une nouvelle vie sans rapport avec celle qu'il quitte mais il apprend, par une lecture croisée, à se détacher de ce qu'il croit pouvoir contrôler dans l'une ou l'autre de ces existences. Une saison en été dans la montagne, dans une maison vide avec un potager raté, les cloches des vaches, les voisins taciturnes, les ascensions épuisantes et pas toujours initiatiques, les souvenirs, le refuge, le lac, les orages, les litres de vin, les craquements du bois la nuit, les chamois, les arbres qui finissent par vous faire des signes, la nourriture qui se raréfie et n'en devient que meilleure.


Comme Henry David Thoreau à Walden, Paolo Cognetti ne se coupe pas totalement du monde. Il sait qu'il ne reste qu'une saison – et la meilleure – à la montagne, ce qui permet de prendre à la légère la frugalité et la solitude. Après ces quelques mois, il ne semble pas mécontent de laisser la montagne et ses derniers habitants à la promesse d'un hiver rigoureux. le retour de Paolo Cognetti à sa vie urbaine lui procurera peut-être du dépaysement pendant quelques semaines. Peut-on espérer un apprentissage isolé plus durable ? Peu importe, ce livre est d'une lecture agréable qui nous plonge en conversation avec l'écrivain loin de ses hypothétiques semblables.
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Le gros point négatif de ce récit, c'est que, pour moi et d'après mes souvenirs, il ressemble beaucoup aux Huit montagnes du même auteur que j'avais déjà lu, l'intrigue - même s'il n'y en a pas vraiment, le point de départ plutôt - est le même. Certes, il y a des différences, notamment le lien avec l'Himalaya qui n'est pas présent ici, mais j'ai retrouvé beaucoup de points communs, trop sans doute ; néanmoins, cela reste un très beau récit.
Je ne sais pas quelle est la part d'autobiographie et de ressemblance entre l'auteur et le Narrateur, mais dans les deux textes, ils se ressemblent : un citadin qui a passé tous ses étés de jeunesse en montagne, dont le père lui a transmis le goût de la marche, de la nature et de l'effort, qui découvre l'alpinisme et y prend du plaisir malgré son vertige, et qui décide de fuir les brumes et l'agitation de Milan pour se réfugier seul dans un chalet isolé.
La beauté du texte vient de l'amour sincère, passionné, du Narrateur et de l'auteur pour ces montagnes et son respect pour toutes les formes de vie qui les habitent et les parcourent. Ce ne sont pas les miennes, celles que j'ai dans le coeur, les miennes sont de l'autre côté des Alpes, mais le mode de vie et les paysages se ressemblent. J'ai moi aussi le plaisir des courses en descente en montagne, je m'émerveille devant des bouquetins et aime contempler un lac qui dégèle. Moi aussi j'ai suivi une formation en littérature classique, tout en aimant parfois la laisser derrière-moi pour ne penser qu'à mon corps marchant dans la montagne. Ce livre me touche donc intimement pour la poésie de son écriture qui évoque mes propres souvenirs, et cet enthousiasme pour l'ailleurs qui n'est pas si loin, que l'on peut trouver près de nous sans avoir besoin d'aller à l'autre bout du monde, mais qui permet de s'évader du quotidien.
Et cette évasion, ce rêve d'aventures, le personnage le retrouve dans les livres. J'ai donc lu une forme de mise en abyme : le personnage se retrouve lui-même à travers la lecture et la contemplation du paysage, citant les auteurs qui l'inspirent, tandis que, moi, prisonnière de ma vie moderne et de ses contraintes, j'imagine à mon tour en le lisant tout plaquer pour partir me retrouver dans mes montagnes. J'ai particulièrement aimé les nombreux extraits de poèmes d'Antonia Pozzi que je ne connaissais pas et dont je vais m'empresser de découvrir l'oeuvre.
Un beau texte, qui parle au coeur, en tout cas le mien.
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