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3,89

sur 616 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Bien avant le célèbre"Belle du seigneur" il y eut "Solal", le premier de la tétralogie "Solal des Solal".
Avec un rythme plus enlevé, trépidant, le roman, comme son héros, est fougueux. Un roman de jeunesse mais déjà une merveille.

Dès ce premier roman, Albert Cohen a déjà bien défini les personnages principaux: Solal et les ValeureuxMangeclous, Saltiel, Mathatias, Salomon et Michael. Les Valeureux sont caricaturaux, parfois grotesques mais attachants, alors que Solal, au-dessus de la mêlée, chéri et adoré par les siens, est solaire mais terriblement odieux et cynique avec les femmes. C'est aussi un homme déchiré par des choix entre la femme qu'il aime et ses origines familiales juives.

Le sérieux de sa recherche du bonheur est toujours contrebalancé par les aventures burlesques des autres.

Solal est donc tiraillé. La vie à deux est inconcevable sans un autre élément: sa famille et plus largement ses racines juives qui dans le roman sont décrites comme un véritable folklore souvent envahissant.
Ce combat intérieur est le coeur du roman. Albert Cohen ose un premier roman fortement identifié à ses origines qu'il expose alors que l'ambiance de l'époque des années 30 était déjà détestable. L'auteur se conserve une distance avec le climat de l'époque (sans oublier les pogroms du passé) qu'il signale tout en enchaînant sans cesse avec de l'humour. Un pari osé.

"Solal" est un régal, un incontournable et un fidèle compagnon de ce temps assez étiré du moment.
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Une oeuvre unique en son genre qui torpille les conventions sociales, bouscule les règles de la narration, et surtout se présente comme un hymne d'amour joyeux et désespéré à la fois.
Un livre qui semble dénué de logique narrative et dramatique, l'essentiel des pages étant consacré à l'absurde qui fait la vie et à la distorsion de la réalité.
Un style fantastique et luxuriant qui fait que dans une même phrase o,n peut passer des choses légères aux choses les plus graves, de l'humour, à la critique sociale,à la métaphysique, à l'histoire, avec des contradictions, en supplément. il regorge d'expressions savoureuses, de pirouettes de langage et de merveilles linguistiques.
On ne peut qu'être séduit !
A lire, toutes affaires cessantes, même si l'intrigue n'est que sympathique, sans plus.
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Je pensais avoir tout lu de Cohen mais non, juste oublié son premier livre! voila chose faite...un grand plaisir de retrouver cette belle écriture et cette collection de personnages forts de caractères , cette communauté juive unique.....Solal est donc ce personnage emblématique de la famille, dont la destinée ne peut être que belle et qui brille tant ....Grandeur, panache, passion mais aussi ambiguïté, peur et désarroi, le personnage est écartelé entre 2 mondes et ne sait s'extirper de cela....
Curieusement , il faut attendre la moitié du livre pour vraiment entendre le personnage de Solal "parler"....avant , tout tourne autour de lui comme une caméra autour d'une statue....
belle lecture biensur
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~ Retour aux origines ~

« Il était beau, naïf, pénétrant, chaud, hardi, insolent, si courtois, bon, immense, diabolique et vivant. Bon, surtout »

Vous reprendrez bien un peu de Solal ? En tout cas, moi, je m'en suis délectée !

Il est celui qui provoque le trouble, le tremblement, il est ce plaisir, qui poussé à l'extrême, se change en affliction, il est cette sensibilité qui trouve souvent, et cherche surtout, l'occasion de tourmenter & se tourmenter, porteur d'ombre & de lumière, tiraillé entre appartenance religieuse & envie dévorante d'aimer.
De Céphalonie en France, passant par la Suisse, Solal séduit Adrienne de Valdonne, mais épouse Aude de Maussane, aristocrate, de confession chrétienne.

« Adrienne n'avait qu'à attendre et à mijoter dans sa souffrance. Il irait quand il lui plairait et il ne l'en trouverait que mieux cuite. »

« Bilan du mariage mixte. Je suis haï des miens et des tiens. Tu es haïe des tiens et des miens. Et nous nous haïssons d'être haïs »

Tantôt passionné, tantôt désabusé, martyrisé par sa judaïté & le tragique de ses passions.

« J'ai trois mille trains contradictoires filant sur six mille rails et de mon coeur ils vont à mon esprit »

Avec un attachement viscéral, chevillé au corps, Cohen puise dans ses racines toute sa tétralogie. Je l'admire pour son talent, mais surtout pour sa patience, une plume tout en finesse, caricaturale, grotesque, lyrique, sérieuse, émouvante, où je me laisse porter avec allégresse & émerveillement !

Et l'éloge du peuple élu, cela va sans dire ..

« Un peuple poète. Un peuple excessif. Chez nous, les grotesques le sont à l'extrême. Les avares, à l'extrême. Les prodigues, et il y en a beaucoup plus, à l'extrême. Les magnifiques, à l'extrême. le peuple extrême »

J'ai retrouvé aussi Mattathias, Salomon, Saltiel ainsi que Michaël & Mangeclous, ces êtres extrêmes que Cohen fait follement vivre dans ses romans.
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Roman initiatique universellement salué par la critique comme l'un des grands romans du XXème siècle, Solal donne à l'auteur de "Belle du Seigneur" l'occasion de se mettre en scène par de nombreux aspects autobiographiques et d'aborder avec sensibilité et intelligence le thème de l'amour de la femme, de la passion égoïste et celui de l'amour de sa race, de ces racines, de la famille aussi exclusif l'un que l'autre. de ce postulat, Albert Cohen fait de son jeune héros ambitieux et opportuniste, un homme perpétuellement déchiré aux amours tragiques.
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Plus accessible que belle du seigneur, ne serait-ce que parce qu'il est plus court, ce roman concentre de nombreux thèmes communs avec lui :l'amour impossible, le sublime et le grotesque souvent bien proches, et on peut donc le conseiller à ceux qui n'oseraient se lancer encore dans la lecture de BdS.
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Voici un livre haut en couleurs !
Premier volet de sa tétralogie, Albert Cohen déploie dans ce roman qu'on pourrait qualifier, entre autre, de roman d'apprentissage, car il n'est pas que cela, et loin s'en faut, une langue riche, lyrique, qui peut confiner au prophétique, à l'humour mordant, à l'autodérision, puis à la nostalgie, la tristesse, voire le désespoir. Beaucoup d'inventions verbales, de tonalités, de cafouillis délectables ! Toutes les couleurs de l'arc-en-ciel traversent cette histoire, reflet de ce qui se passe dans la vie de Solal, son personnage central. Grandeur et décadence d'un prince qui brûle la vie, qui brûle de vivre, qui meurt de vivre, et qui ... revit!
On est là dans un récit que je dirais "saga mythologique", par ses enjeux, la "taille déraisonnable" de ses personnages, la dimension immémoriale de la culture, juive en l'occurrence.
Il y aussi un aspect "conte immoral", Dom Juan n'est pas loin.
C'est également un roman d'aventures, dans la continuité d'un Dumas. Mais encore il y a une filiation avec Balzac, dans l'étude de son personnage dont l'ambition butte contre l'establishment.
Le passage d'extrême pauvreté, de dénuement, d'accablement et de désespoir de Solal est magnifiquement écrit, et on est du côté de Zola. Ce passage offre un réel contre-point aux tribulations du Solal conquérant. Icare, tout en haut dans le ciel de sa réussite, fini par se brûler les ailes. Et, comme dans toute aventure initiatique, Solal doit tout perdre pour tout gagner. Mourir pour vivre encore, plus fort et plus haut.

Lire Solal aujourd'hui demande je crois de prendre un peu de distance quant à la question juive telle qu'elle est traitée. Albert Cohen l'a écrit dans les années 30, l'Europe entre peu à peu dans les eaux troubles des fascismes et autres nazismes. J'ai pour ma part été touché par le thème de l'exil culturel, de la volonté de Solal de s'affranchir de la pâte dont il est pétri, qu'il aime, et qu'il abhorre en même temps. Déchirure existentielle, tout perdre pour tout gagner. Les deux faces de la même pièce.



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Portrait du neveu des "Valeureux". Ce premier roman de la série mettant en scène cette famille juive de Céphalonie ironise sur l'archétype du jeune juif prétentieux à l'ambition démesurée.
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Judaïsme, passion amoureuse, politique d'avant-guerre... une lecture difficile pour ce collègue de bancs d'école de Pagnol...
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