Ouvrage historique un peu sec sur les Apaches Chiricahuas auxquels les non spécialistes auront peut-être du mal à adhérer. Ce fut mon cas mais cela n'empêche pas le livre de donner des informations précises et de qualité sur la vie de ce peuple qui a subi, à l'instar d'autres, les affres de la véritable vague colonisatrice aux États-Unis (guerre, gestion des réserves, regroupement de tribus autrefois ennemies...) Un des aspects qui m'a beaucoup plu, c'est que nous suivons ce peuple, tout d'abord dans ses croyances et ses traditions (bien éloignée des clichés hollywoodiens), puis dans la toute fin du XIXe et le début du XXe siècle, période dont on ne parle que rarement.
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En tant qu'entités simples, les esprits de l'homme et de la femme étaient selon la croyance essentiellement imparfaits. L'union idéale de l'homme et de la femme était celle où, tout au long de la vie et jusque dans la mort, les esprits des deux parties se développaient pour ne devenir qu'un. Chaque moitié spirituelle soutenait et complétait l'autre par son savoir, son aptitude et son pouvoir. Avec de telles idées, personne ne cherchait à humilier, affaiblir ou dominer son conjoint ; agir ainsi n'aurait eu pour effet que de se rabaisser soi-même. Au contraire , l'un encourageait plutôt l'autre à se développer à se renforcer et à se fondre dans une union spirituelle puissante de laquelle il ne résulterait finalement que des avantages pour tous les deux.
Dans l'immensité su Sud-Ouest des Etats-Unis, depuis la Sonora mexicaine jusqu'au Texas, tout le monde ou presque se souvient des apaches. Les derniers d'entre eux à s'opposer avec quelques succès à l'armée américaine furent les Chiricahuas. Quatre années durant, de 1872 à 1876, ils parvinrent en effet à soustraire la pointe méridionale de l'Arizona à l'autorité du gouvernement.
Selon la tradition, la femme était apparue sur terre la première. C'était à elle que revenait l'initiative sexuelle; elle bénéficiait également de la coutume matrilocale qui faisait d'elle l'héritière des biens familiaux. En théorie les filles étaient donc plus appréciées que les garçons. Dans la réalité, les Chiricahuas semblaient estimer les enfants des deux sexes.