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EAN : 9782841564101
Editions du Rouergue (01/11/2002)
4.5/5   2 notes
Résumé :
Il arrive que les convulsions de la terre soient un cadeau du ciel. Par sa troublante beauté, par son étonnante diversité, l'Aveyron en est la preuve. Brigitte Julien et Colette Gouvion, qui éprouvent une véritable passion pour ce département, nous offrent en 500 photos et un récit les amples croupes des monts d'Aubrac, lointains souvenirs des volcans d'antan, les promontoires du Lévézou, les schistes gris du Ségala, le grès rouge du Camarès, les causses allongeant ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Les photographies de Brigitte Julien sont toujours des réussites en ce sens qu'elles restituent à la fois des lieux et des atmosphères, qu'il s'agisse de petits matins givrés, dans la lumière solaire naissante, de soirs d'été dans une autre lumière déclinante, de sous-bois, de causses, de rivières et bien sûr de toutes ces pierres aux couleurs multiples qui font la richesse des constructions de l'Aveyron, cathédrale, collégiale, églises, abbayes, chapelles, châteaux, corps de fermes.

La végétation et les animaux, domestiques ou sauvages quand ils ont pu être saisis sur le vif par l'objectif, émaillent également ce très bel ouvrage sur un département tellement riche et varié qu'il est impossible d'être exhaustif.

Un seul grand absent tout de même, et pour cause, il n'était pas achevé en 2002 lorsque ce livre est paru, le viaduc de Millau.

Pourtant, l'ouvrage de Brigitte Julien, avec les textes de Colette Gouvion, est quasiment complet, allant jusque dans le détail de modestes chapelles, de bergeries ou étables à découvrir au détour des sentiers, dans le détail des paysages, des couleurs changeantes de la terre, des eaux des rivières, des verts des sapins, chênes, hêtres, au fil des saisons. Sans oublier les fleurs de l'Aubrac comme la gentiane, ni celles du causse, comme la cardabelle.

Le texte de Colette Gouvion est un accompagnement parfait de ces très nombreuses photographies, certaines commentées par la photographe elle-même. Colette Gouvion connaît parfaitement l'Aveyron, elle en célèbre toutes ses merveilles, avec une poésie qui jaillit en même temps que l'eau des sources, sanctifiant les dolmens, les rocs, le Tarn et la Dourbie, les truites entrevues à travers le cristal des courants.

L'ensemble donne un document parfait sur l'Aveyron tant pour ceux qui "ont leurs racines dans ce pays, même s'ils sont partis vivre ailleurs, comme ceux qui l'ont découvert, compris, aimé".

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Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
A Roques-Altes, quatre tours naturelles de 40 m de haut -- l'une a été baptisée arc de triomphe -- se dressent parmi des rochers aux formes fantastiques. Sous l'un d'eux, en auvent dans un ravin comme s'il avait voulu la protéger, une source, la fontaine Saint-Martin, jaillit, d'autant plus miraculeuse que l'on ne s'attendait pas à la trouver là. Au Rajol, on se demande quelle colère dévastatrice de la nature, d'un démon ou d'un géant a pu créer un tel chaos de roches. A Montpellier-le-Vieux, de loin, surtout lorsque grand soleil et dure chaleur d'été font vibrer la lumière, on doute de ses yeux. Est-ce un mirage? Une citadelle bâtie là par de puissants seigneurs, avec ses tours, ses remparts, ses portes? C'est seulement en y pénétrant qu'il faut admettre l'évidence : ces prodigieuses architectures ont eu pour seuls créateurs l'érosion et le temps.
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Si l'on regarde une carte, on constate que l'Aubrac, au nord du département, et le Larzac, au sud, sont symétriques. L'un enfonce son cap dans l'Auvergne. L'autre pousse sa pointe vers le Languedoc. Le premier ondule en croupes puissantes aux étés verdoyants et l'eau y ruisselle. Le second est un plateau caillouteux à peine hérissé de quelques éminences, à la broussailleuse végétation que le soleil fait rapidement passer du vert au fauve, au sol de calcaire poreux qui ne connaît que l'aride sécheresse : la pluie le traverse sans y stagner, alors que dans ses tréfonds les cours d'eau enfouis creusent leurs grottes et leurs avens. Mais ces hauts royaumes du vent ont en commun, chacun à une extrémité de l'Aveyron, leurs horizons sans limite et leur beauté dépouillée d'épures sous un ciel qui semble les avoir choisis pour s'y allonger.
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Peu à peu, tandis que ses poumons font le plein d'air pur, son regard se dessille, son ouïe et son odorat s'affinent, il apprend son causse. Il le voyait plat : il le découvre ondulant. Il le croyait sans vie : il découvre que cette dernière est partout, tapie sous les pierres et les herbes rudes, dans l'explosion solaire des asphodèles et des cardabelles, chardons royaux, dans les secrets bien préservés de dizaine d'espèces d'orchidées, dans le bourdonnement des insectes, dans le passage furtif d'un lièvre, dans la mélodie d'une alouette qui prend son vol ou la trace fugace de tant d'oiseaux migrateurs ou sédentaires qui font des Grands Causses leur sanctuaire.
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Pour commencer, il faut tricher un tout petit peu, faire mine de ne pas savoir que le mont de l'Espérou, dans le massif de l'Aigoual, n'est pas aveyronnais mais gardois, et grimper là, à 1280 m d'altitude, aux sources de la Dourbie. Les 80 km de bonheur qui vous attendent alors jusqu'à son confluent avec le Tarn justifient bien cette minuscule incartade. La voilà donc, cette rivière aux eaux si claires que l'on croit pouvoir, même là où elle est très profonde, toucher les galets de son lit, dont on n'imagine même pas qu'elle puisse dissimuler des traîtrises. Et pourtant les courants peuvent y être violents et les trous dangereusement indécelables.
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La visiter ne suffit pas. Il faut encore en faire le tour, la contempler sous toutes ses faces, un détail après l'autre. Certains de ses familiers affirment que selon l'heure, le temps, la saison, elle affiche des états d'âme qui la rendent toujours semblable et différente. Et si l'on a la chance de la voir flamboyer, un jour de beau soleil, sur le bleu intense du ciel, c'est une cathédrale de braise qui s'inscrit à tout jamais dans la mémoire.
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