Ma liaison avec
Sandrine Collette est en dents de scie. Après avoir abandonné la lecture de
Juste après la vague, je lui ai accordé en raison de sa notoriété et de l'enthousiasme de son lectorat, une seconde chance avec
Et toujours les forêts que j'ai beaucoup apprécié. C'est donc confiante que j'ai attaqué
Ces orages-là, et ce d'autant plus que l'étude romancée des relations toxiques – amoureuses, professionnelles, amicales ou intra-familiales - m'intéresse, tant elle peut être déclinée en autant de nuances subtiles qu'il existe de perversités et autres cruautés humaines exercées à l'encontre d'autres humains. Autant dire qu'il s'agit d'une thématique inépuisable qui donne parfois lieu à des bijoux littéraires.
Malheureusement et je le déplore, ce roman ne m'a pas convaincue. J'ai rapidement bloqué, comme ce fut déjà le cas pour
Juste après la vague, sur le style elliptique, qui soit fait merveille, soit tombe à plat. En l'occurrence, il affadit l'intrigue en lui procurant un aspect bâclé. D'autre part, les trous non rapetassés dans la vie de Clémence me sont apparus comme une licence exonérant l'auteure d'approfondissements qui auraient été bienvenus, voire indispensables. Et enfin, certaines coïncidences m'ont semblé téléphonées comme, c'est un exemple, l'apparition miraculeuse de Gabriel l'ange gardien, il est impossible de la louper celle-là, elle est facile !
Je n'insiste pas sur le manque de crédibilité ressenti car il s'agit d'une vision strictement personnelle n'ayant rien à voir avec le talent ou l'absence de talent, mais, dès le départ, j'ai imaginé avec quelle satisfaction sauvage je serais allée me fondre dans la foule anonyme d'une grande ville pour échapper à mon bourreau au lieu, comme Clémence, de m'enterrer dans une bicoque délabrée isolée en lisière de forêt, lieu terrifiant pour la jeune femme. Cette divergence de point de vue a pollué ma lecture, tout en restant consciente que l'auteur est l'irréfutable patron, tout puissant et libre de mener la barque de son intrigue comme il l'entend. Et le lecteur demeure libre de ne pas apprécier son travail. C'est le cas.