« Si on lui avait dit.
Que partir ce n'était rien.
C'était après que le cauchemar commençait »
Ces mots ce sont les mots de Clémence, frêle jeune femme qui a réussi à s'extraire de l'emprise de Thomas auprès de qui elle a vécu trois ans d'enfer. Un jour elle a réussi à s'enfuir, à rassembler de maigres bagages et à quitter son bourreau. Mais que c'est dur de rebondir, comme elles sont profondes les séquelles de cette relation toxique. Elle est seule, désespérément seule, Thomas ayant réussi « à couper peu à peu les liens qui l'unissaient au monde [...] à lui faire croire à la cruauté des autres ». Elle survit, transparente,
animal apeurée, dans la crainte perpétuelle de le voir réapparaître et dans la peur viscérale de craquer, de revenir vers lui, une fois encore.
.
Ce récit est une plongée dans la tête de cette jeune femme, un huis clos oppressant où le danger est partout, autant à l'extérieur, qu'à l'intérieur, en elle. Un véritable thriller psychologique, noir, très noir, porté par une plume acérée, vive et tendue. Un récit palpitant qui décortique avec précision le phénomène de l'emprise et le long cheminement des victimes sur le difficile travail de reconstruction: « c'était le premier pas qui était le plus difficile. On ne t'avait pas dit qu'il y en aurait mille autres après ... ».
Mais, parce qu'il y'a un mais, j'ai tellement aimé «
et toujours les forêts » que j'attendais peut être trop de ce livre. Si la première partie m'a captivée, la deuxième moitié m'a lassée. Trop de redondances, trop de longueurs? La fin m'a rattrapée, séduite, mais cette lecture reste en demi teinte.