Décidément, les romans de
Kaspar Colling Nielsen ne laissent pas indifférent. Celui-ci est une sorte d'OVNI littéraire, qui offre de multiples portes d'entrées et probablement autant d'interprétations que de lecteurs. Alors que le Danemark est sens dessus dessous, que les gens meurent du coronavirus, que les oiseaux meurent par milliers, et qu'un épais nuage de cendres volcaniques occulte le ciel européen, un homme, Allan, poétaillon de seconde classe, a le pouvoir de sauver l'humanité, ou c'est du moins ce qu'on lui dit, car lui n'y croit pas une seconde, et n'en a même rien à foutre. Pour le forcer à agir, le pouvoir politique met sur pied une campagne médiatique qui déchaine les passions. le contexte du roman est crédible au départ, tout juste légèrement dystopique. Lu au 1er degré, le roman est une aventure déjantée, une suite de péripéties saugrenues à la manière du roman suédois le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire. Mais une lecture plus symbolique nous mène vers une multitude de questions : la poésie a-t-elle une utilité ? Peut-elle sauver le monde ? La foi peut-elle sauver ? Peut-on être le sauveur du monde contre son gré ? C'est très, très fort, ça tape juste, c'est souvent drôle. C'en est parfois gênant, et on ne sait jamais très bien comment se situer, ni ce que l'auteur a voulu faire passer comme message. Bref, c'est difficilement résumable, mais il faut se lancer dans cette lecture.
Kaspar Colling Nielsen est un auteur à découvrir absolument.