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EAN : 9782356483782
72 pages
Editions 12 bis (31/10/2012)
3.35/5   17 notes
Résumé :
Comment Hergé rencontra Tchang et créa Le Lotus Bleu.Préface du réalisateur Bruno Podalydès, postface signée Numa Sadoul

Bruxelles, 1934. Georges a 27 ans, jeune marié sans enfant, il est dessinateur publicitaire et se consacre également à la bande dessinée en développant le personnage de Tintin dans le supplément pour enfants d'un quotidien catholique, Le Vingtième siècle. Il aimerait bien faire vivre à son héros de papier de nouvelles aventures en C... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Au cours d'une interview accordée à Bernard Pivot dans un numéro d'Apostrophes daté de 1974, on avait demandé à Hergé quel était son album de Tintin préféré. Il a répondu : « Tintin au Tibet, simplement, c'est une histoire d'amou… d'amitié ». Voilà un lapsus bien révélateur qui a conduit notre auteur Laurent Colonnier à raconter la relation particulière entre Hergé et Tchang. C'est la thèse développée dans cette oeuvre polémique.

Quand j'ai commencé ma lecture, je ne savais pas où je mettais les pieds. Je voyais un personnage qui ressemblait à la Castafiore dans le Bruxelles de 1934, puis un grand professeur à la tête de Tournesol. J'ai compris au fil de ma lecture que le fameux Georges était le célèbre Hergé. Tintin a été la grande bande dessinée qui a marqué toute mon enfance. Je la préférais aux Astérix, c'est dire ! Bon, avec cette biographie, inutile de dire que je tombe un peu de haut. Pourtant, plus rien ne devrait m'étonner.

On ne sait pas si c'est vrai ou si c'est faux mais qu'importe ! Pour autant, on découvre chaque jour que des gens célèbres ont vécu toutes sortes d'expériences. Je pense à Alexandre le Grand, James Dean ou encore récemment J. Edgar Hoover. Plus près de nous : le chanteur Mika. Bref, j'ai l'impression que c'est un phénomène de mode. Il n'y a plus de honte à le cacher.

Finalement, j'ai bien aimé ce biopic avec ce parfum un peu scandaleux car on connaissait tous la droiture d'Hergé. Comme quoi. Bon, il ne faut pas exagérer car il n'y aura aucune scène osée. C'est une oeuvre bien singulière qui semble crédible à tout égard. J'ai surtout retenu l'inspiration qu'a eue Hergé au fil des gens croisés. Plus encore, c'est le but de cette rencontre organisée par un abbé qui s'inquiétait de voir Hergé truffer sa prochaine aventure, déjà annoncée, de clichés rétrogrades et colonialistes sur la Chine. Pour souligner l'importance de cette rencontre, Hergé crée dans le Lotus Bleu un nouveau personnage, Tchang, auquel il donne le nom de son ami, ce qu'il n'avait jamais fait et ne refera jamais.

On verra Tintin pleurer au départ de Tchang tout comme à la fin de cette BD comme pour souligner la correspondance entre les deux oeuvres. Dans la vraie vie, les retrouvailles n'eurent lieu qu'en 1981 peu de temps avant la mort d'Hergé. Ce dernier est cependant déçu car il retrouve un septuagénaire fatigué et bougon ne parlant plus très bien le français en lieu et place d'un jeune étudiant chinois de talent qui l'avait fortement influencé pour la suite de son oeuvre.

A noter que presque tous les éditeurs ont refusé de publier cet album. Certains se sont offusqués de s'attaquer aussi impunément à un mythe commercialement vendeur. Je trouve la démarche de l'auteur assez courageuse quand d'autres n'y verront que de la calomnie. Tintin est-il asexué ? Les femmes n'ont pas leur place dans l'oeuvre disait Hergé. Certes. Cependant, on comprend mieux pourquoi. Ce n'est nullement un jugement de valeur mais juste une manière de comprendre certaines choses qui paraissaient bizarres car non dites.

Au final, une BD qui contrairement à ce qu'on pourrait penser rend un bel hommage à Hergé.
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Les éditeurs de BD misent rarement sur la polémique pour vendre leurs productions. Ces recettes éprouvées de la littérature générale ne sont pas tout à fait parvenues au royaume du neuvième art. Pourtant cette semaine la presse s'est faite l'écho de la parution supposée sulfureuse d'un album intitulé : Georges et Tchang, une histoire d'amour au vingtième siècle, mettant entre autre en scène la relation amoureuse d'Hergé et de Tchang son ami chinois, sculpteur de génie par ailleurs.
Jusqu'à présent aucune biographie n'avait mentionné la passion du créateur de Tintin pour celui qui fut également le héros de deux albums (Le lotus bleu et Tintin au Tibet). On connaissait son supposé racisme, ses velléités collaborationnistes, son côté grand séducteur auprès de la gent féminine mais pas cet amour pour un homme. La société Moulinsart qui gère les droits de Tintin n'a pas daigné communiquer sur le sujet. Normal me direz-vous puisque l'auteur, Laurent Colonnier est parti d'un lapsus d'Hergé lors d'un passage dans l'émission apostrophe et qui qualifiait l'album "Tintin au Tibet" d'histoire d'amou...heu d'amitié. Partant de là, il a laissé courir son imagination pour nous livrer aujourd'hui le fruit de ses réflexions.
Disons-le tout de suite, "Georges et Tchang" ne se concentre pas uniquement sur la relation fantasmée d'Hergé et de son ami chinois. Nous découvrons Georges Rémy (RG), jeune créateur plein d'idées. Tintin commence à avoir du succès et il le lance dans de nouvelles aventures en Chine et prend comme consultant le dénommé Tchang pour ne pas donner une vision caricaturale du peuple chinois. L'époque est trouble, le contexte international tendu mais Hergé est tout à sa création. Tchang, vraisemblablement manipulé par les communistes chinois, va beaucoup rencontrer Georges Rémy, échanger énormément et va petit à petit finir par devenir son amant.Tout en subtilité, on sent monter leur attirance aussi bien physique qu'intellectuelle.
En fait l'album nous montre aussi que 1934 a été pour Hergé l'année où il puisera plus tard énormément d'éléments pour son oeuvre. L'auteur lui fait croiser des personnes réelles qui deviendront plus tard, le professeur Tournesol, le capitaine Haddock ou la Castafiore, autant de clins d'oeil qui montrent la déférence que Laurent Colonnier a pour Hergé. Et lui donner une aventure qui peut paraître sulfureuse ne me semble pas du tout irrespectueux, au contraire. Car, si l'on réfléchit bien, Hergé aura tout réussi dans sa vie. Il aura été le créateur d'un des héros les plus populaires du 20ème siècle, aura connu la gloire, l'argent et aura eu l'ouverture d'esprit de pouvoir aimer aussi bien un homme que des femmes.
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Renard curieux*, mais jusqu'où ?

Bruxelles 1934. Hergé est à la peine. Ses affaires ne vont pas fort et son atelier créé avec ses associés José de Launoit et Adrien Jacquemotte, vivote.

A la maison, en dépit de leurs efforts, sa femme Germaine n'est toujours pas enceinte.

C'est dans ce contexte qu'Hergé s'apprête à dessiner son nouvel album dont l'action se déroulera en Chine.

Sur les recommandations d'un aumônier d'étudiants chinois à Louvain, Hergé décide de se documenter sur le sujet en rencontrant un jeune étudiant chinois, Tchang, qui va l'initier à la culture chinoise et nourrir son récit. Les deux hommes vont se rapprocher au point de devenir…

"Une histoire d'amour au vingtième siècle" est éclairant quant à l'angle qu'a souhaité retenir Laurent Colonnier. Partant d'un lapsus d'Hergé au cours d'une émission d'Apostrophes, (reconstituée dans l'album), il recrée ce qui selon lui sous-tendait (si on peut dire s'agissant d‘amour rentré -oups !) les relations entre les deux hommes.

Je dois dire que l'hypothèse me semble tirée par les cheveux, mais qu'au surplus, je la trouve sans le moindre intérêt et je ne vois pas trop ce qu'elle apporte au récit avec ses insinuations un peu hypocrites, Colonnier laissant penser que peut-être, il se pourrait, il semblerait…Tant qu'à faire, il fallait montrer Hergé et Tchang pratiquer la brouette cantonaise ou la Fleur du Dragon, plutôt que dire sans dire tout en disant !

En revanche, le contexte politique de l'époque avec les manoeuvres communistes et nazies, le joug japonais pesant sur la Chine (on sait tous qu'à la vue des Nippons, la Chine se souleva) et les tentatives d'influence sur le dessinateur, sont nettement plus intéressantes.

Le tintinophile ira tel un dimanche de Pâques, chercher ses oeufs au cours du récit, découvrant ici et là, des références à l'univers d'Hergé : le restaurant Klow, « Jef, La Flèche est tombée », Tournesol, Les Dupont(d), le château écossais en ruine…ou de Georges Remi : sa stérilité, l'abbé Wallez et Germaine, le communiste Jacquemotte…

Côté dessin, ce N&B est honnête et même si les traits ne sont pas toujours très assurés, l'album se lit confortablement.

A part ça, on trouve aussi une préface enjouée de Bruno Podalydès et une postface plus dubitative de Numa Sadoul.


Cet album paru initialement en 2012, vient de ressortir. Vous l'aurez compris, son principal intérêt à mes yeux, est de donner envie de relire le Lotus Bleu.

C'est déjà ça.

*le totem d'Hergé chez les scouts
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Ce roman graphique comporte de nombreuses qualités, celle de parvenir à restituer l'ambiance de l'époque n'étant pas la moindre, grâce à une minutie dans les décors de style art nouveau qui caractérisaient Bruxelles dans ces années-là. La finesse du trait est agréable à l'oeil et le noir et blanc convient parfaitement au contexte, car à cette époque, la couleur restait encore l'exception pour les illustrés. Je suis plus mitigé au niveau des personnages qui paraissent assez figés, le dessinateur ne semblant pas toujours à l'aise dans le rendu des mouvements. Mais ces imperfections s'effacent vite devant l'intérêt suscité par cette histoire. le réalisme des situations et des personnages permet de supposer que l'auteur s'est beaucoup documenté (c'est d'ailleurs précisément à cette époque que Hergé entreprendra un travail de documentation avant chacun de ses projets). Peut-être les dialogues auraient-ils pu être parfois un peu plus aérés, mais cela ne constitue pour moi qu'un léger bémol.

Quant à l'histoire d'amour entre Hergé et Tchang évoquée dans le sous-titre, elle n'est ici que platonique et l'on n'en voit que l'ébauche. Cela a néanmoins suffit à provoquer la colère de l'association catholique Civitas, outrée de voir le père de Tintin « atteint dans sa virilité ». Il faut dire que cette même association mène actuellement une croisade contre le mariage homosexuel en France. Selon ses termes, cette bédé arriverait donc à point nommé pour démontrer les effets du supposé lobbying gay contre les valeurs chrétiennes. Et si pour Civitas, Hergé reste toujours un allié de la cause catholique d'extrême-droite, elle semble oublier que ce dernier, même s'il a fait ses débuts dans un journal ultracatholique et nationaliste (Le Petit Vingtième), s'est au fil du temps éloigné des thèses les plus extrémistes. Très « courageux », les ultras de Civitas ont en outre demandé aux ayants-droit de Moulinsart de faire interdire l'ouvrage, qui selon eux saliraient la mémoire du dessinateur. Laurent Colonnier, sachant sans doute qu'il abordait un sujet casse-gueule, avait pourtant pris soin de préciser que cette histoire d'amour relevait de la fiction, n'évoquant pas de passage à l'acte dans son récit, tout au plus quelques vagues papouilles, laissant au lecteur libre cours à son imagination. A ce niveau, je ne vois pas en quoi cela porte atteinte au créateur de Tintin. Colonnier n'élude pas non plus les positions très à droite de Hergé, glissant notamment quelques allusions sur sa xénophobie (ce qui n'est pas tout à fait la même chose que le racisme), et c'est peut-être finalement ce qui a le plus déplu à Civitas, mais il le fait par ailleurs apparaître comme quelqu'un d'humain, avec ses failles, sans s'appesantir sur cet aspect moins glorieux de sa personnalité, qui par ailleurs n'est pas si profond puisqu'il était devenu l'ami d'un étudiant chinois…

Une fois refermée la parenthèse de cette pseudo-polémique déclenchée par ces croisés d'un autre âge, on peut arguer que ce récit ne manque pas d'intérêt, avec quelques très beaux passages, notamment l'initiation d'Hergé à la technique de la calligraphie chinoise par le jeune étudiant, ou la scène où ce dernier décrit l'évolution et la vie d'un arbre. J'ai bien apprécié aussi les petits clins d'oeil qui grouillent tout au long du récit, par rapport à des éléments que l'on retrouvera dans les aventures de Tintin, comme par exemple la momie des « Sept boules de cristal » ou bien aux caractéristiques de certains personnages (Tournesol, Haddock…). Bref, un récit assez prenant qui échappera peut-être à ceux qui ne sont pas familiers de Tintin, mais qui fera plaisir à tous les lecteurs « de 7 à 77 ans » (sauf bien sûr aux boy-scouts purs et durs) qui devraient voir en cet ouvrage une reconstitution honnête, sans volonté de nuire ou d'idéaliser un des pères fondateurs de la BD mondiale.
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Georges jeune illustrateur décide de faire sa prochaine histoire sur la Chine. Pour l'aider un de ses amis abbé lui présente un sculpteur chinois en étude dans sa ville, Bruxelles. Il s'appelle Tchang et très vite les deux hommes deviennent vite amis.
Une très jolie bande dessinée.
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critiques presse (3)
BDZoom
19 janvier 2023
En mai 1934, Hergé rencontre pour la première fois Tchang Tchong-Jen. En pleine genèse du « Lotus bleu », le créateur de Tintin se lie d’amitié avec cet étudiant chinois, qui lui prodigue de judicieux conseils.
Lire la critique sur le site : BDZoom
BoDoi
10 décembre 2012
Porté par un trait soigné et assez plaisant, Georges & Tchang regorge de clins d’oeil à destination des tintinophiles [...]. S’il n’est pas totalement insensé, le récit manque toutefois de fluidité. Il s’englue dans la description de manipulations politiques dont les protagonistes seraient victimes.
Lire la critique sur le site : BoDoi
BDSelection
03 décembre 2012
S’arguant toutefois d’une solide documentation, l’ouvrage, certes un peu opportuniste, n’en est pas moins convaincant dans sa narration.
Lire la critique sur le site : BDSelection
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
- Germaine m'a parlé de votre nouvel ami.
-Tchang ?
-Vous semblez très proches.
- Oui, il est formidable, il m'apporte beaucoup. C'est bien simple, j'ai eu l'impression de trouver un autre moi-même.
- Vous savez Georges, rien n'est simple.
- Il n'y a rien de pire dans la vie que les certitudes...
- Si ce n'est se mentir à soi-même
- Et c'est vous qui me dites ça, monsieur l'Abbé ?
- Oui, justement. Je sais de quoi je parle.
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Les plus grandes aventures sont intérieures (Hergé).
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