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4,09

sur 481 notes
"Un petit garçon qui avait perdu sa mère."


On ne peut comprendre la peur d'un enfant, si on n'a pas perdu sa mère, soi même... "David s'efforçait d'être gentil, afin que sa maman ne soit pas puni, pour les erreurs, qu'il aurait pu commettre."


Il conjurait le sort avec des rituels, les chiffres impairs sont mauvais. Et le chiffre 13 est détestable.
Il alignait les choses, par superstition. Tous les soirs, après l'école, il s'asseyait au chevet de sa maman, pour lui parler un peu, ou "se contentait de la regarder dormir, en comptant chacune de ses respirations laborieuses et sifflantes."


La maman de David lui avait appris que souvent les histoires étaient vivantes (dès qu'on les raconte !)
Les histoires VEULENT être lues...


Le père de David va se remarier avec une jolie Rose. Et bébé Géorgie naquit...
Dans la chambre de Géorgie, David vit un homme biscornu, avec un chapeau tordu. Il fit de mauvais rêves, car les livres murmuraient des choses et il entendait la voix de sa mère, dans le jardin...


Pour ramener sa maman, dans son monde, David va affronter l'étrange homme biscornu et des loups terrifiants...
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L'histoire débute aux prémices de la seconde guerre mondiale. David a 12 ans et partage avec sa mère une très grande complicité liée aux livres et à la lecture. Sa mère tombe malheureusement gravement malade et, malgré toutes les prières et les rituels que s'imposent David, elle succombe à la maladie. David est inconsolable et n'envisage pas la vie sans elle. Il restera peu de temps seul avec son père, car ce dernier lui présente bientôt une femme qui deviendra la belle-mère de David, et avec laquelle il aura un second fils. La guerre ayant éclaté entre temps, tous quatre décident d'aller vivre dans la maison de Rose, la nouvelle femme du père de David, à l'écart de Londres bombardé. La vie de David est alors totalement bouleversée, partagée entre le chagrin et la colère. Il se sent abandonné par son père qui, du fait de la guerre est monopolisé par son travail, et qui prend fait et cause pour Rose, que David n'apprécie pas. Tout cela s'ajoute à des crises que subit David et qui lui font entendre les livres chuchoter, perdre parfois conscience pour se retrouver quelques secondes dans une réalité totalement différente, ou encore entrapercevoir un personnage vouté et bizarre qui semble venir d'un autre monde. Et il y a cette zone, dans le jardin, qui l'attire et l'effraie tout à la fois…

L'auteur plonge son héros dans un monde parallèle au nôtre, dans lequel il devra affronter ses peurs d'enfant : monstres, loups féroces, forêt inquiétante et autres éléments tout droit sorti des contes qu'il affectionne tant. Comme Alice dans son pays des merveilles, David cherchera à retourner chez lui mais devra affronter pour cela bien des embûches.
On retrouve l'ambiance inquiétante et parfois malsaine des versions traditionnelles des contes d'antan : il y a du sang, de la cruauté, et David doit faire preuve d'autant de perversité que ses assaillants pour se sortir de situations mortelles. C'est en cela que ce roman est trompeur, tout comme les contes dont il s'inspire et auxquels il rend hommage, car il est empreint de beaucoup de violence, l'imposant comme un roman adulte, même si son héros a 12 ans. Et toute la richesse de cette histoire est justement de faire écho à l'enfant que nous gardons au fond de nous, ou que nous sommes encore restés, réussissant à provoquer en nous les mêmes sentiments que ceux ressentis par David, vibrant à l'unisson de frayeur face aux situations qui lui tombent dessus.
Je le recommande chaudement, ne serait-ce que pour renouer avec cette ambiance de contes cruels du temps de nos grands-mères, regrettés car perdus et remplacés par les mièvreries qu'ingurgitent aujourd'hui nos chers bambins !
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Pour moi, John Connolly est surtout l'auteur irlandais de la série Charlie Parker. Pour en avoir lu six tomes pour l'instant, j'avoue apprécier son écriture si caractéristique.
Je savais que John Connolly était aussi l'auteur du « Livre des choses perdues » et j'avoue que j'étais assez curieuse de découvrir l'univers de ce livre.
Je reconnais que je n'ai pas du tout été déçue par cette lecture.
Il était une fois un petit garçon, David qui venait de perdre sa maman. Voici commence cette histoire en Angleterre pendant la deuxième guerre mondiale. le jeune David, orphelin de mère, se retrouve rapidement après le décès de cette dernière avec une belle-mère et un jeune demi-frère alors qu'il est loin d'avoir fait le deuil de sa mère. Il va découvrir un curieux passage dans le jardin de la propreté où il loge.
C'est le début d'une aventure qui va emmener le jeune garçon bien plus loin qu'il ne s'imagine. Alors que son objectif est de retrouver sa mère qui hante ses rêves, il va aller au-delà de bien des rencontres…
Si cette histoire commence comme un conte de fées, très vite, le lecteur constate que le public visé par l'auteur n'est pas forcément celui des enfants. En effet, John Connolly revisite à sa manière les contes de fées dont il s'inspire mais il y rajoute une touche très personnelle….
Une mention particulière au personnage de Blanche-Neige revisitée à la sauce Connolly. J'avoue que j'ai bien gloussé !

Challenge Mauvais Genres 2021
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Et si c'était l'histoire de la Vie … ? car c'est bien d'histoires dont il s'agit, qui s'agencent les unes aux autres pour en former une autre, plus grande.

« Les histoires cherchent toujours à être racontées, à prendre vie grâce aux livres et à la lecture. C'est de cette façon qu'elles quittent leur univers pour entrer dans le nôtre. » p. 254

David est un jeune garçon en souffrance. Il a vu mourir sa mère d'une longue maladie, la guerre a éclaté et bouleversé son quotidien, il a fui Londres avec son père, sa nouvelle épouse et son demi-frère nouveau-né. Il aime la lecture et se réfugie souvent dans sa chambre en compagnie d'un livre. Peu à peu ses livres lui murmurent des choses et il a des crises étranges. Une nuit il entend la voix de sa mère et décide de la suivre en se glissant dans une faille du mur du jardin. C'est alors qu'il entre dans un autre monde, pas totalement étranger. Il reconnaît des détails d'histoires qu'il a lues. C'est ainsi qu'il va croiser les 7 Nains et une Blanche-Neige inattendue, des harpies, des Trolls et autres créatures effrayantes. On va lui narrer d'autres histoires parmi lesquelles on redécouvre, quelque peu modifiées, celles du Petit Chaperon Rouge, de Hansel et Gretel et Boucle d'Or. Pour David « Dans chaque histoire se cachait un enseignement à retenir. » p. 148
Au gré des aventures, nous parcourons un monde terrifiant et horrifique. David pourra-t-il revenir en arrière, retrouver le monde « normal » ?

C'est un très bon thriller, tous les ingrédients étant réunis et même davantage ! L'auteur nous tient en haleine, nous surprend au moment opportun et ne décrit que trop bien toutes les horreurs dont il est question. Il a su créer un univers parfaitement crédible et parvient à le faire exister tout au long des 376 pages.
S'il n'est pas classé « Jeunesse » ce roman pourra tout de même être lu par des collégiens. de nombreuses références rappellent le monde de l'enfance et la littérature fantasy, et le héro est à la marge, prêt à basculer dans le monde adulte.
Un excellent thriller initiatique !
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Tout commence en Angleterre durant le Blitz quand un jeune londonien, David, est forcé de quitter la capitale avec son père et sa belle-mère pour échapper aux bombardements. Réfugié dans une grande maison campagnarde, il ne vit que par et pour ses livres. Une nuit, la voix de sa mère, morte au tout début de la guerre d'une longue maladie, se fait entendre dans le jardin, le suppliant de venir la sauver. Mais dans les ombres du jardin abandonné, l'enfant découvrira bien d'autres choses que quelques statues brisées : à la suite du fantôme de sa mère, il plongera dans un monde sombre et tourmenté, hanté par les créatures les plus étranges et les plus terrifiantes. Durant son curieux périple, le petit garçon fera de nombreuses rencontres, quelque unes amicales et amusantes (j'avoue un faible énorme pour la rencontre avec les nains communistes, un détournement de conte délicieux et très drôle), mais la plupart hostiles. Il affrontera bien des terreurs, dont les plus glaçantes seront celles qui se dissimulent au plus profond de son esprit…

Les contes de fées, un truc de gamins ? Après avoir refermé « le livre des choses perdues », il faudrait être de mauvaise foi pour conserver une telle opinion (ou avoir une vision un peu singulière des enfants). Bien qu'il nous plonge dans un univers largement inspiré des contes de Perrault et des frères Grimm, ce trop court roman s'adresse davantage aux adultes qu'aux jeunes enfants. le monde créé par John Connolly regorge de maléfices sanguinaires, d'innocents sacrifiés et de monstres dérangeants. Avec son écriture simple, mais pourtant empreinte d'une certaine poésie, Connolly a cerné à merveille ce qui fait le charme de tous les contes de fées : ce mélange d'horreur et de merveilleux qui nous fascine tout en nous faisant frémir sous nos couvertures. La plupart des enfants adorent avoir peur, c'est bien connu, et, à différents niveaux, nous sommes tous des enfants trop vite grandis.

Un livre agréable à découvrir, mêlant habilement humour, noirceur et aventure, comme le font habituellement les contes. Si j'ai quelque chose à lui reprocher, c'est qu'il laisse un sentiment de trop peu : l'univers foisonnant de Connolly aurait surement gagné à être davantage exploité. Pour conclure sur une note cinéphile : il m'a beaucoup fait penser au « Labyrinthe de Pan » de Guillermo del Toro, dans le genre contes de fée pour adultes – une autre oeuvre fascinante à découvrir si le coeur vous en dit.
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J'avais beaucoup entendu parler de ce livre il y a plusieurs mois, je l'avais donc acheté d'occasion dès que je l'avais trouvé mais il somnolait dans ma PAL depuis. J'ai profité de mon voyage en Irlande pour le glisser dans ma valise. Pourquoi avoir choisi ce livre-là en particulier pour mon séjour ? Parce qu'il s'agit d'une histoire ayant trait aux contes et aux créatures féériques (et quand on pense au pays des Leprechauns, les mythes et légendes ne sont jamais loin !) et surtout parce que John Connolly est irlandais.
Il me semblait que tout était réuni pour que ma lecture se déroule dans les meilleures conditions mais malheureusement, n'ayant pas beaucoup le temps de bouquiner pendant mon séjour, j'ai fait traîner cette lecture pendant quinze jours et n'ai donc pas réussi à m'immerger complètement dans le monde offert par l'auteur. J'ai beaucoup apprécié mais je sais que j'aurai vraiment pu adorer si j'avais pu le lire d'une traite. J'envisage donc une relecture plus « concentrée » dès que j'en aurai l'occasion !

Le lecteur suit le jeune David qui n'a que douze ans à l'ouverture de ce roman. Les premiers chapitres passent rapidement sur les mois qui suivent la mort de sa mère et je pense qu'il avoisine les quatorze ans lorsqu'il pénètre dans le monde parallèle au fond du jardin. En colère et isolé, David ne supporte pas sa nouvelle situation familiale, ne trouve pas sa place auprès de sa belle-mère - Rose - et de son nouveau demi-frère - Georgie - et en veut énormément à son père pour ces changements. L'adolescent se raccroche aux souvenirs de sa défunte mère et c'est la voix de celle-ci qui l'attire au milieu de la nuit dans l'autre monde. Déboussolé et en pyjama, David doit trouver un moyen pour repasser dans la « vraie » vie avant que son père ne l'oublie complètement (sa plus grande angoisse). Mais, le Tricheur - un vieil homme rusé et étrange - l'empêche de trouver le chemin du retour. Perdu, David trouve aide et réconfort auprès du Garde forestier qui lui assure que le Roi du pays, grâce à son Livre des choses perdues, pourra l'aider à rentrer chez lui.
Sur le chemin qui mène au château, l'adolescent fait de nombreuses rencontres plus ou moins amicales et apprend beaucoup de celles-ci. Sa quête le mène sur la voie du monde des adultes, David évolue énormément au fil des pages. L'histoire de ce jeune garçon m'a beaucoup touchée (ça commence très fort, émotionnellement parlant, avec la disparition de sa mère) et j'ai pris énormément de plaisir à suivre son évolution. du petit garçon colérique et capricieux, David devient un adolescent courageux, déterminé et prêt à reconnaître ses erreurs passées.
A travers la quête de son héros, John Connolly fait passer de nombreux messages à ses plus jeunes lecteurs : la maladie, la perte d'un être cher, le remariage, la guerre, la religion, l'amour des livres…

En revanche, je suis surprise par le qualificatif « jeunesse » associé à ce titre. Certes, il s'agit d'un roman d'apprentissage ayant trait aux contes de fées ; mais ici, point de princesse en robe de mousseline rose, point de gentils écureuils parlants, point de vallées ensoleillées où il fait bon vivre ou de « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants »… Non, non et non ! Chez John Connolly, le conte revêt ses couleurs les plus sombres : Blanche-Neige est une maitresse de maison obèse, colérique et acariâtre et une chasseresse s'adonne à des expériences chirurgicales sur les êtres vivants (humains et animaux) croisant son chemin… C'est sombre, parfois très glauque et presque effrayant. Je ne suis pas sûre que les plus jeunes lecteurs supportent certaines scènes. Même si je ne suis pas pour enfermer les jeunes dans une bulle de Bisounours, je ne suis tout de même pas certaine que celle lecture soit appropriée à tous. Je pense plutôt que quelques années de plus sont les bienvenues pour pouvoir apprécier les références et l'univers mis en place par Mister Connolly.
L'auteur a en effet pioché dans les contes mais aussi dans les légendes et mythologies anciennes et sa réécriture de certains textes est particulièrement intelligente. Je pense notamment à sa rencontre avec les sept nains, des travailleurs ici surnommés « Camarades », luttant contre les inégalités et l'oppression dues au capitalisme ! Ou encore les passages réécrivant les histoires de la Belle et la Bête, du Petit Chaperon rouge ou de la Belle au bois dormant… C'est parfois drôle, souvent mélancolique mais toujours très bien amené !

Côté rythme : je n'ai jamais ressenti de temps morts. le lecteur suit David sur le chemin du château du Roi. Les rencontres sont assez nombreuses et diversifiées pour qu'on ne se lasse pas et le fil rouge tenu par le personnage du Tricheur nous questionne jusqu'au bout. La découverte de l'identité du Roi et de son Livre des choses perdues, n'a pas été une grosse grosse surprise mais elle s'inscrit dans la suite logique des choses.
En revanche, la fin m'a un peu déstabilisée et j'aurais aimé avoir l'avis de ceux qui ont déjà lu ce livre. ATTENTION SPOILER ! On découvre que David sort d'un coma de quelques jours. Vous pensez que toutes les aventures vécues appartiennent à son subconscient et sont de l'ordre de la métaphore (son retour au « pays », à la toute toute fin, pourrait être interprétée comme une entrée au « paradis » après sa mort) ou vous préférez rejeter cette théorie terre-à-terre pour choisir celle du véritable monde parallèle ? L'une ou l'autre des hypothèses me semblent plausibles même si mon âme d'enfant préfère quand même la magie de la seconde… qu'en pensez-vous ? FIN DU SPOILER !

John Connolly adopte un point de vue externe centré sur le personnage de David. Nous ne sommes donc pas tout à fait dans sa tête mais l'on vit tout de même très bien ses questionnements, doutes et émotions.
Je n'ai eu aucun mal à m'imaginer les différentes rencontres étranges faites par je jeune garçon et même si je n'ai pas été totalement plongée dans l'ambiance très sombre et fantastique de cet univers parallèle (à cause de la lenteur de ma lecture), je l'ai touché du bout du doigt et j'ai très grandement apprécié les descriptions offertes par l'auteur. de manière générale, j'ai trouvé ce texte particulièrement beau, bien écrit et émouvant ; un régal !

Je regrette de ne pas avoir découvert le Livre des choses perdues dans les meilleures conditions car je sais que si j'avais eu du temps devant moi, je l'aurais dévoré et aurais pu m'immerger complètement dans cet univers sombre créé par John Connolly. La quête initiatique de David nous mène à la rencontre de personnages extraordinaires et de situations émouvantes. Une belle histoire particulièrement bien écrite !
Lien : http://bazar-de-la-litteratu..
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Un livre étrange et qui remue de vieilles émotions, étrange que je lise cela alors même que j'apprends que M. Zimmer Bradley était pédophile, et que ça me bouleverse horriblement, j'étais si attachée à sa "romance de Ténébreuse"...
Je ne saurais dire si je l'ai aimé, tant il est glauque.
Certains parmi vous savent combien j'aime Connolly depuis que je connais sa série de thrillers fantastiques avec Charlie Parker.
Là, cependant, je suis plus mitigée.
Une chose est claire, c'est formidablement bien écrit et bien traduit. Seulement, John Connolly est trop bon dans le cauchemardesque. Je lisais en parallèle "Necroscope" qui est un livre classé "terreur", et bien je peux vous dire que B. Lumley est presque un enfant de choeur à côté de Connolly !

Nous avons ici un conte initiatique. le genre d'histoire que d'habitude j'aime bien. Sauf que les contes sont tout sauf des contes de fées. C'est triste, sombre, et il semblerait qu'à l'instar de S. King, Connolly n'ait rien oublié de ses "monstres dans les placards" en grandissant ! Ce livre en est une preuve éclatante.

Et la transformation de David en homme conscient de ses choix et de leurs conséquences se fait dans le combat, la douleur, le sang et les larmes. Ce n'est pas vraiment ce que je recherche dans les livres, cette histoire-là me paraît bien trop réaliste, contrairement à ce qu'on pourrait croire au premier abord. Bref, je suis dans l'incapacité pour l'instant de mettre une note, on verra plus tard... Et ce n'EST PAS un livre jeunesse, qu'on se le dise... J'avoue ne pas comprendre comment il a pu être classé comme tel. A moins d'être lu avec superficialité, peut-être ? C'est un livre violent, à l'image de l'homme, et même la fin ne permet pas d'en effacer cette impression. Enfin je ne sais pas. A moins de n'avoir vécu aucun traumatisme ni dans l'enfance ni après, à moins de vivre dans un monde "cuicui les petits oiseaux" et d'être d'une naïveté confondante, je ne vois pas comment on peut échapper à la pesanteur qui se dégage de chaque page de ce livre.

Je laisse le mot de la fin de ma critique à une citation de S. King :
"Comme [les angoisses des adultes] paraissent ternes à côté des terreurs que chaque enfant retrouve le soir, dans l'obscurité de sa chambre, sans espoir d'être compris de personne excepté d'un autre enfant ! Il n'y a pas de thérapie de groupe, pas de cure psychanalytique, pas d'assistance sociale prévues pour le gosse qui doit, nuit après nuit, affronter seul la menace obscure de toutes ces choses qu'on ne voit pas mais qui sont là, prêtes à bondir, sous le lit, dans la cave, partout où l'oeil ne peut percer le noir. L'unique voie de salut, c'est la sclérose de l'imagination, autrement dit le passage à l'état adulte." Stephen KIng (Salem)
Je me permets juste d'ajouter que souvent, la menace, on ne la voit que trop et on ne sait que trop d'où elle vient, sans pouvoir jamais envisager d'y échapper... L'enfant est une victime si facile et fragile.
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Je n'ai pas beaucoup de temps pour rédiger des billets en ce moment, mais je ne voulais pas laisser de côté un autre coup de coeur de l'année 2014 qui a été énormément chroniqué sur les blogs. le livre des choses perdues de l'irlandais Connolly a une saveur étrange. Ce n'est pas seulement un roman qui revisite les contes, parfois de manière terrifiante, ce n'est pas non plus, à mon sens, un récit initiatique destiné à aider les jeunes lecteurs à affronter leurs peurs, en tout cas, c'est plus que ça. C'est surtout un rappel à la mémoire des adultes que nous sommes devenus.

C'est la bibliothécaire de D. qui m'a conseillé ce livre après ma redécouverte du conte d'Hansel et Gretel. Connolly rend hommage aux contes de notre enfance, ceux de l'avant-Disney, où la noirceur le dispute à la cruauté.

Et le petit héros de 12 ans, David, lui aussi en proie à ses propres démons (jalousie envers le petit frère, désir morbide, égoïsme, perte d'un être cher...) devra certes, faire preuve de courage face aux épreuves qui l'attendent de l'autre côté de ce miroir bien plus glauque que celui d'Alice, mais sera également forcé de laisser sa part sombre lui montrer la voie. L'innocence de l'enfance est un mythe, et les contes d'antan ne se terminent pas tous par un happy end.

J'ai été profondément remuée par ce récit car je crois que je me suis retrouvée dans chacun des personnages ou presque. Qui n'a pas eu, un jour très lointain, les mêmes pensées que David, qui n'a pas été tenté d'écouter l'Homme Biscornu, un familier de notre enfance, même s'il ne revêt pas la même apparence ou qu'il ne porte pas le même nom ? Une lecture dérangeante et pourtant nostalgique qui m'a permis de faire connaissance avec un écrivain dont je vais suivre la plume avec intérêt.
Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
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Les critiques de la blogosphère était tellement enthousiastes que j'attendais énormément de cette lecture.

Après un long combat contre la maladie, la mère de David pousse son dernier soupire. Quelques mois après, son père se rapproche de la directrice de l'hôpital, Rose, qui les a soutenu pendant ces moments douloureux. David ne voit pas d'un très bonne oeil cette relation et lorsque Rose met au monde son demi-frère, David se sent délaissé. C'est alors qu'il entend la voix de sa mère dans le jardin. En la suivant, il se retrouve propulsé dans un monde très étrange.

Le début de ce roman nous surprend un peu. En effet, au vu de son genre et de son résumé, on ne s'attend pas à suivre l'existence d'un petit garçon comme les autres touché par le malheur. le contexte de seconde guerre mondiale renforce la tristesse de ces premiers chapitres.
On apprend à connaitre David au travers des différents sentiments qu'il éprouve: la tristesse lié au deuil, la jalousie dû à l'arrivée d'un nouvel enfant dans la famille et la peur de l'abandon qui en découle. Ces émotions sont très compréhensible et très vite on se prend d'affection pour David. Son amour pour les livres et plus particulièrement pour les contes le rend encore plus attachant à nos yeux de lecteurs.

Soudain, la monotonie, la banalité de cette vie est troublé par des éléments étranges: David entend ses livres murmurer, il fait des rêves insolites et aperçoit à plusieurs reprises la silhouette d'un homme biscornu. le fantastique fait alors une brève apparition dans la réalité pour ensuite prendre sa place dans l'histoire lorsque David pénètre dans un monde inconnu, dont la porte est une brèche dans son jardin.

Nous découvrons cet univers en même temps que David et comme lui nous sommes à la fois émerveillé et horrifié. Là, les contes pour enfants prennent vie mais dans une version bien plus macabres. Notre héros va rencontrer les personnages qui ont l'habitude de peupler les livres qu'il prend plaisir à parcourir. Cependant, il va être surpris de découvrir que "l'histoire" n'est pas exactement la même que dans ses livres.
Il va être confronté à de nombreuses créatures cruelles comme les Sires-loup, des individus mi-homme mi-loup, une chasseuse sans pitié, une vieille sorcière, des trolls et des nains et bien d'autres encore.

Une fois que je suis rentrée dans ce monde, j'ai bien eu du mal à en ressortir. John Connolly est un conteur hors pair. Il prend plaisir à détourner les histoires de notre enfance, à nous surprendre avec sa propre version. David évolue dans un univers qui fonctionne comme un conte mais en même temps les différents personnages qu'il rencontre lui raconte des histoires ce qui permet à l'auteur d'évoquer encore plus de contes de notre enfance. J'ai particulièrement aimé sa version de Blanche-neige et les sept nains. Il nous captive du début à la fin comme si nous étions des enfants à qui ont raconte une histoire avant de s'endormir.
L'atmosphère du roman est mystérieuse, malsaine mais l'humour et l'ironie sont également bien présents.

Vous l'aurez compris ce livre est un véritable coup de coeur pour moi. Tous les ingrédients sont réunis pour nous faire passer un moment exceptionnel dans un monde extraordinaire. L'action et la magie sont omniprésent: on ne s'ennuie jamais, aucun détail n'est superflue. La réécriture des contes est originale, pleine d'imagination et de surprises !
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Conte cruel, voyage initiatique, ce roman entraîne le lecteur dans un monde d'enfants totalement perverti. Exit les princesses niaises, les aventuriers vaillants sans peur et sans reproche. Ce monde, le monde des rêves et des légendes, n'a rien d'un monde pour enfants ; rien d'une monde de rêve non plus d'ailleurs, car dès lors que le jeune David plonge dans cet univers, il est immergé dans un monde cauchemardesque où se côtoient les pires créatures. Commence alors pour lui le long périple vers le Livre des Choses Perdues.
Les choses perdues, c'est bien notre innocence et notre âme d'enfant que nous, en tant qu'adultes, avons laissé un peu derrière nous. A travers ce voyage, ce périple, l'auteur renoue avec les histoires qui ont jalonné notre enfance. Il replonge aussi dans les vraies racines des contes : non pas des histoires pleines de morale écrites pour des enfants, mais des récits sordides créés pour divertir des adultes.
J'ai immédiatement plongé dans ce roman, je me suis attachée au personnage de David, j'ai été embarquée avec lui dans ces aventures. J'ai vraiment apprécié ce constant décalage entre le monde "apparent" des contes pour enfants qui s'avère bien différent de ce que l'on peut attendre. Blanche-Neige n'a rien d'une innocente, les nains ne peuvent plus la supporter... Délicieux passage que cette rencontre ! Certains détails du roman sont d'ailleurs particulièrement sanglants et/ou cruels et/ou gores, on a donc la confirmation que ce livre est un livre pour adultes. Il se termine quand même sur une belle morale, un "happy end" à la conte de fées, mais il faut bien ça pour contrebalancer un peu le reste...
A lire donc, ce roman se laisse dévorer en peu de temps tellement il est prenant et passionnant.
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