Le Triangle secret - Lacrima Christi, tome 1 : L'Alchimiste

Comme j'ai adoré la série « le triangle secret », je me suis décidée à lire cette nouvelle suite qui en est dérivée mais sans avoir lu d'abord une autre série (vous me suivez ?) qui s'appelle « Les Gardiens du sang ». Bref, tout cela pour dire que j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'intrigue d'autant plus qu'elle commence par la fin avec des flash-back qui nous emmènent des mois auparavant et même des siècles auparavant. Pour faire court, un alchimiste du 12è siècle avait mis au point un moyen de déclencher une peste qui devait tuer les ennemis de l'Eglise catholique mais le bateau qui l'emmenait a coulé. Qu'à cela ne tienne, des siècles plus tard, un gardien du sang le retrouve et décide de l'offrir au plus offrant c'est-à-dire le tyran de la Corée du Nord. Il a après lui, la CIA, le Vatican, les Gardiens du sang, chacun cherchant à l'arrêter. Dans ce premier tome, c'est le méchant qui gagne pour le moment puisqu'il s'achève sur un premier test de cette peste dans un aéroport. Pour le moment je ne suis pas véritablement emballée. On verra avec le prochain tome.

N'ayant pas lu les albums précédents, le risque était d'avoir qq soucis pour entrer dans l'histoire. Tel ne fut pas le cas; cet album met en place de façon progressive tous les acteurs de ce qui risque d'être une catastrophe mondiale : l'utilisation d'une arme chimique par une nation sans scrupule.
Tout commence au XII siècle lorsque le Pape Clément III demande à l'alchimiste Biancofuori de l'aider à faire tomber Saint-Jean d'Acre, symbole de la résistance des Sarrasins aux assauts des chrétiens. Biancofuri mettra 7 jours pour créer les Larmes du Christ, un poison volatile destiné à être répandu dans la ville insoumise.
Le destin voudra que le savant ne parvienne pas à ses fins et meurt en emportant avec lui son arme effroyable.
Corée du Nord de nos jours : le dirigeant suprême s'apprête à faire plier le monde entier grâce à l'utilisation des Larmes du Christ récupérées par des agents sans scrupules, les gardiens du sang (référence ici aux sagas précédentes).
Le Vatican, à l'initiative de la création et de la récupération du poison,  soucieux d'éviter un scandale historique, n'a d'autre choix que de faire appel au Rectificateur, son ennemi d'hier.Une intrigue ésotérique qui se termine dans ce T1 par une première utilisation du poison au sein de l'aéroport JFK... les "forces du mal" ne feront aucune compromission....

Avec les années, on se rend sans doute mieux compte de ce qui est bien et ce qui est mal. A l'époque, quand le Triangle Secret est sorti, c'était l'embrasement avec ce thriller ésotérique d'un nouveau genre. Avec du recul, on se rend compte que c'est plutôt moyen. Il faut dire que les séries dérivées n'ont pas été franchement à la hauteur. Or, en l'occurrence, nous avons encore droit à une série parallèle, la quatrième si je m'abuse après I.N.R.I, Les Gardiens du sang et Hertz. C'est beaucoup trop.

On se rend compte que l'esprit n'y est plus. le Vatican va s'allier à ses anciens ennemis pour combattre un ennemi encore plus puissant qui menace toute la planète (rien que cela). Cela me rappelle le film que je viens de voir à savoir Batman versus Superman. Parmi les ennemis, il y a le dirigeant fou de la Corée du Nord allié avec la Syrie : l'Axe du Mal. C'est tellement gros et abusif qu'on en a marre. Il faut savoir également que les larmes du Christ sont devenues une arme de destruction massive. On en pleurerait de stupeur !

Pour le reste, les grosses ficelles ne prennent plus. Au sortir de la lecture, je me rends compte que celle-ci ne m'a rien apporté. J'ai été attiré sans doute par la nostalgie de ma première lecture du Triangle Secret qui surfait sur la vague du Da Vinci Code. Je me suis un peu lassé de ces intrigues ésotériques qui traînent en longueur, voilà tout.

C'est reparti pour un énième - le quatrième pour être précis - spin off du Triangle secret. Ce nouveau cycle intitulé Lacrima Christi reprend le personnage du rectificateur et les protagonistes des Gardiens du sang qui est à mon avis la série la plus faible de la saga.
Toutefois, il faut reconnaître au scénariste Didier Convard un véritable talent pour construire des ramifications avec les histoires passées et se réinventer à chaque nouvelle série quitte à faire de la surenchère permanente concernant les multiples complots de l'église.
Pour l'occasion, les ennemis d'hier s'associent même si cette alliance de circonstance reste très fragile dans un univers très manichéen où les méchants font peu de cas de la vie humaine (le rectificateur non plus vous me direz lorsque vous le lâchez dans un repaire de gardiens du sang).
Surtout Didier Convard parvient à surfer sur les craintes de son époque (la fameuse menace bactériologique) renforçant ainsi la force de son scénario alors qu'on pouvait légitimement craindre l'indigestion à l'idée d'une nouvelle lutte entre l'Église et le Triumvirat. Parfois poussif , ce tome 1 est finalement réussi et son final haletant à souhait.

1182. le Pape Clément III, en pleine croisade, n'arrive pas à prendre St Jean d'Acre. Il consulte alors l'alchimiste Biancofuori pour qu'il mette au point une arme pour vaincre les assiégés. Et Biancofuori mettra alors au point un bacille particulièrement dangereux de la peste. Par chance pour les hommes de cette époque, le navire sur lequel s'est embarqué l'alchimiste fait naufrage, et ce poison, nommé les larmes du Christ, sombre avec lui...

Jusqu'à ce que le Vatican décide d'envoyer une équipe plonger récupérer les fameuses Larmes du Christ... et soit trahi par son homme de confiance. Il fait alors appel à son ancien ennemi, et le rectificateur John se retrouve en Corée à tenter de récupérer les bacilles avant la destruction de l'humanité.

Un très bon démarrage qui donne envie de connaître la suite. de l'action, du mystère, et des retours en arrière bien amenés. Il est parfois fait référence à des personnes ou des événement relatifs à une série précédente, les Gardiens du Sang, mais qui n'empêchent pas la compréhension.

Une bonne pioche, donc, pour l'instant.