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EAN : 9782253100751
480 pages
Le Livre de Poche (24/04/2019)
3.63/5   30 notes
Résumé :
1830. Ayant échoué seule et sans le sou sur les rives de l'Ohio, la jeune May trouve un travail de couturière sur le célèbre théâtre flottant qui descend chaque année la rivière. Sa créativité et son talent avec une aiguille y deviennent vite indispensables, et elle s'habitue peu à peu à sa nouvelle vie au sein de la troupe haute en couleur.Mais longer la riviere qui sépare le sud confédéré et le nord «  libre  » n'est pas sans danger. Parce qu'elle a contracté une ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Un roman qui m'a un peu déçue pour n'avoir pas assez exploité le thème de base, l'esclavage.
L'époque abordée est pourtant intéressante, avec ses bateaux à aubes ou à vapeur qui descendaient le fleuve Ohio mais voilà, tout n'est que théâtre, théâtre, théâtre.

Mae Bedloe, couturière célibataire, fabrique et répare les costumes de sa cousine Constance, actrice, mais suite à un accident sur le fleuve, les deux femmes se retrouvent séparées. Coup du hasard, quelques jours plus tard, une autre troupe de théâtre est sur le point de partir pour continuer à donner ses spectacles de ville en ville, laissant ainsi une chance à Mae et à un collègue de l'ancien vapeur de se trouver un travail. C'est un théâtre-flottant qui longe les rives de l'Ohio et du Kentucky. Au lieu de se produire en salle sur la terre ferme, la troupe donne ses représentations à même leur moyen de transport puisque, fort pratique, celui-ci est équipé d'une salle, de nombreux sièges et d'une petite scène.

Tout cela se passe à une époque où la vie, la justice, n'est pas tendre avec quiconque est Noir. Au Sud, l'esclavage sévit partout puisque légal et même encouragé, avec ses chasseurs de tête qui s'enrichissent à tenter de capturer ceux qui auraient pu réussir à fuir. de l'autre côté, au Nord, les Noirs sont au contraire libres et c'est là que sont les abolitionnistes. Ceux qui se dissimulent au Sud doivent se taire ou agir par en-dessous. Prise entre deux feux, naviguer sur le fleuve Ohio permet à Mae de faire sa part; sortant la nuit en barque pour transporter des nouveaux-nés Noirs ou métis d'une rive à l'autre vers le Nord, sans se faire prendre (et pendre au passage !), au nez et à la barbe de tous.

Ce qui m'a dérangée dans ce roman, ce n'est pas le fond du sujet mais une incohérence.
Parce que même si Mae désapprouve l'esclavage et sympathise beaucoup avec la cause des Noirs, ses actions ne viennent pas tellement de sa volonté propre. Elle a trop peur pour cela. de la manière que cela nous est présenté, c'est comme si elle était la marionnette de quelqu'un, que ses agissements étaient provoqués par la force du chantage. Elle semble "obligée" de s'acquitter de cette tâche, non pas parce que ça lui tient à coeur mais plutôt comme si elle en avait reçu l'ordre de quelqu'un, ou comme si elle avait une dette envers quelqu'un mais jamais on ne sait comment ou pourquoi. Elle se plie, c'est tout. Toutes ces combines ne lui plaisent pas, au fond. Elle agit toujours dans la crainte, consciente du danger et des conséquences de se faire prendre mais ne se questionne jamais sur ses motivations, pourquoi elle ne prend pas les rênes de sa propre initiative au lieu de simplement se laisser faire. Ça ne colle pas.

J'aime quand même le personnage de Mae car c'est une jeune femme fondamentalement bonne, honnête, calme, timide, douce, qui ne dérange personne. Elle est franche et volontaire. Les autres personnages de la troupe sont attachants aussi, avec son lot de bons et de méchants mais, encore une fois, les pièces de théâtre prennent beaucoup trop de place par rapport à tout ce qui aurait pu être utilisé pour enrichir le récit point de vue historique. le sujet de fond est trop peu présent à mon goût.

N'empêche, cette lecture n'a pas été déplaisante dans le sens où elle est bien rédigée et on ne se prend pas la tête, c'est reposant et simple. J'ai bien aimé revenir au temps où les cellulaires n'existaient pas, où on s'éclairait encore à la lanterne. Et puis, juste pour la fin, le jeu en vaut largement la chandelle, je l'ai adorée !
Un roman qui pourrait faire une bonne série télévisée...

CHALLENGE PLUMES FÉMININES
CHALLENGE USA



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Je tenais tout d'abord à remercier chaleureusement NetGalley et les éditions JCLattès pour l'envoi de ce service presse numérique.
Depuis que j'ai 12-13 ans, le théâtre fait partie de ma vie au même titre que la lecture (en moins quotidien). Je ne suis absolument pas comédienne mais j'adore être spectatrice et me laisser porter et envouter par la pièce qui se joue sous mes yeux ! Bref, vous l'aurez compris, l'évocation d'une troupe de comédiens dans le résumé de ce livre a immédiatement fait échos en moi. Mais pas que… en fait tout dans ce synopsis m'a charmée : le lieu (sur un bateau qui longe les berges de l'Ohio), l'époque (début du 19ème siècle), le contexte (l'abolitionisme et le contraste entre le Nord libre et le Sud confédéré) et, enfin, le métier de l'héroïne (couturière). Plus je le lisais, plus ce 4ème de couverture me vendait du rêve. Et, une fois laissé derrière mois le passage du naufrage, que j'ai trouvé un peu long personnellement (je ne m'attendais pas à le retrouver aussi détaillé au début du récit), ce roman a répondu à toutes mes attentes !
Les histoires prenant place sur un bateau m'attirent énormément en ce moment ! Ce livre est donc arrivé à point nommé ! J'ai beaucoup aimé cet univers fait d'eau, de roulis, de bancs de sables (à éviter), de pêche et de douceur ! Tous les soirs (ou presque), le « théâtre-flottant » propose aux braves gens des environs de laisser leurs soucis au pied du bateau et de s'évader quelques heures loin de leur quotidien grâce à la magie du spectacle. La petite troupe, qui remplit de vie quelques mois par an les cabines de ce petit esquif à fond plat, est composée d'un éventail assez large de personnalités : de la jeune ingénue au vieux taiseux en passant par l'amoureux transi et l'opportuniste impénitente ! Il forme un joli groupe, joyeux et haut en couleur, dont j'ai suivi avec beaucoup d'affection les pérégrinations ! Tous ont une personnalité étoffée et élaborée. Bien sûr, certains sont plus présents que d'autres et le personnage principal reste Mae, la jeune couturière, mais l'auteure prend le temps de tous nous les présenter et, ainsi, de les rendre tangibles et vivants à nos yeux ! J'ai aimé les côtoyer dans leur vie de tous les jours faite de répétitions et de représentations. C'était amusant de découvrir que les règles de bienséance qui sont de mise aujourd'hui au théâtre n'étaient pas forcément valables à cette époque (ou du moins dans ce contexte-là). Si certains ont été déçus que cet aspect du roman soit trop mis en avant au détriment d'autres, ce ne fut clairement pas mon cas !
En effet, pour ceux qui ouvriraient ce livre en pensant lire un récit exclusivement centré sur la traite des noirs, l'esclavage et l'abolitionisme, ils risquent d'être un peu frustré. Ce côté-là ne se développe réellement que vers la moitié du roman. Avant, s'il est déjà présent, il reste clairement en toile de fond…J'ai aimé que Mae découvre petit à petit ce qu'est vraiment l'esclavage et ce que cela implique. Ayant toujours vécu dans le nord où la traite des noirs n'existe pas en tant que telle, elle ne se rend pas compte immédiatement de cette réalité qui jusque-là ne la touchait pas. J'ai apprécié que sa prise de conscience se fasse petit à petit, brin par brin, à force d'être confrontée à des situations révoltantes. Elle est alors bien obligée d'ouvrir les yeux…Moi-même j'ignorais complétement certaines choses. Les esclaves noirs rêvent, par exemple, de quitter le Sud pour rejoindre les rivages plus sûrs du Nord…Enfin c'est ce qu'ils croient…La réalité est malheureusement plus cruelle. Si personne ne possède d'esclaves dans le Nord, les gens n'ont pas pour autant envie de venir en aide à ceux qui tentent de fuir ! Que du contraire ! Certains sont prêts à les rattraper contre une récompense (bien sûr) et les autres, pour la plupart, ne veulent pas être mêlés à ce « trafic », à ces histoires qui ne les concernent pas…Au Nord comme au Sud, ceux qui aident les esclaves en fuite sont traités comme des voleurs et pendus (du moins dans les villes et villages, proches de la frontière). C'est donc loin d'être le Nord accueillant et romantique qu'ils s'imaginent.
Et Mae dans tout ça ? C'est un personnage auquel je me suis rapidement attachée : elle va se révéler au fur et à mesure du récit ! D'effacée et fade, elle va devenir forte et volontaire. Au début de l'histoire, elle vit sa vie par procuration à travers celle de sa cousine, une actrice pleine de charme et de verve. Quand les aléas de la vie la séparent de celle-ci, si elle se retrouve démunie et seule au monde, mais c'est finalement une bonne chose pour elle ! Elle va enfin pouvoir prendre sa vie en main et mener sa propre barque (c'est le cas de le dire^^). J'ai adoré sa réserve et sa franchise sans filtre qui la place parfois dans des situations délicates. Derrière ses airs timides, elle cache une forte personnalité qui ne demande qu'à éclore. Hugo, capitaine et chef de la petite troupe de comédiens, est aussi un personnage qui a su me toucher ! Il est ferme dans ses décisions mais également patient et tolérant. Il laisse une chance aux gens qu'ils rencontrent. La petite romance qui se noue entre lui et Mae prend son temps, petit touche par petite touche (elle se devine l'air de rien à travers un mot ou un geste). Elle est douce et tendre. Si la conclusion est peut-être un brin rapide, elle m'a quand même beaucoup plu, surtout qu'elle ne prend jamais le pas sur l'intrigue principale : c'est-à-dire l'intégration de Mae dans la troupe de comédiens et ses sorties nocturnes secrètes par la suite.
Le style de l'auteure est comme sa romance doux et tendre, très fluide également. Elle s'est bien renseignée sur son sujet et le maîtrise à la perfection.
En bref, ce roman fut un presque coup de coeur. le contexte, les personnages, le style de l'auteure, l'intrigue, tout était parfait ! le seul petit « hic » réside peut-être dans la fin : si elle m'a serré le coeur, elle était peut-être un peu trop rapide à mon goût...Tout se passe trop vite, surtout au vu des événements. J'aurais aimé que l'auteure s'y attarde davantage, prenne plus son temps ! Toutefois, je vous le recommande sans aucune hésitation si le sujet vous intéresse et si vous appréciez les petites histoires qui s'écoulent doucement au fil de l'eau, du moins en apparences, puisque derrière celles-ci se cachent des thèmes forts et loin d'être doux. Pour ma part, je vais m'empresser d'aller voir les autres parutions de cette auteure !

Lien : https://leslivresderose.word..
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May jusque là avait toujours travaillé pour sa cousine Constance ; de 8 ans son aînée ; égoïste et sans une once de compassion pour May qui pourtant travaille tout le temps pour elle. Elle réalise ses costumes de scène, elle attend dans les loges pour aider sa pauvre cousine. Elles sont à bord du Moselle, un bateau à vapeur sur la rivière Ohio, quand celui-ci explose, faisant de nombreuses victimes. Les deux cousines sont saines et sauves. Cette explosion va faire éclater leur duo. Constance a décidé d'aider Mrs Howard en donnant des conférences contre l'esclavage, mais c'est surtout un moyen pour elle de se mettre à l'abri du besoin et de vivre dans la luxueuse propriété de sa bienfaitrice.
May se retrouve seule, loin de chez elle, sa cousine ne veut plus de ses dons de couturière.
Par chance, elle se fait engager comme costumière, guichetière, pianiste à bord du théâtre flottant, « le théâtre flottant de Hugo et Helena ».
May est une jeune femme assez étrange au départ, il faudra te faire à son franc parler. Elle est incapable de mentir, elle prend tout ce qu'on lui dit au sens littéral, elle parle sans aucun filtre, l'expression « tourner sa langue 7 fois dans sa bouche » n'a aucun sens pour elle.
Réservée et austère, au départ, tu ne la verras que peu se détendre, mais, au fur et à mesure qu'elle côtoie la troupe de 8 acteurs en plus de Léo et du cuisiner May, elle va s'ouvrir aux autres, elle se fera de Liddy une grande amie.
Si May s'est attachée à cette troupe de théâtre, il en a été de même pour moi. J'ai aimé chacun d'entre eux. En particulier Leo, Hugo et Libby.

Martha Conway écrit une oeuvre originale qui se déroule 20 ans avant la guerre civile qui va déchirer le nord du sud des États unis.
Ce n'est pas le premier roman que je lis sur des gens qui aidaient les esclaves à s'enfuir vers le Nord, mais c'est la première fois que c'est abordé de cette manière. Ce théâtre flottant, sa vie à bord, les protagonistes sont quasiment une histoire à part alors que l'intrigue est étroitement liée.
May se voit « obligée » d'aider à traverser d'une rive à l'autre de la rivière Ohio pour sauver des jeunes bébés d'esclaves, pour qu'ils aient l'espoir d'une vie meilleure. Quand cette partie commence, le suspens ne m'a plus lâché. J'avais très peur pour May, elle qui est incapable de mentir, comment allait-elle se débrouiller. Comment allait-elle faire sans mettre en danger la troupe qui entre-temps était devenue sa famille ?
Les passages du roman où May sort la nuit sont éprouvants et le sont de plus en plus en avançant dans ta lecture.
J'étais en colère devant l'odieux chantage dont May est la victime, mais en même temps cela va l'aider à s'émanciper, à prendre confiance en elle.
Elle vit dans le danger constant de se faire arrêter par les chasseurs de prime et va l'être encore plus au court d'une de ses traversées.
Comme je te le disais, les protagonistes sont tous très attachants, du moins à bord du bateau, car pour ce qui est de Constrance, Mrs Howard, le docteur Early j'ai éprouvé une antipathie constante à leur égard.
La troupe du théâtre flottant va t'émouvoir et te faire rire, tous sont différents, certains excentriques, parfois loufoques, d'autres timides ou troublants, mais ils forment à eux tous une compagnie que tu n'as pas envie de quitter.
Le personnage principal, May, je t'en ai parlé plus haut est un personnage fort, inoubliable autant pour son franc-parler que pour son grand coeur et sa ténacité.

Une romance pointe le bout de son nez vers la fin. Elle est juste développée pour te faire battre le coeur un peu plus sans prendre le pas sur l'intrigue principale qui est cette traversée du nord au sud de la rivière Ohio.
Ne t'attends pas à lire la misère des êtres réduits en esclavages ni d'en rencontrer beaucoup, car ce n'est pas vers cet angle que Martha Conway oriente son récit, c'est vraiment le quotidien de la troupe que tu vas suivre. Tu n'en rencontreras d'ailleurs que très peu. Pour autant, j'ai adoré cette lecture, divertissante et poignante.
Des moments légers et des moments forts, un roman historique avec une pointe dramatique.
En résumé une lecture vraiment agréable, qui change des romans historiques habituels avec une héroïne que l'on voit évoluer, se rendre indispensable alors qu'au début du roman elle était très renfermée. Martha Conway aborde la question de l'esclavage avant la guerre de Sécession et d'une manière très originale, mais surement pas dénuée d'intérêt au contraire ! Je recommande vivement cette lecture, embarque, toi aussi, à bord de ce bateau théâtre, je suis certaine que tu ne voudras plus en descendre.

Lien : http://unesourisetdeslivres...
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May Bedloe n'avait jamais vécu seule, livrée à elle-même. Quand le bateau sur lequel elle voyage avec sa cousine coule, elle est contrainte de changer de vie et prend un emploi sur un bateau-théâtre. Alors qu'elle passe ses premiers jours à combattre le mal de mer et à s'habituer à ses nouvelles responsabilités, elle va rapidement devoir composer avec des soucis d'autant plus complexes lorsqu'elle rejoint malgré elle un réseau d'extraction d'esclaves en fuite vers le Nord. Ce qui commence comme un simple roman d'émancipation se transforme finalement en aventure mouvementée sur l'Ohio.

Il faut admettre que Martha Conway a un véritable talent pour décrire toute cette société du début du XIXème siècle, les habitudes des habitants en fonction de leur classe sociale, les règles implicites du Sud esclavagistes, les coulisses d'une vie de théâtre. On s'y croirait vraiment, à tel point qu'on s'immerge totalement dans l'époque historique décrite avec doigté, sans questionner le moins du monde la véracité des longues descriptions de l'auteure. Nul doute qu'il a fallu un travail de recherche conséquent pour reconstituer cet univers – c'est très réussi et sans conteste le point fort de ce roman.

On se laisse donc facilement entraîner dans ce récit si bien engagé, on suit May dans ses péripéties pour trouver un nouvel emploi, dans son apprentissage ardu du mensonge et dans ses activités quotidiennes sur le bateau-théâtre. Ce n'est qu'arrivés à la moitié du roman qu'on commence à se dire : « Mais il n'y avait pas une histoire de passagers clandestins sur la quatrième de couverture? » Bingo, c'est en effet le cas, mais l'intrigue tarde à se lancer, l'auteure a si bien planté le décor qu'elle en a délaissé le coeur de son récit : l'enrôlement forcé de May dans une filière d'extraction d'esclaves en fuite. Au bout de 300 pages, on y arrive enfin, et finalement cette histoire d'esclaves nous semble plus un prétexte à l'action que la véritable intrigue du roman – n'était-ce pas plutôt l'émancipation de May, son envol en tant que femme libre, son apprentissage de l'amitié et de l'amour? Deux intrigues donc, plus ou moins complémentaires, mais avec une légère inégalité : si l'histoire de May est extrêmement fouillée et détaillée, son rôle dans la filière est un peu baclé, un peu trop facile, un peu trop sans conséquences in fine.

Un bon roman donc pour comprendre le contexte américain des années 1830, entre le Nord abolitionniste et le Sud esclavagiste, avec cependant quelques lacunes dans l'intrigue.
Lien : https://theunamedbookshelf.c..
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Avec ce roman , Martha Conway emmène le lecteur en 1837 , sur la rivière Ohio . L'héroïne , May , a trouvé du travail comme couturière-habilleuse sur un bateau-théâtre . A cause d'une dette qu'elle doit régler , elle se retrouve recrutée par un réseau d'abolitionnistes qui fait passer , en secret bien sûr , des bébés d' esclaves de la rive Sud ( états esclavagistes ) à la rive Nord ( états abolitionnistes ) , afin qu'ils vivent librement .
Les personnages sont bien décrits et l'héroïne est attachante .
Dans un style enlevé et imagé , avec une pointe d'ironie , "Le fleuve de la liberté" est une histoire très agréable à lire , même si j'attendais plus d'action et de péripéties . En effet , il faut attendre le dernier tiers pour que l'intrigue prenne plus de consistance .
Je lirai certainement d'autres livres de Martha Conway .
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
C’était suffisant pour ma mère. Elle accordait beaucoup d’importance à sa vie privée, à la tenue de son foyer, et au bon ordre de ses comptes. Tout devait toujours être rangé et organisé au mieux. Son côté allemand, comme elle disait. Elle était très bonne couturière ; ses coutures et ses ourlets étaient toujours parfaitement droits alors qu’elle n’utilisait jamais de mètre, contrairement à moi. Elle touchait mes ourlets pour me montrer là où j’avais dévié, et me disait de le faire aussi, comme s’il était plus facile de comprendre mon erreur du bout des doigts. Puis il me fallait retirer le fil et recommencer.
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Avec le recul, je me demande si changer de vie n'est pas comme plonger dans l'eau : cela nous bouche les oreilles, nous ferme les yeux, et l'on ne retrouve tout sa capacité de perception qu'après un certain temps d'adaptation.
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La nuit – être dehors la nuit – ne m’avait jamais fait peur. Dans mon enfance, je m’imaginais qu’elle était plus honnête que le jour, que les buissons, les arbres et ce qui y vivait étaient davantage eux-mêmes la nuit, et que la couleur cendrée de l’herbe était la vraie, plutôt que le vert vif qu’elle affectait pendant la journée. Même la rivière noire qui rugissait en contrebas de la maison était sans faux-semblants. Peut-être que je me sentais spectatrice la nuit, un rôle confortable pour moi. Je me souviens encore du parfum des primevères du soir, qui fleurissent à la nuit tombée
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Certains essaient même de voler des esclaves qui ne sont pas à eux pour les libérer ! Ici, on les pend pour ça. Nous n’avons guère de clémence pour les voleurs. Je trouve personnellement que la pendaison est trop douce, mais je suppose que je suis un peu vieux jeu.
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Je me dis parfois que le soulagement est un sentiment parfaitement transparent. Lorsqu’il advient, on ne le remarque pas ; on a déjà l’esprit ailleurs. Allongée près de ma cousine, je me mis à songer à nos problèmes d’argent.
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