Le chant des Stryges (Saison 3), tome 15 : Hybrides

Ce tome quinze est le dernier paru (mars 2013) de la troisième saison... un cycle qui est loin d'être terminé. (Soupir !) Parce que quinze albums en presque 17 ans... j'espère vivre encore la fin de cette série !

D'autant que dans les trois derniers tomes je me suis réconciliée avec ce nouveau (!) graphisme : lignes sobres et couleurs naturelles, parfois sombres, en adéquation avec l'histoire. Mon seul reproche ? Ces visages trop lisses qui ne vieillissent pas... depuis la première saison, quatorze années d'histoire(s), d'amitiés, de rancoeurs, et d'enquêtes sont passées quand même...

Kevin Nivek (ex-garde de corps ; voir saison 1), dont les femmes-de-sa-vie meurent l'une après l'autre, doit avoir la quarantaine maintenant et est toujours intégralement châtain clair...
"L'Ombre" dont prénom, véritable identité et (presque !) agréable physique sont dévoilés dans le deuxième cycle... Debrah, donc... a gardé sa chevelure noire et singulièrement toute sa souplesse de wonder-woman. Bon ! Il est vrai que la constitution étrange dont elle a hérité y est pour beaucoup...

Debrah à d'ailleurs hérité également de l'empire du magnat ambivalent Weltman. Puissance tentaculaire qu'elle se dépêche de démanteler tout en continuant la chasse aux Stryges et ... aux hybrides. Cela sous-entend la copulation entre deux espèces pour la raison qui est -ici- la clef de voûte dans cette (dernière ?) saison plus violente que la précédente.

Hybrides abattus

Debrah et son équipe poursuivent le projet de réunir tous les hybrides afin de décider ensemble, du sort des Stryges. En attendant, ils exploitent les travaux du défunt Weltman en tentant de faire jouer à ces créatures à plumes, le jeu du papa et de la maman.

Comme si ce programme n'était pas déjà suffisamment compliqué, la fratrie multi centenaire Abeau et Cylinia à décidé de contrecarrer le projet d'assemblée générale en chargeant le psychopathe Sinner de distribuer des jetons d'absence.

Alors que de nombreuses séries peinent dès le 2ème volume, celle ci poursuit vaillamment son chemin, tout en ayant développé en parallèle des histoires connexes au moins aussi intéressantes ("Le Maître de jeu", "Le Clan des chimères" ou "Le siècle des Ombres").

Sans doute peut on considérer que Corbeyran tire un peu à la ligne côté scénario, mais il le fait avec intelligence et mérite notre indulgence. Ses personnages arrivent à rester attachants et le retour de l'agent Nivek est un atout appréciable. Sa présence rend à nouveau à la belle Debrah, sa part humaine.
Sans compter qu'au niveau du dessin, cette série mérite de plus en plus de compliments. le trait de Guerineau est désormais indissociable d'un aspect photo-shop-graphique, mais le résultat est formidable. Vraiment.
On aurait pu craindre que le remplacement de l'excellent coloriste Luca Malisan par Dimitri Fogolin ait une influence sur la qualité de la mise en couleurs : il n'en est rien.

Encore un volume qui rejoint ses prédécesseurs sur le haut du panier.

Seule réserve : je trouve que les 1ères cases lancent l'histoire de manière un peu abrupte.

Pendant qu'Abeau et Cylinia récupèrent Carson Sinner, le tueur en série, psychopathe, Debrah récupère Nivek et Jenny. Par ailleurs, elle essaie de faire se reproduire deux Stryges. Voilà l'essentiel du tome 15 résumé.

C'est tendu, avec un découpage cinématographique assez précis. En conséquence, les 10 premières pages sont majoritairement composées de petites cases dépourvues de texte. Seules quelques onomatopées et autres bruitages peuvent y être lus. C'est précis et millimétré.

Un tome qui fait progresser la tension de plusieurs crans à mesure que l'on se rapproche du final.

Avec ce 15ème tome, l'intrigue progresse bien. Debrah continue à rechercher les hybrides et nous en apprenons avec elle un peu plus sur les relations humains/stryges. Sinner tue son premier hybride alors qu'Abeau et Cylinia s'interroge sur leur association avec ce psychopathe. Nivek quant à lui, sauvé le second de Debrah, se retrouve à nouveau dans un camp intermédiaire....
On le voit le scenario est toujours riche et Corbeyran nous mène par le bout du nez. Effectivement, en lisant Nivek affimer qu'il connaît debrah depuis 15 ans, on est frappé par l'absence de vieillissement des personnages. Dérangeant.
Le dessin est toujours agréable, même si la couverture de cet album est ratée, selon moi.
À suivre.

Comme le reste de la série tous les bons ingrédients sont contenus dans ce tome. Une intrigue forte qui avance, des personnages riches, l'histoire tient debout. Les dessins et la colorisation soutiennent un ensemble très cohérent.
Pas de faiblesses et on a qu'une envie: lire la suite.