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EAN : 9782081287594
84 pages
Flammarion (19/03/2014)
3.62/5   12 notes
Résumé :
Élisabeth adore les livres. Le problème, c’est que son cordonnier de père ne voit pas la lecture d’un bon œil, lui qui ne sait pas lire. Pire, il empêche son fils d’aller à l’école pour l’aider à la boutique. Élisabeth écrit au Père Noël pour lui demander son aide. Mais c’est le facteur José qui intercepte le message. Ému par le souhait de la petite fille, il décide de lui prêter main-forte en secret, avec le secours de Marie, une belle modiste. Ce... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Au pays où tout est permis, Elisabeth écrit au Père Noël en plein mois de mai ! Joli mois de mai pour exaucer tous vos souhaits.

La lettre d'Élisabeth atterrit dans une immense poubelle bleue, une grande boite comme un « No man's land ». Tous les courriers sans destination précise y sont jetés, puis oubliés, mais ça c'était avant José. José est le facteur du quartier. Tout le monde l'apprécie car ce bonhomme sans prétention, réglé comme une horloge, donne de son temps, de son sourire, de son amour à chaque habitant et selon leur particularité. Quand la fin de journée arrive, il rentre enfin chez lui. Il apprécie cette solitude, ce doux silence. Chaque soir, il prend le temps de lire et souvent choisit une lettre dans cette grande poubelle bleue, au hasard, comme ça, par plaisir, pour ne pas laisser ces lettres sombrer dans un océan d'oubli. C'est ainsi que son choix va bousculer ses habitudes. Une lettre particulière va bouleverser son coeur : La lettre d'Élisabeth.

Comment ne pas être ému par cette lettre si touchante écrite par une petite fille qui ne demande au Père Noël qu'un peu de compréhension et d'amour pour son père et son frère ? Comment ne pas être touché par ce facteur qui va tout mettre en oeuvre pour réaliser en plein mois de mai le voeu d'Élisabeth ? Et comment ne pas apprécier tout ce florilège de personnages attendrissants : Etienne, le père d'Élisabeth, cordonnier de métier, qui aide les gens à marcher ; Antoine, son frère, qui n'aime pas l'école et se sous-estime, et puis il y a Marie, la jolie Marie et ses chapeaux plus époustouflants les uns que les autres, elle dégage tellement d'amour cette chapelière.

Emmanuelle Cosso-Merrad nous délivre un roman tendre sur l'illettrisme écrit avec beaucoup de douceur, poésie et intelligence. le texte est joliment illustré, noir sur blanc, par le trait fin et délicat de Pauline Duhamel. L'auteure montre aux enfants comme aux plus grands que même si parfois la vie ne fait pas de cadeau, il y a toujours une issue pour qui veux l'entendre et ouvrir son coeur.

Il y avait la « Lettre à Elise », il y a désormais « La lettre d'Elisabeth ».

Joli moi de mai ! Son voeu sera-t-il exaucé ?

Merci à Babelio et aux Editions Père Castor-Flammarion pour ce joli roman contre l'illettrisme, grande cause nationale.

Lien : http://marque-pages-buvard-p..
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Une tournée de finie et José ressent la fatigue lui descendre jusque dans les chaussettes. Une fatigue qui glisse de la langue comme d'un toboggan et vient se choir aux pieds d'une chaise.
Facteur des petits quartiers roses, c'est pas rien, c'est tout un métier !
Entre les boîtes aux lettres de Siméon le coiffeur, de Georgina la fleuriste et Henri le banquier, il faut avoir de la conversation.
Passer les nouvelles, par ronds de bouche et roues de vélo, allez hop, il faut que ça tourne, il faut que ça roule!
Sa bouche est joyeusement endolorie d'avoir danser sur l'air des conversations du jour après remise des courriers.
« Bonjour », « comment va votre dos ?», «  et le petit dernier ? » J'ai entendu dire que »...
Pourtant, José n'a qu'un seul souci dans ses semaines réglées comme des horloges à humeur.
La soirée venant, le facteur se retrouve seul devant une assiette et personne pour prendre de ses nouvelles.
Alors, pioche que je pioche dans la poubelle bleue des lettres sans destinations.
José s'émeut de celles qu'il a ouverte et délivre les enveloppes de leurs messages.
Une attire son attention, une, étrangement adressée au Père Noël.
Au Père Noël en milieu d'année ? Quelle drôle d'idée ?
« Cher Père Noël,
Bonjour, toi, je sais que tu vas m'amener un cadeau comme chaque année. Et que ça sera pas celui que je veux parce que tu es vieux m'a dit mon papa, et que les vieux, ça confond. Alors, s'il te plaît, cette fois, je t'en supplie, ne m'amène rien...C'est quoi ton prénom au fait ? Noël ? Ou Père ? Tu peux me dire, tu sais..je me moquerai pas...je te rappelle que je m'appelle Élisabeth 2... »
José à la moustache affolée devant la doléance, à la fin de la lettre, se tord les pointes à la recherche d'une idée pour rendre service à cette petite bonne femme au franc parler et de bonne volonté.
Comment convaincre un papa cordonnier au tempérament de fer de ne plus utiliser son fils aîné comme lecteur ambulant et apprendre la lecture et l'écriture. le frère n'en peut plus d'essuyer les railleries de ses anciens camarades devant ses retards scolaires mais le père à la jambe de bois à la tête dure.
Peut-être qu'avec un peu de tact, de douceur et l'aide de Marie, amie de José qui sait coudre, on peut recoudre un coeur blessée ?

: « La lettre d'Élisabeth » de Emmanuelle Cosso-Merad est très clairement sur l'illéttrisme et l'analphabétisme.
L'abordant à différents niveaux, le père d'Élisabeth et le frère, et brossant les difficultés inhérentes, l'auteure arrive grâce à sa poésie et son propre tact à alléger le sujet et fournir une petite histoire courte touchante, sympa et très accessible pour les petits lecteurs et les autres.
Cela ressemble presque à un conte de noël sans en prendre les étapes, les guirlandes, mais en faisant du facteur un magicien du bonheur, statut que l'on peut un peu lui attribuer dans les petits villages et les petites communes isolées. Nous nous rendons compte en tournant les pages, que notre José s'occupe des autres pour ne pas que sa solitude lui pèse trop lourd et, quel coeur en or, ce José !
L'auteure met sur un thème qui lui est probablement cher un peu de fantaisie- c'est un sujet que l'on ne choisit jamais par hasard- , faisant la promotion du plaisir de la lecture et son indispensable utilité pour subvenir à ses propres besoins.
Nous avons des personnages haut-en couleurs de comédie, donnant un peu de distance du coup, à petits zestes d'humour et adoptant un ton familier convivial.
Élisabeth, la mordue de livres, qui trotte à cloche-pied jusqu'à la ville d'à côté et revient en courant avec son journal secret sous le bras est amusante.
Le père très grincheux et bourru ne restera pas longtemps de glace et fondera comme neige au soleil devant le joli minois de Marie. Son teint va reprendre des couleurs et il saisira l'utilité de reprendre la lecture afin d'utiliser les nouvelles méthodes de confection pour son commerce. Emmanuelle Cosso-Merad met toutefois en valeur l'expérience et le savoir qui ne s'apprend pas dans les livres, ce cordonnier pourrait en dire des choses, « montre moi tes chaussures, je te dirais qui tu es ! ». Une façon aussi de mettre à l'honneur l'art de l'artisanat.
Ce papa, qui est aussi rude qu'un pirate à jambe de bois, fera aussi le deuil de sa relation avec une maman absente. José noue du fait de belles connaissances grâce à Élisabeth.
Une belle histoire de solidarité, d'amitié et peut-être...
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Elisabeth vit avec son père, Etienne, qui tient une cordonnerie, et son frère aîné, Antoine. Il en est ainsi depuis sa naissance, sa mère étant partie à ce moment là. D'aucun disent qu'elle est partie au ciel, d'autres partie Dieu sait où, et son père ne dit rien. C'est comme ça, et elle a appris à faire avec. Mais aujourd'hui, elle a un souci et se sent bien seule pour essayer de palier au fait que son père prétexte énormément de travail à l'atelier pour empêcher son frère de fréquenter l'école. Antoine se plie à ses exigences mais elle sent bien qu'ainsi il risque de rater sa vie. Alors, de sa plus belle plume, elle écrit une longue lettre au Père Noël afin de lui demander d'intervenir… mais lui parviendra-t-elle et son appel à l'aide sera-t-il entendu ?
Mon avis : J'avais déjà repéré ce petit roman jeunesse sur babelio, grâce aux plusieurs critiques enthousiastes qu'il compte d'ors et déjà… J'ai donc été ravie de le voir figurer parmi les livres qui m'ont été attribués au hasard pour notre prochain comité lecture. Et j'ai pris un véritable plaisir à sa lecture ! le récit se présente un peu comme un conte moderne sur le thème de l'illettrisme et de l'absentéisme scolaire, et fait intervenir la solidarité pour les combattre. L'écriture est riche, joue avec les mots pour nous offrir une histoire qui présente des passages poétiques et tendres et d'autres plein d'humour et de vitalité. Les personnages sont tous aussi attachants les uns que les autres, même Étienne parvient à nous toucher malgré la main mise négative qu'il exerce sur son fils. le texte est enrichi par les douces illustrations au crayon gris de Pauline Duhamel, permettant de petites pauses dans la lecture sans en perdre le fil conducteur. Que vous dire de plus qui n'ait déjà été signalé par mes prédécesseurs… peut-être simplement que cet ouvrage sera très rapidement présenté à la médiathèque comme une nouvelle acquisition destinée à mes jeunes lecteurs… mais pas que puisqu'il peut donner à des parents désarmés quelques pistes pour aider leur enfant à prendre conscience de l'importance de la lecture…
Public : à partir de sept – huit ans
Si vous voulez vous rendre sur le blog de l'illustratrice, Pauline Duhamel, vous pouvez suivre cette adresse :
http://paulineduham.ultra-book.com/
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Elisabeth est une petite fille enjouée et rêveuse. N'aimant pas trop les règles, elle désobéit parfois à son père, qui la gronde. La cause la plus fréquente de sa colère est de voir sa fille lire, et ne rien faire d'autre. Car pour lui, lire est une perte de temps. Lui-même ne sait pas lire, il a su mais il ne sait plus. Sa maman n'est pas là, certains disent qu'elle est au ciel, d'autres qu'elle est partie... quant à son frère Antoine, il suit les traces de son père cordonnier ; toujours prêt à l'aider au magasin, n'hésitant pas à manquer l'école.
Un jour, alors qu'elle est assise au creux de son arbre-cachette, Elisabeth décide d'écrire une lettre au Père Noël (première personne qui lui vient à l'esprit) pour faire part de son inquiétude. Il faut que quelqu'un fasse comprendre à son frère qu'il est important d'aller à l'école pour apprendre à lire, à écrire, à compter et plein d'autres choses.
La lettre d'Elisabeth arrive dans une drôle de poubelle. On la nomme La grande poubelle bleue ou la poubelle de l'oubli. Là sont déposées toutes les lettres aux adresses illisibles. Mais José, le facteur, est tellement amoureux des mots et des livres qu'une lettre non lue est une choses inconcevable pour lui. Alors régulièrement, il les récupère et les lit.
Evidemment, José tombe sur la lettre d'Elisabeth. Touché par son histoire, ce facteur au grand coeur va tenter de l'aider. La jolie modiste, Marie vient juste d'inventer un matériau surprenant qui remplace le cuir. José a peut-être trouvé la solution pour que le cordonnier se remette à lire... car pour apprendre à réparer les chaussures faites avec ce nouveau matériau, il faut lire la notice !
Un très joli conte plein de drôlerie malgré le sujet abordé : l'illétrisme, qui n'est en réalité pas creusé (volontairement à mon avis ; c'est à nous parents d'aller plus loin dans l'explication et de répondre aux éventuelles questions de l'enfant). Ce que les petits lecteurs retiennent surtout, c'est qu'il est important d'aller à l'école pour apprendre toutes sortes de choses, dont la lecture, essentielle pour se débrouiller dans la vie. Les personnages sont truculents, en particulier le facteur, fantasque à souhait et terriblement attachant. Pour la petite histoire, c'est l'association de Francis Cabrel, Voix de Sud, qui a fait appel à Emmanuelle Cosso Merad pour écrire un conte sur l'illétrisme en vue d'un spectacle musical pour enfants (joué lors des « Rencontres d'Astaffort » en juin 2013). Une lecture à conseiller aux petits écoliers de plus de huit ans.
Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
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Quand on a un père cordonnier qui rejette la lecture et enfouit le deuil de sa femme, on se retrouve dans le cas d'Elizabeth qui, pour sauver son frère et son père de l'illettrisme, décide d'écrire au Père Noel. Heureusement, le bonhomme à barbe est remplacé par un facteur moustachu qui va tout mettre en oeuvre pour réaliser le souhait de la petite fille.
Un joli petit roman sur ce fléau culturel qui cache bien souvent des blessures profondes...
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Tous les matins, il enfourchait son vélo et n'oubliait jamais sa sacoche, son goûter, son sourire et sa conversation.
Il en choisissait toujours les mots avec soin. Un peu comme on choisit des vêtements dans une penderie. Par exemple, si la personne en face de lui était pressée, il employait des expressions qui évoquaient toutes la rapidité. Vite fait sur le gaz, en coup de vent, bref, zou, c'est la course, rapido presto, en un coup de cuillère à pot !
Si la personne était triste ou même simplement maussade, il choisissait alors des mots réconfortants comme oui, câlin, cher ami, cheminée ou clarinette qui 'a rien à voir mais qui tinte agréablement à l'oreille.
[Les mots choisis par José sont en italiques dans le texte]
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Quand José rentrait chez lui, il aimait enfin garder le silence. Il le gardait tout contre lui car c'était un silence doux et moelleux comme un oreiller. Il y posait sa tête et repensait à tout ce qu'il avait fait et appris dans sa journée. Puis, il choisissait une lecture et il faisait alors à nouveau le plein de conversation.
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« Mon père, il avouera jamais qu'il sait pas lire. Il a trop honte. Il dit qu'il ne voit pas bien mais c'est pas vrai. Sa technique pour abuser les gens, c'est qu'il a une paire de lunettes qu'il prétend tout le temps avoir perdue. Ça n'abuse que lui et ça n'amuse personne. C'est à moi qu'il demande de lire le courrier. Pas à mon frère. Mon frère, je crois qu'il veut qu'il soit comme lui. Ça ne lui suffit pas de pas savoir lire. Il veut un complice. Et le problème c'est que c'est en train de marcher. Il lui fait rater l'école en disant qu'il a besoin de sa présence au magasin. Il lui dit que la lecture, c'est un truc de fille et que c'est très mauvais, que ça donne des idées qui sont pas la réalité. Là, il a peut-être pas tort... Parce que moi... la réalité... Pouf, pouf... »
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Étienne était parti dans le désert qui n'était pas loin. Là-bas, il sortit du fin fond de lui-même toutes ses colères. Il y en avait plein. Ses colères étaient contre le Ciel qui laisse les bons ouvriers perdre leurs jambes, contre les pieds des femmes qui s'éloignent et ne reviennent pas, et pour finir la plus grosse colère de toutes, la colère contre lui-même.
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Il était une fois José.
José était un brave homme qui vivait dans une petite ville, pas très loin de Paris, pas très loin de Marseille, pas très loin de Strasbourg, pas très loin de Bordeaux. Loin de tout en fait.
Il vivait seul au milieu de cette petite ville, posée dans une plaine, voisine d'une campagne, traversée d'une rivière, à quelques encablures de la mer, non loin d'un désert, surplombée d'une montagne. Nulle part donc.
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Videos de Emmanuelle Cosso-Merad (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Emmanuelle Cosso-Merad
Emmanuelle Cosso est romancière, scénariste et parolière. "La Dernière mort d'Éric Muller est son sixième roman. https://www.fayard.fr/livre/la-derniere-mort-deric-muller-9782213725932/
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