Jean-Claude de Crescenzo est le fondateur des Études coréennes de l'Université d'Aix-Marseille et chercheur associé à l'Institut de Recherches Asiatiques (Irasia). C'est ce que nous apprend la quatrième de couverture de cet ouvrage publié aux Éditions Decrescenzo éditeurs. J'en déduis fort astucieusement que cet auteur est aussi éditeur, et la suite me le confirme : une maison d'édition siégeant à Fuveau (13), spécialisée dans la littérature coréenne, des traductions souvent signées
Jean-Claude de Crescenzo.
La partie anthologie est assez symbolique, quelques extraits en fin d'ouvrage, mais intéressante.
La partie "étude de textes" est composée de plusieurs chapitres thématiques sur la littérature coréenne d'aujourd'hui et le monde actuel, entrecoupés de réflexions personnelles. L'auteur s'implique dans ses analyses et réflexions et le tout se lit sans peine. Quelques thèmes abordés (toujours dans la littérature coréenne) : la figure de l'ennemi (extérieur et intérieur), la lenteur, la solitude, la générosité.
Jean-Claude de Crescenzo a inventé son ouvrage durant ses marches dans la campagne aixoise pendant le confinement et il l'ouvre sur l'évocation du livre "
Les vraies richesses" de
Giono, richesses simples dont l'homme n'a cessé de s'éloigner jusqu'à engendrer une pandémie mondiale. "
Giono rappelait l'essentiel ; la terre que chaque jour je foulais dans mes promenades n'était pas à protéger par pur état d'esprit écologique, mais comme le support commun de l'humanité."
J'ai été sensible à cet éloge tout au long du livre, ainsi qu'à celui de la lenteur, associé à la conscience que désormais "Big Brother a pu laisser sa place à Big Data" (p.44).
Merci beaucoup à de Decrescenzo éditeurs et Babelio de m'avoir fait parvenir cet ouvrage dans le cadre de l'opération Masse Critique de février. Je n'ai pas pu apprécier pleinement le livre que j'imaginais davantage comme une anthologie commentée car je ne connais pas la littérature coréenne. Et commencer par des commentaires n'est pas la meilleure façon à mon avis. Néanmoins, cela m'a offert une première initiation bienvenue.
J'ai préféré les anecdotes personnelles de l'auteur, traducteur et voyageur impliqué, attentif, généreux, aux analyses plus scolaires qui citent penseurs et philosophes et convoque de trop nombreuses références à mon goût. J'ai beaucoup apprécié la sincérité, l'humanité, la passion de l'auteur pour la Corée et sa littérature, passion si forte qu'il en vient à "habiter dans les oeuvres" : cela est merveilleux.