Claude Cueni/5
4 notes
Résumé :
"Si vos théories me convainquent, ce n'est pas une table de jeu que je mettrai à votre disposition, mais toute une nation. Vous ne jouerez pas avec des jetons, mais avec des millions de gens." Ainsi s'adresse Philippe d'Orléans, régent de France, à son futur ministre des Finances, John Law, inventeur du billet de banque et grand spéculateur. Libertin adulé par les femmes, génie de la finance et joueur invétéré, John Law pourrait être le frère de Barry Lindon. Ce rom... >Voir plus
étiquettes
Ajouter des étiquettes
Que lire après Le Grand JeuVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1)
Ajouter une critique
Fils d'un riche orfèvre et changeur d'Edimbourgh, le jeune John Law de Lauriston est un génie précoce des mathématiques qui s'intéresse à la théorie des probabilités, doublé d'un joueur invétéré. Très beau garçon, il est déniaisé à douze ans par une servante et multipliera toute sa vie les conquêtes féminines. Ayant tué un adversaire dans un duel, il est condamné à mort par pendaison. Il s'échappe de sa prison et trouve refuge à Amsterdam et à Venise où il tente de rôder ses théories économiques sans pouvoir les appliquer. C'est finalement Philippe d'Orléans, le Régent, qui lui donnera les moyens de ses ambitions et ira jusqu'à le nommer Contrôleur général des Finances. Law fut à l'origine de la création de la Banque Générale, ou Banque Royale et de l'introduction du papier-monnaie en France. Si son système se révéla bénéfique pour l'économie devenue exsangue suite à trente années de guerre et de dépenses dispendieuses du Roi-Soleil, les adversaires du financier ne manquaient pas et ce premier pas dans la finance moderne, cette révolution économique aussi cruciale que l'invention de la roue ou de l'imprimerie ne se fit pas sans accidents...
Ce livre est plus qu'un roman historique. Très fidèle à la réalité de la vie du génial Ecossais, il serait plus judicieux de le classer dans les biographies. Mais quelle aventure exceptionnelle que ce destin hors du commun ! Que de péripéties, que de rebondissements ! Quelle réussite extraordinaire et quel effondrement tout aussi spectaculaire ! Law, homme le plus riche de son époque, n'aimait pas l'argent pour lui-même, mais pour les possibilités de libération qu'il pouvait procurer à l'humanité. Il annonçait déjà les temps révolutionnaires et la fin des royautés. Véritable précurseur, il fut le premier à comprendre qu'il fallait désaccoupler l'argent de sa valeur métallique pour libérer l'économie. Un livre qui fait réfléchir et aide à mieux comprendre la crise actuelle avec les bulles d'argent virtuel, l'inflation et la crise. Les mécanismes économiques sont restés très semblables, les passions humaines et la folie de l'enrichissement rapide toujours présentes. Cerise sur le gâteau, « Le Grand jeu » est fort bien écrit, très vivant. Il se lit comme un roman et ne peut se quitter avant la fin.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
Ce livre est plus qu'un roman historique. Très fidèle à la réalité de la vie du génial Ecossais, il serait plus judicieux de le classer dans les biographies. Mais quelle aventure exceptionnelle que ce destin hors du commun ! Que de péripéties, que de rebondissements ! Quelle réussite extraordinaire et quel effondrement tout aussi spectaculaire ! Law, homme le plus riche de son époque, n'aimait pas l'argent pour lui-même, mais pour les possibilités de libération qu'il pouvait procurer à l'humanité. Il annonçait déjà les temps révolutionnaires et la fin des royautés. Véritable précurseur, il fut le premier à comprendre qu'il fallait désaccoupler l'argent de sa valeur métallique pour libérer l'économie. Un livre qui fait réfléchir et aide à mieux comprendre la crise actuelle avec les bulles d'argent virtuel, l'inflation et la crise. Les mécanismes économiques sont restés très semblables, les passions humaines et la folie de l'enrichissement rapide toujours présentes. Cerise sur le gâteau, « Le Grand jeu » est fort bien écrit, très vivant. Il se lit comme un roman et ne peut se quitter avant la fin.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
Citations et extraits (5)
Ajouter une citation
Du jour au lendemain, des gens qui avaient jusqu'alors vécu paisiblement côte à côte étaient devenus des forcenés se massacrant mutuellement. Il ne s'agissait même plus de tuer. On torturait, on mutilait, on s'arrachait mutuellement les yeux de la tête. On taillait le ventre des femmes enceintes, on embrochait sur des piques les enfants qui n'avaient pu naître. Avec une cruauté satanique, on dépeçait, on taillait à la hache l'un après l'autre les membres des ennemis. C'était à désespérer qu'on pût jamais voir naître des générations capables à nouveau de vivre en bonne intelligence, avec civilité. Vraiment, ces spectacles vous faisaient perdre la dernière illusion sur la nature de la créature humaine, et quiconque avait pu sauver sa peau comprenait que les humains seraient de tous temps toujours capables de tels actes. On voyait là clairement que l'homme est un être pervers différent de la bête sauvage qui, elle, si férocement qu'elle tue, connaît certaines limites dans sa brutalité, alors que lui, dans ses aberrations dénaturées, utilise toute son intelligence pour torturer et massacrer de façon toujours plus barbare et plus atroce, plus sanguinaire, au-delà de toutes bornes et de toute mesure. L'homme a été et sera toujours une fausse manoeuvre de l'évolution, un désastreux caprice de la nature. Et si l'homme a été créé à l'image de Dieu, il fallait croire que Dieu était le diable en personne.
John, douze ans, d'un mouvement vif et souple, plongeait son membre entre les cuisses de la servante, qu'elle écartait avec volupté. Janine, une fille de vingt ans, était assise commodément sur le coffre de bois devant la croisée de la chambre de la tour. Elle avait la tête appuyée sur le rebord de l'encoignure de la fenêtre et semblait observer les nuages dans le ciel.
_ Je t'apprendrai tout, John, haletait-elle, chaque tour de main, chaque raffinement, l'art de la séduction, de la jouissance suprême, l'art de s'attacher une maîtresse et de s'en débarrasser, de la posséder et de la pervertir. (…)
John introduisit à nouveau son membre, impétueux, vigoureux, comme un jeune chien qui n'imagine pas être destiné sur terre à une quelconque autre occupation. Le garçon était d'une force inhabituelle pour son âge et rien ne le distinguait d'un homme fait. Seule la malicieuse flamme qui pétillait dans ses yeux sombres laissait deviner son jeune âge.
_ Je t'apprendrai tout, John, haletait-elle, chaque tour de main, chaque raffinement, l'art de la séduction, de la jouissance suprême, l'art de s'attacher une maîtresse et de s'en débarrasser, de la posséder et de la pervertir. (…)
John introduisit à nouveau son membre, impétueux, vigoureux, comme un jeune chien qui n'imagine pas être destiné sur terre à une quelconque autre occupation. Le garçon était d'une force inhabituelle pour son âge et rien ne le distinguait d'un homme fait. Seule la malicieuse flamme qui pétillait dans ses yeux sombres laissait deviner son jeune âge.
Je suis chirurgien, monsieur Law, pas mathématicien. Je ne fais pas grand cas de ces nouvelles sciences qui partout font fureur. Le monde entier s'occupe à faire des calculs de probabilités. Sans offense, monsieur Law, ce ne sont là que sottises. Dieu seul dispose, pas les mathématiques. Pendant des siècles, les montagnards suisses nous ont donné du fil à retordre sur tous les champs de bataille de l'Europe avec leurs drôles de piques, et voici qu'à présent, ils envoient sur le pauvre monde la plaie de leurs frères Bernouilli, avec leurs calculs des probabilités et leur loi des grands nombres. Ce qui hier passait pour juste, du jour au lendemain n'aurait plus de validité ! Il faudrait tout remettre à plat et tout refonder sur de nouvelles bases ! Et officiellement ! Et chacun devrait adhérer à ces nouveautés ! Le dernier garçon d'étable devrait se fourrer tout cela dans la tête. C'est un mal nouveau, monsieur Law, une vraie peste.
Car tout bonheur ou malheur dans le destin des hommes dépend de ta présence ou de ton absence. De quoi l'homme n'est-il pas capable pour accéder à toi ? Quels dangers n'est-il pas prêt à affronter, quelles turpitudes le font reculer quand il s'agit de te posséder ? C'est pour toi que les rois se font tyrans, que les sujets sont opprimés, les peuples exterminés, les pères assassinés, les enfants rejetés, les amis trahis. Pour toi, la jeune fille pure perd sa vertu, l'homme d'honneur se déshonore, le sage commet des folies, le juste des infamies, pour toi, l'ami trahit son ami, le frère devient un ennemi pour le frère, pour toi, les chrétiens retombent dans l'idolâtrie, les hommes se vendent au diable. Tu es le grand gouvernail qui oriente la course du monde, le grand axe autour duquel tourne notre planète.
L'attitude de ses deux filles n'échappa guère au révérend Woodrow. Au bout de quelques jours il demanda à Dieu son assistance pour réfréner les pensées voluptueuses. Mais quand vint le premier printemps, Dieu sembla s'être lassé de ses constantes prières. Les deux jeunes filles retrouvaient John la nuit à l'écurie. Tandis qu'une jumelle montait la garde, l'autre prenait du plaisir avec John. Et de fait, Janine avait appris une foule de choses à John.
autres livres classés : roman historiqueVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère
Voir plus
Les Dernières Actualités
Voir plus
Quiz
Voir plus
Quelle guerre ?
Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell
la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers
12 questions
3179 lecteurs ont répondu
Thèmes :
guerre
, histoire militaire
, histoireCréer un quiz sur ce livre3179 lecteurs ont répondu