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Karel Capek (Autre)Benoît Meunier (Traducteur)
EAN : 9782344049921
240 pages
Glénat (27/04/2022)
3.63/5   26 notes
Résumé :
Sur une île déserte, l'usine RUR produit des robots dénués d'émotions pour permettre aux humains de ne plus travailler. En visite dans les locaux, Héléna se questionne sur leur prétendue insensibilité. À la suite d'une nouvelle programmation, les robots commencent à ressentir la douleur mais continuent d'obéir aveuglément aux ordres. Des années plus tard, ils commencent pourtant à se rebeller.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Adaptation de la pièce de théâtre R.U. R. de Karel Čapek, R.U.R – le soulèvement des robots, donne une nouvelle vie à cet ouvrage de science-fiction précurseur datant de 1920 qui a donné naissance au terme de Robot.

Kateřina Čupová a gardé la forme originale : un prologue et trois actes, pour raconter cette histoire d'intellectuels un peu fous : matérialistes, cupides, utopistes, naïfs, intelligents, manipulateurs,... humains en somme.

Tout part d'une formule permettant de re-créer la matière humaine, organique, et de scientifiques qui s'en emparent pour créer des « humains de remplacement » l'idée étant de les faire travailler à la place des ouvriers, des secrétaires, des serveurs (les possibilités sont infinies) épargnant ainsi les citoyens tout en faisant de conséquentes économies. L'entreprise prend bien vite une dimension planétaire et aveuglée par leurs réussites, l'équipe de créateurs ne verra pas venir ce qui pourtant était bien prévisible.

Les aquarelles de la bédéiste mettent en valeur corps et décors, donnant vie et rythmes aux scènes qui se succèdent, tantôt philosophiques, tantôt absurdes, toujours claires dans leurs messages.
Dans ce huis-clos, les sujets sont variés, (peut-être même un peu trop) et reviennent régulièrement sur le tapis, comme des ritournelles, des questions en suspend qui se posent tant que la réponse n'est pas trouvée.

On y parle des relations de soumission que l'Homme met en place de manière systématique. Soumission des esclaves, des ouvriers puis des machines.
Il y est également question de sujets économiques de base comme la théorie de l'offre et de la demande, la liberté toujours à conquérir ou la recherche constante du pouvoir à n'importe quel prix, sous n'importe quelle forme.

Comme je l'ai mentionné plus tôt, l'ouvrage d'origine date de 1920, depuis, nombre de sujets ont été abordés, et de manière plus travaillée, plus complète. La manière de les traiter ici peut donc paraître désuète et naïve. Mais il est intéressant de les retrouver ici, à leur origine, dépouillés des réflexions actuelles autour de la bioéthique par exemple.

Pour ce qui est de la lecture, les nombreux flash-backs m'ont parfois perdue et l'ensemble est assez répétitif mais cela reste malgré tout une très belle découverte qui donne envie de découvrir la pièce de théâtre pour ceux qui comme moi, ne l'auraient pas lue.
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C'est l'adaptation d'une pièce de théâtre de Karel Capek parue en 1920. C'est de cette pièce de théâtre que vient le mot “robot”, du slave robotovat (travailler).

Le dessin est brut et simple, au crayon, des traits de stylo ou feutres, pas de pinceau pour le noir, des hachures pour les surface sombre, mais le trait reste souvent épuré, les couleurs sont travaillées en aquarelle et parfois, quelques surface de couleurs saturées viennent s'imposer plus radicalement. Certaines mises en pages sont très recherchées, le dessin favorise les surfaces, les postures, c'est scénique, sculptural, voire chorégraphique. On pense aux artistes modernes du début du XXe siècle, Cézanne, Matisse et surtout Malévitch, il y a un rapport avec les mouvements artistiques progressistes : futurisme, constructivisme, cubisme… C'est tout à fait dans le propos.

Les saynètes de l'histoire gardent le rythme et le style du théâtre, sous forme de huis-clos successifs, où l'action est commentée, et assez peu montrée, avec un microcosme de personnages, la fille de l'industriel, quelques cadres de l'entreprise, deux ou trois robots. Tous les autres protagonistes sont à l'extérieur, autour de ce petit groupe. On ne retrouve pas l'aspect monumental du Metropolis de Fritz Lang, le théâtre restant plus modeste, plus intimiste, cependant la thématique n'est est pas moins intéressante et le graphisme, par son étrange modernité vintage lui apporte une certaine aura.

Les humains de l'histoire sont dans les standards bourgeois du début du XXe siècle, avec les codes sociaux de l'époque, mais les problématiques sont encore très pertinentes, le travail, le capitalisme, la science, la déontologie et même l'écologie sont abordés avec une étonnante résonance pour nous, un siècle plus tard. Évidemment, le sujet a été repris maintes et maintes fois depuis, avec parfois beaucoup de talent et d'imagination, alors je ne sais pas si mon plaisir n'a pas un arrière-goût de découverte archéologique, mais globalement, j'ai trouvé cette bande dessinée graphiquement audacieuse, bien menée, bien construite et vraiment passionnante.
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À l'origine une pièce de théâtre choc, visionnaire et révolutionnaire de l'écrivain tchèque Karel ČAPEK en 1920. 2022, adaptation en bande dessinée par la tchèque Kateřina ČUPOVA.

Inutile de revenir sur la célèbre anecdote : lorsque ČAPEK écrit « R.U.R. » (pour Rossum's Universal Robots »), il invente le mot « robot », « robota » signifiant « travail forcé » en tchèque (en fait c'est plus précisément son frère qui le lui souffle à l'oreille). Il imagine une société futuriste où l'homme, après avoir créé de ses propres mains des machines pouvant travailler à sa place, des outils sophistiqués de forme humaine, devient non seulement dépendant de son invention mais ne la contrôle plus et devient envahi et menacé d'extinction.

Les robots ont si bien été créés sur le modèle de l'humain qu'ils se parent de sentiments et d'émotions : ils veulent conquérir le monde et asservir l'homme son créateur. Texte drôlissime en même temps qu'effrayant, écrit – je le rappelle – près de 30 ans avant « 1984 » d'ORWELL (pourtant considéré comme l'une des bases premières de la science fiction sociétale visionnaire), « R.U.R. » est un exemple de perfection, même pour un lectorat rétif au format théâtral. Derrière ce scénario se cache le monstre du totalitarisme, ČAPEK alerte le monde sur le basculement politique à venir dans un texte d'une profonde intelligence et d'une immense inventivité.

Kateřina ČUPOVA s'empare du sujet pour un roman graphique qui reste dans l'esprit de la pièce : drôle, engagé, il n'est certes plus possible de lancer une alerte sur un fait majeur datant d'il y a un siècle, mais ce fait, elle le transmet, à la manière de son lointain compatriote, elle montre que ce texte est d'une implacable lucidité en même temps que d'une troublante actualité, la bête non seulement bouge encore mais reprend du service et même le pouvoir ici et là.

Les dessins peuvent rebuter au premier abord : couleurs chaleureuses sur fond simpliste, un peu enfantin, peu détaillé, avec peu d'expressions de visages notamment. Mais une fois ce fond domestiqué, les bulles puissantes nous rappellent parfaitement cette pièce indispensable, en ravive le message : rendre une société aseptisée, créer des robots esclaves pour libérer l'homme, qui pourtant devient à son tour esclave de son invention (ça a quand même tendance à nous rappeler de nombreuses situations de notre société actuelle). Désirer un perfectionnement par étapes, jusqu'à la folie, la prise d'un pouvoir tout puissant précédant de peu l'anéantissement.

« R.U.R. » est peut-être l'invention de la littérature de science fiction visionnaire, de mise en garde en un message diablement politique. Texte charnière au même titre que « Nous » du russe ZAMIATINE, il préfigure la société en gestation avec une remarquable acuité. Il ne peut être passé sous silence.

BD épaisse – plus de 200 pages – qui se lit à la fois tranquillement et en s'interrogeant sur le message qu'elle renferme, celui de Karel ČAPEK, humain parmi les humains, combattant l'autoritarisme jusqu'à son dernier souffle. Roman graphique conseillé pour les générations futures, au même titre que le texte original, pour éveiller les consciences, facile d'accès de par son universalité et son intemporalité. Cette BD vient de sortir chez Glénat, elle peut par exemple très bien s'offrir, pour une réflexion poussée en même temps que de l'amusement devant certaines scènes burlesques.

https://deslivresrances.blogspot.com/
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Adaptation de la pièce de théâtre de Karel Capek, ce roman graphique reprends la première histoire mettant en scène des robots.
Je n'ai pas forcément accroché au style de Katerina Cupova tant au niveau du scénario que du dessin. On dirait du dessin sortant tout droit des vieilles publicités du début du XXe siècle. Un dessin plutôt simpliste accompagné d'une colorisation tirant sur le bleu… Bref, je n'ai pas accroché au dessin.
Quant au récit, il est un peu à l'image du dessin, cela manque de couleurs, d'énergie… Certes la révolte des robots est amené petit à petit, parallèlement à la déliquescence de la société humaine, c'est plutôt bien fait mais cela manque clairement d'émotion pour moi. C'est vrai que l'on ne peut pas avoir d'empathie pour des personnages aussi artificiels (et je ne parle pas des robots - mais j'imagine que c'est fait exprès), le personnage du directeur est particulièrement fade et bizarre. J'aurai aimé une description plus importante de cette société humaine qui se repose de plus en plus sur les robots sans s'apercevoir qu'elle perd pied petit à petit. le personnage de la fille du Président perd elle-même pied (je ne comprend pas son but dans cette histoire).
Au final, l'histoire n'est pas inintéressante mais je trouve qu'elle manque de forme, de profondeur et que l'adaptation aurait mérité d'approfondir plus l'histoire de Capek plutôt que de rester sur le canevas de la pièce de théâtre.
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L'usine R.U.R se trouve sur une île, éloignée du reste de la terre, elle fabrique des robots et les distribue dans le monde entier. Elle a à sa tête, monsieur Harry Domin le directeur, qui a pour objectif la fabrication de robots sophistiqués qui, contrairement à l'homme, travaillent en permanence et n'ont aucun besoin, aucune envie et pas de sentiment. le souhait d'Harry Domin est de les livrer dans le monde entier pour que l'humain n'ait plus besoin de travailler et puisse profiter de son temps à d'autres occupations. Lors d'une conférence, Harry rencontre Helena, une jeune femme pensant que les robots sont l'égale de l'homme et qu'ils devraient avoir les mêmes droits. Mais est-il possible d'arrêter la détermination et l'ambition des hommes ?

Adaptation de l'oeuvre de Karel Capek, cette pièce de théâtre écrite en 1920 utilise pour la première fois le mot "robot". Ce roman graphique est donc passionnant à découvrir avec une réflexion qui s'impose sur les thèmes du travail, de l'humanité, de l'intelligence artificielle, de l'évolution, de l'industrie, de la robotique et de la technologie. le dessin coloré à dominante de bleu, jaune et rouge, accompagne parfaitement cette histoire où les hommes consomment toujours plus et préfèrent être assistés, bien plus que libres.

Cet album de science-fiction est une critique de la société dont la lecture est intéressante, saisissante et troublante
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critiques presse (2)
LesComics
22 juin 2022
Le récit est troublant. En bien comme en mal malheureusement. Si le thème du soulèvement des robots est devenu un classique, RUR nous surprend notamment dans la construction de ses protagonistes et dans sa conclusion.
Lire la critique sur le site : LesComics
BDGest
03 mai 2022
L'adaptation est signée par Katerina Cupová, jeune prodige tchèque. Son style élégant et coloré apporte une certaine légèreté aux planches, jouant habilement des couleurs pour distiller une ambiance complexe dans un récit où l'optimisme béat de quelques-uns les empêche de réaliser l'impasse dans laquelle ils se sont précipités.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Mais les robots s'occupent de tout, et nous, les hommes, sommes inutiles.
Le labeur, la douleur, les enfants eux-même sont devenus inutiles.
Il n'y a rien de pire que de donner aux hommes le paradis sur terre. (p. 101)
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À votre avis quel est le meilleur ouvrier ? Le plus dévoué ? Le plus consciencieux ?
Pas du tout ! C’est le moins cher. Celui qui a le moins de besoins.
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Je voulais que chaque homme devienne un maître. Qu’il ne se contente pas de survivre. Qu’aucune âme ne s’abrutisse plus sur les machines d’un autre. Qu’il ne reste plus rien de ce satané système social.
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- L'un d'eux a encore été pris d'une crise. Il grinçait des dents. Il tapait dans les sculptures et les tableaux. Complétement détraqué.BRRR !
- C'était lequel ?
- Celui de la bibliothèque. (p. 77)
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En faisant les comptes, je me suis aperçu que ce ne sont pas les grands rêves qui font l’histoire… ce sont les petits besoins réunis de tous ces individus honnêtes, égoïstes, un peu voleurs aussi.
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