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EAN : 9782840165132
167 pages
Paris Ouest (20/04/2023)
4.33/5   3 notes
Résumé :
Au Portugal, les années 1940 sont marquées par l'émergence des ciné-clubs, un mouvement culturel sans précédent qui s’étend rapidement à tout le territoire national. Véritables espaces de réflexion artistique et d’accès à la culture cinématographique, les ciné-clubs sont vite perçus par les autorités de l’époque comme de potentiels lieux d’insurrection politique. En 1956, l’instauration d’une nouvelle loi place l’organisation du mouvement, jusqu’alors indépendant, s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Tout d'abord merci à la masse critique Babelio et aux Presses universitaires de Paris Nanterre pour ce document.
Ce livre est très documenté, à la lecture, on se rend compte de la somme phénoménale des recherches de son auteure.
Le sommaire résume à lui seul la main mise de la dictature de Salazar et de « l'Estado novo » jusqu'à 1974 :
- Une façade de protection et de promotion du cinéma,
- La mise en place d'une surveillance préventive,
- Messages de résistance.

Lors de la lecture, on peut se rendre compte de l'emprise de l'Estado Novo sur la programmation des ciné-clubs, tout est supervisé ; il y a des subventions mais en contrepartie « pas de vagues », pas de projections « inappropriées » sinon…
Les films étrangers ne sont pas doublés mais sous-titrés, cela permet d'éviter les passages un peu tendancieux (selon les critères de la SNI (secrétariat national de l'information, de la culture populaire et du tourisme)), tout est sous contrôle, les bulletins, la programmation… « démocratie, est un mot interdit ». La censure est omniprésente.
Une résistance se met néanmoins en place, l'auteure cite l'exemple du ciné-club Imagen, qui l'annonce de la programmation de « la traversée de Paris », a ajouté, en dernière page du bulletin le poème « liberté » de Paul Eluard (en français bien sûr) ; une forme de résistance à l'obscurantisme de la dictature. (il s'agit d'un exemple).
« Un cinéma sans liberté n'est qu'un instrument de spéculation »…
A travers ces ciné-clubs, la dictature avait trouvé un moyen de diffuser ses idées, certains ont fait de la résistance, en qualifiant le cinéma portugais « de citadelle d'analphabètes et de commerçants ».
Le régime en place savait que ces ciné-clubs pouvaient être des sources de rébellion et a tout fait, non pas pour les interdire, mais exercer une censure impitoyable et les utiliser, incidemment comme organes de propagande.

Ce livre s'adresse à des passionnés d'histoire et de cinéma. Il est concis, précis, détaillé et pour chaque fait relaté est étayé par des documents corroborant les faits.
Pour la lectrice lambda que je suis, il m'a fait découvrir le rôle des ciné-clubs portugais sous la dictature, dont j'ignorai jusqu'à là l'existence !


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J'ai reçu cet ouvrage dans le cadre de la Masse Critique Non Fiction du mois de février 2024. Un grand merci à Babelio et aux Presses Universitaires de Paris Nanterre pour l'envoi de ce livre.

Je ne vais pas de ma propre initiative vers ce genre d'ouvrage, et pour cela, les Masses Critiques de Babelio permettent de me faire sortir de ma zone de confort livresque. Dans cet ouvrage, l'autrice Eurydice da Silva s'est penchée sur l'émergence de ciné-clubs portugais contestataires à l'époque de la dictature de Salazar au Portugal. Je n'avais aucune connaissances à ce sujet, ça a été pour moi une découverte totale.

L'ouvrage est construit autour de trois parties structurées qui nous font progresser au travers de l'histoire des ciné-clubs au Portugal, de leur émergence dans les années 1940, en passant par les diverses censure imposée par le le secrétariat national de l'information, de la culture populaire et du tourisme, jusqu'à la fin des années 1960, lorsque Salazar est contraint de renoncer à ses fonctions.

Au travers de nombreuses sources, documents et images de l'époque, l'autrice retrace l'histoire de ces ciné-clubs, derniers remparts de contestation face au régime dictatorial et à la censure imposée, ainsi qu'au contrôle des films diffusés dans les salles. Je n'avais aucune idée qu'une telle résistance s'était mise en place dans le monde culturel portugais à cette époque, je suis partie d'un regard vierge sur le sujet pour arriver à une compréhension globale du sujet.

Que vous soyez passionné.e de l'histoire du cinéma ou de l'Histoire tout court, ce petit ouvrage est fait pour vous car il donne des clés de compréhension grâce à une analyse poussée et sérieusement documentée. Et si vous souhaitez pousser les recherches un peu plus loin, vous trouverez à la fin de l'ouvrage une bibliographie très complète qui a servi à l'élaboration du travail de l'autrice.
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Ce livre a été lu dans le cadre d'une masse critique et je remercie grandement les éditions "Presses Universitaires de Paris Nanterre".
L'ouvrage est plutôt destiné à un publi averti. Rien de sexuel dans mes propos, mais c'est une oeuvre pointue destinée à un public qui ne l'est pas moins.
L'intitulé de la maison d'édition est là pour le confirmer.
ensuite je ne suis ni portugais, ni ne fréquente outre mesure les ciné-clubs mais me targue, par contre, d'être un cinéphile éclairé.
Est-ce que cela aide à apprécier le livre, je ne sais pas.
En tout cas, l'écriture est agréable, dan un style qui n'est pas "universitaire" à outrance.
Il se lit par conséquent facilement, sans déplaisir aucun.
Après, il ne faut pas se voiler la face, c'est pointu sur un sujet très précis !!! Peu de fioriture, mais une analyse fouillée du sort des ciné-clubs lors de la dictature de Salazar avec une extension sur la menace qu'ils pouvaient représenter pour cette Dictature nouvellement installée et la forme de répression sournoise (pas d'interdiction frontale) que le pouvoir a instituée (et la résistance qui en a découlée) dans un cadre légal qui brimait ou plutôt contenait toute envie ou projet en dehors des clous.
L'étude du développement des ciné-clubs doit certianement être duplicalbe à d'autres pans de la culture portugaise de cette époque qui rappelle furieusement les procédés du bloc de l'Est de l'époque.
Très intéressant mais pour un public intéressé par le sujet et habitué à lire de tels ouvrages.


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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Un cinéma sans liberté n'est qu'un instrument de spéculation
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La première tâche, la première obligation morale et la première tentation esthétique d'un jeune cinéma national consiste à comprendre, à décrire et à révéler la réalité nationale
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Un cinéma véritable doit exprimer le combat de l'homme et le combat des peuples pour qu'ils deviennent maîtres de leur destin et de la nature
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L'art doit contribuer au développement de la conscience humaine, pour une amélioration du régime social
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