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EAN : 9791037508423
139 pages
Les Arènes (02/02/2023)
3.45/5   68 notes
Résumé :
Tokyo, milieu des années 1990. À vingt ans, son diplôme de japonais en poche, Florent Dabadie s'installe pour quelques mois au Japon.
Trente ans plus tard, il vit toujours là-bas. Il a été salaryman (employé de bureau), interprète, s'est marié avec une Japonaise et est devenu une star de la télévision.
Sa façon de raconter ses années japonaises, avec un sens du détail juste et une émotion à fleur de peau, est unique. Comment je suis devenu japonais est... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Attiré par la culture nippone et tout frais diplômé de japonais au milieu des années 90, l'auteur décroche une bourse gouvernementale, puis un poste dans un groupe de presse français désireux de percer là-bas. Il a vingt ans et, entre rythme de travail insensé, sorties alcoolisées le soir avec les collègues et premières fréquentations amoureuses, s'efforce tant bien que mal de s'acclimater aux codes et aux subtilités qui régissent le pays, lorsque, coup de théâtre, on lui propose de servir d'interprète à l'entraîneur de l'équipe nationale de football, le Français Philippe Troussier. Dès lors, tout s'emballe : très exposé médiatiquement, il devient la coqueluche des publicitaires, se retrouve l'un des Français les plus connus au Japon – juste derrière Carlos Ghosn, Philippe Troussier et Jean Reno –, rencontre même l'impératrice, et, après la Coupe du Monde de 2002, devient journaliste sportif à la télévision japonaise.


Tout se passe donc dans le meilleur des mondes pour le jeune homme devenu le plus japonais des Français. Marié à une Japonaise, il a adopté une conception japonaise de l'existence. Son épouse ayant opté pour une carrière, le couple, comme il est de règle dans ce cas au Japon, n'aura pas d'enfant pour pouvoir tenir le rythme effréné du travail. Les années passent, surviennent la crise des subprimes en 2008, puis la catastrophe de Fukushima en 2011. le récit poursuit son calme cheminement au milieu des péripéties les plus échevelées, dévoilant les réalités concrètes de la vie quotidienne au Japon, le peu d'ouverture du pays, la place réservée aux femmes, le terrible rapport au travail, le désarroi des jeunes générations.


Mais, déjà largement placée sous le signe de l'inattendu, la vie de Florent Dabadie ne lui a pas encore livré toutes ses surprises. Après trente ans au Japon et bien des obstacles franchis pour son intégration – en fait, s'intègre-t-on jamais vraiment au Japon lorsqu'on est étranger ? – , il lui faudra réaliser qu'il est quand même finalement temps de rentrer, faute d'assumer une éclipse professionnelle aussi brutale que son ascension fut fulgurante. Passé cinquante ans au Japon, l'on est souvent balayé des entreprises vers des fonctions plus subalternes…


Racontée avec simplicité sur un ton calme et distancié qui s'étonne presque encore du chemin parcouru, l'expérience de Florent Dabadie est extraordinaire à plus d'un titre et sa lecture fort divertissante. En référence à Amélie Nothomb, son récit aurait pu s'intituler « Stupeur et Emballement »…

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Florent Dabadie a vingt ans lorsque, fort de ses études de japonais, il s'envole pour le pays du soleil levant pour des vacances d'été. Une expérience enrichissante qu'il renouvelle l'année suivante, cette fois pour une année d'étude à l'université de Shizuoka. de retour à Paris, il termine sa licence et trouve très vite un travail à Tokyo. En 1998, il s'installe au Japon et devient critique cinéma pour le magasine Première. Cette carrière qui débute prend son envol quand il est contacté par l'équipe nationale de football qui cherche un traducteur pour son entraîneur français, Philippe Troussier. Ombre du coach, invective les joueurs au bord du terrain, devient un visage familier des Japonais. Beau, grand et français, l'homme plaît beaucoup, est sollicité de toute part, anime des émissions télé. Sa carrière est lancée, son pays l'a adopté.

Non, Florent Dabadie n'est pas devenu japonais. Comment le pourrait-il d'ailleurs ? Il a beau travailler d'arrache-pied, parler la langue, accompagner ses collègues dans leurs beuveries nocturnes, il reste toujours l'étranger, l'élément exotique qui se conforme aux règles, mais sans les intérioriser.
Malgré sa réussite, ses succès, sa popularité, son mariage avec une Japonaise, Florent Dabadie reste cet expatrié qui regarde de haut une société dont il note les défauts : le monde du travail impitoyable, la place limitée laissée aux femmes, la xénophobie, l'âgisme, etc.
Son discours est parfois condescendant, surtout quand il s'imagine pouvoir changer à lui tout seul, un mode de pensée, certes perfectible mais bien ancré au Japon.
Alors qu'on pourrait penser apprendre des choses, découvrir les aventures d'un Français en terre nipponne, on ne lit finalement que ‘'le fabuleux destin de Florent Dabadie'', un récit autocentré sans grand intérêt. Dommage.

Merci à Babelio et aux éditions Les Arènes.
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Parti pour quelques semaines au Japon, Florent Dabadie y restera trente ans.
Ce témoignage nous parle essentiellement de son expérience professionnelle, accessoirement de la vie au quotidien. Même si vous n'êtes pas versé dans la culture japonaise vous n'apprendrez rien que vous ne sachiez déjà. Intituler le livre ‘Comment je suis devenu Japonais' est certes vendeur, racoleur même, mais complètement inexact. Florent Dabadie , vu comme un oiseau exotique, sera tout au plus toléré dans ce monde au plafond de verre mais jamais intégré malgré les différentes personnes avec lesquelles il travaille, ses rencontres, ou son mariage avec une Japonaise.
Une lecture ‘exotique' pas déplaisante qui dépayse mais n'apporte rien.


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Raconter 20 ans d'une vie en 140 pages, voilà qui est un peu léger.
J'ai découvert cette collection qui relate des récits de français expatriés au Japon et j'étais curieuse d'avoir le point de vue d'une personne ayant passé vingt années dans ce pays déconcertant.
L'auteur nous livre son parcours et ses pensées concernant le monde du travail, où les employés semblent corvéables à merci, enchaînant des journées de 12 à 15 heures avec des soirées ou des nuits passées à boire entre collègues, il nous raconte aussi combien les étrangers sont encore mal acceptés dans ce pays, que les hommes considèrent que le rôle des femmes est de s'occuper de leur intérieur et des enfants....
Il nous raconte ses expériences professionnelles en lien avec le monde du cinéma et du sport, mais tout ça est assez succinct et pas assez approfondi, j'ai trouvé ça vraiment dommage et je suis restée sur ma faim.
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Passionné par le Japon, adorant les récits de voyages, j'étais à peu près certain d'apprécier ce livre, mais il a dépassé mes espérances.
Cet récit bref, joliment édité, dont la lecture prend finalement deux heures à peine, se révèle passionnant en tant que regard sur la société japonaise et très touchant par ce qu'il raconte.
L'auteur s'installe au Japon y fait une jolie carrière dans la presse puis à la télévision ( une émission sur le sport à la télé japonaise !), mais la vision qu'il retire du Japon est tout en contraste et justifie la fascination que ce pays exerce bien souvent. Certes les trains ne sont jamais en retard, mais essayez d'être invité par un Japonais. Certes l'accueil est souvent exceptionnel, mais ces petites attentions cachent parfois une très grande précarité. Certes l'image du Japon est souvent celle d'un pays prospère, mais l'envers du décor est terrible. Sans parler de la condition des femmes, de la dureté de la vie professionnelle...
A l'heure du bilan, le constat est sévère pour l'auteur qui juge sans complaisance son parcours et ses maladresses, et passionnant pour le lecteur qui apprend beaucoup et qui n'a bien souvent qu'une idée en tête : aller vérifier par lui-même !
Petit kiff personnel, une scène de restaurant se passe dans un endroit où je suis allé et ce fut une véritable madeleine de revivre ce lieu ( auquel je n'avais plus repensé depuis 2015) à travers ce livre.
Enfin je n'oublie pas l'humour et l'autodérision de ce joli livre très touchant. L'auteur ayant travaillé pour Première Japon, vous entendrez également parler de Monica Belluci ou Sophie Marceau, mais pour faire bonne mesure vous aurez également droit à quelques jolies anecdotes sur le monde du football....
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critiques presse (1)
LeMonde
13 février 2023
A 48 ans, Florent Dabadie raconte ce parcours unique sans trop de modestie mais sans fard, avec la fraîcheur touchante d’un homme encore surpris de ce qui lui est arrivé.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Les femmes japonaises. Trop longtemps humiliées par les politiciens conservateurs qui dirigent le pays. Entre autres doléances, on leur a toujours refusé un accès libre à la pilule contraceptive. Les entreprises ne leur donnent que six semaines de congé maternité. Au foyer ou au travail, il faut choisir. Kurumi ne veut pas d’enfants, elle préfère sa carrière. Elle dit qu’ici une femme doit travailler trois fois plus qu’un homme pour réussir et que ce n’est pas compatible avec une vie de famille. Elle est devant son ordinateur jusqu’à minuit, tous les jours de la semaine. Les vacances sont rares. Elle est prise dans la nasse. Le pays vieillit, les enfants ne naissent pas.
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Le professeur Yamamoto me parle de son découragement : « Les jeunes n’étudient plus. Ils ne posent pas de questions. Ils dorment pendant mes cours. Je regrette ma classe à la Sorbonne. » C’est déjà la génération des petits-fils de baby-boomers. L’illusion de l’emploi à vie est finie. Ils ont vu leurs grands-parents vivre et mourir pour l’entreprise. Leurs parents s’épuiser trois cent soixante-cinq jours par an pour une qualité de vie médiocre. L’enseignement de l’anglais au Japon étant volontairement catastrophique (pour empêcher la fuite des cerveaux à l’étranger), les jeunes ne peuvent pas voyager. Ils sont pris au piège. Heureusement, le travail à la sauce nippone leur permet de trouver des boulots à temps partiel, de gagner suffisamment pour manger et s’amuser. Ils vivent souvent chez leurs parents jusqu’à la trentaine. C’est le farniente. « Comment leur reprocher de ne pas travailler s’ils ne peuvent pas rêver ? » dis-je à mon professeur. « Vous avez raison. Alors qu’ils fassent la révolution ! »
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Le pays est trop petit, l’immobilier trop cher pour avoir une résidence secondaire. Les habitants de Tokyo s’échappent le week-end au sein de leur propre quartier. Comme Saturne, la mégalopole de trente millions d’habitants se constitue de plusieurs anneaux de banlieue. Tels des champs d’astéroïdes, les alentours de Tokyo sont d’innombrables villages limitrophes, avec la gare, la place, la rue commerçante, le temple, le jardin. Loin de la folie du centre-ville, c’est là que les Japonais se ressourcent. Souvent exténués, ils exigent que tout y soit propre, sûr, que le service dans les magasins soit impeccable. Six jours durant, ils travaillent comme des forcenés et attendent qu’on les traite comme des rois le dimanche. Au travail, les Japonais se transforment. Comme une double nature. Il n’y a plus de sentiments. Le travail est la fierté nationale. Pour être un bon Japonais, on ne peut pas y échapper. Et les mauvais Japonais n’ont pas leur place dans la société.
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Au bureau, je commence à me lasser des sorties avec mes collègues, qui finissent systématiquement sous la table à quatre grammes. C’est un rituel, souvent de célibataires, dont le refus de rentrer chez soi, dans un espace trop exigu, sans attache émotionnelle, se mélange à l’envie de se livrer : la société japonaise est tellement dure, les sentiments personnels tellement refoulés ou étouffés, qu’il n’est pas possible de les partager en plein jour, et c’est à une heure avancée de la nuit, après trois ou quatre verres de vin, qu’on peut découvrir une personne. Malheureusement, ce sont trop souvent des confessions avortées : au bord de vous livrer ses secrets l’interlocuteur s’endort, s’enferme dans les toilettes, fond en larmes et fuit de honte par la porte de derrière. Les Japonais, en fin de compte, ne se livrent jamais.
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M. Osawa, le directeur marketing, est livide. Quelques mois plus tard, on apprendra qu’il est en arrêt de travail. Dans une structure à la japonaise, il ne faut surtout jamais faire de bruit. Si l’on accomplit sa tâche avec abnégation, sans essayer d’attirer l’attention sur soi, même si l’on commet des erreurs, on sera toujours pardonné par le groupe, récompensé par le plein emploi. Dans ce contexte-là, il n’y a aucun mérite à la prise de risque, et la dilution du procédé de prise de décision est totale. Tout le monde est responsable. Personne n’est responsable. Le Procès de Kafka. Jamais d’explication frontale, toujours ménager l’honneur de celui qui a tort. Éviter la confrontation. Osawa a été pris en otage entre ses patrons occidentaux qui ont lui demandé d’agir vite et ses collègues japonais qui ont tergiversé et n’ont pas voulu faire de vagues. Coincée dans cet étau, la puce de son cerveau a buggé. Et il a préféré se court-circuiter lui-même.
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