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EAN : 9782849534038
176 pages
La Boîte à Bulles (09/11/2022)
4.26/5   89 notes
Résumé :
Qaïs et Leïli sont deux amants éperdument amoureux. Si amoureux que le jeune homme, incapable de contenir sa passion, la chante à tous les vents avec tant de ferveur qu’il reçoit le surnom de « Majnoun » (le fou). Très vite, sa réputation le précède, si bien que le père de Leïli refuse de donner la main de sa fille à ce personnage si extravagant.

Brisé, le poète se laisse dépérir, chantant sans cesse son amour perdu. Tel Orphée, ses paroles apaisent... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (33) Voir plus Ajouter une critique
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Prix Orange de la BD 2023.

Yann Damezin, merveilleux dessinateur, s'est emparé d'un vieux conte oriental, Majnoun et Leïli, pour retracer cette belle et terrible histoire d'amour, la sous-titrant « Chants d'outre-tombe ». Édité par La Boîte à Bulles, ce superbe album est beaucoup plus qu'une BD et le Prix Orange 2023 de la BD a eu le mérite de sortir ce livre de l'anonymat.
Que c'est beau ! Quelle poésie !

Déjà, la couverture m'éblouit mais les premières pages sont un véritable enchantement alors que Yann Damezin n'oublie pas de rappeler les noms des trois poètes-écrivains à l'origine de cette douloureuse et pourtant belle histoire : Nezâmi, Jâmi et Khosow de Delhi.
Leïli est si belle, Qaïs est tellement amoureux qu'un étranger le nomme Majnoun, surnom donné aux fous, fou d'amour, ici. Ce nom lui restera.
Que de couleurs ! Que d'arabesques !

Majnoun donc ne cesse de déclamer son amour, de le chanter mais le père de Leïli, un homme dur, rigoriste, sévère, ne veut pas que sa fille l'épouse et le père de Majnoun est d'accord. On sépare donc les amoureux.
Que de tristesse ! Que de larmes !

Le conte devient de plus en plus émouvant, bouleversant même, et je sens que cela va empirer, même si, en mon coeur, j'espère toujours… Les animaux se joignent de la partie, sont unis et solidaires avec les amants. Les dessins sont toujours aussi impressionnants, une vraie avalanche de couleurs très bien mises en valeur par l'imprimeur. Ce livre est un véritable délice pour les yeux sauf pour le texte que j'ai eu un peu de mal à déchiffrer alors qu'il est très beau.
Le livre devient même féministe défendant la cause des femmes au travers du sort de Leïli, obligée par ses parents d'épouser un homme qu'elle n'a pas choisi.
Dans le deuxième chapitre intitulé « le chant du pourrissement », cela vire au gore. La double page d'un réalisme poétique glaçant montrant le corps de Majnoun se décomposant m'a terriblement impressionné. C'est macabre et beau.
Le « Contrechant » du troisième chapitre tente d'apporter une conclusion positive au conte. Enfin, sans la moindre couleur cette fois, la page finale de lexique m'a été très utile.
Magnifique, émouvant, terrible, macabre, ce conte oriental a retrouvé une nouvelle vie grâce à Yann Damezin qui me l'a fait connaître avec un festival de couleurs. Aussi, je remercie Nicolas Zwirn et Lecteurs.com qui m'ont permis de me régaler, d'être attristé et emporté jusqu'au bout par l'histoire de ces deux amoureux fous : Leïli et Majnoun.

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Majnoun et Leïli de Yann Damezin, lauréat 2023 du Prix Orange de la BD est le plus célèbre conte amoureux du Proche et du Moyen Orient adapté en poème graphique. Cette triste et douloureuse histoire aurait été transmise oralement par les Bédouins jusqu'à sa versification en langue persane par Nezâmi au XIIe siècle. Khosrow et Djami écrivirent ensuite leur version.
Yann Damezin, illustrateur et auteur de bande dessinée villeurbannais nous offre avec cet album une version moderne de Majnoun et Leïli, une véritable ode à l'amour tragique.
Leïli et Qaïs s'aiment en secret depuis leur tendre enfance. L'amour va croissant, l'amant se fait poète et chante, psalmodiant partout le nom de son aimée. Tant de passion et de ferveur lui valent bientôt le surnom de Majnoun (le fou).
Cet amour fou va être contrarié, les pères des deux amants refusant leur union :
« Ainsi les deux tribus, d'un avis unanime,
séparèrent la rose de son rossignol,
tranchèrent violemment entre racine et cime,
cachèrent le soleil aux yeux du tournesol. »
La magnifique couverture augure déjà d'une belle découverte, mais elle n'est qu'une sorte d'apéritif tant le contenu est une véritable symphonie, une somptueuse alchimie entre la miniature persane et les alexandrins.
Un peu réservée au départ car n'ayant pas eu la chance de rencontrer un tel graphisme associé de plus à des alexandrins, j'ai, très rapidement, été conquise par la luxuriance, la précision, la finesse des dessins aux couleurs chatoyantes, inspirés des miniatures persanes, nous entraînant dans un monde onirique.
Le récit savamment transcrit en alexandrins ne se borne pas à relater un amour hors du commun. Il aborde également l'ascétisme, la mort, de façon parfois crue mais réaliste, le patriarcat, et la condition féminine.
Yann Damezin n'hésite pas à donner la parole à Leïli, lui permettant d'exprimer combien, à la différence de son amant, il est mal vu qu'elle se lamente publiquement sur son sort et pose également la question de ce qu'est un véritable amour.
Quant à laisser Leïli affirmer son goût irrépressible pour la liberté, difficile de ne pas apprécier cette magnifique initiative !
Les dessins dans un mélange d'horizontalité et de verticalité associés à quelques sublimes pleines pages, les couleurs flamboyantes, le tout porté par une poésie élégante et recherchée font de ce roman graphique un véritable objet d'art.
Mon seul bémol est l'absence de numérotation des pages…
J'adresse un immense merci à Nicolas Zwirn, à Lecteurs.com et à la Boîte à Bulles pour cet enchantement. Nul doute que je viendrai revisiter ce poème graphique !

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Poésie et onirisme ! Que c'est beau !
Quelle originalité folle dans ce roman graphique qui a puisé dans un conte ancien des bédouins arabes d'Irak au VIIème siècle, et d'une adaptation perse du XIIème siècle. Une superbe histoire d'amour à mort qui a inspiré au fil des siècles de nombreux poètes et artistes d'Asie centrale et du Moyen-Orient.
Un kaléidoscope de couleurs éclatantes, chatoyantes pour narrer l'histoire d'un amour éperdu, celui de Qaïs pour la belle Leïli. Qaïs va commettre l'imprudence de clamer son amour pour l'élue de son coeur, il s'enflamme de poèmes, les récite à qui veut les entendre. Grave erreur, car chez les Bédoins c'est aux pères d'arranger les mariages dans la tradition et non au fils (ou futur beau-fils) de désigner sa future épouse.
Par son emphase, Qaïs (renommé Majnoun qui signifie fou) a manqué de respect à son père et à son beau-père qui vont mettre un point d'honneur à rendre cette union impossible.
Yann Damezin a écrit des vers sous les différentes cases qui organisent les pages, le texte est magnifique, plein de charme et poésie. Où est-il allé chercher tout ça ? c'est époustouflant !
Les dessins expriment les rêves, les espoirs des personnages, l'oeil est charmé par les trouvailles graphiques, très inspirées des dessins perses et enluminures du moyen-âge, le tout mâtiné d'un gout prononcé pour représenter la mort qui rappelle l'art pictural mortuaire mexicain.
Une superbe odyssée aux confins de l'amour et de la mort, qui nous emmène dans un ailleurs fantasmagorique peuplé de créatures hideuses ou magnifiques. Un amour qui va prendre de plus en plus de place et de noirceur dans l'esprit de Qaïs, jusqu'à le consumer, lui faire perdre la raison et faire de lui un pur amoureux de l'amour mais … jusqu'où le mènera sa folie ?
Une réflexion sur la place des femmes également très intéressante, ainsi que le point de vue de Leïli qui s'exprime dans la dernière partie.
J'ai été complétement emportée dans l'ailleurs d'une imagination débridée sur un tapis volant de fakir, une lecture extra-ordinaire (au sens premier du terme) dévorée d'une traite, qui me laisse une forte impression.
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Sitôt, les mots se ruent à l'orée de sa lèvre
et, comme des oiseaux s'envolent à la ronde.
L'amant se fait poète et, brûlé dans la fièvre,
n'a de cesse qu'il n'ait tout révélé au monde.

Servi par le talent de Yann Damezin, ce conte a traversé le temps inspiré de grands poètes comme Nizami ou plus près de nous Ahmed Chawqi. Même les occidentaux ont été sensibles à cette histoire orientale propagée par les bédouins arabes d'Irak.
Ce jeune lyonnais s'est donc approprié ces "Chants d'outre-tombe" en sublimant cette histoire d'amour malheureuse.
Le résultat se conclue par une bd réussie magnifiée par des planches inspirées des miniatures persanes et par un récit en alexandrins qui donnent à l'ensemble une cohésion éblouissante.
Ce mariage heureux entre poésie et illustrations dément le choc des cultures que Pamuk relatait dans "Mon nom est rouge". L'opposition de l'art pictural du XVI siècle entre orient et occident est ici balayée pour unir deux mondes et ajouter même un coté féministe. En effet Leïli amoureuse de Majnoun préfère sa liberté à un amour figeant.
Je pense que Damezin s'est inspiré de David B. pour libérer son imagination et peut-être de cartes de tarots divinatoires pour m'enchanter à cette lecture où la magie est une part de cette histoire tragique d'un "fou d'amour".
Une bd impressionnante et éblouissante de beauté.
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Que c'est beau !
D'emblée, un choc visuel.
Mais arrivée à la page 176... j'étais un peu lassée.
Majnoun et Leïli c'est l'amour contrarié, la famille qui s'oppose au mariage et le gars qui en devient fou : il part dans le désert et prêche aux animaux.
Elle... elle va montrer davantage de sens pratique on va dire.
Le tout est conté en alexandrins : joli tour de force.
Mais les illustrations en sont un autre : des dessins façon miniatures persanes, pleins de détails et dans des couleurs éclatantes.
Sauf qu'à la moitié de l'album, ça a commencé à me faire un peu mal aux yeux tous ces pointillés et toutes ces volutes.
Dommage ; je n'ai sans doute pas apprécié cet album à sa juste valeur.

Challenge Bande dessinée 2024
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Ils versèrent tous deux des larmes si amères
Qu’une seule aurait pu changer en bile, en fiel
Les rivières, les lacs, l’océan et les mers
Un seul de leurs sanglots aurait troublé le ciel
Leurs âmes transpercées, comme lardées d’échardes,
D’épines par milliers et de morceaux de verre,
Ils erraient, gémissant, vêtus de pauvres hardes
un seul de leurs soupirs aurait ému la Terre.
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Qui ne peut pas pleurer en souffre davantage.
La larme qui n’est pas en un sanglot versée
s’écoule à l’intérieur et y commet ravage.
Le mal est invisible, et l’âme transpercée.
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D’autres bêtes venues des sept climats du monde,
attirées par la voix de ce frère d’Orphée,
s’immergeaient à leur tour dans la transe profonde
de ceux qui sont entrés dans un cercle de fée.
Ainsi Majnoun devint roi d’une étrange cour
Entouré d’animaux à ses lèvres pendus.
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Ainsi les deux tribus, d’un avais unanime,
Séparèrent la rose de son rossignol,
Tranchèrent violemment entre racine et cime
Cachèrent le soleil aux yeux du tournesol.
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Leïli, quant à elle, avait en héritage
des paupières battant comme ailes de colombe,
des lèvres de rubis, la lune pour visage,
des collines pour seins, un val au creux des lombes.
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Videos de Yann Damezin (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Yann Damezin
Le Prix Orange de la Bande Dessinée récompense chaque année des nouveaux talents du neuvième art. En 2023, le jury est présidé par Coco et composé d'auteurs, de libraires et de lecteurs et lectrices membres du site Lecteurs.com Pour sa quatrième édition, cette rencontre en ligne a été organisée avec les 6 finalistes sur "Un endroit où aller". Les invités : - Yann Damezin pour Majnoun et Leïli (La Boîte à Bulles) - Sara del Giudice pour Derrière le rideau (Dargaud) - Vincent Djinda pour de sel et de sang (Les Arènes) - Cécile Dupuis pour L'ombre des pins (Rivages ) - Joris Mertens pour Nettoyage à sec (Rue de Sèvres) - Neyef pour Hoka Hey (Rue de Sèvres - Label 619)
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