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EAN : 9791040802396
176 pages
Sarbacane (23/08/2023)
4.37/5   136 notes
Résumé :
Maman, raconte-moi une histoire…
L’enfance est le règne de l’imagination… Mais pas toujours un conte de fées. Pour Vera, malgré les monstres et les sorcières sortis tout droit de la tête de sa mère, atteinte de démona, le happy end tarde à venir. Elle se souvient…

Les visites chez la chaman, pour l’exorciser d’un mystérieux mal qui aurait pris possession d’elle ; sa mère clouée au lit plusieurs jours d’affilée, prétendant qu’un démon la harcèle... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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La petite Vera n'a pas la chance d'avoir des soucis d'enfant.
Le problème de Vera, c'est sa mère Adela, si instable, qui ne pense qu'à se jeter d'une hauteur quelconque pour en finir, que ce soit en bord de mer ou du toit de l'immeuble.
Alors Vera prie, se bricole un petit autel voué à son Dieu personnel qui va délivrer sa mère de ses démons. Car les démons Adela les voit partout, sent leurs mains sur son corps quand ils viennent la nuit se glisser dans son lit. Chuuuut il faut se taire car ils nous écoutent !
La vie devient vite un enfer pour son entourage, le père s'échappe dans le travail en cumulant un travail dans une pharmacie et de peintre en bâtiment. le grand frère se dispute violement avec sa mère (persuadée qu'il est toxicomane) et fuit l'univers familial dès qu'il peut.
Résultat, Vera reste seule la journée avec sa mère dépressive, paranoïaque, de plus en plus gangrénée par la folie. La petite fille va faire ce qu'elle peut pour s'occuper de cette maman défaillante, dans une terrible inversion des rôles.
Quelle douleur, quel poids tout au long de son enfance et adolescence pour Vera !
J'ai beaucoup aimé le graphisme superbe parfois semblable à de la broderie, du patchwork, des dessins très naïfs et aux couleurs vives dans une iconographie inspirée de l'Amérique du Sud. On ne peut s'empêcher de passer les doigts sur les pages en s'attendant à sentir la douceur des fils.
Les couleurs sont gaies comme l'enfance, puis virent au sombre ou au noir et blanc quand sont abordés les souvenirs d'Adela.
Je n'ai cependant pas été touchée autant que je l'aurais souhaité, car je me suis sentie voyeuse, un peu mal à l'aise, tant il est évident que c'est sa vie que l'autrice a mis ici en dessins, et la douleur est encore tellement à fleur de peau que je pense avoir eu besoin de me mettre à distance.
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Les vies ratées peuvent donner de bons romans. Et ce roman graphique est l'exemple flagrant d'un récit douloureux d'une mère mentalement malade et de sa fille Véra qui assiste à ses souffrances.

Adela est plongée dans des délires de persécutions. le psychiatre diagnostique une paranoïa ainsi qu''un lourd héritage de générations alcooliques.
Devant l'impuissance de la médecine ,Adela désespérée, se tourne vers des alternatives de guérison: la rebouteuse de Galice, les témoins de Jéhovah, l'exorcisme et les prières qui ne s'exaucent pas.
Dans cette famille déchirée et cette atmosphère mystique, Véra tente d'aider sa mère dont la maladie s'est déclenchée durant son retour en Espagne.
Même si l'on cherche en vain les racines du mal dans l'enfance d'Adela, la guérison semble impossible.
Des années durant Adela tentera de chasser le démon qui la poursuit.
Et quel attachement Véra déploie pour cette mère malade! Empathique et bienveillante, elle est la seule à trouver un terrain de communication.
Les autres membres de la famille ont démissionnés.

Cette tragédie pétrie d'amour et de chaos m'a transporté dans la nostalgie par les techniques employées par Béa Lema.
La couverture d'une communiante recevant non pas l'hostie mais un médicament m'a emporté dans mes années de catéchisme parmi les images pieuses nimbées de dentelle de papier, les autels et les croix, les bougies et les chapelets, concordances de souvenirs lointains.

Ce qui m'a rapproché de l'autrice est son goût pour la broderie et le patchwork qu'elle a utilisé pour illustrer son récit. J'ai ressenti une sororité joyeuse.

Je ne sais pas si Bea Lema s'est inspirée des arpilleristas chiliennes dont la résistance face à la dictature s'exprime avec du fil et une aiguille mais je n'ai pu oublier l'Ascension du Haut Mal de David B. en lisant l'histoire d'Adela.

Je confesse que l'autrice est une femme talentueuse qui a tissé une histoire d'amour touchante.
Du pur bonheur littéraire.
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Qu'est-ce qui m'a attiré dans cette lecture ?
D'abord une couverture particulière avec une image de communiante recevant une pilule à la place d'une hostie pour la communion. le tout avec de la broderie autour. Et le titre me rappelait celui d'un ouvrage des frères Lacroix (lax) : Des maux pour le dire.

Véra a eu une drôle d'enfance, hantée par les "fantômes ou les monstres" évoqués par sa mère Adela. Celle-ci croyait être ensorcelée, elle pensait qu'un démon se cachait dans la maison, dans la cave ou bien été caché chez les voisins. Adela va chercher des solutions auprès d'une magnétiseuse puis auprès d'es témoins de Jéhovah au grand dam de son mari qui est complètement dépassé.

Peu à peu Adela sombre dans une forme de folie qui la coupe de la réalité. Elle a de plus en plus de mal à travailler, à s'occuper de son foyer. Elle peut passer des journées au lit à cause de fortes migraines dont elle attribue l'origine à ce démon qui la ronge de l'intérieur. Véra doit assurer l'accompagnement de sa mère et la suppléer dans certaines tâches ménagères.

La vie d'Adela est perturbée mais aussi celle de son mari et de ses deux enfants. Elle bénéficie d'un suivi à l'hôpital psychiatrique, a un traitement qu'elle a beaucoup de mal à prendre de façon régulière.

Véra va accompagner sa famille en général et sa mère en particulier. Elle va essayer de la comprendre et l'aider à suivre son traitement. Elle l'aidera à sa sortie d'hôpital mais elle se sent seule dans cette mission, étant soutenue par son père et son frère.

Véra va chercher à comprendre d'où viennent les troubles de sa mère. Elle replongera dans l'histoire de sa mère et de sa famille. Adela a vécu son enfance dans un milieu violent où elle aura le seul amour de sa mère. elle subira la violence de son père qui est alcoolique et dilapide l'argent de la famille. C'est un homme violent qui ne tolère rien, aucun écart alors que sa conduite est loin d'être irréprochable.

Adela n'a jamais pu parler de ce qu'elle a subi. Mais peut-être a t'elle voulu oublié ces atrocités, les faisant disparaître de sa mémoire mais seulement en surface ? le monstre, le démon est peut-être ce père violent, capable de toutes les violences.

Bea Lema nous plonge dans le quotidien d'une famille qui vit sous la chape d'un secret de famille bien enfoui. Elle évoque les violences subies dans l'enfance pouvant traumatiser une vie d'adulte. elle évoque aussi le fait que la victime peut aussi reproduire ce qu'elle a vécu ou enduré et devenir auteur à son tour.

Bea Lema nous propose une magnifique histoire d'amour entre une fille et sa mère. Véra va tout faire pour sortir Adela de son enfer psychiatrique et lui permettre de retrouver une vie la plus normale possible. Vera va réussir à libérer la parole de sa mère pour faire "sortir le démon de sa tête".

Bea Lema propose un sujet très difficile mais elle l'aborde d'une manière poétique par le type de graphisme qu'elle a choisi de nous montrer. le dessin est très primitif par choix mais elle alterne des planches en page complète reprenant un peu les allégories relatives au diable que l'on pouvait voir au Moyen-Âge. Tout le passé douloureux d'Adela est traité en noir et blanc ce qui renforce le caractère lugubre et terrifiant de l'histoire.

C'est un roman graphique qui prend aux tripes, qui peut déranger et peut aussi interroger. Il repose la question de la place de la psychiatrie dans notre société et surtout celle des malades mentaux.

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Vera est une petite fille très sage. D'habitude se sont les enfants qui voient des monstres mais là c'est maman qui a peur des démons. Maman a si peur qu'elle reste souvent couchée. Parfois elle oublie Vera à son cours de danse. Papa travaille beaucoup, il ne croit pas à tout ça. Alors il rentre souvent tard parce qu'il en a marre de toutes ces histoires. le grand frère de Vera traite maman de pauvre folle, il est souvent en colère.
Maman prie beaucoup, Vera aussi mais les prières n'y font rien, les démons sont toujours là. Il ne faut pas faire de bruit pour ne pas les réveiller.
On emmène maman chez la chaman pour des séances d'exorcisme. Ça ne marche pas .
Le psychiatre cherche, donne des médicaments et maman en prend trop ou pas du tout. Elle boit aussi. Mais Vera est là elle grandit auprès de maman, ne la lâche pas
Un jour le diagnostic est posé, le bon traitement est trouvé, maman va mieux. Les racines du mal viennent de très loin. le problème est que si Vera s'absente, papa ne sait pas s'y prendre. Vera va lui expliquer patiemment comment il doit faire. le chemin est très long pour que la vie devienne normale.
C'est une merveilleuse histoire d'amour entre une fille et sa mère, malgré la maladie mentale et les délires monstrueux. C'est très poignant.
Le graphisme est très original. Certaines pages ressemblent à de la broderie, le dessin est enfantin, très coloré. Un dessin en opposition avec cette histoire si douloureuse. Les pages en noir et blanc sont celles qui racontent les vrais monstres dans l'histoire de la mère.
Un roman graphique pas facile mais très beau.
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Tout d'abord, un très bel objet ; tout le livre a été présenté avec des pages magiques comme brodées au point de croix à moins que ce ne soit de la laine Colbert avec du petit point, mais j'en doute puisque la Colbert est très épaisse.
A feuilleter donc si possible avant de l'acheter, 25€ quand même, mais j'avais vu sa présentation au Petit Journal.

Et puis surtout, c'est un peu mon histoire.

Une maman psychotique qui délire, dont on devient la mère, bien obligée, on grandit mal, l'angoisse est portée en bandoulière, et on ne sait jamais comment on va la trouver.
Cette maman dort beaucoup, elle se repose de ces traumas.
Cette maman a aussi un problème avec l'alcool, (tant qu'à faire...) ; la découverte des bouteilles est source de déceptions.
Elle a des visions de démons dangereux.
On a envie de crier : Mais qu'est-ce qu'il lui est arrivé pour être aussi malade, folle même, qui lui a fait autant de mal dans sa vie ?
Et là réponse est à la fin ; et puis la fin est équivoque.


Cet ouvrage magnifique aurait pu s'appeler : Maman est folle.
Et puis la honte qui va bien avec, pas facile d'avoir honte de son parent, surtout quand on l'aime très fort.
Mais l'amour finira toujours par perdre dans ces histoires ; ça ne marche pas à chaque fois...Quand les traumas sont trop puissants, quand elle croit vraiment que des démons prennent possession des corps, alors là, les cachets sont de mise et le pronostic psy est très négatif.


Et quand la fin arrive, c'est très difficile, compliqué, et le soulagement d'une vie meilleure pour notre maman aide beaucoup mais le mal est fait....
La mort d'une maman ne rachète pas une enfance tronquée et multi-traumatique.
Le deuil est quasiment impossible, le chagrin perpétuel nous enlise.

Courage et bravo à toutes les familles qui prennent à bras le corps la maladie mentale grave et invalidante.
C'est bien.
Mais c'est dur.



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critiques presse (3)
CNLJ
08 mars 2024
Des maux à dire, malgré le sujet dramatique abordé, est une œuvre emplie d'humanité, à la richesse graphique incroyable où plusieurs styles se côtoient, notamment des pages entièrement brodées, servant toujours le propos avec justesse.
Lire la critique sur le site : CNLJ
BDGest
28 novembre 2023
Avec ses "Maux à dire", Bea Lema frappe fort, grâce à la justesse de son propos et l’originalité de la forme choisie. À découvrir.
Lire la critique sur le site : BDGest
OuestFrance
17 novembre 2023
« Des maux à dire » est le premier album d’une jeune Espagnole. Un sombre récit personnel illuminé par une incroyable liberté artistique.
Lire la critique sur le site : OuestFrance
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Adela souffre d'un trouble délirant qui lui provoque des idées obsessionnelles.

(page 124)
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Elle faisait régner chez nous le silence. On mettait le son de la télévision au minimum et on parlait en chuchotant. Peu à peu, notre maison était devenue un sanctuaire sinistre où la vie semblait s'être éteinte.
Commenter  J’apprécie          40
Et pourquoi je dois boire ça, d'abord? C'est vraiment un remède contre le mauvais œil? T'es sûre que c'est pas de la drogue, plutôt?
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