Un récit vif, qui éclaire un parcours sur tout la palette du "continuum" de l'enfermement. Un des rares ouvrage et situation ou l'emploi du mot Kafkaïen n'est pas pour faire "style"
Lorsque qu'un État peut créer un "état" d'exception pour une seule personne, c'est que cela n'a jamais été un État de droit.
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Nous ne serons jamais des victimes, ni ma femme, ni mes enfants, ni moi-même, offertes en sacrifice à la divinité de la bien-pensance et de la propagande d'État qui forge des images de monstres pour mieux asservir les peuples avec les chaînes de la peur et les carcans des bonimenteuses demi-vérités bien plus aliénantes que les criardes menteries. En ces temps de crises protéiformes, la figure méphistofélique du terroriste est le puissant avatar qui permet de repousser les masses dans les nasses caudines de la terreur d’État, pour mieux les asservir.
Être assigné à résidence, c'est avoir les principaux inconvénients du prisonnier sans avoir les caractéristiques distinctives de l'homme libre. C'est être captif d'une administration, mis sous tutelle par un État bien qu’étant adulte et sain d’esprit ; constamment entre deux eaux et sans aucun statut réel.
C'est dans ces alcôves que l'on perçoit toutes les vibrations du racisme institutionnel.
Chaque geste, Chaque tic de langage, chaque regard dédaigneux vous persifle que vous n’êtes pas du bon côté du manche.
Mon escorte me conduit vers ma prochaine destination. Je ne le sais pas encore : ce sera le CRA de Vincennes.
trois lettres qui désignent le "centre de rétention administrative".
"centre" est un euphémisme pour "camp".
La rétention est à la détention ce que la peste est au choléra. Et toujours cette administration kafkaïenne qui me colle aux basques.