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EAN : 9782246170839
359 pages
Grasset (03/10/1984)
3.78/5   9 notes
Résumé :

Les morticoles (1894)

Daudet situe ce roman à clefs dans un pays imaginaire, la Morticolie, sur lequel les médecins règnent sans partage et sans scrupules. Tous les habitants sont malades ou éclopés, soignés en dépit du bon sens par des médecins qui paradent en redingote. Certains patrons parisiens indignés ont cru se reconnaître parmi les personnages du roman. Mais il est difficile aujourd’hui de mettre un nom sur ces morticoliens, dont le... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Un livre sur l'état sanitaire d'une population régentée par un aréopage de médecins. Après quelques lectures trop banales cet été, le covid et la lecture de «l'épidémie» de Simak cette curiosité qui date de 1854 véritable roman d'anticipation. « Un meilleur des monde » sanitaire avec des « Bigs Brothers » grands manitous de la médecine qui soignent des individus qu'ils ont contribué à rendre malades ou impotents

C'est à l' Hôpital Thyphus que cela se passe qui a pour devise: Liberté, Egalité Fraternité juste pour indiquer que ce n'est pas qu'un roman et que Daudet pense bien à la France : il ajoute par la suite bonheur et Santé
Une science pour réguler le social lui amener le bonheur humain par une politique sanitaire rigoureuse qui s'élabore « dans les laboratoires de physique et de chimie » et sur la table d'opération
Tragi-comédie grinçante sur une dystopie sanitaire: idéologie du corps sain et de la santé avant tout et malgré soi, refrain, il n'y a pas si longtemps, entendu, seriné et appliqué avec une certaine virulence à l'encontre de tous
par notre empathique gouvernement.
C'est surtout une critique très virulente contre le corps médical et du cynisme des médecins, de l'exploitation humaine au travail et l'exploitation ouvrière, de la religion, une critique d'une Société despotique de caste ou la Progression sociale se fait par « lèchement de pied »
C'est presque un livre d'anticipation scientifique qui passe en revue les progrès techniques médicaux du moment: le chloroforme et l'électrothérapie et ceux de demain: le suicide assisté à l'aide de substances anesthésiques diverses dans une «maison du Suicide» gérée comme une maison d'hôte , les politiques hygiéniste et de prophylaxie de l'OMS, les expérimentations humaines des Josef Mengele, Hans Delmotte, Aribert Heim, Wouter Basson. Il pose aussi la question de l'euthanasie avec ses conceptions les plus récentes et nous donne un avant-goût de «soleil vert» ou du compost humain californien décidé il y a peu.
Et même la guerre bactériologique-chimique.
C'est aussi un livre sur les maladies qui sont abordées avec beaucoup de connaissances du moins celles du moment.
Étonnant ce qu'on peut trouver dans ce livre. le seul problème c'est qu'il est assez indigeste Il est verbeux et très bavard , redondant il enchaîne les exemples avec toujours un misérabilisme de plus en plus prégnant et de plus pontifiant
Un effet d'accentuation qui rend un peu grotesque cette litanie de malheurs.
Un effet (tragi)comique et amer un peu désuet Léon, me semble-t-il, n'est pas fait pour ce style « Les morticoles » est son deuxième ouvrage écrit en 1894 il a été bien accueilli et avec ses études de médecine ratées il a conçu pour le corps médical une certaine aversion et cela se sent.
Le style a donc mal vieillis mais le sujet est très actuel. Il sera lu avec beaucoup de difficulté par un lecteur moderne mais pour un lecteur de SF qui se régale de sujets précédents Jules Verne ou Asimov sur la médecine, ça peut intéresser

Félix Canelon s'échoue avec ses camarades sur les terres des «morticoles» société hygiéniste des médecins décideurs, bellâtres qui se pavanent terrifiants Mengeles et leurs assistants, quasimodos bestiaux exécutant, dans les sous-sols, leurs basses oeuvres

Note: Morticole est devenu le nom générique du mandarin de Faculté caractérisé par l'amour de l'argent, des titres honorifiques, ainsi qu'une épithète injurieuse appliquée aux médecins et morticoliser signifie « tuer les malades selon les règles de la médecine», bien entendu seulement au pays de la Morticolie. Jean-Martin Charcot, grand neurologue, y est décrit sous les traits de Foutanges.
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Simple vannier, Félix Canelon ne veut pas rester toute sa vie dans son village, il a envie de découvrir le monde. Il décide d'embarquer comme matelot sur le « Courrier ». Mais après une longue traversée, le capitaine Sanot perd son cap dans la tempête et se retrouve sous la menace des canons d'un vaisseau battant pavillon noir à tête de mort et tibias entrecroisés au large du territoire des « Morticoles », des hypochondriaques étranges qui ont donné tous pouvoirs à une corporation de médecins tous plus tyranniques et déjantés les uns que les autres. le « Courrier » n'a pas touché terre que déjà l'équipage est mis en quarantaine, douché au détergent et privé de ses vêtements et de ses quelques restes de nourriture. En échange, on lui fournit des biscuits bizarres au goût infâme. S'ensuivra un internement dans un hôpital pour nécessiteux pour Félix qui sera séparé de ses compagnons. Pour essayer d'obtenir un meilleur avenir, il tentera de devenir étudiant en médecine, échouera à un examen humiliant et finira par se retrouver domestique chez plusieurs médecins en rêvant toujours de pouvoir enfin rentrer chez lui, loin de ce territoire de tyrannie sanitaire.
« Les Morticoles » est un roman en forme de fable satirique, un réquisitoire implacable du monde médical dans tous ses états. Il faut préciser que Léon Daudet connaissait très bien ce milieu. Qui aime bien, châtie bien, dit-on. Là, il y va à gros traits, à grands coups de serpe. C'est un brin outré voire caricatural, mais non dépourvu de vérité quand même. Les Morticoles se veulent anticléricaux et athées militants. Ils ne veulent plus croire en Dieu, mais en la Matière. Ils se revendiquent de la science alors que la médecine est plus un art empirique qu'autre chose. Ne dit-on pas que le médecin soigne, mais que la Nature guérit ? On est tout à fait dans la veine humoristique grinçante des Diafoirus et autres fanatiques de la saignée et de la purge du génial Molière. Tous les aspects du problème passent à la moulinette du polémiste : la spécialisation à outrance, l'obsession de l'enrichissement personnel, la peine de mort, la stérilisation des masses (oblation des ovaires pour offrir plus de liberté sexuelle aux femmes riches), les expérimentations loufoques et cruelles sur humains et animaux, les trafics d'organes, les vaccinations bizarres, la justice corrompue, la prostitution, la psychiatrie avec toutes ses outrances et même les déviances sexuelles, mais de manière plus discrète. À noter les patronymes amusants des personnages : Cloaquol, Burnone, Loupugan, Lebide, Clapier, Cudane et autres Ligottin (spécialiste de la camisole de force et du jet d'eau glacée). Datant de 1899, ce texte bien écrit se lit toujours agréablement en se disant qu'avec les derniers exploits de la caste, rien n'a vraiment changé avec le temps !
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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Curieux livre publié en 1894, Les Morticoles est souvent présenté comme une moquerie de la médecine. Effectivement, il y a des passages très spirituels, mais l'auteur a eu vraiment la main lourde! Il nous décrit un pays où les médecins, ayant pris le pouvoir, ont créé une véritable dictature médicale, où, sous prétexte de soigner, en arrivent à atrophier, mutiler, exécuter. Et à deshumaniser toute une population, dans une véritable folie. C'est un monde d'horreur, où s'accumulent les idées les plus cyniques et les plus meurtrières.
L'auteur est très créatif. N'a-t-il pas inventé ici la chaise électrique? N'a-t-il pas inventé le "léchage de bottes"? L'opération de retrait des ovaires, ici pour permettre aux femmes d'avoir des amants? Les excès, ici, nous découragent. Ce n'est plus de l'humour, mais une dystopie d'une grande tristesse. Ce livre peut être considéré comme une curiosité à découvrir, mais ce ne sera pas une véritable lecture "plaisir", car il nous laisse sur un grand malaise.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Que l’exemple des Morticoles, cité par nous, serve à tout le monde ! Les malheureux ont cru que la Matière suffisait à tout ; ils Vous ont chassé de leurs âmes. Votre vengeance, c’est leur état de mensonge, de haine et de misère. Se croyant libres, ils sont esclaves ; se croyant immortels par la connaissance, ils sont les plus ignorants et les plus éphémères des hommes, car la haute vérité leur échappe, laquelle n’est qu’en Vous et ne vient que de Vous. Accablés de maux, aveugles et sourds, ils tâtonneront sans cesse dans une obscurité meurtrière, tandis que les simples d’esprit et de cœur verront clair, auront des émotions pures et la béatitude éternelle.
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Nous tirâmes de ses draps un malheureux atteint de cette affection bizarre que l’on appelle hémophilie. Ce mauvais jeu de mots signifie que le blessé aime le sang, alors que réellement il se contente de le perdre.
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Bref, c’étaient tous de fieffés coquins sans scrupules.
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