Un livre sur l'état sanitaire d'une population régentée par un aréopage de médecins. Après quelques lectures trop banales cet été, le covid et la lecture de «
l'épidémie» de
Simak cette curiosité qui date de 1854 véritable roman d'anticipation. « Un meilleur des monde » sanitaire avec des « Bigs Brothers » grands manitous de la médecine qui soignent des individus qu'ils ont contribué à rendre malades ou impotents
C'est à l' Hôpital Thyphus que cela se passe qui a pour devise: Liberté, Egalité Fraternité juste pour indiquer que ce n'est pas qu'un roman et que Daudet pense bien à la France : il ajoute par la suite bonheur et Santé
Une science pour réguler le social lui amener le bonheur humain par une politique sanitaire rigoureuse qui s'élabore « dans les laboratoires de physique et de chimie » et sur la table d'opération
Tragi-comédie grinçante sur une dystopie sanitaire: idéologie du corps sain et de la santé avant tout et malgré soi, refrain, il n'y a pas si longtemps, entendu, seriné et appliqué avec une certaine virulence à l'encontre de tous
par notre empathique gouvernement.
C'est surtout une critique très virulente contre le corps médical et du cynisme des médecins, de l'exploitation humaine au travail et l'exploitation ouvrière, de la religion, une critique d'une Société despotique de caste ou la Progression sociale se fait par « lèchement de pied »
C'est presque un livre d'anticipation scientifique qui passe en revue les progrès techniques médicaux du moment: le chloroforme et l'électrothérapie et ceux de demain: le suicide assisté à l'aide de substances anesthésiques diverses dans une «maison du Suicide» gérée comme une maison d'hôte , les politiques hygiéniste et de prophylaxie de l'OMS, les expérimentations humaines des Josef Mengele, Hans Delmotte, Aribert Heim, Wouter Basson. Il pose aussi la question de l'euthanasie avec ses conceptions les plus récentes et nous donne un avant-goût de «soleil vert» ou du compost humain californien décidé il y a peu.
Et même la guerre bactériologique-chimique.
C'est aussi un livre sur les maladies qui sont abordées avec beaucoup de connaissances du moins celles du moment.
Étonnant ce qu'on peut trouver dans ce livre. le seul problème c'est qu'il est assez indigeste Il est verbeux et très bavard , redondant il enchaîne les exemples avec toujours un misérabilisme de plus en plus prégnant et de plus pontifiant
Un effet d'accentuation qui rend un peu grotesque cette litanie de malheurs.
Un effet (tragi)comique et amer un peu désuet Léon, me semble-t-il, n'est pas fait pour ce style «
Les morticoles » est son deuxième ouvrage écrit en 1894 il a été bien accueilli et avec ses études de médecine ratées il a conçu pour le corps médical une certaine aversion et cela se sent.
Le style a donc mal vieillis mais le sujet est très actuel. Il sera lu avec beaucoup de difficulté par un lecteur moderne mais pour un lecteur de SF qui se régale de sujets précédents
Jules Verne ou
Asimov sur la médecine, ça peut intéresser
Félix Canelon s'échoue avec ses camarades sur les terres des «morticoles» société hygiéniste des médecins décideurs, bellâtres qui se pavanent terrifiants Mengeles et leurs assistants, quasimodos bestiaux exécutant, dans les sous-sols, leurs basses oeuvres
Note: Morticole est devenu le nom générique du mandarin de Faculté caractérisé par l'amour de l'argent, des titres honorifiques, ainsi qu'une épithète injurieuse appliquée aux médecins et morticoliser signifie « tuer les malades selon les règles de la médecine», bien entendu seulement au pays de la Morticolie.
Jean-Martin Charcot, grand neurologue, y est décrit sous les traits de Foutanges.