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EAN : 9782754800853
464 pages
Futuropolis (05/01/2011)
3.7/5   67 notes
Résumé :
Lucille est retournée vivre chez sa mère. L'anorexie semble être un mauvais souvenir, elle est choyée par sa mère, mais ses démons continuent de la hanter. L'absence du père, et la présence d'Arthur, son fiancé, en prison, pour meurtre. L'horreur du monde carcéral est toute aussi pesante pour Arthur… La cohabitation avec les autres détenus, d'authentiques durs à cuire, impitoyables entre eux. Arthur est amené à partager sa cellule avec un vieil homme effacé, qui aff... >Voir plus
Que lire après Lucille, tome 2 : Renée Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Suite au meurtre qu'il a commis, Arthur se retrouve en prison. Lui ayant sauvé la vie, Lucille attend patiemment que celui-ci sorte enfin de prison et va donc lui rendre visite aussi souvent que possible. Il partage sa cellule avec Denis, pédophile. Tous les détenus veulent le punir pour tout ce qu'il a fait subir aux enfants et pour ce faire, demandent l'aide d'Arthur.
Renée, quant à elle, est au même titre que Lucille en plein désarroi. Pour soulager ses douleurs passées, elle se scarifie. Elle accumule les relations amoureuses, le plus souvent avec des hommes déjà mariés et plus vieux qu'elle. C'est ainsi qu'elle tombe amoureuse de Pierre, musicien de jazz, qu'elle a rencontrée au cours d'un de ses concerts. Mais Pierre n'arrive pas à quitter sa femme...
C'est dans de bien étranges circonstances que les chemins de Lucille et Renée vont se croiser un jour...

Suite du bouleversant Lucille, Renée est tout aussi brillant. Cet album met en scène de nombreux personnages en manque ou en quête d'amour. Ce sont des tranches de vie que nous raconte à nouveau Ludovic Debeurme. A l'instar de Lucille, l'on suit des tranches de vie de tous ces personnages, tous aussi blessés dans la vie, que ce soit Renée ou Arthur. Beaucoup plus triste et fragile, cet album se démarque tout autant par un graphisme au trait aérien et imagé. Les rêves de chacun ainsi que leurs fantasmes sont retranscrits comme dans un conte. Ludovic Debeurme étire, grossit, rétrécit ou déforme les traits exagérément pour montrer les souffrances de l'âme et du corps.
Affranchi de tout cadre et aux dessins toujours aussi épurés, cet album est un véritable roman graphique hors norme. Poétique et parfois violent, il démontre avec brio les blessures de chacun.

Renée vous marquera...
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C'est la suite de Lucille, une histoire d'entrée dans l'âge adulte par des êtres déjà abimés par le temps.
Lucille est retournée chez sa mère, Arthur est en prison, et un troisième personnage apparaît, Renée. Ce sont des écorchés, le bonheur semble les avoir oubliés, ils traînent leur passé comme un boulet. Par rapport au premier tome, le graphisme est plus affiné, les portraits plus appuyés, plus détaillé, toujours en noir et blanc. Mais certaines illustrations deviennent totalement surréalistes, la part du rêve (ou du cauchemar) devient plus prégnante, encore plus lourde, la laideur de ce monde accentuée. le récit est plus morbide, plus noir encore, et moins linéaire, les briques ne se recollent qu'à la fin. le texte se charge de poésie, certains passages sont d'une grande sensibilité. Les illustrations sont aussi de l'ordre de la poésie. L'atmosphère devient de plus en plus étouffante. Les moments symboliques sont même parfois durs à supporter. C'est un livre calme, pour l'importance du blanc dans les pages, pour l'économie de mots, et pourtant on ne s'étonne pas de la violence qui s'en dégage. Ce n'est pas une lecture confortable, c'est certain, mais tellement poignante et redoutable. On ne sort pas indemne de cette lecture.
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Lorsque Renée s'entaille le bras, ce ne sont pas des gouttes de sang qui s'échappent d'elle mais des répliques innombrables d'un petit enfant bossu au visage déformé par la terreur… Ce petit garçon fait écho aux évènements vécus par Renée ; il semblerait que pas un jour ne se passe sans que sa vision ne s'impose à elle. Pas que ça l'enchante mais sans lui, Renée serait seule… sa solitude la pousse d'ailleurs à s'accrocher au premier venu –au premier musicien venu. Si l'humanité lui semble laide, seuls ceux capables de produire un peu de beauté musicale la réconfortent. C'est ainsi que Renée se surprend à suivre un vieux musicien de jazz qu'elle invite chez elle pour une nuit avant de découvrir qu'il est marié. Les sentiments ne sont pas chose habile à manier : il s'y mêle dépendance et dégoût de l'autre, haine de soi-même, veulerie, lâcheté… Et lorsque le passé s'entasse par-dessus tout, on peut y rattacher des fantasmes parfois cruels qui essaient de combler le manque d'amour originel, cause de toute la tristesse des personnages créés par Ludovic Debeurme.


A l'histoire de Renée viennent s'ajouter les histoires déjà évoquées dans le premier volume intitulé Lucille. On retrouve donc cette dernière, guérie de son anorexie par l'amour qu'elle partage avec Arthur. Malheureusement, celui-ci est mis au bagne et cohabite en cellule avec des détenus difficiles à cerner ; où la promiscuité imposée ressemble parfois à s'y méprendre à l'harmonie supposée de la vie conjugale…


« Certains fous, on ne devrait pas les associer… Aucune magie à la sortie de l'éprouvette. »


Et petit à petit, alors qu'il avait réussi à surmonter son passé et sa généalogie, Arthur redevient Vladimir, le flambeau de son père mort en mer. Il s'éloigne de la réalité, perd Lucille et finit par se perdre lui-même totalement.


En variant les thèmes, en faisant intervenir de nouveaux personnages à la psychologie fouillée et aux caractères crédibles, Ludovic Debeurme fait intervenir dans Renée le même processus que celui mis en oeuvre dans Lucille. Il prend ses personnages et les imbibe de désespoir. Il en ressort de petites figures sans consistance, molles, incapables de s'extraire elles-mêmes du bain morbide dans lequel elles se sont plongées. Ludovic Debeurme appuie le trait et n'a pas peur de jouer sur le pathétique. Et puis, peu à peu, il fait se croiser les bons personnages. Dans Lucille, la rencontre de la jeune fille avec Arthur leur fut salvatrice ; dans Renée, ce sera l'amitié liée entre les deux souffrantes qui leur permettra de s'élever un peu de leur réalité crasse et de surmonter les souvenirs lancinants des failles éprouvées.


Avec Ludovic Debeurme, le bonheur n'est jamais total. Il ressemble plutôt à de la mélancolie et semble très fragile. Si le malheur est vécu concrètement par les personnages, la joie, elle, se symbolise par des rêveries incertaines et des visions hallucinées. Encore une fois, il s'agirait presque d'un échec, et on se demande si tout a vraiment été résolu à l'issue de la lecture de ces deux volumes. Un sentiment d'inachevé demeure encore…
Tant de chemin parcouru pour une récompense aussi minuscule ? …
Lien : http://colimasson.over-blog...
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Il y a cinq ans, Ludovic Debeurme invitait à suivre le quotidien de deux adolescents en pleine dérive psychologique. Lucille, étouffée par une mère trop protectrice, et Arthur, repoussé par un père alcoolique et violent, cherchaient respectivement ‘refuge' dans l'anorexie et le satanisme, jusqu'à leur rencontre, qui fît renaître cette flamme qui avait fui leurs vies depuis déjà trop longtemps et leur permettait de trouver un nouveau refuge : l'amour.

Aujourd'hui, l'auteur livre la suite tant attendue de ce roman intimiste. le lecteur découvre non seulement ce qu'il advient de Lucille, de retour chez sa mère, et d'Arthur, livré à la dureté du monde carcéral, mais va également faire la connaissance d'autres personnages. Il y a tout d'abord l'héroïne, Renée, une jeune fille torturée qui s'automutile, mais également Arthur, un garçon violent aux gènes suicidaires. Ludovic Debeurme explore une nouvelle fois avec grand brio, le mal-être de ces deux nouveaux écorchés de la vie.

Si la mise en place de ce deuxième volet est un peu plus difficile, Ludovic Debeurme parvient à aborder avec justesse des sujets difficiles tels que l'automutilation, le suicide et les relations parentales et affectives, en évitant de tomber dans le piège du pathos. En refusant de prendre position et en installant le lecteur dans un rôle d'observateur, il laisse ce dernier s'attacher aux personnages et se faire sa propre opinion. L'auteur va au fond de ses personnages et le développement psychologique est d'une finesse incroyable. Malgré la noirceur des destinées et la complexité destructrice des personnages, il parvient tout de même à maintenir une lueur d'espoir salvatrice tout au long du récit.

En s'autorisant plus de 500 pages, Ludovic Debeurme se donne la place et le temps nécessaire pour poser ses personnages et leur histoire en douceur. Une liberté d'expression que l'on retrouve également dans l'absence de cases, permettant ainsi aux personnages de circuler et de s'exprimer sur l'entièreté des pages. Un dessin minimaliste et une économie de moyens qui permet d'aller à l'essentiel, tout en offrant une grande lisibilité et une lecture plus rapide que prévue. En mêlant onirisme au réalisme, en déformant les corps et en noircissant par moments son dessin, l'auteur parvient également à faire ressortir les émotions enfouies et à dévoiler l'indescriptible. Ces quelques scènes qui vont au-delà des mots, insufflent une force incroyable à ce récit qui combine ambiance malsaine à une analyse psychologique poignante.

Me voilà définitivement fan de cet auteur, dont je range précieusement les chefs-d'oeuvre auprès de ceux de Charles Burns.
Lien : http://brusselsboy.wordpress..
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En 2006, Ludovic Debeurme nous racontait l'histoire de Lucille, une jeune fille complexée par son physique, blessée par le départ soudain de son père, étouffée par la présence trop lourde de sa mère, sombrant petit à petit dans l'anorexie.
Debeurme nous racontait aussi l'histoire d'Arthur, un jeune garçon solitaire, et violent, profondément marqué par le suicide de son père, fuyant ses nouvelles responsabilités d'homme de la maison.
Debeurme nous racontait ensuite comment Lucille et Arthur se rencontrèrent, et comment cette rencontre allait bouleverser leurs vies. Comment ces deux êtres perdus se sont trouvés, ont fui leur région rude et froide pour les lumières de Paris, puis la chaleur de l'Italie. Comment ensemble, ils ont appris à s'ouvrir tout doucement, d'abord l'un envers l'autre, puis à s'ouvrir à la vie, tout simplement. Tel des chrysalides devenant papillons, nous avons vu nos deux adolescents s'épanouir, oublier leur enfance éprouvante pour devenir des adultes resplendissants, emplis d'amour, de joie et d'espoir. Mais pour finir, Debeurme nous racontait malheureusement comment le drame les rattrapait, une nouvelle fois via le corps de Lucille et la colère d'Arthur.

Et puis… rien. Depuis 2006, Debeurme ne nous raconte plus rien, nous laissant nous morfondre et nous interroger sur le triste sort de nos deux héros.
Heureusement, aujourd'hui Debeurme nous offre Renée, la suite tant attendue de Lucille.
Cinq longues années d'attente auront été nécessaires pour savoir ce qu'il adviendra de Lucille, de retour chez sa mère, sauvée de l'anorexie mais cruellement tourmentée par le manque ; manque de son père, toujours absent, et manque d'Arthur, alors en prison.
Et Arthur, justement, qu'adviendra-t-il de lui ? Saura-t-il maitriser la colère qui brûle au fond lui – attisée par la dureté du monde carcéral, afin de sortir au plus vite pour rejoindre son aimée ?
Et qui est cette nouvelle venue, Renée ? Une écorchée supplémentaire, renfermée, solitaire, torturée par la vie et torturée par elle-même qui s'automutile pour évacuer la douleur qui l'étreint ; douleur infligée par cet homme plus âgé qui couche avec elle mais ne quittera jamais sa femme, douleur infligée par les fantômes de son enfance qui la hantent et rôdent constamment non loin d'elle.

Des thèmes durs, donc, mais traités avec tellement de pudeur et de justesse.
Loin de sombrer dans le pathos, le voyeurisme, ou le choquant, Debeurme s'attarde une nouvelle fois avec subtilité sur l'intimité de ses personnages, leurs doutes, leurs peurs, leur rage, mais aussi leurs espoirs, leur force, leur amour.
Tant d'émotions et de sentiments que Debeurme prend le temps de développer sur près de 500 pages…
500 pages qui se lisent d'une traite tant son histoire est prenante et sa narration fluide. 500 pages qu'il ne surcharge pas, qu'il aère, libérant ses vignettes de leurs cases restrictives et n'en plaçant parfois qu'une ou deux par page.
500 pages où sa plume illustre son propos à la perfection, lâchant parfois un dessin rapide, épuré et minimaliste pour figurer l'essentiel, s'attardant d'autres fois sur un dessin fin et précis exprimant une tonne d'émotions différentes dans les yeux d'un personnage, noircissant la page de traits anarchiques et envahissants pour rendre compte de la rage et la folie ambiante, ou déformant les corps de façon cauchemardesque pour accentuer la sensation malaise ou de dégout…
500 pages de haute volée au cours desquelles nous apprendrons à connaitre les personnages en profondeur, à les comprendre sans jamais les juger, et finalement à les aimer autant que des personnes réelles.

Avec Renée, Ludovic Debeurme justifie amplement ces cinq longues années d'attente et clos de façon magistrale l'aventure commencée en 2006 avec Lucille, livrant une chronique prenante, touchante, et bouleversante sur le mal-être de trois âmes marginales, incomprises et livrée à elles-mêmes, traitant de thèmes des plus difficiles avec une sincérité et une émotion à fleur de peau, et parvenant même à y insuffler un certain souffle d'espoir.
Un réel chef d'oeuvre, de ceux qui ont hissé la bande dessinée au rang de neuvième art.

Lien : http://www.anglesdevue.com/r..
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Il y a des couteaux mystiques qui s’enfoncent dans les chaires des jeunes filles allongées sous le poids des garçons. Je leur donnerais bien mille de mes cheveux, qu’ils en fassent des rubans de vertu à attacher autour de leur queue aveugle. C’est tellement dur d’avoir à lutter contre soi. On y gagne si peu… pour tout ce qu’on laisse en chemin
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Je suis dans une boite - mon lit - qui est elle même dans une autre boite - ma cellule - qui est, elle, dans une autre boite - la prison. Hum ... Non ... Je suis dans une boite - ma tête - qui se trouve dans une autre boite - mon lit - qui est enfermé dans ma cellule qui, elle est finalement dans la boite prison ...
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C’est pas si vilain d’être dedans quelque chose. C’est doux parfois d’être à l’intérieur. Mais là… Tu t’réveilles et t’es nulle part. Nulle part…
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J’ai envie de te frapper. T’enfoncer tes sempiternels soupirs de lassitude au fond de la gorge. Et t’ouvrir le regard à coups de fourchette, que tu aperçoives enfin ta bêtise en plein. Mais je t’aime
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Et tu crois que parce que je t’ai laissé me baiser tu peux régner sur ma chatte du haut de ta misérable verge ?
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Videos de Ludovic Debeurme (12) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ludovic Debeurme
Conférence animée par François AngelierUn cycle de conférences invite à une plongée dans les «mauvais genres» littéraires – polars, littérature érotique, science-fiction. Cette séance se penche sur le rêve, qui des textes antiques et médiévaux au cinéma hollywoodien, demeure un ingrédient fort de la culture de genre.Avec Anne Besson, professeure de littérature générale et comparée à l'université d'Artois, Jacqueline Carroy, spécialiste de l'histoire intellectuelle et culturelle des sciences et des savoirs portant sur les psychismes, et Ludovic Debeurme, auteur de bandes dessinées.Rencontre animée par François Angelier, producteur sur France Culture, et Monique Calinon, chargée de collections en littérature française à la BnF.Séance enregistrée le 12 décembre 2023 à la BnF I François-Mitterrand.
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Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

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