Un ouvrage qui, bien que déjà ancien (la troisième édition date de 1997), propose une synthèse toujours pertinente des différentes théories économiques qui s'affrontent encore aujourd'hui. Les modèles de croissance ne sont pas oubliés. L'auteur montre bien que la théorie économique n'est pas, et ne sera peut-être jamais, une théorie intégrée. En effet, l'analyse économique reste développée sur trois niveaux différents : le premier correspond à une approche socio-économique, qui se préoccupe essentiellement de l'étude du processus de répartition ; le deuxième niveau est celui de la microéconomie, qui prétend reconstruire le système économique en se fondant sur la seule logique de comportement des agents mais dont les théories sont, le plus souvent, impossibles à vérifier empiriquement ; le troisième est celui de l'approche macroéconomique qui, à partir de grandeurs observables et mesurables (les agrégats), se propose de déterminer le niveau global d'activité et de rendre compte des tensions qui l'accompagnent : chômage, inflation, déficit extérieur, etc. La discussion entre les trois approches étant quasi-impossible, la science économique ne propose pas de cadre d'analyse unifié.
Commenter  J’apprécie         91
Dans le cadre propre à chacune de ces approches, la confrontation est possible. De Ricardo et Marx à Sraffa, de Walras-Pareto à Arrow-Debreu, de Keynes à Clower ou de Tobin à Lucas... Les controverses ont un "sens" et la théorie donne vraiment l'impression d'avancer. Mais, d'un niveau à l'autre, la discussion est moins aisée et même, en toute rigueur, impossible.
Voilà pourquoi l'abord de la science économique contemporaine est si déroutant. On pourrait rêver d'un cadre d'analyse unifié, sécurisant pour ceux qui la découvrent. Force est de reconnaître qu'il n'en est pas, pour l'instant, ainsi.