Cette saga policière se déroule sous le règne conjoint d'Hatchepsout et de son neveu Thoutmosis III dans le sud de l'Egypte, à la frontière de la Nubie où le lieutenant Bak a été envoyé en exil. Des motifs réels de cette sanction, nous n'apprendrons rien dans ce tome, car les rumeurs circulant à ce sujet sont toutes sauf fiables (telle celle qui voudrait que le lieutenant Bak ait rossé un personnage important). Toujours est-il que notre valeureux policier se retrouve affecté à la garnison de Bouhen loin de la cour et de ses fastes, dans une région brûlée par le soleil et où le Nil n'est navigable qu'au plus fort de sa crue. C'est la région de la deuxième cataracte, au nord de la Basse-Nubie et dont les policiers medjaï contrôlent la circulation des biens et des personnes.
Suite au meurtre de Pouemrê, lieutenant d'infanterie de la garnison d'Iken mais qui s'avère être le fils d'un personnage très illustre, Bak est envoyé là-bas par son commandant qui lui confère toute autorité pour élucider cette affaire. Arrivé sur place, Bak va devoir composer avec la mauvaise volonté de Ouaser, le commandant de la garnison qui semble vouloir l'empêcher d'arriver jusqu'au coupable, tout en découvrant que la victime était détestée par les autres officiers pour son arrogance et son ambition démesurée.
Mes goûts naturels ne me portent pas vers la lecture de romans policiers, mais paradoxalement, alors que je trouve les polars historiques d'un niveau inférieur aux polars contemporains, ce sont eux qui me font le plus envie. J'aime m'y plonger pour retrouver toute une atmosphère d'un autre temps, et je dois dire que ce tome-là fourmillent de détails historiques extrêmement réalistes et évocateurs, nous immergeant totalement à cette époque et dans cette région aride. Les descriptions sont très sensorielles, nous faisant ressentir la brûlure du soleil sur notre peau, la poussière soulevée par nos pas, l'odeur de la sueur et des parfums capiteux. Bak nous entraîne dans les maisons modestes des artisans ou des servantes, dans les logements désordonnés et martiaux des officiers de la garnison, dans les tavernes peu recommandables où il aime étancher sa soif en compagnie de ses amis collègues, voire de quelques suspects.
Si au début, j'ai eu du mal à retenir les noms de tous les personnages, je me suis ensuite laissé complètement happer par cette enquête plaisante, à défaut d'être complètement convaincante.
Pour conclure, une lecture très agréable et dépaysante au temps des pharaons...
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