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EAN : 978B0BLZRJFZJ
112 pages
Escourbiac (30/11/-1)
4.5/5   4 notes
Résumé :
Refuge, passion, attentes, doutes, silences, cris, tendresses, violences, imprévus, jeunesse, temps, corps, brisures, amants, parjures, renaissance, envies...

Extraits d’un corpus de plusieurs centaines de textes, les poèmes d’Audrey Deroze évoquent toutes ces émotions, tous ces états et instants, de manière explicite ou en filigrane.
Ici, nulle posture : la poésie permet à l’autrice d’organiser le chaos d’une vie qui a été sourdement et arde... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Sans être spécialiste, je lis très souvent et très régulièrement des textes poétiques, tant sur papier que sur des forums ou des sites consacrés à la poésie. Si j'apprécie toutes sortes de textes, dans toutes sortes de styles et portant sur toutes sortes de thématiques, je confesse que la poésie que l'on appelle "classique" ou "néo-classique" a toutefois souvent mes faveurs. Cela tient tout particulièrement au rythme qu'elle propose et au fait que, pour des raisons assez inexplicables, je m'y retrouve assez rapidement lorsqu'il s'agit de la lire en marmonnant ou à haute voix : le plaisir que j'éprouve alors à la musicalité que sa lecture imprime à ma langue, à mes lèvres et à mon souffle peut alors provoquer à ma face étonnée la subreptice apparition d'une buée aux yeux et d'un sourire plissant tant mes paupières que mes lèvres à la commissure.

J'ai trouvé tout cela dans Les saisons assouvies, sous des formes variées où dominent toutefois très nettement les vers octosyllabiques (Plus de cent fois, Octobre) et les alexandrins (Une jambe, puis l'autre, Mari-couche-toi-là), tous soignés et équilibrés tout en refusant néanmoins systématiquement les élans de langueur pour cultiver avec une certaine élégance, légère mais souvent inquiète et toujours prête à interroger certaines des profondeurs qui font nos vies. Lorsqu'elle sent que le rythme de certaines émotions nécessite une musicalité plus syncopée, presque brisée, marquée au coin de l'urgence ontologique et des halètements que celle-ci engendre, l'écriture de l'autrice n'hésite toutefois pas à rompre soudain avec son parti-pris d'un certain formalisme structurant pour éparpiller les mots au tout-venant du souffle (Voyage de Lili Pute au pays du Géant).

Mais Les saisons assouvies sont aussi plus que cela, car cet ouvrage n'est pas un banal recueil de poésie comme on en trouve souvent sur les étagères des librairies ou des bibliothèques : plus qu'un florilège de certains des centaines de poèmes que l'autrice a publié pendant de nombreuses années sur Internet, il s'agit en effet d'un "récit en vers". le terme récit me semble ici d'autant plus judicieux que Les saisons assouvies déploient effectivement sous nos yeux et à nos lèvres, le quadriptyque d'une véritable aventure rapportée par l'une des protagonistes elle-même : l'aventurière. Cette aventure est de ces aventures qui sont probablement les plus importantes de la vie humaine puisqu'il s'agit de ""l'aventure" tout court, l'aventure purement et simplement, l'aventure absolument (...), l'aventure par excellence ; l'aventure du coeur (et du corps), l'aventure amoureuse" (V. Jankélévitch, in L'aventure, l'ennui, le sérieux).

Les écueils sont naturellement nombreux lorsqu'un ouvrage prétend rendre compte d'une telle aventure. Habile nautonière sur le fleuve intrépide de la vie flirtant sans cesse avec les rives éblouissantes de nos petites morts, Audrey Deroze me semble toutefois les éviter tous. Rien, pourtant, ne semble manquer des incontournables topiques qui font la singularité de toute aventure amoureuse : des pensées qu'Héloïse put avoir en prière au "décor" d'Aragon, en passant par les bijoux exotiques dont nous parle Baudelaire, ou l'attente qu'évoque Ernaux, tout est naturellement convoqué qui semble participer d'un dessein parfaitement maîtrisé, mais qui, malgré tout, dépasse l'autrice. Car en parlant d'elle-même, c'est - paradoxe et émerveillement de l'écriture - à nous tous qu'elle parle, tant hommes que femmes, ayant connu le goût et les palpitations - éblouissantes ou lancinantes - de l'aventure, ou rêvant cette aventure en romans, chansons, poèmes, peintures, photographies ou autres.

Qu'il me soit aussi permis d'évoquer plus spécifiquement le genre tout particulier qu'Audrey Deroze assigne à son ouvrage. Si la forme du "récit en vers" peut éventuellement faire penser à ces grandes oeuvres versifiées et rimées que nous offrirent par exemple le Moyen Âge occidental, c'est toutefois, me semble-t-il - et toute proportion et ambition gardée, bien entendu -, plus du côté de Pouchkine et de son célèbre Eugène Onéguine qu'il faudrait regarder, notamment, aussi, parce que différents niveaux de langue s'y côtoient sans pourtant s'y défigurer l'un l'autre. le Baudelaire des Fleurs du Mal peut, lui aussi, être mentionné, qui s'attacha à organiser de manière rigoureuse et progressive son ouvrage : Audrey Deroze semble en effet avoir eu particulièrement à coeur de composer et structurer son récit sur une trame dynamique à laquelle les mises en regard des textes et l'articulation en quatre volets contribuent remarquablement.

Bref, vous le comprendrez, j'ai adoré cet ouvrage, y compris pour de nombreuses autres raisons, dont l'une, qui n'est peut-être pas des moindres, tient à ce que j'ai adoré lire de tels textes sous la plume d'une femme.

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Quand le campagne ulule s'est présentée, il me semblait naturel de soutenir une femme qui se lançait dans la poésie et qui proposait de parler du désir des femmes et par ricochet des conséquences.

Audrey Deroze nous livre une poésie charnelle, erotique par moment, en finesse mais pleine de force. Elle nous parle de ces femmes libres qui écoutent leur désir et en assument les conséquences. Elle nous parle aussi d'une société qui pointe encore du doigt la liberté des femmes et les culpabilise parfois.

Sa poésie est aussi rassurante pour toute femme qui ne veut pas rentrer dans une case.

Des textes forts, puissants, beaux et doux.
Parfois très imagés mais alors ? Levons les tabous.

Belle lecture à vous. Merci Audrey
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J'ai découvert les textes d'Audrey Deroze, lorsqu'elle écrivait sur un site de poésie. C'est avec plaisir que j'ai acheté ce recueil de poème et la 4ème de couverture dit vrai. Il s'agit d'un récit passionnant, qui fera écho à ce que vivent certaines femmes.
Le style de l'auteure est à la fois brut et délicat, âpre et d'une grande douceur. La versification, plutôt qu'être un carcan, lui permet de synthétiser les émotions tout autant que les mots.
Un véritable coup de coeur.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
TAIS-TOI


" Tais-toi" souffle la voix du cerveau reptilien
Pense ce que tu veux, mais ferme bien ta bouche.
Mon art exprime en vers ce qui, au fond, me touche
Mais les rimes se taisent quand il s'agit de liens.

Tant de fois j'ai pensé:« Tais-toi» sous les reproches,
Je les ai avalés, digérés, faits ma force.
Ce silence incommode a forgé mon divorce,
Tapie, la vérité n'a pas touché mes proches.

La parole libère, dit-on, mais elle blesse "Tais-toi» et « être-soi» sont un peu synonymes.
Affreux sont les aveux qui achèvent le crime
Quand les muets renoncent à tuer par noblesse.
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TROIS QUARTS D'HEURE

Le meilleur pendant troiS quarts d'heure
N'est pas moins que l'éternité:
Humaine est la course au bonheur
Dans l'instant, se tient la beauté.

La beauté est en toute chose
Il suffit de la regarder.
Moi je l'exige et toujours j'ose
Et i'obtiens tout sans demander.

Demandez mon ame sensible
Mon coeur, mon corps, mon coeur encore
Je brade ce qui est possible
Pour combien de temps? Je l'ignore.

Car j'ignore après quoi je cours
Je prends le peu qu'on me propose;
Un extrême besoin d'amour
Que vous partagez, je suppose.
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J’ai échangé mes certitudes
Mes bonheurs de supermarché
Mon couple déjà ébréché
Contre une once de solitude.
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Quand je me rends chez mon amant
Je sens l’odeur de la lessive
Flotter dans son appartement
Domestique, simple et jouissive.
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Des regrets ? Je n'en ai aucun.
Comme je plains les âmes vierges
Qu'aucun désir violent n'heberge.
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