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Le narrateur, qui n'est pas nommé, est un bavard obsessionnel. Même s'il n'a rien à dire, il a sans cesse besoin de parler. C'est là son vice. Il n'y a que très peu d'action dans ce roman à part l'une des premières scènes où il tente désespérément de draguer une superbe femme dans un bar avant d'être poursuivi dans la rue par un rouquin éperdument amoureux de la femme à laquelle il a tenté en vain de faire la cour. En fait, ce livre est plutôt une réflexion sur le langage et sur la valeur des mots. le protagoniste se rend parfaitement compte qu'il est atteint d'un mal qui le ronge car bien qu'à force de trop parler, ses mots en viennent à être dépourvus de sens, il ne peut s'en empêcher et surtout, il a besoin qu'une oreille attentive soit à son écoute. Réflexion philosophique, pourrait-on dire, sur la valeur et le sens des mots ainsi que sur celle du silence. Livre qui peut paraître contradictoire puisque, bien que le lecteur soit atteint du mal de trop parler, le lecteur, lui, en déduit une morale sur le sens du silence. Livre un peu difficile d'accès puisque, comme je viens de le démonter, il mélange plusieurs styles d'écriture mais rempli de richesses !
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C'est bizarre, je me suis retrouvé dans ce livre. Suis-je donc un de ces incorrigibles bavards ? Est-ce possible ? Ça ne peut être que ça. Je plains mon entourage. D'autant que j'ai perdu la clé de contact et qu'il faut attendre la panne sèche pour que stoppe la machine. Il est préférable de contrôler la jauge avant de s'asseoir en terrasse.
Vérifiez votre niveau avec se merveilleux ouvrage, vous m'en direz des nouvelles... quoique, il est sans doute préférable pour vous de ne pas refaire mon plein.
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Avec « le bavard », René-Louis Des Forêts nous montre combien le 20ème siècle, avec le Surréalisme et le Nouveau roman, a proposé des textes d'une grande originalité.
Certes, ce récit est difficile au premier abord mais je l'ai trouvé très intéressant et je n'ai pas pu le lâcher.
René-Louis Des Forêts a écrit ce livre en 1944, pendant la résistance, dans l'euphorie d'un moment très particulier. Il a été publié en 1946 dans l'indifférence générale, comme s'il tombait mal ou était trop original. Il a été inspiré du surréalisme et d'André Breton en particulier.
Ecrit à la première personne il fait appel à une écriture discursive.

C'est l'histoire d'un homme silencieux pris soudain d'une envie de parler et en parlant, il va précipiter sa chute. A mesure que le temps passe, il va détruire son discours en récusant son propre témoignage. C'est un homme égocentrique mais attachant. Il est en pleine crise de bavardage et a le sentiment de parler pour ne rien dire. Alors il fait une sorte de confession sans que l'on réussisse à savoir si les faits raconter, la rencontre avec une femme dans un bal et les problèmes qui vont suivre, sont vrais ou pas.
C'est donc un exercice de style car les faits n'ont pas vraiment d'importance.
Et puis, il y a une autre singularité, c'est que le lecteur est partie intégrante du récit puisque le narrateur l'interpelle a plusieurs reprises.
Si l'histoire semble donc ne pas présenter un grand intérêt, c'est un livre qu'on ne lâche pas comme ça. Car les logorrhées du narrateur nous entraînent dans un tourbillon de mots assez fascinants.

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Après les commentaires brillants des critiques, il reste au lecteur lambda à ajouter quelques banales remarques de son cru.
« j'avais envie de parler et je n'avais absolument rien à dire », confession liminaire d'un bavard obsessionnel ; il s'interroge sur ses « crises » de logorrhée, en remontant à des scènes fondamentales : une tentative désastreuse de séduction par le verbe d'une femme, dans un cabaret, puis l'agression dans un parc par un amant mécontent.
Derrière le personnage du bavard intarissable, séduisant et insupportable, on interroge la figure de l'écrivain, affligé du besoin incoercible d'écrire et de produire, son lien ambigu avec le lecteur, la mise en question de l'acte même d'écrire.
L'écriture serait-elle une logorrhée, un vice fondamental ?
Si vous l'avez « vous êtes condamné à monter sur les tréteaux, il faut vous y résoudre à faire le charlatan ».
D'abord soulignons la construction méticuleuse de cette nouvelle d'une centaine de pages qui se déroule en trois mouvements/chapitres : la scène du cabaret mal famé, l'agression dans un parc glacé, le silence final.
Autant d'indications qui donnent à cette « confession » une architecture musicale ;
- « l'ouverture » avec l'esquisse des thèmes tels la recherche de l'authenticité, de la sincérité en littérature, la présence d'un lecteur auditeur soumis aux caprices d'écriture du raconteur,
- Puis la musique discordante du cabaret, faite de «  rires bruyants, [de] crissements des souliers sur le parquet, [d'] interpellations de diverses natures et le plus souvent grossières que recouvrait avec peine un orchestre dont la musique aigre éclaboussait les murs… »
- et enfin un choeur céleste de voix enfantines, souvenir personnel de «  la chapelle du collège breton » avec la note discordante de l'oiseau grotesque, cauda burlesque - ou tragique, analogue au rire que la femme du cabaret oppose au séducteur bonimenteur.
La respiration entre ces mouvements, andante, scherzo, finale, force l'attention de l'auditeur, comme dans un symphonie de Berlioz, à ceci près que notre bavard impénitent séduit et accumule des commentaires sans laisser le loisir d'une distance critique.

Même sens de la caricature dans les nombreux éléments picturaux qui jalonnent le texte : confidence paillarde entre deux ivrognes hilares dans le cabaret, à la manière des peintres hollandais, croquis au fusain des rues désertes, de l' arbre obscur dans le parc enneigé , etc.

Si le discours du bavard, tout en incohérences et contradictions, témoigne d'une grande virtuosité [prétendument refusée et dénoncée] dans l'art d'écrire, les incursions sonores et plastiques séduisent en mettant mal à l'aise : l'agression dans le parc relève du cauchemar où, au lieu d'une arme, le guignol roux, l'amant mécontent, sort et consulte sa montre, renvoyant ainsi le bavard à une scène fondamentale de son enfance.
C'est dans ce décor et cette intrigue que le bavard, tel un prestidigitateur, cherche à « enchanter » puis à « désenchanter » son public, amenant son lecteur à examiner le lien qui le lie à l'auteur, le pacte établi avec celui-ci et la notion même de création littéraire conçue comme un vice dont le bavard, figure transparente et avouée de l'écri-vain « n'est pas à la hauteur ». « Seul le silence est grand » disait le poète.
Pour commenter « le bavard » de René-Louis des Forêts, rien de plus pertinent que les avis éclairés des critiques ( Maurice Blanchot et Pascal Quignard ) qui suivent le monologue dans l'éditions in quarto de Galllimard.
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« Je présume qu'il est arrivé à la plupart d'entre vous de se trouver saisi au revers de la veste par un de ces bavards qui, avides de faire entendre le son de leur voix, recherchent un compagnon dont la seule fonction consistera à prêter l'oreille sans être pour autant contraint d'ouvrir la bouche », écrit Louis-René Des Forêts au début de cet excellent texte, comme pour définir le bavardage. Personnellement, ça m'est arrivé quelques fois, dans la vie et en tant que lecteur. Cette désagréable impression qu'on vous postillonne au visage sans le moindre égard. Ce n'est pas tout à fait le cas ici, car l'auteur de ce texte est en vérité très attentif à son lecteur et s'adresse très souvent à lui, même s'il n'est pas forcément amical.
De fait, l'auteur a écrit un livre qui ressemble à du bavardage, rempli de confidences, avec une certaine impatience à dégurgiter son discours et qui, parfois, pourrait paraître incohérent. Pourtant, tel que le narrateur commence par se décrire dans son rapport au monde et aux autres, il semble être le contraire d'un bavard. C'est un grand taciturne qui ne se confie jamais à ses proches.
Cependant, en son for intérieur, lui sait qu'il est un bavard et il le prouve. Un bavard spécial, un bavard de l'intériorité, un bavard en puissance, dont seul le désir pressant de s'épancher importe, qu'il devienne effectif ou non. Et ce désir - ces « crises », écrit-il, car ce n'est pas un désir constant et il le ressent comme un « mal » - s'abîme invariablement dans l'angoisse. Doucement, alors, à travers le récit d'une soirée trop arrosée qui a mal tournée, une nuit blanche, il analyse le sempiternel mécanisme chrétien : désir, assouvissement, honte, culpabilité, peur irraisonnée, expiation.
Mais où est la vérité, où commence le mensonge, le bavardage, dans cette entreprise de sape de la communication, mise-en-abyme infernale et ironique, aux contradictions assumées ?
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Le Bavard, c'est un imposteur - dont "[la] revanche consistera à laisser toujours ignorer si [il] mentai[t] encore quand [il] prétendai[t] mentir" (p. 160, dernière) - qui parle de son besoin de parler. Il s'agit aussi du narrateur d'un monologue à la première personne qui prend toujours le lecteur comme interlocuteur direct, jusque dans la célèbre phrase d'excipit : "Allons, Messieurs, puisque je vous dis que je ne retiens plus personne !", pour ne rien dire du tout, c'est-à-dire pour coudre autour d'une trame dérisoire et peut-être charlatanesque, la description de sa pulsion compulsive vers l'oralité. Sous le déguisement d'un remède à des "crises" de manque de loquacité, cet anti-héros que son asociabilité rend besogneux du lecteur nous fait part en fait du fondement de la psychanalyse (la valeur thérapeutique de la parole) dont de nombreux lecteurs sauront bien reconnaître la généralité:
"Je parlais et c'était une sensation magnifique. Il me semblait qu'en faisant ainsi étalage de ce que j'osais tout juste m'avouer à moi-même, je me déchargeais d'un fardeau très lourd, que j'avais découvert enfin une méthode pour m'affranchir de certaines contraintes généralement reconnues nécessaires au bien public, propre à me redonner une légèreté que j'avais recherchée, mais jusqu'ici sans succès ; je me sentais délivré des tumultes malsains qu'on entretient soigneusement à l'abri des regards dans un monde clos et défendu ; les luttes, les fièvres, le désordre avaient cessé ; j'obtenais enfin un jour de sabbat ; [...] c'était un plaisir aussi bouleversant que la plus réussie des voluptés érotiques." (p. 62-63).

Vous l'aurez deviné : la caractéristique stylistique la plus marquante de ce superbe monologue, ce sont des phrases d'une longueur extraordinaire, que je ne croyais plus usitée depuis Proust. Je ne peux résister à la tentation de citer intégralement la plus longue en absolu, car elle me paraît à elle seule pouvoir tenir place de nouvelle:
"Eh bien, c'est au moment où je me représentais sans la moindre arrière-pensée tout ce qui existait, par-dessus la cécité stupide des autres, d'affinités secrètes entre cette femme et moi, où je m'enchantais de la trouver silencieuse, grave, attentive, quoique apparemment peu apte à pénétrer le sens lointain de certains de mes aveux en raison de son incapacité évidente à comprendre tous les termes d'une langue qu'elle connaissait mal, ce qui d'ailleurs m'épargnait de surveiller mes expressions et de passer sous silence certains détails un peu trop tristement révélateurs et préjudiciables à l'idée avantageuse que j'espérais bien qu'elle se ferait de moi, mais qu'en dépit de leur caractère scandaleusement intime la peur de rompre le fil de mon discours me poussait à exposer, c'est au moment où, persuadé de bonne foi qu'il venait de survenir dans mon existence, sous la forme d'une belle étrangère, un élément réel d'émotion et que notre complicité allait prendre - elle le prenait déjà avec une extraordinaire intensité - l'allure d'une expérience cruciale, tout m'invitait à croire que j'avais enfin réussi à passer d'une solitude froide et triste (le plus souvent elle n'était en réalité ni froide ni triste, elle ne me paraissait telle à cet instant que par contraste avec mon désir) à la bienfaisante chaleur d'une entente réciproque, c'est à ce moment-là, il m'en coûte de le dire, c'est exactement à ce moment-là que cette femme qui n'était somme toute qu'une putain comme les autres partit sous mon nez d'un brusque éclat de rire." (p. 70-72)

A quoi bon ?... à quel but narratif correspond donc cet ultime aveu - formulé dans les dix dernières pages, tout en faisant un clin d'oeil à une auto-référence qui n'était pas encore à la mode, et à un rapport narrateur-auteur qui l'était depuis Pirandello et Unamuno, que le narrateur-personnage est un imposteur ? Une façon de pied-de nez au lecteur, une façon de justifier que le Bavard puisse se taire en révélant son truc, une ultime justification morale : ces options sont toutes exprimées. de toute façon, le méta-bavardage est encore un bavardage : là est peut-être la leçon cruciale (que les critiques devraient bien retenir...)
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Rien que son nom est prometteur quand on tombe sur l'un de ses livres... le Bavard comporte trois parties, où l'auteur use des artifices de l'écriture pour les démonter après. L'histoire tient à très peu de choses. Ce qui compte, c'est que le narrateur a envie de bavarder :

Il va donc parler, que ce qu'il dise soit vrai ou non. Il nous raconte comment il est arrivé un soir dans un lieu où l'on boit et on danse :

Il nous dit sa manière d'être souvent en retrait, sauf ce soir-là, où il voit une belle femme danser avec un garçon plus petit qu'elle, un rouquin pas très engageant. Il décide de l'inviter et là naît un malaise. Cette nuit-là, le narrateur a parlé (sous l'effet de l'alcool?) plus qu'il n'aurait dû et s'est mis dans une situation délicate. Mais tout l'art de l'auteur est de justement nous maintenir, nous lecteurs, dans un état de désir de savoir qui ne sera jamais vraiment satisfait.

La deuxième partie se passe dans un parc enneigé, après cette soirée dont il a souffert : il tente de camoufler sa blessure psychologique par un mal physique.
Dans la dernière partie, il apostrophe encore le lecteur, le défie, se montre désagréable avec lui. de bavard, il devient paranoïaque, il dit savoir ce qu'on pense de lui mais s'en fiche aussi, il est comme un gamin qui nargue et se fait détestable, par bravade.

Le Bavard est un livre qui ne ressemble pas aux autres : l'auteur écrit soi-disant pour ne rien dire mais dit des choses qui nous tiennent en haleine, ne serait-ce que parce que l'écriture est belle. Et puis, les autres disent-il plus que ce que lui a écrit?
Il nous interroge sur le mensonge, sur l'importance d'une vérité ou non en littérature. Il est possible d'écrire un livre avec du rien, en se centrant sur un fait qu'on peut étirer jusqu'à épuiser sa substance.
C'est à lire, c'est à part...



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J'ai entendu parler pour la première fois de L.R des Forets à l'occasion de la diffusion TV dans les années 90 de la formidable collection Un siècle d'Ecrivains conçue par le journaliste Bernard Rapp.
Pour cette première (et tardive) incursion dans cette oeuvre plutôt singulière, j'avoue être resté clairement extérieur à ce qui m'a semblé relever en apparence , d'une expérience Oulipienne , de briser comme au Théâtre, le Quatrième mur dans ce souci presque programmatique et annoncé de susciter ici , l'ennui et le désintérêt chez le lecteur en créant du vide de sens par le trop-plein de l'expression. Manque pour autant dans le Bavard, la poésie et l'émotion qui au delà de la contrainte formelle surgissent et tapissent par exemple, les livres de Perec, et qui ne laisse la place dans ce livre qu'a une logorrhée que j'ai ressenti comme un peu froide et artificielle.
Mériterait cependant une seconde lecture
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J'éprouve la plus grande réticence à l'égard des littératures expérimentales et des romans de construction intellectuelle. Si Calvino ou Queneau me séduisent, l'un par son brio, l'autre grâce à l'humour, Butor en son érudition, Pérec par son génie, force est de reconnaître que les Nouveaux Romanciers m'ennuient, et tous leurs épigones. J'ai un peu l'impression que l'auteur y lâche la proie pour l'ombre, abandonnant les Lettres à une fausse vision de l'esprit. Joyce ou Faulkner transcendaient de telles tentatives dans des romans où l'émotion finalement emportait tout, où le lecteur se subjuguait de la beauté du texte. A moins de cela, j'aime mieux Simenon, dont Gide d'ailleurs écrivait : « Je trouve que votre oeuvre va très loin, sans en avoir l'air et comme sans le savoir. »
Le des Forêts du Bavard se met dans un cas intermédiaire : il bâtit une intrigue artificielle, qu'il sauve par la magnificence de la langue. Et déconstruit l'ensemble en semant le doute sur son authenticité même. Cet ouvrage témoigne du désarroi de la littérature après guerre ; il fut si novateur qu'il lui fallut attendre les années soixante pour trouver un accueil : les audaces de l'avant-garde l'exhumèrent d'un relatif oubli. S'il faut en retenir un aspect, ce serait sa valeur de signal, d'étape sur le parcours d'un véritable auteur ; Louis-René des Forêts donnerait bientôt d'autres fruits, moins aigres peut-être, en tout cas plus féconds, plus affirmés sur le champ d'une personnalité visionnaire. En attendant, le Bavard fut la graine déhiscente dont il convient de n'apprécier que les promesses. N'est-il pas significatif que le narrateur, à mi-roman, se dérobe à la paternité de son récit ? Nier sa propre tentative passait pour moderne au milieu du siècle dernier. L'affirmation, en des termes exquis, d'une trahison de la littérature l'est probablement encore. Serait-ce cela seul qui demeure aujourd'hui du Bavard ?
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Que de mots pour faire voeux de silence !

Il en faut des détours, des explications et des excuses pour fermer sa gueule !

Qu'il se taise enfin, que cesse ce monologue, cette logorrhée infernale!

Si la langue est agréable, le sujet lasse, et pour m'éviter le même travers, je suspends ici ma chronique !
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