Quelle belle découverte ! ... Je lis rarement des nouvelles car il est souvent difficile pour moi d'arriver à me plonger rapidement dans une intrigue. J'aime que l'auteur prenne le temps de m' éduquer à son imaginaire, le chemin se fait doucement et cela me permet de me constituer peu à peu un univers. Vous l'aurez compris, j'attache donc beaucoup d'importance à l'atmosphère et aux détails... Et pourtant cette nouvelle qui comporte une trentaine de pages a réussi à me captiver, à m'émouvoir, à me faire rentrer dans un monde fou et à me faire réfléchir... Pas mal !
Mais il y a bien un petit Hic, et c'est le seul ! c'est que la courte durée de l'histoire ne m'a pas permis de m'attacher réellement aux protagonistes qu'on aborde seulement par un côté caricaturé de leur personnalité, il pourrait donc être monsieur et madame "tout le monde", mais je pense que le message n'est pas là, c'est donc un Hic, sans conséquence sur l'histoire, mais qui met en avant le contenu plutôt que le contenant.
Le premier point fort c'est l'atmosphère très bien restituée, j'ai tout de suite été plongé dans un univers étrange, avec un côté steampunk dont je me régale. Les descriptions sont courtes, elle accompagne les actions sans les surcharger de références, et, nous renvoie à un univers chimérique un peu fou mais parfaitement réaliste grâce à la tension qui animent les acteurs de la nouvelle. Une belle écriture qui touche et amène le lecteur à la réflexion.
En effet, l'autre point fort sont les messages que ce récit nous révèle au fur et à mesure, on ne peut s'empêcher de penser à
Malzieu ou au" secret de l'inventeur" d'
Andrea Cremer, j'y ai retrouvé un clin d'oeil au même univers poétique, mais ici l'intrigue semble plus forte, parce qu'elle est condensée en peu de page, l'auteur se doit d' aller plus vite, à l'essentiel.
Cette histoire nous laisse des sujets d'interrogations sur les comportements humains devant la maladie, et face à la mort de ceux qui nous sont proches, elle nous émeut par une fin juste, en évoquant un cruel dilemme que, seule, la justice du coeur saura résoudre. Une idée pas tout à fait novatrice, mais bien mise en situation.
Une pointe de malaise s'ajoute à la poésie, ce "lulu cabriole", être fantasque qui régit beaucoup de choses dans cette histoire, n'est pas sans nous faire penser à certains personnages rencontrés chez
Stephen King, ce style de personnages un peu malsain et lugubre, et qui détient les ficelles du temps et de la vie, un genre de conscience qui nous rappelle que l'homme ne doit pas acheter son bonheur au dépens des autres et pas à n'importe quel prix !
Voilà, pour finir, j'ai trouvé beaucoup de tendresse et de charme dans l'écriture de ce conte ! Un style soigné avec des images fortes, ce qui nous permet de vite rentrer dans l'histoire, à tel point que la fin arrive presque trop vite...
Vous ne pourriez pas les faire un peu longues vos histoires.. Mme Devernay !
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